Les avis de vos dernières lectures

[Waylander]

Faudra m’expliquer pourquoi le format kindle coûte plus cher qu'un bouquin en poche. Je tombe sur un livre via amazon : le poche est 7.70 et le kindle 9.99 ?!

[Dunandan]

Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil (Haruki Murakami)

Mon premier Murakami, ça promet pour la suite. Cet auteur est très fort pour nous évoquer, en peu de mots, ces moments de plénitude et de vide qui nous prennent parfois entre l'adolescence et la vie adulte, ces forces (parfois négatives) qui nous animent, et cette sensation de passer à côté de son existence, même lorsque toutes les conditions sont remplies pour que l'on soit heureux ou comblé.
Vraiment un beau roman, très intimiste (parfois érotique, mais avant tout très sensuel...), qui reprend le thème classique passion/raison, mais avec cette particularité de brouiller la frontière entre réel et fantasme, ce qui apporte une atmosphère unique. Mélancolique dans le ton (surtout les 30 dernières pages, bouleversantes), mais finalement assez optimiste.
Lu quasiment d'un trait, je pense continuer sur ma lancée. Cet équilibre entre épure narrative, profondeur psychologique (et le mystère que cela implique : ces petits sourires féminins qui veulent tout et rien dire...), et fine lisière entre réalisme et fantasme, me convient parfaitement.

[Mark Chopper]

Welcome to the club.

[Val]

Voilà qui donne envie.

[Dunandan]

Je me suis lancé dans Le Trône de fer. Avec mon rythme de lecture, ça va me prendre au moins 2 ans pour lire les cinq intégrales... .

Pour le moment, j'accroche bien (Snow ), c'est fou la richesse des backgrounds, des cultures, etc., je n'ai pas vu mieux depuis le SDA ("objectivement", je pense même que l'élève dépasse le maître), même si la profusion de personnages me perd parfois un peu, m'obligeant à retourner quelques pages en arrière pour faire le lien ^^.

[Waylander]

Je trouve quand même que Martin en fait trop (trop de pages, trop de lenteurs etc...). En tout cas les deux derniers tomes. La fantasy pâti un peu trop de son statut suite aux œuvres de Tolkien : on a l’impression que c'est la course à celui qui fera la saga la plus volumineuse....avec 10 noms par pages, 36 noms de pays différents etc....Ça perd plus le lecteur qu'autre chose.

[Dunandan]

C'est en effet malheureusement le vice de beaucoup de sagas de Fantasy... A titre d'exemple, j'ai lâché l'Assassin Royal au bout de 6-7 tomes... C'est dommage que Martin se perde à son propre jeu, car je trouve que pour le moment, sa façon de faire (1 chap./personnage) sert vraiment son univers, mais on dirait que ce n'est pas un très bon finisseur .

[Mr Jack]

Pour ça que je lis pas de Fantasy, trop de noms à retenir

[Waylander]

Disons que déjà on a pas une bonne traduction (moi je l'aime bien mais elle n'est pas représentative du style de Martin) , c'est bourré de coquilles, néologismes et cie mais aussi faut voir comment Martin traine la patte concernant l'écriture de ses romans : et j'ai l'impression de le ressentir en lisant les livres : c'est long (c'est pas le plus dérangeant mais faut voir la suite) , c'est souvent lent, les arcs sont inégaux mais vraiment quoi et on a un Sud de Westeros passionnant en terme d'intrigues et un Nord qui ennuie un peu par moment (pourtant attention je kiffe les Starks !). Après c'est cohérent ; le Nord c'est le froid, c'est la tension qui met la pression (garçon!), c'est l'air maussade, la rigueur de la vie se lit sur les visages et un Sud très coloré, chaud , puissant, grand mais bourré de vices,

de mensonges, de trahisons , régicides, parricide etc...

.

Cela dit, c'est quand même passionnant à lire, immersif, suspens bien géré mais c'est marrant de voir que la saga la plus riche en Fantasy reste le SDA avec seulement 1200 pages (et allez, ajoutons Silmarillion et Hobbit ça doit tourner autour d'un total de 2000 pages environ). Trône de fer on est à 5000 pages là. 7000 prévues. Et c'est pas le pire (voir le disque monde ou la roue du temps mais encore l'épée de vérité ou Shannara....j'en peux plus de ces sagas interminables dont de nouveaux tomes sortent encore pour certaines).

Vive Gemmel qui tient largement an haleine sur du 400-500 pages dans des sagas où chaque tome est indépendant du reste (ou presque). Bon après le style etc...c'est pas du grand art mais c'est fluide, rentre dedans, violent (les meilleurs combats et batailles que j'ai pu lire de ma vie ) et très rythmé. Seulement faut pas trop en lire. 1 roman de temps en temps sinon on se lasse (l'auteur usait souvent des mêmes background, répliques et caractères).

En terme de narration et "histoire" , je suis vraiment attaché au Trône de Fer malgré ses défauts.

[Mr Jack]

Je suis en train de lire "Le Roi Jaune" de Robert William Chambers, c'est assez fascinant. Est-ce que certains s'y sont déjà frotté ?

[Waylander]

Je fais un petit retour ici à propos du roman de Jack Spret :

Cynique, drôle, humour noir et graveleux, un personnage principal qu'on aime détester, un anti-héros par excellence, des répliques qui tuent (le gros point fort du bouquin à mon sens : percutantes, écrites avec un naturel frappant, savoureuses, des punchlines qui valent le détour !) , à la 1ère personne, on suit un détective raté et alcoolique dans les méandres de ses pensées et de sa vie, rarement vu un perso aussi aigri (on dirait Scalp) mais drôle : un roman qui me fait pas mal pensé aux frères Coen . Concernant les défauts : je trouve que l'auteur force un peu trop la personnalité du détective et le manque de trame principale fait défaut vers la moitié du bouquin. Au bout d'un moment, on se lasse. Fin prévisible mais dans le bon sens.

Pour un premier roman, je salue vraiment l'écriture et surtout les dialogues. Un autre prochain roman vers d'autres horizons, un nouveau genre et un nouveau ton ne feront que confirmer le talent du bonhomme. Ou un Jack Spret origins ?

[Jack Spret]

Merci pour ce retour, Way, ça fait plaisir
En ce qui concerne le problème de l'intrigue, j'en étais conscient à la moitié de l'écriture mais c'est tellement dur de faire marche arrière et tout recommencer que j'ai continué plus avant en conservant le problème.
Content de voir que tu as su apprécier l'humour cynique dont j'ai affublé le personnage principal. Je lui voyais pas d'autres façons de parler quand il était clairement défini dans mon esprit.

En ce qui concerne l'écriture par contre, je suis dans une période de page blanche mais où beaucoup d'idées se bousculent.
J'ai un roman d'aventures assez sombre en cours (70 pages écrites) qui se déroule à moitié en Europe et l'autre moitié au Vietnam.
J'ai deux autres idées de romans encore à l'état de projet:
- celui qui est débuté est un roman de science-fiction coincé entre dystopie et surréalisme (un peu à la Brazil)
- l'autre est encore en esquisses mais ça serait l'histoire d'un ex-boxeur blessé reconverti en arbitre qui arrondit ses fins de mois en prêtant sa "force de frappe" à un caïd

Côté nouvelles, j'en ai terminé plusieurs et j'en ai plein d'autres à l'état embryonnaire.
Mon but serait de faire un recueil de nouvelles mêlant fantastique et SF.

[Waylander]

Ce que j'aime chez toi c'est que tu n'es pas limité dans ton imagination : l'éclectisme c'est une qualité très rare dans l'art et je suis peiné de voir des mecs tourner en rond avec les mêmes idées/genres/tons. Alors ok le spectre de la thune rôde toujours dans le coin et je pense que les artistes qui signent un taff à temps plein sont soumis à des contrats qui les laissent pas faire vraiment ce qu'ils veulent. Ex: Stephen King pourrait faire ce qu'il veut pourtant il ne le fait pas. Idem Werber.

Tous des écrivains surproductifs qui tournent en rond. Est-ce leur faute ou tout simplement une question de contrat et de prise de risque ? Werber écrirait un roman politique , sa fanbase serait hyper déçue, pleins de critiques négatives et son statut ne serait plus le même. C'est pour ça que vivre de son art n'est peut-être pas une si bonne chose. Vaut mieux écrire quand on veut et signer sortie par sortie plutôt que d'avoir l'obligation de pondre 2 livres par an etc...

Ton roman d'aventure donne envie.

[Jack Spret]

Plus que le spectre de la thune, c'est surtout celui de la perte de visibilité.
Si un éditeur te signe, c'est parce qu'il sait qu'il peut le vendre.
Du coup, quoi écrire pour continuer à vendre et être apprécier de ton éditeur, avec lequel tu as signé un contrat qui t'oblige à lui rendre 2 voire 3 bouquins dans les 4 prochaines années ?
Les écrivains sont donc soumis à la pression de décevoir leur nouveau public et leur nouvel allié donc ils se réfugient dans le même style ou le même genre car c'est justement ce qu'on attend d'eux.
Je suis d'accord pour dire que ça tue la créativité mais après, tu as pris en exemple des serial writer, des mecs qui ont fait un commerce de leur imagination et qui s'en sont satisfaits.
Par exemple, King a écrit d'autres romans, plus polar ou SF sous des pseudonymes, pour justement éviter l'écueil de la déception des fans (idée sans doute soufflé dans l'oreille par son agent)

[Waylander]

C'est vrai j'avais zappé le coup du pseudo.
Sinon, les fans, ce sont eux le "gros problème".