Independence Dayde Roland Emmerich (1995)
Je n'avais pas revu ce fleuron de Emmerich depuis sa sortie ciné soit près de 20 ans, gardant en mémoire un ratage intégral et des engueulades avec certains potes de l'époque fans du film.
Summum de connerie, cet
Independence Day ou ID4 pour les intimes, bien qu'il préfigure le 11 septembre, a tout du navet intergalactique.
Bâti comme un film catastrophe (genre que Emmerich affectionne) avec plusieurs personnages éparpillés qui finissent par se retrouver, cette invasion aliens est des plus classiques de prime abord: des soucoupes volantes débarquent sur Terre, remplies d'E.T. belliqueux qui veulent juste notre anéhantissement. Bien sûr la bravoure des américains finira par triompher et les aliens seront vaincus le 4 juillet... On ne peut pas dire que Emmerich fasse dans la subtilité. Le côté patriotique du film est tellement exacerbé qu'il finit par donner la nausée, ou provoquer des rires moqueurs. Il faut croire que cet allemand d'origine aime sa terre d'adoption plus que de raison. Mais là il pousse le bouchon très très loin, avec un discours militariste (déjà présent mais moins pesant dans
Stargate), le sens du sacrifice, le président super-héros (sérieux, le président monte lui-même dans un avion de chasse pour se battre en première ligne contre les aliens!!), et bien sûr les américains qui sauvent le monde entier le jour de leur propre fête nationale.
Le film aurait gagné à être plus sombre, à l'image du superbe
La guerre des mondes de Spielberg, mais malgré les scènes de destruction massive, les millions de morts humains (qu'on ne voit jamais bien sûr), et les enjeux, Emmerich donne dans la boufonnerie, bien servi par Will Smith qui en fait des tonnes dans le registre comique. Du coup le ton sérieux d'autres scènes rend le film foutrement bancal.
Je ne parlerai pas de la place des femmes dans le film, reléguées au rang d'épouses ou de mères justes bonnes à attendre tremblantes le retour de leur héros de mari... Sens de la famille très conservateur d'ailleurs chez Emmerich, puisque les trois principaux héros (Le président, le personnage de Will Smith, et le vieux pilote alcoolique) sont pères (ou père de substitution pour Smith), époux ou veufs (Smith se marie avec sa compagne juste avant de partir à l'assaut du vaisseau ennemi!). Seul Goldblum dans le rôle du scientifique (quel cliché) est séparé, mais se remet bien sûr in extremis avec son ex-femme juste avant la fin également. Ce conservatisme familial trouvera d'ailleurs son apogée dans l'immonde
2012 du même Emmerich, qui devait certainement être de la manif pour tous
Et quand on se sacrifie, la famille le prend étonnament bien, comme dans cette scène où le garçon assiste par radio à la mort de son père (le fameux pilote alcoolique) et en est tout fier (un peu d'égoïsme en pareille circonstance me parait plus humain).
ID4 est donc un sommet de crétinerie que parviennent à égaler seulement quelques autres pièces maitresses qu'on trouvera chez Bay ou dans le reste de la filmo d'Emmerich.
1/10