[Dunandan] Mes critiques en 2014

[Dunandan]

Ah bon ? Ben alors je n'ai pas eu de chance ^^. Pour 4 $ je n'ai pas fait mon difficile, mais c'est clair que ça enlève un truc cette voix de grand-père.

Edit : oui, c'est bien ça, mince alors...

[Dunandan]

New-York 1997, John Carpenter (1981)

Je n'ai jamais été un très gros fan de ce film (le rythme, chose de plus en plus importante pour moi, tombe ici parfois un peu à plat), mais j'en retiens surtout deux choses. D'abord son scénario épuré mais non moins profond (un véritable brûlot politique à l'époque !), au service de ce que John Carpenter sait faire de mieux, à savoir implanter une très bonne atmosphère hybride, empruntant tant au western, à la science-fiction apocalyptique, et au film d'évasion. Ensuite, son anti-héros charismatique au possible, incarné avec présence par Kurt Russel qui deviendra l'un des acteurs fétiches du réalisateur.

Certes, le film a parfois vieilli dans son esthétique '80's (surtout les séquences d'action qui accusent quelques ratés, et des gun-fights qui font parfois pschit - je mime le son que ça fait -). A contrario, sa tonalité de série B permettant une violence plus ou moins suggérée, voire frontale, fait du bien là où ça passe. Et malgré tout, les décors font encore impression, mis en valeur par un sens du travelling dont Carpenter a le secret.

Pour revenir au scénario, en plus d'être un petit modèle d'efficacité, il surprend par son audace, où la ville-prison est réduite à une jungle où les pires sévices sont réalisés. Malgré tout, Carpenter ne fait pas dans la violence gratuite - ça reste assez soft et hors-champ, mais c'est bien suggéré -, et le tout est doté d'une imagerie symbolique dont émane une certaine puissance. Ainsi, ça fait tout bizarre de voir cet environnement emblématique de NY, autrefois terroir de la liberté, livré à une telle anarchie, où le président lui-même, objet de la mission de Snake, devient l'un de ces êtres égoïstes dénués de compassion qu'il a combattus pour le sauver. Bref, un pur divertissement comme on savait le faire à l'époque, cash et sans concession (c'est "marrant" de voir que presque tout l'entourage de Snake se fait buter pour l'aider dans sa mission), doublé d'une réflexion subtile sur la société qui n'a rien perdu de sa pertinence ni de son impact. Et encore une fois, Snake, anti-héros fuck up par excellence, pète la classe.

Ceci étant dit, si je ne remets pas en question son statut de film culte, je lui préfère quand même Invasion Los Angeles dans le genre de l'anticipation, qui délivrera un spectacle autrement plus fun et décomplexé que son cadet, tandis qu'ici je trouve que ça se prend un peu trop au sérieux, ce qui ne va pas vraiment avec son emballage parfois cheapos (il y aurait par exemple de quoi rire lorsque la voiture de Snake se fait littéralement couper en deux par une mine sans faire trop de dégâts aux passagers).

Note : 7/10

[Jed_Trigado]

Le seul Carpenter de sa période dorée que je peux pas encadrer et pour un film dont tu dis ne pas être fan, tu le notes haut quand même.

[Mark Chopper]

Je ne comprends pas ton désamour, Jed. Toi qui kiffes les séries Z italiennes fauchées

[Dunandan]

Grand fan pour moi c'est 8.5-9. Je l'aime bien quand même, mais sans le porter sur un piédestal ^^. Et je préfère Invasion L.A....

[Jed_Trigado]

J'en avais déjà parlé lors du bomcast spécial Carpenter, voir Big John (qui est pour moi le top du top du cinoche fantastique) faire à peine mieux que ses copies italiennes, ça me fait mal, je ne mentais pas quand je disais que je préférais Les Guerriers du Bronx. Au moins sa suite LA 2013 fait l'effort d'assumer sa maigre exigence de fabrication par un propos balancé de manière fun.

[Dunandan]

Moi aussi je trouve sa suite plus fun... . Et merci de me rappeler que je "dois" découvrir ces Guerriers du Bronx

[dagokhiouma]

radin

[Dunandan]

Et tu parles en connaissance de cause, hein ?

Non vraiment, je l'aime bien mais sans plus. Je me demande si je ne vais pas préférer sa suite comme Jed, d'ailleurs (que j'ai découverte en premier en plus, ça peut jouer).

[dagokhiouma]

non ça ne peut pas jouer vu que LA 2013 est moins bien, mais ça reste excellent pour moi hein, c'est juste du relatif entre les deux films.

sinon en ce moment tu sais je me trouve bien généreux. j'aurais du coller deux 0 alors que je vais ou j'ai accordé quelques points pour pas faire ma pute.

[Dunandan]

non ça ne peut pas jouer vu que LA 2013 est moins bien

Tu tu tu, ça ne marche pas comme argument ici

[Dunandan]

Los Angeles 2013, John Carpenter (1996)

Il est de bon ton de préférer l'original à sa suite, mais j'ai toujours eu une petite préférence pour cette dernière. Même si je trouve que la réalisation est un cran en dessous, troquant ses superbes travellings et son atmosphère sensorielle contre un style plus classique du film d'action moderne des années 90 (avec donc moins de personnalité dans la mise en scène), au moins John Carpenter se lâche complètement avec son personnage et son univers. Il livre ainsi la marchandise, avec des situations WTF virant carrément à l'auto-parodie, bien jouissives dans le genre (comme par exemple la course-poursuite où il saute de voiture en voiture, ou la scène de surf, à chaque fois pour rattraper ses adversaires, avec de gros inserts bien visibles, barres de rire assurées).

En fait, on dirait presque un remake tant les deux épisodes se ressemblent point par point dans le déroulement. Seul le cadre et le ton changent réellement. Ainsi, le côté western est davantage mis en avant avec plein de petits clins d'oeil sympathiques tout en tordant le coup aux codes (je pense notamment au duel, qui est en passant l'une de mes scènes préférées), et surtout la critique du système (la faune d'Hollywood est aussi largement visée) prend ici une teinte davantage satirique, pas loin d'un Verhoeven. C'est justement à mon sens ce qui manquait dans NY 1997, cette propension à se moquer ouvertement des personnages, tant Snake (je me marre bien plus devant le running-gag Je te voyais plus grand que devant Je pensais que tu étais mort, mettant à mal son image de soldat invincible et bad-ass), le président des Etats-Unis (une grosse caricature de l'Amérique puritaine), que son ennemi désigné (le gros cliché du combattant de la liberté, avec son look à la Che Guevara).

Bien sûr, je ne survendrais pas ce film, mais pour tous les amateurs de séries B des années 90, c'est du petit lait, avec un casting en or et des rôles parfois osés (Pam Grier en guerrière travelo, Bruce Campbell en chirurgien fou, Steve Buscemi en guide touristique louche). Et puis je trouve le premier surestimé (si le fond garde toute sa pertinence, d'autres points n'ont pas bien vieilli avec le temps) tandis que sa suite, sous-estimée, tant elle est souvent réduite à un gros nanar, alors que ce jusqu'au-boutisme dans les situations permet un divertissement tout à fait généreux et spectaculaire, même si les sfx piquent un peu les yeux. Enfin, c'est loin d'être creux, son message (anti)politique (ici c'est plus l'Amérique puritaine que celle de la liberté qui est dans le collimateur de Carpenter - dans une certaine mesure, ses ennemis semblent en effet plus libres que ses résidents -) n'en est pas moins percutant et mordant, avec une finale bien cool et bad-ass : "Bienvenue dans le monde des humains" (je trouve même que ça va plus loin dans son propos anarchiste : ce n'est plus de neutralité/équilibre des puissances dont il s'agit, mais une pure remise à zéro du système).

Bref, un film de sf post-apo bien sympa que je revois toujours avec plaisir, conduit par l'un des anti-héros les plus charismatiques et bad-ass de l'histoire du cinéma, le tout doté d'une bonne couche de second degré qui va bien avec sa facture de série B.

Note : 7.5/10

[angel.heart]

Je sur-kiffe les 2 films, mais, avec le temps, je garde quand-même une nette préférence pour le 1er. Certes, moins anarchiste (et anarchique...), mais quand-même mieux tenu sur la longueur, plus habile dans l'iconisation de son "anti-"héros et bien plus maîtrisé dans sa mise en scène. Et puis, visuellement, ça a bien plus de gueule...

M'enfin j'aime les 2 films pour des raisons différentes...

[Dunandan]

Pour ma part, je m'amuse plus avec le second...

Et puis à mes yeux, NY 1997 possède une esthétique '80 qui ne passe pas toujours très bien (aujourd'hui), et je trouve justement sympa que Carpenter assume plus le côté bis dans NY 2013. Je sais que c'est très subjectif, mais voilà c'est comme ça .

Pour le reste, à savoir la réalisation et la construction de l'histoire, je suis d'accord, le premier me semble clairement mieux foutu (à part les sfx, c'est du 50/50) et surtout inspiré.

[osorojo]

Idem qu'Angel, moi j'aime beaucoup ce diptyque, fun et décomplexé, mais le premier, celui qui pose les règles du jeu et l'univers, me reste plus en tête

Sympa tes deux critiques en tout cas, tu commences un cycle Big John ?