[oso] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Dim 07 Déc 2014, 13:08

Idem. A part dans Lost in Translation et chez Woody.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Dim 07 Déc 2014, 16:04

Je pensais que tu serais plus sévère avec le film Oso, mais avec ta critique on comprend ta note. :super:
Sinon oui, Scarlett, dans la plupart de ses films, ce n'est pas du niveau de Megumi Kagurazaka. :eheh: :love:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Dim 07 Déc 2014, 17:05

Ah ça ! Y a pas grand monde au niveau de Megumi :love: :mrgreen:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Dim 07 Déc 2014, 17:25

comICS-soon a écrit:Plus sérieusement je trouve que sa beauté naturelle n'est quasi jamais mise en valeur dans ses films. Je reste attiré par elle IRL mais je ne l'ai jamais trouvé vraiment superbe dans ses rôles. Alors que bon nombre d'actrices semblent plus attirantes au cinéma.


Bah voilà, je pense tout pareil. Scarlett, elle a jamais été aussi belle que quand elle est représentée de façon naturelle, que ce soit dans le Coppola ou dans les films d'Allen.
Depuis quelques années, c'est à croire qu'elle se sent obligée de jouer visuellement la nana surfaite, chez Marvel, dans Don Jon ou Under the Skin elle est maquillée comme une bagnole volée et ça joue vraiment pas en sa faveur. :?
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Raisins de la Colère (Les) - 8,5/10

Messagepar osorojo » Lun 08 Déc 2014, 19:13

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LES RAISINS DE LA COLÈRE

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John Ford (1940) | 8.5/10
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CHALLENGE DÉCOUVERTE NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2014 •


Quand les pions sont placés, malgré eux, sur un échiquier régi par des lois économiques bien loin de leur quotidien, il suffit aux mains qui se complaisent à les malmener d’une prise d’ordre furtive pour que s’ensuive une réaction en chaîne dévastatrice. Pas évident d’illustrer l’impact de la grande dépression des années 30 et pourtant Ford, en une demi-heure d’exposition, parvient à rendre limpide le phénomène. Un contexte qu’il finit d’introduire par une séquence très puissante : un fermier désemparé peine à défendre son lopin de terre, qu’une connaissance, grassement payée par une autorité impalpable, détruit sous ses yeux impuissants. L’homme ne peut alors même pas se constituer hors la loi en usant de sa propre carabine, symbole d’un pouvoir censé représenter l’autorité sur une terre qu’il ne possède plus depuis longtemps.

De ce constat proprement révoltant, Ford conquiert immédiatement le cœur d’un spectateur en colère, rarement il aura été question d’inspirer la compassion en si peu de temps d’images. L’exode de la famille Joad avec la Californie, terre d’asile, en ligne de mire, se suit avec une passion dévorante qu’une tension de chaque instant, née d’une injustice plus qu’évidente, rend tout bonnement irréel. De camps en camps, c’est une oppression de chaque instant qu’insuffle Ford à son récit, usant d’une photographie précise, privilégiant la prise de vue en pleine obscurité pour réduire l’être humain à son plus simple appareil, une silhouette qui se démène à l’horizon, qui s’agite, ou se fige sur un mur, reflet d’une dignité qui s’évapore au fil des jours, jusqu’à se perdre, faute d’une misère trop dévorante qui ne rend même plus le rêve possible.

Film profondément humaniste, les raisins de la colère surprend par la justesse, et de son intention, et de sa mise en œuvre. Ford ne se laisse pas aller à la critique facile, et se garde d’humaniser les puissances responsables de ces bords de route, reflets implacables d’une misère sans cesse grandissante. C’est tout juste s’il représente les cabots retords de ces dernières : quelques policiers ravis du petit pouvoir qui leur est confié, en abusent avec allégresse.

Non, la puissance des Raisins de la colère nait de ses thématiques positives, celles qui transparaissent d’un portrait tirant le meilleur de l’homme. Courage, volonté, altruisme, principes moraux inflexibles, sont le lot d’un peuple malmené, des valeurs qui lui permettent de garder la tête hors de l’eau malgré la pression sans cesse grandissante qui lui meurtrit les épaules. Une ténacité qui ne semble jamais forcée parce qu’elle est induite par cette rage de vivre qui anime chaque homme, y compris lorsqu’il est au fond du gouffre. Chaque prise de décision que prend la famille Joad paraît crédible et sincère, mesurée et réaliste, parce qu’en aucune manière Ford ne se laisse aller à un misérabilisme tire-larmes qui rendrait sa vision de la famille opportuniste et facile.

Et s’il met tout de même quelques taquets derrière la nuque des puissants, par l’intermédiaire du discours d’un prêcheur qui délaisse Dieu pour la révolution, il sait rester à distance, sans réellement juger ce qu’il met en boite. A l’image des réactions très froides et pragmatiques du chef de famille, cette Ma’ de tempérament au cœur aimant, lorsqu’elle annonce à son fils par exemple la mort de leur ailleule, il se contente de filmer la vie, que ce même personnage compare à un fleuve qui s’écoule intarissablement, joyeusement, à l’abri dans un contre-courant, une fois les eaux vives et les chutes brutales encaissées. L’occasion pour Ford de témoigner de son admiration pour cette figure matriarcale à laquelle il laisse le mot de la fin, à savoir une note résolument optimiste : peu importe ce que le peuple subit, il finira inéluctablement par se relever afin de continuer son bout de chemin. Puissant.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Lun 08 Déc 2014, 19:42

Je lis pas vu que j'ai prévu de me le faire avant la fin du mois, mais la note me confirme que j'ai surement beaucoup à en attendre. :bluespit:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Lun 08 Déc 2014, 19:55

C'est vraiment un très chouette film, tu vas apprécier :)
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Maps to the stars - 8/10

Messagepar osorojo » Mar 09 Déc 2014, 18:34

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MAPS TO THE STARS

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David Cronenberg (2014) | 8/10
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David Cronenberg a toujours été un cinéaste de l’intime, un plasticien redoutable en quête de réponses, en recherche d’une logique qui lierait les corps aux âmes qui en sont les gardiennes. Avec Maps to the Stars, du haut de ses 71 ans, l’homme continue son travail de sape avec cette virulence qui est sienne et qu’il n’a pas l’air prêt à tempérer. Au diable la subtilité, et s’il doit s’exprimer au moyen de thématiques populaires pour toucher les cœurs, ainsi soit-il.

Dès lors, quel microcosme plus prolifique qu’Hollywood pour poursuivre la dissection clinique du mal être individualiste de nos sociétés modernes, qu’il avait entamée dans le corrosif Cosmopolis ? Monde de paillettes, palais de la démesure qui n’a jamais semblé être autant le prolongement des fictions qui l’ont érigé, que lorsque le cinéaste le dissèque avec précision, sans états d’âme.

Bien loin de ne dépeindre qu’une satire premier degré des paradoxes d’un monde faussement glamour, le cinéaste ne fait finalement qu’effleurer la surface d’un iceberg de superficialité pour extraire la noirceur spirituelles de toutes les belles coquilles tentent de le gravir. Qu’il soit ou non absorbé par un star system qui, par sa nature à les placer hors d’un réel sentencieux, exacerbe leur personnalité, chaque personnage de Maps to the stars est malade, ravagé par une perception du monde si narcissique qu’elle leur permet de laisser s’exprimer ouvertement cette part d’ombre qu’il est généralement de bon ton de cacher. Leur démesure perpétuelle devient alors le miroir qu’utilise Cronenberg pour refléter l’égocentrisme d’une nature humaine condamnée à ne ressentir le monde que par ses propres yeux et donc à perdre relativement vite le sens des réalités lorsque ces derniers ont été fermés depuis trop longtemps par le poids de l’or.

Il était donc logique de finir tel voyage en se focalisant sur les plus légitimes témoins de ce système qui périclite à force de se renfermer sur lui-même : deux âmes vagabondes, autant liées par le sang de leurs parents que par l’univers cynique qui leur a fourni leur première bouffée d’air. Deux étoiles, nées et élevées dans la lumière qui, malgré un effort permanent pour trouver leur identité, ne sont parvenues à contrebalancer un feu intérieur trop fébrile car dangereusement étouffé par des guerres d’égo si nourries qu’elles finissent par les conduire à s’éteindre au pied des marches qui les virent naître.

Une symbolique si radicale qu’elle empêche chaque pointe d’ironie dont Cronenberg parsème son noir portrait, d’être prise avec le sourire sans provoquer un malaise inconscient. Celui que l’on ressent violemment en fin de séance, la boule au ventre, au moment même où l’on essaye de comprendre ce qu’il a bien voulu raconter, sans y parvenir de façon satisfaisante. Mais est-ce finalement le plus important ?
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Grand Budapest Hotel (The) - 8/10

Messagepar osorojo » Mer 10 Déc 2014, 19:20

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THE GRAND BUDAPEST HOTEL

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Wes Anderson (2014) | 8/10
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Pareil à ce ressort dramatique fait de crème pâtissière qui jalonne son intrigue, The grand Budapest hôtel a l’allure d’une friandise que l’enfant se nichant dans nos caboches d’adulte se plait à croquer goulument pour en découvrir les saveurs que chaque strate renferme précieusement.

Le cinéma de Wes Anderson est l’alliance subtile d’éléments disparates dont le mariage semble si improbable que lorsqu’il parvient à trouver harmonie devant ses objectifs agiles, la magie opère. De cet esprit d’esthète conteur, plus intéressé par la dynamique formelle de son entreprise et l’ambiance qui en découle que par son fond à proprement parler, émerge une œuvre empreinte d’un naïf burlesque amusant dont l'objectif est uniquement d'initier un stimulant voyage imaginaire. Et c’est à mon sens ce qui fait de The Grand Budapest Hôtel une œuvre mature, tout simplement parce qu’elle s’assume sans chercher à se travestir. Aussi quand le sentiment s’invite dans le décorum acidulé du cinéaste, c’est souvent au moyen d’une pirouette, la larme n’ayant jamais le temps de s’installer que l’acte suivant, encore plus mouvementé, se met en place.

Certains reprocheront à Wes Anderson de ne pas se renouveler, d’user de sa recette jusqu’à ce qu’il manque d’ingrédients ou de marmites. Mais sa quête constante de l'aboutissement de son univers est pourtant habitée par des références qui diffèrent à chaque nouvelle marche qu'il franchit ; The Grand Budapest Hôtel étant sans aucun doute celui qui en exploite le plus, Wes Anderson y prenant un malin plaisir à trimbaler ses trublions aux ganaches surréelles dans des univers qui n’ont pas grand-chose en commun, mais se marient pourtant à merveille. De cet hôtel dont les portes inquiétantes lui confèrent des allures de château hanté, à ce passage en prison, hommage à peine dissimulé au film de Jaques Becker, dont il reprend la scène d’évasion, en l’assaisonnant d’une poudre burlesque dont il a le secret, jusqu’à cette poursuite hivernale que n’aurait pas renié un coyote Tex Averien, The Grand Budapest Hôtel ne manque pas de matière.

A tous ces clins d’œil généreux s’ajoutent des personnages hauts en couleurs, l’occasion pour Wes Anderson de faire jouer ses relations, entre invités vedettes témoins de son succès et compagnons de galère, fidèles au poste depuis ses début, à l’image du truculent Bill Murray qui assure sa scène habituelle ou du combo Jason Schwartzman / Owen Wilson, présents à l’occasion d’un petit cameo sympathique. Mais dans The Grand Budapest Hôtel, ce sont deux petits nouveaux qui portent le film sans démériter une seule seconde puisqu’ils trouvent sous la houlette d’un Wes Anderson toujours inspiré l’occasion de s’exprimer pleinement. Enfin, au rang des invités de luxe pas forcément attendu dans l’univers carton blindé du cinéaste, Harvey Keitel prend grand plaisir à jouer le bagnard athlétique, leader de confiance, vieux briscard à l'origine d'une évasion terriblement amusante.

The Grand Budapest Hôtel est un film somme de l'oeuvre de Wes Anderson puisque s’y exprime avec grande maîtrise tout ce qu’il a expérimenté avant lui, que ce soit cette palette de couleur qui lui est si caractéristique et qui avait trouvé son plein essor dans Moonrise Kingdom ou la facilité avec laquelle il déconstruit un réel par l’absurde en s’inspirant du monde de l’animation, qu’il avait défriché avec Fantastic Mr Fox. Qu’on se le dise, The Grand Budapest Hôtel est un film de rêveur par excellence, à déguster comme il vient, sans jamais en attendre une quelconque entourloupe ou un message caché qui trouverait son sens après-coup. Non, le plaisir Andersonien est immédiat et constant, initié par le premier plan et entretenu jusqu’à son carton final pour insuffler à l’âme chanceuse qui en est la spectatrice une bonne humeur qui ne s’estompe que très tard après la séance.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Mer 10 Déc 2014, 19:40

The Grand Budapest Hôtel est un film somme de l'oeuvre de Wes Anderson


Tutafé :super:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mer 10 Déc 2014, 19:55

Voilà, tu peux arrêter ton rattrapage 2014 maintenant.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mer 10 Déc 2014, 21:11

Oh j'ai pourtant bel et bien prévu de continuer :mrgreen:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Moviewar » Mer 10 Déc 2014, 23:11

Belle critique as usual :super:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Jeu 11 Déc 2014, 19:18

Merci Moviewar :chinese:
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Jimmy's Hall - 6,5/10

Messagepar osorojo » Jeu 11 Déc 2014, 19:28

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JIMMY'S HALL

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Ken Loach (2014) | 6.5/10
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Retour au réalisme engagé pour Ken Loach. Après deux films plus légers qui laissaient entrevoir une facette rafraîchissante de son cinéma, le réalisateur fait le choix de reprendre les armes à l’occasion d’un biopic dénonciateur d’une Irlande conservatrice placée sous l’égérie d’une église aux idées radicales.

Si le fond de Jimmy’s Hall est on ne peut plus nécessaire, sa mise en œuvre narrative, très linéaire et cousue de fil blanc, fait l’effet d’une leçon d’histoire un peu ampoulée et parfois caricaturale. Non pas que l’on puisse reprocher à Ken Loach d’arranger son histoire à son avantage, il est évident que la thématique principale de son film, reflet d’une époque où toute idée progressiste était condamnée sévèrement par une institution religieuse travaillant main dans la main avec les grands propriétaires afin que la culture et la connaissance restent l’apanage des puissants, est aussi légitime qu’elle est universelle. Il est en effet toujours bienvenu de rappeler que le contrôle des cerveaux est un outil privilégié pour contenir toute une population, d’autant plus lorsque cette dernière possède un accès très limité au savoir. Mais il manque réellement d’un souffle épique à cette aventure somme toute convenue pour captiver davantage les mirettes.

Ken Loach oblige, sa flamme gagne en intensité lorsqu’il s’adonne à ce qu’il sait faire de mieux, à savoir filmer les hommes dans leur quotidien le plus épuré, à l’occasion de quelques pas de danse, assenés sur un parquet usé par l’histoire, au rythme d’une balade jazzy envoutante, ou d’un échange très touchant entre un fils rebelle et celle qui a forgé son esprit contestataire par la force des livres. A ces moments là, Jimmy’s Hall vit pleinement, chaque scénette au dancing se fait l’écho d’une harmonie communicative à laquelle on gouterait volontiers, preuve que Ken Loach parvient à véhiculer son message.

Mais trop vite, la volonté critique reprend ses droits, soufflant l’authenticité qui commençait à se construire dans le cadre. Des personnages caricaturaux se substituent aux âmes plus profondes en même temps qu’une fin précipitée clôt les débats sans autre forme de regret qu’une escorte à vélo de chérubins reconnaissants.

Ken Loach réalise avec Jimmy’s hall un devoir de mémoire qui s’inscrit dans la logique qu’avait initiée Le vent se lève. L’intention est ici aussi plus que louable mais le film dans son ensemble manque cruellement de souffle ; s’il parvient à intéresser lorsqu’il remet en perspective le poids de la connaissance, il se laisse bien trop souvent suivre à distance parce qu’il lui manque ce soupçon d’idée qui lui permettrait de véritablement s’exprimer.
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Film: Jimmy's Hall
Note: 6,5/10
Auteur: Moviewar

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