[Mr Jack] Mes critiques en 2014

[Velvet]

Bien sympa cette avalanche de critique.
Vous me donnez envie avec ce NY Melody.

[Alegas]

Un peu ouais, je me sens seul sur ce dossier

Mais non, tu n'es pas seul.

[pabelbaba]

Ouais, bon, vous êtes deux à être seuls.

[Jed_Trigado]

Il suffit que je le mate, que j'en fasse la critique et le duo deviendra trio.

[Mr Jack]

Ah ça va alors

C'est plus des critiques rétroactives, d'où le rush -et pis l'envie me revient

[Mark Chopper]

Une rétro Melville au BoMcast serait grandiose

[pabelbaba]

Il suffit que je le mate, que j'en fasse la critique et le duo deviendra trio.

Les neo-vieux c'est vraiment la pire des engeances!!!

[Mr Jack]

⌲ ASTERIX : LE DOMAINE DES DIEUX (2014)
de Alexandre Astier & Louis Clichy avec Roger Carel, Guillaume Briat, Lorant Deutsch.

Histoire: Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur. Exaspéré par la situation, Jules César décide de changer de tactique : puisque ses armées sont incapables de s’imposer par la force, c’est la civilisation romaine elle-même qui saura séduire ces barbares Gaulois. Il fait donc construire à côté du village un domaine résidentiel luxueux destiné à des propriétaires romains. : « Le Domaine des Dieux ». Nos amis gaulois résisteront-ils à l’appât du gain et au confort romain ? Leur village deviendra-t-il une simple attraction touristique ? Astérix et Obélix vont tout faire pour contrecarrer les plans de César.

Huit ans après le dernier épisode animé du petit moustachu, c'est Alexandre Astier, un des seuls comiques en France à allier intelligence d'écriture comique, culture générale personnelle au dessus de la moyenne et succès populaire, qui se charge de redresser la barre avec un film efficace, très bien rythmé, très bien produit, très bien animé, mais un poil trop lisse pour pouvoir charmer d'avantage.

Si on reconnait bien la patte d'Astier dans les dialogues, dans la mécanique comique de répétition et dans le parfait dosage entre le calembour et la précision des faits historiques/propres à la BD, la nature même du cadre choisi limite forcément la capacité d'expansion de son énorme talent. C'est presque trop poli, trop cadré, pas formaté mais trop gentil, trop dosé en fait finalement. Ça manque de liberté de ton ou de place, tout simplement.

Le film, plus qu'une comédie réussie (on rit pas à gorge déployée et même trop peu pour applaudir des deux mains) va surtout servir d'étrier pour Astier qui après ce qui va sûrement remplir les salles jusqu'à Noël avec le Hobbit, encaissera à la fois la confiance et l'argent nécessaires pour mettre à bien son vrai grand projet, bien plus ambitieux et musclé que tous les fans de Kaamelot et les autres attendent depuis 2009.

6/10

[Alegas]

⌲ LAWRENCE OF ARABIA (1962)
de David Lean avec Peter O'Toole, Omar Sharif, Alec Guiness.

Histoire: En 1916, le jeune officier britannique T. E. Lawrence est chargé d'enquêter sur les révoltes arabes contre l'occupant turc. Celui qu'on appellera plus tard "Lawrence d'Arabie" se range alors du côté des insurgés et, dans les dunes éternelles du désert, organise une guérilla. Personnage brillant mais controversé, il va mener des batailles aux côtés de ses alliés et changer la face d'un empire.

Lawrence d'Arabie est un mythe. Un mythe qui tient son rang. Entendons-nous sur une chose : aucun réalisateur ne pourra plus réaliser un film aussi épique et beau qu'un Lawrence d'Arabie. Tous les effets spéciaux du monde ne peuvent rien dans la beauté d'un montage cut d'une allumette fondant sur un soleil levant. David Lean est un maitre et son chef d'oeuvre une toile à regarder au moins une fois dans sa vie. Et ce avec le quinzième d'un budget moyen d'un blockbuster d'aujourd'hui. Tout fond vert ne remplacera jamais un cinémascope parfaitement placé. La science de la prise de vue, c'est ça le cinéma. Et même en 77, George Lucas fait Star Wars et à côté du désert de Lawrence d'Arabie (de 62) Tatooine ressemble à une vulgaire boule de neige. Filmer l'intensité du désert sans un mot, juste avec un regard fixe et les dunes de sable ont l'air de jambes divines au repos. Plus qu'un film d'aventure épique, Lawrence d'Arabie c'est le cinéma, ni plus ni moins.

Si on rentre dans les détails maintenant déjà ce qui m'a frappé c'est l'originalité de ce destin à part et moi qui imaginait Lawrence comme un leader charismatique sans rayures est en fait un homme unique dans sa façon d'être, avec son regard d'enfant naif avisant la guerre Turque comme une sorte de jeu sérieux dont il serait le chanceux participant. Nombreuses sont les scènes construisant la psyché bien spéciale de ce héros pas comme les autres mais la plus touchante est sûrement celle où, adoubé par les arabes qui en l'échange du "miracle" tout juste effectué décideront de lui attribuer une toge blanche en son honneur, Lawrence va s'isoler dans son jardin "propre" qu'est le désert et jouer à courir avec sa cape au bout des mains avant de se faire rattraper par la réalité. Et en fait Lawrence c'est ça : un homme qui triomphe en suivant son propre chemin mais qui retombe, rattrapé par les maux inhérent à chaque homme enseveli sous le pouvoir, la réussite et la reconnaissance. Le personnage est formidable, l'un des plus joliment nuancés de l'histoire du cinéma, sûrement, et les deux tiers du film (qui fait quand même 3h47, entractes comprises ^^) représentent l'apogée d'une certaine image grandiloquente et épique du cinéma d'autrefois. Le dernier tiers par contre m'a un peu déçu par son côté linéaire inhérent au genre du biopic qui, comme la réalité pour Lawrence, rattrape le film malgré lui. Mais bon, c'est tellement grand et tellement fort dans son ensemble qu'il est impossible de passer à côté pour tout cinéphile qui se respecte.

8.5/10

[Alegas]

⌲ GIRL NEXT DOOR (2004)
de Luke Greenfield avec Emile Hirsch, Elisha Cuthbert, Timothy Olyphant.

Histoire: Matthew, 18 ans, est un étudiant modèle qui n'a jamais vraiment vécu sa vie, jusqu'au jour où il tombe sur sa nouvelle voisine, la magnifique et apparemment innocente Danielle. Quand Matthew découvre que cette voisine idéale est une ex-star de films X, il va commencer à perdre le contrôle de sa paisible existence...

Le vrai film de mon adolescence -sur mon adolescence (ou presque). J'ai un lien très particulier avec ce film que j'aime regarder de temps en temps parce qu'il me fait du bien. C'est très personnel (personnification extrême dans le perso de Hirsch, mythe de la Manic Pixie Dream Girl, etc) mais ça reste un film vraiment très sympa à (re)découvrir. Du moment qu'on le regarde pas en tant que "teen movie" un peu gras à la American Pie. C'est vraiment un "coming of age movie" et ça utilise parfaitement les cordes, avec une imagerie soignée et un jusqu'au boutisme plaisant. Le perso d'Olyphant (et ouais !) fait basculer le film et l'empêche d'être linéaire (là où au premier abord on peut penser qu'il s'égare, il va en fait juste au bout de son propos). C'est le genre de film très mal vendu à l'époque mais sans prise de tête et qu'on fait plus vraiment aujourd'hui (en fait y'a plein de films qu'on fait plus aujourd'hui...). Sans être con, il est drôle. A voir en VO comme en VF. La BO là aussi surprend (mixer Queen/Bowie, NERD, The Who, Marvin Gaye, Lynyrd Skynyrd, Pete Yorn et les Dilated Peoples fallait le faire) et puis Elisha, quoi.

7.5/10

[Jimmy Two Times]

Belle critique de Lawrence d'Arabie. Et Girl Next Door est effectivement dans le haut du balcon, euh panier, du genre.

[puta madre]

Girl Next door, ça m'avait l'air d'un truc tout fade juste destiné à exploiter la notoriété de sa blonde héroïne. Faudra que je tente...

[Mark Chopper]

C'est le cas

[elpingos]

Entendons-nous sur une chose : aucun réalisateur ne pourra plus réaliser un film aussi épique et beau qu'un Lawrence d'Arabie.

Si, Malick justement l'a fait sur la Ligne Rouge ou Le Nouveau monde ...

[Mr Jack]

Girl Next door, ça m'avait l'air d'un truc tout fade juste destiné à exploiter la notoriété de sa blonde héroïne. Faudra que je tente...

Forcément, c'est un peu le cas. Mais pas que, clairement

Si, Malick justement l'a fait sur la Ligne Rouge ou Le Nouveau monde ...

La Ligne Rouge c'est pas épique, c'est plus intimiste. Lawrence d'Arabie c'est gigantesque sur tous les points de vue. L'autre j'ai pas vu.