[Dunandan] Mes critiques en 2014

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Jed_Trigado » Mar 02 Déc 2014, 19:55

Tu pourras pas dire qu'on t'avais pas prévenu. :mrgreen:
"Je mets les pieds où je veux Littlejohn et c'est souvent dans la gueule." Chuck Norris

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 02 Déc 2014, 19:58

J'avais un petit espoir : j'ai bien aimé Barking Dogs dans le même genre. C'est là que tu vois que T. Miike a fait un bon job en exploitant à fond la bizarrerie des situations et des personnages. Là : rien ou pas grand chose.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Mar 02 Déc 2014, 19:59

A virer du panorama du coup ?
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mar 02 Déc 2014, 20:02

Oui, je pense... Le Miike le surpasse tellement. Je ne vois plus son intérêt aujourd'hui.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 02 Déc 2014, 20:06

Je plussoie. Même si on n'a pas vu le Miike, son intérêt me semble très limité. On dirait l'Ultime Souper en moins bien, c'est pour dire le niveau... :mrgreen:

(et moi qui pensais en faire une critique pour qu'elle y soit comme référence dans le pano, ben c'est raté ^^)
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Nommé Cable Hogue (Un) - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Jeu 04 Déc 2014, 19:35

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Un nommé Cable Hogue, Sam Peckinpah (1970)

Un western qui ne paie pas de mine au début, mais qui s'avère par la suite un excellent divertissement pour le peu qu'on apprécie Peckinpah et ses personnages larger than life. Un film qui aurait pu être encore meilleur sans une rupture de ton vers la fin qui me semble un peu hors de propos, j'y reviendrai. Car le ton est surprenant, mixant le ton crépusculaire auquel il nous a habitué, avec beaucoup, beaucoup d'humour, bien grinçant et grivois comme j'aime.

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Il s'agit donc de l'histoire de Cable Hogue interprété par un Jason Robards dont le personnage et la destinée ressemblent à ce qu'il avait joué dans Il était une fois dans l'Ouest. Malpropre, rustre, païen, bref un gros asocial, mais avec un coeur gros comme ça (révélé surtout par l'intermédiaire d'une femme), il est d'abord abandonné dans le désert, avec rien dans les poches, et puis trouve par hasard un trou d'eau dans le désert qui lui sauve la vie. L'occasion pour lui d'être un propriétaire, de tout reprendre à zéro.

Un début d'intrigue mince comme un ticket de métro, mais que Peckinpah s'ingénue à agrémenter d'une grosse couche de bonne humeur communicative. La façon dont Cable s'attache obsessionnnellement à son trou ressemble un peu aux personnages du Duc ou de Jack Burton, mais dans le Far-West, donnant l'occasion de situations insolites (comme lorsqu'il part d'un bordel alors qu'il était en train de conclure).

Peckinpah, comme d'habitude, s'amuse donc à déconstruire les codes du western comme un sale gosse, et à tourner en rigolade cette concrétisation misérable du rêve américain. Il faut voir par exemple comment il nous présente sa version du prêtre, prêt à montrer les voies (im)pénétrables de Dieu, ou son anti-héros, qui tombe en amour d'une prostituée d'une drôle de façon (sacré sens du cadre et du zoom sur ces gros attributs !).

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Ainsi, ce n'est pas un western qui se prend au sérieux, et tout l'intérêt repose sur l'interaction entre ces trois personnages, qui nous gratifient de séquences véritablement drôles, avec de sacrées ruptures de ton (la bande-son, à ce titre, joue un grand rôle, comme par exemple lorsque le prêtre va consoler la soit-disante veuve esseulée avec la petite musique religieuse en arrière-plan) et un petit côté Benny Hill. On nous ballade simplement et tranquillement entre la ville et ce trou perdu qui devient une charmante petite auberge fabriquée avec trois fois rien, accueillant les voyageurs avec un sens de l'hospitalité parfois douteux.

Dommage par contre que Peckinpah se sente obligé de clore son récit avec une petite touche dramatique qui arrive comme un cheveu sur la soupe. La séquence est néanmoins originale, on ne sait pas trop où s'arrête la comédie comme dans une pièce de Molière. Faut dire aussi qu'on a fini par s'attacher énormément à ce Cable, formidable marginal vieillissant vivant au jour le jour, mais finissant par connaître une petite transformation morale, presque à son insu, via cette jeune et jolie femme en quête d'un nouveau destin (leur histoire d'amour sonne juste, et le portrait de femme qui en résulte ressemble à un parcours à l'envers de celui de Il était une fois dans l'Ouest), qui le pousse ainsi à s'extraire de sa vie sédentaire et de ses vieilles habitudes.

Autre soucis, le climax avec la vengeance ne s'imbrique pas très bien avec le ton bon enfant/mauvais genre qui domine le film. Bref, quelques ruptures de ton ici et là qui ne sont pas toujours bien gérées à mon goût, mais pas de quoi s'alarmer, c'est quand même bien rigolo dans l'ensemble, certainement le western le plus fun et jouissif de toute la filmographie de Peckinpah qui revisite ses thèmes (le Far-West finissant rattrapé brusquement par la modernité et la civilisation) à la sauce potache.

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En résumé, voilà un Peckinpah relativement peu connu que je conseille vivement. Une belle baffe enjouée contre le puritanisme américain, en dépit d'un dénouement un peu tristounet qui nous ramène vers le Peckinpah de La horde sauvage. La prestation du trio principal est aussi à retenir, avec des personnages hauts en couleur, des dialogues qui claquent, et quelques jolis moments d'émotion entre deux traits d'humour. Sans oublier la musique, vraiment chouette, au-delà de l'utilisation comique qui en est faite, où les acteurs poussent la chansonnette.

Note : 7.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Ven 05 Déc 2014, 00:40

Tiens c'est marrant, je ne savais pas que cette chanson était inspirée de ce film :) :

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Eve - 7/10

Messagepar Dunandan » Ven 05 Déc 2014, 19:27

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Eve, Joseph L. Mankiewicz (1950)

On a beau dire que c'est un peu trop long pour ce que ça raconte (l'une des critiques récurrentes contre ce film), ça n'en reste pas moins un film emblématique de Mankiewicz, l'un de ceux où il expose de la manière la plus évidente sa peinture nuancée du monde des actrices, de leur quête insatiable de gloire, et du paradoxe selon lequel elles semblent heureuses de l'extérieur, mais malheureuses et souffrant de solitude existentielle à l'intérieur d'elles-mêmes. Fortes devant la plèbe, mais fragiles hors des spots.

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Eve commence comme la consécration d'une actrice débutante dans le milieu du théâtre. Mais tout comme le fera La comtesse aux pieds nus, les principaux acteurs de la scène (collaborateurs, critiques, protecteurs, etc.) démonteront de concert cette vision idyllique, en revenant sur ce qui s'est réellement passé. Ainsi, l'intérêt du film repose principalement sur Eve d'une part, cette jeune naïve qui a les étoiles dans les yeux, idolâtrant Margo, et d'autre part cette star vieillissante du show-biz, progressivement jalouse de cette nouvelle venue qui n'est pas exactement ce qu'elle paraît être.

Mankiewicz, comme à son habitude, s'ingénue à marquer les conflits de manière insidieuse, que ce soit par l'image ou le dialogue, pour figurer un environnement jonché de jeux de pouvoir et de domination, où les plus fidèles amis ne sont pas forcément les plus mielleux. Une première partie apparemment sans gravité sur une jeune pauvre diable qu'une actrice renommée prend sous son aile, touchée par tant d'admiration à son égard, qui enchaîne sur une seconde beaucoup moins sympa, où l'envers du décor est entièrement exposé sous son véritable visage.

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Une structure narrative globalement impeccable, mais qui aurait gagnée à être resserrée dans ses détails (la citation de nombreux noms du théâtre connus en leur temps mais dépassés aujourd'hui n'aide pas), tant les 2h20 semblent parfois longs, avec beaucoup de têtes-à-tête et de soirées de gala qu'on finit par suivre avec un ennui poli, malgré la richesse qui en ressort (Mankiewicz nous fait savoir qu'il connaît à fond ce milieu, mais il en fait peut-être un peu trop).
Autre soucis, c'est un poil prévisible, mais la façon dont le réalisateur met en scène ces rapports de force (il était vraiment l'un des meilleurs pour ça) permet de maintenir une certaine tension à l'écran.

Et puis il y a certaines séquences extraordinaires, dignes de figurer dans l'almanach des plus belles scènes du cinéma naphta, comme ce dernier plan, superbe évocation des conséquences de l'attrait irrésistible de la gloire et de la reconnaissance, ou lorsque Margot avoue que le plus difficile pour une actrice au sommet est de descendre de son piédestal pour redevenir ce pourquoi on la désirait, à savoir une femme au feu sacré, avec des défauts qui peuvent être aussi des qualités.

Difficile ne pas mentionner la qualité de l'interprétation des deux actrices principales qui apparaissent très investies dans leur rôle, l'une dans la peau d'une jeune arriviste qui ferait tout pour arriver à son but (Anne Baxter), et l'autre, dans celle d'une actrice vieillissante et aigrie (Bette Davis), toutes les deux touchantes par leur parcours, et finissant par regretter quelque chose d'essentiel qu'elles ont mis au placard en franchissant le seuil de cet univers doré mais impitoyable. Je souligne aussi la présence discrète de Marilyn Monroe, alors peu connue, qui fera démentir le sort qui lui est ici réservé.

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Bref, Mankiewicz nous propose un brillant et solide portrait sur les dessous de cette ruche d'abeilles au dard bien acéré derrière des visages affables et compatissants, à défaut de captiver le spectateur de bout en bout, de par ses scènes qui tirent en longueur. Mais ça n'en demeure pas moins un incontournable si on est fan de ce réalisateur et de ses scripts travaillés jusqu'à la moelle (je le rappelle, l'un des meilleurs dialoguistes de son temps, d'une richesse littéraire délectable).

Note : 7/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 06 Déc 2014, 19:31

J'ai tenté La cité interdite, mais c'est vraiment trop typé doc' pour moi (la voix-off plombe un peu le truc), j'ai arrêté au bout de 20 min :?.

Dans le genre, je préfère largement relire Les fourmis de B. Werber.

Par contre je retiens la séquence de la reine des termites, on se croirait en pleine SF :shock:.
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Dernier Rempart (Le) - 5,5/10

Messagepar Dunandan » Lun 08 Déc 2014, 03:00

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Le dernier rempart, Kim Jee-woon (2013)

Passablement déçu par ce néo-western qui avait deux défis à transformer, à savoir confirmer le retour de Arnold Schwarzenegger au cinéma d'action, et réussir le passage de Kim Jee-woon à Hollywood. Or, le premier point me semble un peu plus réussi que le second. En effet, ce rôle légèrement à contre-courant, un shérif vieillissant las de la violence mais qui en a derrière la pédale, lui sied bien (effectivement, il a vieilli, mais il pète encore la classe avec un fusil à pompe en main), bien que son interprétation soit parfois limite. Par contre, pas sûr que le délirant réalisateur y soit trop à son aise. La réalisation et le rythme s'y retrouvent bien trop bridés, avec des séquences d'action ultra cut (au point d'être souvent illisibles) et mollassonnes, exceptés quelques saillies de violence bien senties, et quelques coups d'accélérateurs d'une bagnole filant à plus de 300 km/h au nez et à la barbe du FBI.

En fait ce film est un concentré de promesses rarement remplies. Cela se ressent surtout au générique cartoonesque qui laisse évacuer un aperçu de ce qu'aurait du être ce film, bien plus fun et décomplexé que le résultat final. Je pense aussi au second rôle interprété par Johnny Knoxville (beaucoup moins présent que ce que la bande-annonce pouvait suggérer) que j'aurais cru complètement HS et ridicule, alors qu'il incarne au contraire cette petite folie que l'on retrouvait par exemple dans le fameux hommage du réalisateur coréen au cinéma de Leone, ici malheureusement presque absente.

Certes, c'est assez sympa pour les fans de Schwarzy toutes les allusions qu'il y a autour de son retour derrière la caméra, de son rôle politique passé, et tous les clins au genre du western, mais ça ne fait pas un film, et sérieusement toute cette pseudo course-poursuite menée par l'endormi Forest Whitaker laisse à désirer, et on préfèrera tout le passage au pays de l'oncle Sam, plus calme mais gorgé de petites références sympa. Dommage car il y a ici et là du bon second degré, comme cette population de villageois cul-terreux qui semblent se foutre du duel qui s'en vient chez eux comme de la dernière pluie. Mais encore une fois, c'est trop en retenue, et on pleure lorsque le climax vient, trop vite expédié alors qu'il y avait matière avec tout ce stock d'armes et de munitions, et ces bagnoles au moteur rutilant (faut dire aussi que le rapport de force était assez déséquilibré entre cette armée sur-entraînée et les bouseux du coin).

Pour toutes les bonnes intentions qui en émanent, à savoir le ton westernien, et les petites touches bad-ass et second degré ici et là, je ne veux pas m'acharner sur ce film. Mais en l'état, ça ne dépasse pas le stade de petit film du dimanche soir, sympathique mais oubliable et bancal (je laisse aux autres le soin de se défouler sur les nombreux trous du script - Kim Jee-woon semble même s'en moquer -, je trouve perso que ça passe si on recherche d'abord un honnête divertissement et non un solide polar qu'il n'a pas la prétention d'être).

Note : 5.5/10


PS : vu en VO, la VF parisienne (avec la terrible voix de Daniel Beretta) est susceptible de faire grimper la note d'un demi point.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar angel.heart » Lun 08 Déc 2014, 13:24

Je l'ai découvert avant-hier et j'ai été très agréablement surpris. Je ne comprends pas trop les notes de pisse-froids qu'il se tape, sachant que, bien souvent, ce genre de cinoche a tendance à être un peu trop surévalué en ces lieux.

Pour moi c'est un bon 6,5/10 et je trouve ça bien meilleur que Du plomb dans la tête...
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Jed_Trigado » Lun 08 Déc 2014, 13:33

:shock:

Nan pas toi, tu peux pas être aveuglé par papy Schwarzy sans cessé humilié a chaque scène, le sommet étant le gros plan quand il chausse ses lunettes de vue, je me croyais devant Louis la Brocante.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Lun 08 Déc 2014, 13:36

angel.heart a écrit:Je l'ai découvert avant-hier et j'ai été très agréablement surpris. Je ne comprends pas trop les notes de pisse-froids qu'il se tape, sachant que, bien souvent, ce genre de cinoche a tendance à être un peu trop surévalué en ces lieux.


Un jour, tu sauras à qui faire confiance en ces lieux.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 08 Déc 2014, 14:49

J'aurais peut-être pu monter un peu ma note s'il y avait le doublage d'antan de Schwarzy, mais quand j'ai écouté sa nouvelle voix, j'ai mis direct la vo :?.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Jed_Trigado » Lun 08 Déc 2014, 14:52

Pourtant c'est bien Daniel Beretta, sa voix officielle, qui l'a doublé sur ce film, t'as du encore te procurer une édition québecoise au rabais. :mrgreen:
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