Before Sunset de Richard Linklater (2003) - 8/10
Avec Before Sunset, les souvenirs amers se sont emparés des doux rêves et la naïveté romantique a pris le chemin d’une réalité mélancolique. Quelques années plus tard, Richard Linklater retrouve Céline et Jesse, pour une mise au point existentielle. Une sorte de deuxième chance à prendre ou à laisser en forme de retrouvaille passagère et sans doute inéluctable. Les deux s’étaient quittés sur le quai d’une gare viennoise avec la promesse de se retrouver, mais il n’en fut rien. C’est alors dans la ville de Paris que cette destinée va reprendre vie. Physiquement ils n’ont presque pas changé, l’alchimie fonctionne toujours entre les deux.
Le sourire de Julie Delpy est toujours aussi rayonnant, et Ethan Hawke se cache derrière son assurance timide. Mais leurs chemins prirent des voies différentes, professionnellement et sentimentalement parlant. Lui est écrivain, elle activiste. Richard Linklater, à travers son faux couple, ne parle que d’une chose : le temps qui passe. Quel regarde a-t-on sur lui et comment le vit-on ? Les dialogues incessants sonnent comme une longue et douce mélodie, passant du rire aux larmes, dévoilent une fragilité touchante. Alors que faire de cette suite qui n’en est pas une, que raconter de plus ?
Tout. Il reste encore tout à vivre, tout à expliquer, à définir. Before Sunset reprend la mécanique de Before Sunrise, avec une caméra qui engouffre son duo dans une bulle, dans une atmosphère restreinte. Comme si rien ne pouvait les atteindre, comme s’ils étaient seuls au monde. Ils ne symbolisent alors que de simples illusions. Alors que leur première rencontre incongrue, dans Before Sunrise, était faite de joie, d’une insouciance juvénile pleine d’espoir, le ton s’est plus ou moins assagi ou assombri. Le passé est fait de joie mais aussi de rancœur et de désillusions. Derrière les sourires et la joie de se retrouver, de renouer un contact aussi fort, il sera alors question de l’un et l’autre puis de l’un avec l’autre.
Au fil de cette longue discussion, presque construite en temps réelle, la narration va évoluer, passant du je au nous. La simplicité du trait est toujours aussi véritable, Before Sunset a une variété d’émotions que n’avait pas forcément Before Sunrise, et c’est là, toute la force magnétique de cette deuxième rencontre. Sur une péniche ou dans un taxi, dans un café ou dans un parc, les remords reviennent faire surface malgré les circonstances. Un désespoir qui cache une envie de retrouver cette flamme. A l’image de cette magnifique dernière séquence qui fait miroiter tout un tas de sentiments en si peu de mots. Scène somptueuse de finesse, avec le regard d’un homme qui se laisse bercer par la danse minaudée de la femme de sa vie.
Le sourire de Julie Delpy est toujours aussi rayonnant, et Ethan Hawke se cache derrière son assurance timide. Mais leurs chemins prirent des voies différentes, professionnellement et sentimentalement parlant. Lui est écrivain, elle activiste. Richard Linklater, à travers son faux couple, ne parle que d’une chose : le temps qui passe. Quel regarde a-t-on sur lui et comment le vit-on ? Les dialogues incessants sonnent comme une longue et douce mélodie, passant du rire aux larmes, dévoilent une fragilité touchante. Alors que faire de cette suite qui n’en est pas une, que raconter de plus ?
Tout. Il reste encore tout à vivre, tout à expliquer, à définir. Before Sunset reprend la mécanique de Before Sunrise, avec une caméra qui engouffre son duo dans une bulle, dans une atmosphère restreinte. Comme si rien ne pouvait les atteindre, comme s’ils étaient seuls au monde. Ils ne symbolisent alors que de simples illusions. Alors que leur première rencontre incongrue, dans Before Sunrise, était faite de joie, d’une insouciance juvénile pleine d’espoir, le ton s’est plus ou moins assagi ou assombri. Le passé est fait de joie mais aussi de rancœur et de désillusions. Derrière les sourires et la joie de se retrouver, de renouer un contact aussi fort, il sera alors question de l’un et l’autre puis de l’un avec l’autre.
Au fil de cette longue discussion, presque construite en temps réelle, la narration va évoluer, passant du je au nous. La simplicité du trait est toujours aussi véritable, Before Sunset a une variété d’émotions que n’avait pas forcément Before Sunrise, et c’est là, toute la force magnétique de cette deuxième rencontre. Sur une péniche ou dans un taxi, dans un café ou dans un parc, les remords reviennent faire surface malgré les circonstances. Un désespoir qui cache une envie de retrouver cette flamme. A l’image de cette magnifique dernière séquence qui fait miroiter tout un tas de sentiments en si peu de mots. Scène somptueuse de finesse, avec le regard d’un homme qui se laisse bercer par la danse minaudée de la femme de sa vie.