The Lost World : Jurassic Park (Le Monde Perdu : Jurassic Park) de Steven Spielberg
(1997)
Si Jurassic Park n’appelait clairement pas de suite, se suffisant amplement à lui-même, le succès phénoménal du blockbuster de Spielberg changera la donne, pour donner une suite que le réalisateur ne devait à l'origine que produire, mais qu'il prendra en main finalement pour en faire quelque chose de très différent. The Lost World, c'est un peu la suite dont on n'arrive pas réellement à savoir si elle est ratée ou brillante. Car autant la volonté de proposer une toute autre orientation est bien là, autant cela donne du bon comme du mauvais pour un résultat inégal. Passons tout de suite sur les mauvais points : The Lost World est un film beaucoup moins pertinent dans son propos par rapport à son prédécesseur, la faute à la volonté de Spielberg de proposer un spectacle plus burné, et qui se limite donc à une survie face à encore plus de dinosaures en liberté, le tout avec un humour sans aucune subtilité (Goldblum est bon, mais il aligne les punchlines sans saveur).
Rajoutons à cela un final qui donne l'impression de voir Spielberg en train d'exaucer un vieux fantasme (faire un remake de King Kong) pour un résultat qui dénote sacrément avec le reste du métrage, et on obtient grosso modo la plupart des défauts du film (j'aurais pu rajouter la gamine qui défonce des raptors avec sa gymnastique de collège mais c'est une cible trop facile, l'une des pires fautes de goût de la carrière de Spielberg). En revanche, le film n'est pas dénué de qualités, avec un rythme plutôt soutenu, un casting plutôt sympa (Pete Postlethwaite !!) et surtout quelques gros morceaux de bravoure comme la scène dans les hautes herbes (visuellement très iconique) et surtout le fameux passage de la caravane qui est l'une des meilleures séquences de tension made in Spielberg. Alors certes, le film dénote énormément avec le film original (même le score de Williams est beaucoup moins inspiré), mais le fait est que Spielberg rend le spectacle intéressant, voire captivant par moment. Reste que la saga aurait dû en rester là.
6,5/10