Honkytonk Man, Clint Eastwood (1982)
Un Clint Eastwood dont je n'attendais rien, mais qui s'avère au final une vraie bonne surprise. On y retrouve le souffle rustique et humaniste de certains de ses grands crûs de l'époque, tels que Sur la route de Madison et Un monde parfait. Road movie tranquille apparemment balisé, il s'agit surtout d'une belle ballade touchante et amusante, sentant la terre et l'authenticité, ayant pour cadre l'Amérique de la Grande dépression. A sa tête, un chanteur itinérant de country en route vers une audition inopinée avant que sa maladie en finisse avec lui, accompagné de son neveu qui va profiter de l'occasion pour faire les 400 coups ensemble, et devenir ainsi un homme en réalisant plusieurs de ses "premières fois".
Une initiation qui pourrait paraître malsaine (la liste des méfaits est impressionnante) sans ce regard attendrissant que Clint porte sur ses personnages, pleins de vie et entiers (et ça reflète aussi bien les moeurs de cette période encore peu balisée par la loi), et ce ton virant à la comédie douce-amère au détour de nombreuses séquences. Même la bande musicale proposée, pourtant pas exactement mon genre, apparaît charmante et bien utilisée, surtout cette chanson créée en plein voyage, qui aura un impact particulier au cours d'un dénouement triste et émouvant, pour autant qu'on se soit attaché au duo principal, auquel vient se rajouter une jeune pauvre diable en quête de reconnaissance. Ce qui n'a pas été trop difficile dans mon cas, tant on peut ressentir chez eux cette envie désespérée de toucher au rêve américain, le tout avec une certaine justesse.
Décidément, la filmographie de papy Clint regorge de perles comme celle-ci, qui mériterait d'ailleurs d'être plus connue (gros flop critique et public), en lui offrant l'un de ses rôles les plus remarquables. Bien plus qu'un film musical (c'est Clint lui-même qui chante, et il a une sacrée bonne voix), un enchaînement de tranches de vie de l'Amérique profonde qui traduisent chez ses personnages un désir profond d'exister sur la corde (avec une bonne pointe d'humour et de légèreté de manière à éviter efficacement le pathos), et une relation père/fils (qui s'inverse parfois dans les rapports) qui anticipe déjà celle de Un monde parfait par son caractère décontracté, limite immorale (un oncle qui offre une prostituée à son neveu de 14 ans, on ne voit pas ça tous les jours).
Une initiation qui pourrait paraître malsaine (la liste des méfaits est impressionnante) sans ce regard attendrissant que Clint porte sur ses personnages, pleins de vie et entiers (et ça reflète aussi bien les moeurs de cette période encore peu balisée par la loi), et ce ton virant à la comédie douce-amère au détour de nombreuses séquences. Même la bande musicale proposée, pourtant pas exactement mon genre, apparaît charmante et bien utilisée, surtout cette chanson créée en plein voyage, qui aura un impact particulier au cours d'un dénouement triste et émouvant, pour autant qu'on se soit attaché au duo principal, auquel vient se rajouter une jeune pauvre diable en quête de reconnaissance. Ce qui n'a pas été trop difficile dans mon cas, tant on peut ressentir chez eux cette envie désespérée de toucher au rêve américain, le tout avec une certaine justesse.
Décidément, la filmographie de papy Clint regorge de perles comme celle-ci, qui mériterait d'ailleurs d'être plus connue (gros flop critique et public), en lui offrant l'un de ses rôles les plus remarquables. Bien plus qu'un film musical (c'est Clint lui-même qui chante, et il a une sacrée bonne voix), un enchaînement de tranches de vie de l'Amérique profonde qui traduisent chez ses personnages un désir profond d'exister sur la corde (avec une bonne pointe d'humour et de légèreté de manière à éviter efficacement le pathos), et une relation père/fils (qui s'inverse parfois dans les rapports) qui anticipe déjà celle de Un monde parfait par son caractère décontracté, limite immorale (un oncle qui offre une prostituée à son neveu de 14 ans, on ne voit pas ça tous les jours).
Note : 8/10