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L'Année dernière à Marienbad
Alain Resnais — 1961 — 6/10
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Il y a quelque chose de fascinant dans la manière dont Alain Resnais inscrit les personnages de L'Année dernière à Marienbad dans un espace figé, hors du temps. Son film possède un côté clairement expérimental, le cinéaste répétant certains passages, dialogues, plans, extraits musicaux encore et encore pour créer une sensation d'étrangeté, les deux héros étant comme isolés du reste du monde, comme dans une bulle qui les maintient à distance de ceux qui les côtoient, ces derniers remplissant l'écran comme des automates privés de substance. L'Année dernière à Marienbad tend, dans un même mouvement à captiver d'un point de vue formel autant qu'à désorienter et déstabiliser d'un point de vue scénaristique puisqu'il ne dispose pas d'une ligne directrice claire et privilégie avant tout le morcellement narratif. Formellement, il bénéficie d'un noir et blanc somptueux filmé dans un format 2.35 que Resnais exploite pleinement avec un très beau sens du cadre.
Or, cet éclatement narratif, cet entrelacs de plans, de scènes qu'il faut remettre dans l'ordre à la manière d'un puzzle fonctionnerait très bien dans le cadre d'un court ou moyen métrage, mais finit par lasser sur une heure et demie. Les dialogues qui au début revêtent un caractère envoûtant et mystérieux finissent par sonner pompeux, et il faut tenir jusqu'à la toute fin pour savoir ce que raconte le film, qui bascule dans le fantastique à cette occasion. On peut y voir une très belle scène où la comédienne Delphine Seyrig est filmée sous toutes les coutures, les plans s'enchaînement avec un raccord dans le mouvement, comme si son personnage se retournait à plusieurs reprises pour s'apercevoir elle-même. Une scène qui se mérite au bout d'une heure vingt de métrage!
Je ne peux pas dire que j'ai aimé L'Année dernière à Marienbad, qui possède un côté hermétique qui empêche d'y adhérer, mais c'est quand même un objet conceptuel intrigant, une expérience que je ne regrette pas d'avoir vécu, même si je ne pense pas la réitérer de sitôt...
Or, cet éclatement narratif, cet entrelacs de plans, de scènes qu'il faut remettre dans l'ordre à la manière d'un puzzle fonctionnerait très bien dans le cadre d'un court ou moyen métrage, mais finit par lasser sur une heure et demie. Les dialogues qui au début revêtent un caractère envoûtant et mystérieux finissent par sonner pompeux, et il faut tenir jusqu'à la toute fin pour savoir ce que raconte le film, qui bascule dans le fantastique à cette occasion. On peut y voir une très belle scène où la comédienne Delphine Seyrig est filmée sous toutes les coutures, les plans s'enchaînement avec un raccord dans le mouvement, comme si son personnage se retournait à plusieurs reprises pour s'apercevoir elle-même. Une scène qui se mérite au bout d'une heure vingt de métrage!
Je ne peux pas dire que j'ai aimé L'Année dernière à Marienbad, qui possède un côté hermétique qui empêche d'y adhérer, mais c'est quand même un objet conceptuel intrigant, une expérience que je ne regrette pas d'avoir vécu, même si je ne pense pas la réitérer de sitôt...