Jeu terminé, le compteur affiche 20h47 et 101 morts.
De mémoire de joueur, je n’ai jamais fait un survival horror aussi long et difficile. Bon, je n’ai pas non plus joué à tous les jeux du genre, mais je connais quand même bien mes classiques : Resident Evil, Silent Hill, Alone in the Dark, Dead Space etc. Hormis peut-être sur le premier Resident Evil, je n’avais jamais autant galéré. Et encore, le premier RE, c’était surtout à cause de la gestion insupportable de l’inventaire que j’avais des difficultés. Là, le jeu est dur, le challenge est quasi-permanent, et très rares ont été les situations où je me sentais en confiance. A vrai dire, je peux le compter ces situations : 2. Le chapitre 12 (tout moisi), et le dernier chapitre, dans l’arène. Deux chapitres où j’étais confiant, car ils sont assez simples en raison des munitions qui abondent de toutes parts (Way, comment t’as fait pour baisser la difficulté dans le chapitre 15 ?? C’est un des passages les plus aisés du jeu)
Mais tout le reste du jeu, le challenge est là, pour la simple et bonne raison que les ressources sont rares. Et ça, c’est juste génial. A côté de ce jeu, The Last of Us en mode hard, c’est tranquille niveau ressources. Là, j’avais rarement des munitions en réserve pour mes armes. La plupart du temps, j’évoluais avec 5 balles dans le gun, 3 cartouches de fusil à pompe, 2 carreaux d’arbalètes, 2 balles de fusil de précision. Et c’est tout. Et quand on voit la résistance des ennemis, clairement, ces munitions ne suffisent pas. Il faut donc ruser en permanence, mettre les ennemis à terre en tirant dans les jambes, pour ensuite aller les cramer avec une allumette, en espérant que les ennemis aux alentours prennent feu en même temps. Donc, utiliser une ou deux balles max + une allumette pour buter 3 ennemis. Ou, mieux encore, les prendre à revers avec le couteau. Mais plus on progresse dans le jeu, plus c’est dur à faire, car les ennemis ont la fâcheuses tendance à se retourner sans prévenir.
La difficulté du jeu, on la doit aussi à l’ambiance terrifiante. C’est bien simple, là où certains n’y ont vu qu’un jeu bourrin, j’ai été tétanisé quasi non-stop. J’ai bien dû traverser 80% du jeu accroupi, voire plus. Et contrairement à certains, plus je progressais dans le jeu, plus je flippais. Le premier chapitre est très scripté, donc pas flippant du tout. Les chapitres 2 et 3 sont très proches de Resident Evil 4, ils mettent la pression, mais ne font pas peur à proprement parler. Mais à partir du chapitre 4, oh mon dieu l’angoisse. Le jeu devient vraiment malsain, claustro à mort, et ça, ça a un effet radical sur moi. Les chapitres 4, 5, 7, 8, 9 et 10, c’est la terreur absolue pour moi. Je me suis surpris à crier comme un con quand un ennemi apparaissait, à faire n’importe quoi à cause de la panique (la femme araignée, les gardiens du chapitre 7, Ruvik dans le chapitre 9). En termes d’ambiance, ce sont clairement les chapitres 9 et 10 qui m’ont le plus traumatisés. Et, chose qui ne trompe pas, ces deux chapitres sont des hommages à peine déguisés à deux tenors du genre : Resident Evil et Silent Hill.
Du coup, j’avoue avoir apprécié les moments de répit qu’offrent les chapitres 6 et 11. Ca m’a fait un bien fou de revoir la lumière du jour après les gros moments d’angoisse. Bon par contre, le chapitre 12, je reconnais que c’est de la merde. Mais heureusement, c’est un des plus courts.
De mémoire de joueur, j'ai rarement eu aussi peur qu'à ce moment-làMais dans l’ensemble, c’est une tuerie ce jeu. Pour moi, c’est du pur survival horror, ça respecte tous les codes. C’est dur, ça fait flipper, et la survie est au cœur du gameplay, ce qui renforce la peur. Ah et puis les boss sont juste géniaux. Hormis le chien, ils sont tous impressionnants, on se sent totalement démuni face à eux.
Tout n’est pas parfait bien sûr, il y a même pas mal de défauts. La jouabilité manque de précision. C’est pas tellement la lourdeur des déplacements qui gêne (au contraire, c’est une très bonne chose, et ça reste moins lourd à manier qu’un RE4, où on ne pouvait pas faire de pas de côté ou tirer en avançant), mais vraiment le manque de précision de la visée, notamment à bout portant.
La caméra aussi fait un peu pester. Elle est trop près du perso, ce qui réduit considérablement la visibilité, c’est un peu abusé. Ca ne facilite pas l’exploration non plus, car on voit très mal ce qu’il y a au sol. J’ai failli louper plein d’objets à cause de ça, et j’ai dû en louper plein. Un peu con.
Et enfin, il y a quelques passages de die and retry vraiment gratuits et agaçants. Mais ils ne sont pas trop nombreux non plus, heureusement.
Quid du scénario ? Pas du tout un point négatif pour moi. Même s’il ne marquera pas les esprits, il se suit sans déplaisir, et sait même se montrer intriguant. Pour un survival horror, c’est tout à fait honorable comme scénar. On est bien au-dessus d’un RE4, y a pas photo.
En bref, ce jeu est une sacrée expérience. Je le recommande vivement.
Les plus - La peur, la vrai
- Ambiance sonore phénoménale
- La gestion des ressources
- Grande variété des décors
- Grosse durée de vie
- Des boss déjà mythiques
- Superbes jeux d'ombres et de lumières
- Un bad guy bien classe
Les moins- Jouabilité qui manque de précision
- Caméra trop proche du perso
- Des die & retry gratuits
- Quelques passages moins inspirés
- Techniquement faiblard sur les décors extérieurs.
8,5/10