[puta madre] Mes Critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Année dernière à Marienbad (L') - 6/10

Messagepar puta madre » Jeu 13 Nov 2014, 19:49

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L'Année dernière à Marienbad

Alain Resnais — 1961 — 6/10
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Il y a quelque chose de fascinant dans la manière dont Alain Resnais inscrit les personnages de L'Année dernière à Marienbad dans un espace figé, hors du temps. Son film possède un côté clairement expérimental, le cinéaste répétant certains passages, dialogues, plans, extraits musicaux encore et encore pour créer une sensation d'étrangeté, les deux héros étant comme isolés du reste du monde, comme dans une bulle qui les maintient à distance de ceux qui les côtoient, ces derniers remplissant l'écran comme des automates privés de substance. L'Année dernière à Marienbad tend, dans un même mouvement à captiver d'un point de vue formel autant qu'à désorienter et déstabiliser d'un point de vue scénaristique puisqu'il ne dispose pas d'une ligne directrice claire et privilégie avant tout le morcellement narratif. Formellement, il bénéficie d'un noir et blanc somptueux filmé dans un format 2.35 que Resnais exploite pleinement avec un très beau sens du cadre.

Or, cet éclatement narratif, cet entrelacs de plans, de scènes qu'il faut remettre dans l'ordre à la manière d'un puzzle fonctionnerait très bien dans le cadre d'un court ou moyen métrage, mais finit par lasser sur une heure et demie. Les dialogues qui au début revêtent un caractère envoûtant et mystérieux finissent par sonner pompeux, et il faut tenir jusqu'à la toute fin pour savoir ce que raconte le film, qui bascule dans le fantastique à cette occasion. On peut y voir une très belle scène où la comédienne Delphine Seyrig est filmée sous toutes les coutures, les plans s'enchaînement avec un raccord dans le mouvement, comme si son personnage se retournait à plusieurs reprises pour s'apercevoir elle-même. Une scène qui se mérite au bout d'une heure vingt de métrage!

Je ne peux pas dire que j'ai aimé L'Année dernière à Marienbad, qui possède un côté hermétique qui empêche d'y adhérer, mais c'est quand même un objet conceptuel intrigant, une expérience que je ne regrette pas d'avoir vécu, même si je ne pense pas la réitérer de sitôt...
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Police Puissance 7 - 7,5/10

Messagepar puta madre » Sam 22 Nov 2014, 13:21

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Police puissance 7
The Seven-Ups

Philip D'Antoni — 1973 — 7.5/10
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Réunissant une partie du casting (Roy Scheider, Tony Lo Bianco), le conseiller technique (Sonny Grosso, qui a servi de modèle au personnage de Popeye Doyle) et le producteur (Philip D'Antoni) de French Connection, Police puissance 7 fait office de spin-off officieux au chef d'oeuvre de William Friedkin. Pour ma part, je trouve qu'il surclasse très nettement la suite officielle réalisée en 1975 par John Frankenheimer.

Après un générique illustré par la musique ronflante de David Ellis, Police puissance 7 s'ouvre avec une vue en plongée sur une rue de New-York, la caméra allant chercher via un zoom la silhouette de Roy Scheider, flic en pleine filature. D'emblée, le film nous projette dans l'action aux côtés de son personnage principal et déploie une approche réaliste, celle-là même qui faisait la force de French Connection. Et si la chute de cette première séquence s'avère loin de valoir sa mise en place, elle est suffisamment forte pour piquer l'intérêt pour la suite du métrage. Il faut attendre un peu pour que le film retrouve le niveau de ses premières minutes, les passages qui suivent s'efforçant de présenter le milieu professionnel du personnage de Scheider, leader d'une unité d'élite de la police chargée d'arrêter les criminels passibles de condamnations de 7 ans ou plus (d'où le nom 7-ups) et sa relation avec un ami et indic (Tony Lo Bianco). Le film patine un peu lors de ces séquences, qui ne suscitent qu'un intérêt poli et ne parviennent pas à restituer l'esprit d'équipe qui anime cette unité, ce qui aurait renforcé l'impact émotionnel d'un rebondissement arrivant plus tard dans l'intrigue. C'est avec l'arrivée de criminels se faisant passer pour des policiers et kidnappant des pontes de la mafia que Police puissance 7 se remet sur de bons rails, l'équipe de Scheider étant pendant un bon moment reléguée au second plan. Lorsqu'arrive l'assassinat d'un flic par les kidnappeurs, le film parvient alors à pleine puissance (7!), en nous présentant une course-poursuite qui peut être vue comme un mariage entre celles de deux productions de Philip D'Antoni, French Connection (le pourchassant dont la frustration de ne pouvoir rejoindre sa cible s'exprime physiquement) et Bullitt (l'itinéraire plein de bruit et de fureur à travers plusieurs quartiers de la ville qui se termine au fusil sur une voie rapide). Une séquence filmée avec une maestria technique qui nous plonge dans l'action et, pour une fois, ne se termine pas par la victoire du héros. La suite du métrage prend des allures de revenge movie prenant où le héros remonte jusqu'aux assassins, dont il va se débarrasser lors d'une fusillade sans fioritures. La dernière image de Scheider s'éloignant de son interlocuteur nous laisse dans l'incertitude et évoque la fin en points de suspension de French connection: c'est au spectateur se faire une idée sur la suite des événements.

Au final, Police puissance 7 représente un joli polar brut de décoffrage uniquement entaché par une mise en place quelque peu laborieuse.
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Bill & Ted's Excellent Adventure - 5,5/10

Messagepar puta madre » Sam 22 Nov 2014, 14:25

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Bill & Ted's Excellent Adventure

Stephen Herek — 1989 — 5.5/10
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Il y a des films dont le concept attire immédiatement la sympathie. C'est le cas de Bill & Ted's Excellent Adventure, avec ses deux crétins propulsés à travers le temps. Bill et Ted, ce sont deux adolescents californiens dont le vocabulaire se résume à "excellent", "dude" ou "party on", pour qui César est un type qui assaisonne des salades et Marco Polo le nom d'un jeu. Deux personnages dont les attitudes ne sont pas sans évoquer celles de Wayne et Garth de Wayne's world, Bill et Ted étant également passionnés de musique (ils jouent de la guitare mais n'ont jamais appris à le faire) et passent une partie de leur temps dans leur garage à se mettre en scène dans des vidéos. Pour remettre à temps un devoir d'histoire et avec l'aide d'un voyageur temporel, ils vont se retrouver à faire des sauts dans le temps dans une cabine téléphonique (merci Docteur Who!) pour rencontrer des figures historiques et les ramener avec eux afin de connaître leur opinion sur la Californie moderne. Ces rencontres donnent lieu à des moments cocasses, d'abord par le contraste entre l'attitude nonchalante des héros et celle de leurs interlocuteurs (Napoléon, Billy the Kid, Socrate, Gengis Khan, Jeanne d'Arc...), ensuite parce qu'ils arrivent bien souvent à susciter l'admiration de ces derniers en débitant des énormités. Mais Bill & Ted... peine à développer pleinement son concept, les différentes époques étant trop rapidement visités et l'humour devenant vite répétitif. Les scénaristes préfèrent se concentrer sur les réactions des figures historiques découvrant l'Amérique moderne (parc d'attraction aquatique, centre commercial), ce qui donne lieu à des séquences un peu trop passe-partout. Toujours est-il que l'enthousiasme des deux protagonistes est hautement communicatif, notamment lorsqu'ils rencontrent, hilares, une version passée d'eux-mêmes, lorsqu'ils résolvent des paradoxes temporels avec une facilité déconcertante ou bien lors d'un exposé final sous forme de spectacle son et lumière qu'ils présentent face à une foule en délire. Servis par d'excellents dialogues et des acteurs parfaitement à l'aise dans leur rôle (Alex Winter et Keanu Reeves), Bill et Ted auraient mérité un scénario un peu moins paresseux. Party on!
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Baby Boy Frankie - 8/10

Messagepar puta madre » Dim 23 Nov 2014, 11:31

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Baby Boy Frankie
Blast of Silence

Allen Baron — 1961 — 8/10
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Monté sur les images d'un train traversant un tunnel filmé du point de vue de la locomotive, le narrateur de Baby Boy Frankie nous dévoile en guise de préambule la naissance du personnage principal, Frank Bono, le moment où le train surgit dans la lumière symbolisant la sortie de l'enfant du ventre maternel. Avec cette introduction anxiogène accompagnée par une voix-off rocailleuse, où l'accouchement est vécu comme un moment douloureux, Baby Boy Frankie saisit immédiatement à la gorge. Cette voix-off narrée par l'acteur Lionel Stander, qui nous dévoile tout au long du film la part sombre de Frank, incarné à l'écran par le réalisateur Allen Baron, joue pour beaucoup dans l'identité du film. Frank nous est présenté dès le départ comme un tueur-né, sa mère morte en couche étant sa première victime, élevé sous les coups d'un père violent.

Baby Boy Frankie nous dévoile par la suite la préparation par Frank, tueur à gages de son état, de l'assassinat d'un ponte de la mafia. Le film voit se succéder filatures, repérages du lieu du meurtre, acquisition et préparation du revolver dans un style naturaliste qui donne à l'ensemble un cachet de véracité. Certaines de ces séquences, comme la filature filmée depuis le siège arrière de la voiture, sont filmées in extenso dans un style cinéma vérité. Baby Boy Frankie insiste également sur le spleen de son anti-héros qui souhaite décrocher, le filmant déambulant dans les rues de New-York dans des plans d'ensemble qui le présentent perdu dans la foule. Lors d'une fête où il retrouve une amie dont il va tomber amoureux, son inaptitude sociale va nous apparaître clairement ("I'm a loner" répète-t-il à plusieurs reprises). Tous ces passages contrastent avec l'assurance, la maîtrise dont il fait preuve dans ses activités criminelles. Esthétiquement, le film est scindé entre scènes en extérieur au style réaliste et passages esthétiquement plus travaillées, à l'instar de la scène du night-club, de l'assassinat qui joue magnifiquement sur les contrastes ombre/lumière, ou du règlement de comptes final au fatalisme marqué qui constitue le pendant de la scène d'ouverture.

Allen Baron filme les accès de violence de manière directe et brutale. Si son tueur passe rarement à l'acte, sa dangerosité ne fait jamais aucun doute. Que ce soit à travers la description de la psyché de son héros ou le déroulement implacable de son intrigue, Baby Boy Frankie est un film noir de chez noir. Un film méconnu, véritable réussite du film noir, qui mérite vraiment la découverte.
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar osorojo » Dim 23 Nov 2014, 11:37

Ptain, ça a l'air vraiment bien, je me le note dans un coin, merci pour la découverte :super:
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Maison de la mort (La) - 5/10

Messagepar puta madre » Dim 23 Nov 2014, 12:01

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La Maison de la mort
The Old Dark House

James Whale — 1932 — 5/10
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Un an après Frankenstein, James Whale retrouve Boris Karloff pour une nouvelle production Universal. Pour une redite de leur première collaboration? Que nenni! Car The Old Dark House distille une ambiance légère, voire comique par moments, là où l'adaptation du roman de Mary Shelley était filmée au premier degré. The Old Dark House se concentre avant tout sur la rencontre entre un groupe de citadins égarés par une nuit de tempête, ayant trouvé refuge dans un manoir isolé, et les habitants dudit manoir, tous passablement allumés: le frère et la soeur qui semblent redouter un funeste incident sur le point de se dérouler sans jamais révéler ce dont il s'agit et souhaitant quitter la maison, ou bien le valet incarné par Karloff dont les dialogues se résument à des grognements et qu'il ne faut surtout pas faire boire si l'on ne veut pas le voir perdre la tête.

The Old Dark House se traîne un peu: avec seulement 1h10 au compteur, l'aspect fantastique/suspense n'est exploité qu'à une vingtaine de minutes de la fin. Le reste du métrage se contente de nous montrer soit les interactions entre les deux parties, soit les amours naissantes entre les protagonistes. Au casting, on retrouve Charles Laughton qui incarne, une fois n'est pas coutume, un bon bougre, Gloria Stuart, quelque soixante-cinq ans avant Titanic!!, ou bien Raymond Massey (le docteur CAC himself :mrgreen: ). Avec un rôle quasi-muet, Karloff s'inscrit bien dans le ton quasi-comique de l'ensemble et il arrive à infuser un humour subtil mais bien réel à son personnage sans prononcer le moindre dialogue.

Malgré l'humour qui nous suggère qu'il ne faut surtout pas prendre le film au sérieux, Whale n'en oublie pas de soigner la forme. Il nous plonge tout de suite dans une ambiance gothique avec une séquence d'introduction où trois personnages tentent de retrouver leur chemin lors d'une tempête par une nuit noire. Par la suite, il multiplie les plans expressionnistes, noyant dans la pénombre son décor principal, un grand salon où les convives se réunissent autour de la cheminée, projetant de larges ombres derrière les personnages, ou en multipliant les gros plans sur les visages dérangés de Karloff ou du frère et de la soeur.

Filmé entre Frankenstein d'un côté et L'Homme invisible et La Fiancée de Frankenstein de l'autre, The Old Dark House fait pâle figure, pris entre une esthétique gothique de belle facture et un scénario trop théâtral et longuet.
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar puta madre » Dim 23 Nov 2014, 12:03

osorojo a écrit:Ptain, ça a l'air vraiment bien, je me le note dans un coin, merci pour la découverte :super:

C'est une jolie découverte, dont je n' avais jamais entendu parler jusqu'à il y a deux semaines!
Comme quoi, le film noir doit encore receler de quelques jolies pépites à découvir.
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Vie d'Adèle, Chapitres 1 et 2 (La) - 5/10

Messagepar puta madre » Lun 24 Nov 2014, 19:15

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La Vie d'Adèle : Chapitres 1 et 2

Abdellatif Kechiche — 2013 — 5/10
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Pour Abdellatif Kechiche, pas difficile d'emballer un film de 2h59: 5 minutes de lecture de Marivaux par une classe de lycéens, 5 minutes de manifestation étudiante, 10 minutes présentant les activités d'une classe de maternelle, 5 minutes de préparation d'un repas pour des amis bobo... Autant de passages présentés dans des blocs narratifs d'un seul tenant où il ne se passe strictement rien. Sans oublier la vingtaine de minutes de scènes de sexe sur lesquelles on a beaucoup jasé, mais qui ne dégagent ni sensualité, ni émotion. Ceci dit, Kechiche a bien dû se faire plaisir à filmer ses deux actrices sur son plateau et je ne peux que comprendre son envie de filmer Léa Seydoux sous toutes les coutures...

Pour le reste, La Vie d'Adèle présente des passages assez justes sur le mal-être adolescent ou la recherche de son identité sexuelle. L'évolution des rapports entre les deux personnages féminins est bien amenée, que ce soit leur rencontre (le coup de foudre, la plénitude des premiers temps) ou plus tard lorsque les ambitions professionnelles du couple va les amener à s'éloigner l'une de l'autre. Quant à la scène des retrouvailles, elle touche dans le mille, en nous présentant deux anciens amants qui conservent de magnifiques souvenirs de leur vie ensemble mais ne peuvent revenir en arrière.

Kechiche propose un résultat plus léché que L'Esquive (son seul film que j'avais vu jusqu'à présent): il avait sans doute les moyens de travailler une équipe professionnelle cette fois-ci. Mais ce que l'on gagne en "joliesse", on le perd en spontanéité et le cinéaste n'est jamais parvenu à me faire pénétrer ( :mrgreen: ) dans l'intimité du couple. Adèle Exarchopoulos affiche la même mine moitié hébétée, moitié apathique tout au long du film, ce qui s'avère problématique lorsque le scénario vient nous affirmer qu'elle s'est transformée psychologiquement. Par contre, faire et défaire son chignon, ça elle gère!

Au final, La Vie d'Adèle est donc handicapé par sa durée-record, jamais justifiée par son scénario
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar Milkshake » Lun 24 Nov 2014, 20:25

osorojo a écrit:Ptain, ça a l'air vraiment bien, je me le note dans un coin, merci pour la découverte :super:


Baby Boy Frankie l'un des tout meilleur film noir ever, l'une des plus belles utilisation de la voix off au cinéma.
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar logan » Lun 24 Nov 2014, 21:23

Bonjour, c'est moi, le casse couille fan de films noirs, Blast of silence n'est pas un film noir, il est sorti trop tard pour faire parti de la définition stricto sensu du terme, merci et bonne soirée.

(Sinon oui le film est trés bien et est meilleur que le film qui l'a plagié quelques années plus tard, coucou Melvillle.)
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar Milkshake » Lun 24 Nov 2014, 21:28

On s'en fout de la définition du film noir issue du dico. L'important est de découvrir De Niro avant qu'il devienne acteur.
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Phase IV - 6,5/10

Messagepar puta madre » Jeu 27 Nov 2014, 19:49

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Phase IV

Saul Bass — 1974 — 6.5/10
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Difficile de ne pas penser au Mystère Andromède, adaptation d'un roman de Michael Crichton réalisée par Robert Wise en 1971, face à Phase IV: même menace qu'il faut endiguer avant qu'elle ne se propage, même centre de test situé en plein milieu d'un désert, même description austère des tests effectués par une poignée de scientifiques, même refus du spectaculaire, même caractérisation des personnages limitée au strict minimum... Néanmoins, le film de Saul Bass se situe qualitativement à quelques encablures du Wise.

Ici, le virus extra-terrestre est remplacé par des fourmis au comportement transformé par un phénomène spatial. Dès la scène d'introduction, Bass filme ses fourmis comme une entité malveillante: images des astres influant sur les insectes, plans suivant une fourmi traversant sa fourmilière comme animée d'une volonté propre, éclairages bleutés qui suggèrent quelque chose d'anormal, bruits de respiration plaqués sur les images de la reine, musique électronique inquiétante, etc. Plus tard, le réalisateur suggérera les méfaits occasionnés par les insectes (un carré de champ ratiboisé, les yeux révulsés d'un cheval indiquant sa terreur devant les fourmis qui ont commencé à l'attaquer). Un procédé beaucoup plus efficace que si elles étaient de chaque plan, qui génére une belle tension à chaque fois qu'elles pointent le bout de leurs mandibules. Il faut un petit moment au film pour démarrer: l'installation des scientifiques, la rencontre avec les fermiers du crû, les premiers essais devant des écrans qui restent désespérément muets sont loin d'être captivants. Seuls les quelques images sur les tours géantes bâties par les insectes à quelques mètres du centre d'essais promettent un spectacle à la hauteur. Mais plus le film avance, plus il gaggne en intérêt, grâce au dialogue établi entre les deux espèces et à la naissance de leur antagonisme. D'autant que les fourmis s'infiltrent dans le centre par le moindre interstice et s'avèrent des adversaires capables de mettre en déroute l'attirail technologique des savants. Saul Bass réserve quelques images efficaces, comme ce plan où des fourmis s'échappent par un trou creusé dans la main d'une victime dans laquelle ils avaient trouvé refuge, celui des fermiers pris dans une averse d'insecticide dont ils ne réchapperont pas, ou celui où un personnage sort d'une fosse remplie d'insectes.

Si l'intensité va crescendo, Phase IV se conclut de manière abrupte, sur fond de soleil levant suggérant une nouvelle aube consacrant l'alliance Homme-Fourmi. Une conclusion que rien n'avait annoncé jusque-là, qui conclue sur une note dissonante l'unique film en tant que réalisateur de ce génial concepteur de génériques.
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Jeu 27 Nov 2014, 20:58

logan a écrit:Bonjour, c'est moi, le casse couille fan de films noirs, Blast of silence n'est pas un film noir, il est sorti trop tard pour faire parti de la définition stricto sensu du terme, merci et bonne soirée.

(Sinon oui le film est trés bien et est meilleur que le film qui l'a plagié quelques années plus tard, coucou Melvillle.)


:eheh: Je fais pareil tiens :mrgreen: "Film noir" c'est 40-60's et pis c'est tout :twisted:
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar puta madre » Jeu 27 Nov 2014, 21:17

61, c'est 60's pour moi :mrgreen:
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Jeu 27 Nov 2014, 22:19

J'aurais du être plus précis/chiant. Si c'est avant 1940, c'est pré-noir, si c'est après 1960 (voir après 59 en fait) c'est néo-noir. L'âge d'or c'est délimité épisétou :mrgreen:
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