Zatoichi - Takeshi Kitano - 2003
Avec Zatoichi, Takeshi Kitano se fait plaisir en revisitant l'une des grandes figures du chambara. Pour la première fois à ce stade de sa filmographie, il livre un pur divertissement dépourvu de sous-texte. On reconnaît sa griffe par sa propension à jouer avec les ruptures de ton, par son humour ou par la place de choix tenue par les jeux issus de l'enfance (même si c'est un peu moins évident ici) mais la poésie et les belles émotions auxquelles il nous a habitué sont ici très discrètes, pour ne pas dire absentes. Pas de quoi bouder son plaisir pour autant. Avec Zatoichi, il s'offre une occasion unique d'élargir son audience. Avec Aniki mon Frère, c'est son film le plus accessible et une très belle porte d'entrée pour les novices du genre ou de l'univers du réalisateur. Les deux films partagent d'ailleurs la même approche en terme d'action, avec encore une fois un gros travail de cochon sur le son. Les combats de sabre sont aussi bruyants que pouvaient l'être les gunfights d'Aniki. Une furie sonore assez jouissive qui contraste avec les plages de respiration qui les entrecoupent. Avec un home cinéma bien calibré, c'est une véritable orgie auditive.
En revanche, il faut avouer que le sang numérique déversé par hectolitre fait un peu tâche (elle était facile celle-là ). On peut considérer que ça colle assez avec l'orientation manga à laquelle fait penser cette adaptation mais ça n'est pas toujours du plus bel effet d'un point de vue visuel, qui plus est avec 10 années au compteur. On sent toutefois que c'est un parti pris de la part de Kitano, qui donne volontairement une identité graphique forte à son film. Au niveau de l'histoire, rien de bien original, il revisite la saga tant avec son fil conducteur (le célèbre personnage du masseur aveugle) que par le biais de ses sous-intrigues (le clan, le ronin, les paysans, la veuve et les geishas/orphelins). L'ensemble se suit néanmoins de manière agréable et se retrouve émaillé de quelques numéros musicaux, certains très subtils (les paysans sous la pluie, des ouvriers sur un chantier), d'autre un peu moins (le final, même si pour ma part, je l'aime bien). Kitano est fidèle à lui-même devant la caméra dans un rôle où le verbe est utilisé avec parcimonie. Dans les seconds rôles, il y a quelques bonnes trognes comme celle du garde du corps de Ginzo. Même le sidekick comique est supportable et assez drôle sans être un boulet pour autant. Ce Zatoichi n'a pas la prétention de tutoyer les sommets de la filmographie de son auteur, il lui manque un fond plus prégnant pour rester en mémoire. Mais en l'état, c'est un solide divertissement de la part de Kitano, spectacle jubilatoire et relecture à la fois personnelle et respectueuse de ce personnage légendaire.
Attention, ça va trancher...
En revanche, il faut avouer que le sang numérique déversé par hectolitre fait un peu tâche (elle était facile celle-là ). On peut considérer que ça colle assez avec l'orientation manga à laquelle fait penser cette adaptation mais ça n'est pas toujours du plus bel effet d'un point de vue visuel, qui plus est avec 10 années au compteur. On sent toutefois que c'est un parti pris de la part de Kitano, qui donne volontairement une identité graphique forte à son film. Au niveau de l'histoire, rien de bien original, il revisite la saga tant avec son fil conducteur (le célèbre personnage du masseur aveugle) que par le biais de ses sous-intrigues (le clan, le ronin, les paysans, la veuve et les geishas/orphelins). L'ensemble se suit néanmoins de manière agréable et se retrouve émaillé de quelques numéros musicaux, certains très subtils (les paysans sous la pluie, des ouvriers sur un chantier), d'autre un peu moins (le final, même si pour ma part, je l'aime bien). Kitano est fidèle à lui-même devant la caméra dans un rôle où le verbe est utilisé avec parcimonie. Dans les seconds rôles, il y a quelques bonnes trognes comme celle du garde du corps de Ginzo. Même le sidekick comique est supportable et assez drôle sans être un boulet pour autant. Ce Zatoichi n'a pas la prétention de tutoyer les sommets de la filmographie de son auteur, il lui manque un fond plus prégnant pour rester en mémoire. Mais en l'état, c'est un solide divertissement de la part de Kitano, spectacle jubilatoire et relecture à la fois personnelle et respectueuse de ce personnage légendaire.
7.5/10