[Velvet] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Mer 12 Nov 2014, 21:04

Bah c'est sur qu'il ya moyen de s'endormir facilement devant ce film. :lol:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar elpingos » Jeu 13 Nov 2014, 11:25

Vu 2 fois, le film à la révision laisse toujours pantois de beauté et d'atmosphère, même si au final son côté hypnotique a moins cherché chez moi la 2e fois.

Jolie critique en tout cas :super:
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Miami Vice - 8/10

Messagepar Velvet » Ven 14 Nov 2014, 19:05

Miami Vice de Michael Mann (2005) - 8/10


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Avec Miami Vice, Michael Mann ne révolutionne pas son cinéma mais arrive à nous offrir un polar enivrant d’une classe visuelle déconcertante. A partir d’une histoire carrée et maitrisée ne présentant aucune complexité d’écriture, le réalisateur américain immerge son long métrage dans son propre univers pour magnifier l’environnement contemporain qui l’entoure ; et creuser encore plus son sillage contemplatif. Il était évident que Michael Mann n’allait pas nous balancer à la figure un simple Buddy Movie fait à la va vite. Ici, deux inspecteurs de police vont infiltrer la mafia colombienne pour lutter les cartels de drogue suite à la mort de l’un de leurs informateurs. Comme dans Collateral, Michael Mann nous emmène dans un panorama urbain au souffle atmosphérique qui fait de Miami Vice, une œuvre purement esthétique où toutes les intentions passent non pas par la frénésie des dialogues, mais par cette mise en scène immersive sans que cela soit fortement surligné. Dans son décorum masculin habituel, comme dans Heat, Collateral ou même Public Enemies pour ne citer qu’eux, Michael Mann fait toujours exister une femme dans le destin d’un homme : Crockett (Farrell), l’un des deux policiers, devient ainsi amoureux de la belle et froide Isabella (Gong Li) qui fait partie du camp adversaire (cartel). Le chaud et le froid qui se rencontrent dans un amour impossible. Les choix des deux infiltrés seront au cœur des enjeux du film tout comme leur confiance l’un envers l’autre. La caractérisation de nos deux acolytes peut paraitre sibylline mais Michael Mann, comme à son habitude, sait faire cohabiter ses velléités graphiques à la densité de son récit, pour incorporer parfaitement l’attitude et les émotions des personnages à travers la mise en image comme peut le montrer ce début de film, qui monte en tension petit à petit pour mettre en scène sa noirceur abyssale. La caméra HD fait encore des merveilles, que cela soit durant ses sorties nocturnes déshumanisées ou ses entrées diurnes moites. Miami Vice est un film d’esthètes, élaborant très peu de scènes d’actions (malgré leurs splendeurs), préférant alors s’immiscer dans l’apesanteur de son histoire, notamment à travers une idylle amoureuse.
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Quand vient la nuit - 7,5/10

Messagepar Velvet » Sam 15 Nov 2014, 19:28

Quand vient la nuit de Michael R. Roskam (2014) - 7,5/10


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Michael R. Roskam est un réalisateur européen qui se fera à n’en pas douter, un petit nom outre atlantique dans les années à venir, comme a pu le faire son homologue Nicolas Winding Refn. D’ailleurs, les deux cinéastes ne sont pas si éloignés que cela. Même si le belge joue moins sur un esthétisme exacerbé, lui aussi aime épurer ses récits dans un environnement masculin presque impuissant (Bullhead/Only God forgives), et faire parler les attitudes ou le langage corporel plutôt que les longs dialogues fastes. Une caractéristique qui lui permet de retenir ses coups, d’appesantir l’animalité virile de ses personnages, de faire exploser par petites touches une noirceur bestiale à peine dissimulée dans son film de mafieux ou de petites frappes. Tom Hardy était l’homme adéquat pour un rôle aussi fort mais doucement moribond. Une force tranquille qu’il ne faut pas réveiller, un enracinement dans un mutisme protecteur. Bob est barman, et ne se dit que simple barman. Il travaille dans un bar qui est la propriété de la mafia tchéchène et non plus celle de son patron Marv. Un soir, il se fera braquer et une enquête commencera. Dans le même temps, il recueillera un chien abandonné dans la poubelle de Nadia avec qui il nouera des liens sous le regard jalousement énervé de l’ex petit ami de cette jeune femme. De ce point de vue-là, le parallèle avec Nicolas Winding Refn est aussi flagrant : lui aussi filme les liaisons amoureuses avec comme point d’orgue une timidité et une non sexualisation délicate. La relation entre Bob et Nadia ressemble beaucoup à celle qu’entretenaient le Driver et Irene. Mais Quand vient la nuit est un film noir, parfois brillant, dans la droite lignée de Bullhead avec ce lourd secret, qui nous guide vers le passé de destins brisés. Entre ceux qui se dessinent un passé imaginaire, ceux qui rêvent de revoir leur gloriole revenir à pas de charges et ceux qui semblent vouloir avancer sans jamais se pardonner leurs erreurs passées, Quand vient la nuit devient alors une simple mais nébuleuse étude de caractère sans fioritures mais à la tension omniprésente. Malgré une linéarité dans la retenue de son récit, Michael R. Roskam offre là, un film tendu, sec et plein de promesses. Les drops, les bars/dépôts ne sont qu’un contexte, Michael R. Roskam préfère s’intéresser à cette vie dans les quartiers de Brooklyn avec sa mise en scène sobre et presque claustrophobe qui rend hommage à tous les petits détails de chaque coin de rue. Ce ne sont pas les malheurs qui viennent dans ce quartier mais c’est le quartier qui vient à vous et qui vous happe jusqu’à la dernière seconde de votre vie, tel une échappatoire qui n’existe pas. Un quartier qui se désintègre, qui change à feux doux sur le dos d’une Amérique opportuniste et vicieuse perdant petit à petit son statut, symbolisée par le personnage sur la corde raide de James Gandolfini.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 16 Nov 2014, 06:35

Très belle critique qui mérite bien mieux qu'un petit 7.5. Lâche toi, je te sens dans la retenue. Un film de genre de ce calibre, on en a pas eu depuis de temps?
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 16 Nov 2014, 07:19

Je viens de me rendre compte qu'il n'est sorti qu'au Festival de Toronto chez moi... Bah, je le découvrirai en BR vu tous les avis positifs qu'il se tape par ici :).
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Dim 16 Nov 2014, 08:39

Jimmy Two Times a écrit:Très belle critique qui mérite bien mieux qu'un petit 7.5. Lâche toi, je te sens dans la retenue. Un film de genre de ce calibre, on en a pas eu depuis de temps?


Je pense me le refaire durant la semaine pour avoir un avis plus précis. Je trouve le film trop sage visuellement, mais il n'empeche que j'y repense pas mal depuis et le film regorge de plein de petits détails intelligents.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 16 Nov 2014, 08:55

La photo est magnifique pourtant.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Dim 16 Nov 2014, 12:31

Jimmy Two Times a écrit:Un film de genre de ce calibre, on en a pas eu depuis de temps?


Ok, donc aucune note en dessous de 8 ne sera acceptée pour Jupiter Ascending, parce que bon, un vrai bon space-opera premier degré, on en a pas eu depuis combien de temps ? :mrgreen:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Dim 16 Nov 2014, 12:32

Ouh, on sent le fan inquiet là :mrgreen:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Dim 16 Nov 2014, 12:33

:mrgreen:
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar dagokhiouma » Dim 16 Nov 2014, 15:03

hummm cette critique de Miami Vice :love: :love: :love: :super: :super: :super:

tout pareil que toi (et meme plus)
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Fille de Ryan (La) - 8/10

Messagepar Velvet » Sam 22 Nov 2014, 10:19

La fille de Ryan de David Lean (1970) - 8/10


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L’amour vu par le prisme de la nature, d’une envie charnelle qui coule dans nos veines comme la sève circule dans les arbres. La fille de Ryan est un film naturaliste qui rend hommage à son environnement, et en fait presque un personnage principal. La fille de Ryan est un grand film par bien des égards, notamment par le somptueux travail visuel qui tapisse parfaitement cette osmose entre les sentiments et les éléments. Ces grandes falaises, ce vent incessant, ces routes rudimentaires, ce paysage de plaine et de bois qui renferme toutes les frustrations d’une population qui s’isole dans la religion et des valeurs patriarcales où le bien et le mal ne sont jamais éloignés.

David Lean est inspiré, fait ressortir de sa mise en scène, l’infini de son horizon, notamment à travers ces simples balades sur la plage qui pourraient ne jamais s’arrêter, une recherche, une quête vers une idylle inconnue. Le chômage rode autour d’une jeunesse qui ne fait que déambuler par méchanceté ou oisiveté, la guerre est présente et ne fait que renforcer les antagonismes entre les communautés. Même si ce n’est pas le cœur du film, David Lean montre de façon précise comment ce petit village côtier irlandais est empreint d’une marginalisation et d’un obscurantisme national forcené. Les jeunes s’amusent comme ils peuvent, alors ils se moquent de « l’idiot du village ».

Derrière cette mosaïque de ressentis, David Lean se pose une question : l’amour existe mais quel visage a-t-il ? Loin de la grande ville, loin de Dublin, Rosy lit, sans doute des romans à l’eau de rose, elle croit au prince charmant, à la grande passion qui comblerait la femme qu’elle est devenue. Elle attend désespérément l’homme de ses rêves et il semble être devant elle : son ancien maitre d’école pour qui, elle détient une fascination de jeune fille. Mais l’union créera en elle des désillusions, la routine prendra le pas sur la fougue.

Lui a déjà connu les joies du mariage, il est veuf et n’est pas forcément enclin à revivre la frivolité des premiers émois. Rosy, elle, voit alors son avenir s’obscurcir dans la monotonie. Puis un jour, un jeune officier britannique fait son apparition et le coup de foudre verra le jour, la pénombre aussi. David Lean écrit là, un film fleuve, qui dure plus de 3h mais qui campe sur un sens du rythme millimétré. Les deux films ne sont pas de la même époque mais il est intéressant de noter les similitudes entre La fille de Ryan qui semble avoir largement inspiré l’œuvre de Lars Von Trier, « Breaking the waves » : la ressemblance flagrante entre Emily Watson et Sarah Miles, cet environnement à l’autorité religieuse vicieuse, les côtes britanniques, le mariage brisée par un destin « impuissant ».

Les deux films ne se reposent pas sur les mêmes qualités : l’un est plus visuel, entouré d’un romantisme feutré, l’autre prend corps avec son sujet, un parcours viscéral. Et c’est sans doute là où le bât blesse un peu dans La fille de Ryan, à cause de son casting pas des plus charismatiques (l’insipide Christopher Jones face au triste taciturne Robert Mitchum), et de son manque de souffle excepté quelques fulgurances. La fille de Ryan, est une fresque romantique et triste, peut-être trop guindé pour faire ressortir cette sensation de pulsion, mais assez sensible pour émouvoir durant une scène d’amour qui fera renaitre la vie d’une forêt, ou cette scène finale « martyr » de punition à la violence collective diabolique.
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Social Network (The) - 10/10

Messagepar Velvet » Sam 22 Nov 2014, 22:08

The social network de David Fincher (2010) - 10/10


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Toute l’idée du film est englobée dans cette première scène de rupture : Mark Zuckerberg se fait larguer par son ex, deux monologues s’éclaboussent l’un contre l’autre où incommunicabilité, égocentrisme, opportunisme, célébrité, compétition, et règle de la jungle humaine se font écho. The Social Network n’est pas qu’une simple description de la création du site Facebook, mais se révèle être beaucoup plus que cela, une quête d’identité virtuelle à la réalité acide. David Fincher nous parle d'un surdoué asocial pris de court par le monstre qu’il vient de créer. C’est littéralement une plongée dans l’arrière du décor de la hiérarchie de notre univers qui prend conscience de son étrangeté.

De ce fait, comme durant Zodiac et son étude de caractère brillante, David Fincher décrit avec méticulosité une société qui réfléchit par le clic, un monde de l’immédiateté où nos actes sont vus de tous à la seconde près. Notre vie, notre avenir est envisagé comme un train qui va à toute allure sur les rails de la réussite et de la compétitivité : on le prend ou on reste à quai à nos risques et périls. Visuellement, le David Fincher que l’on voit ici n’est plus depuis longtemps le même que celui qui vociférait et crachait à la face du monde ses brulots qu’étaient « Seven » et « Fight Club ».

La forme est beaucoup plus nébuleuse et calculée, oubliant tous les tics clippesques qui faisaient sa renommée. C’est aussi ça qui est impressionnant dans la confection que met en place David Fincher. A partir d’œuvres qui pourraient ressembler à des longs métrages de commande, il arrive à y insérer toutes ses obsessions. Avec Gone Girl, il dévoilait aux yeux de toute la grossièreté de la perfidie des relations humaines qui emboitent notre société, et avec The Social Network il résout l’équation aux multiples inconnus de nos modes de vie. Au lieu de créer des liens forts, Mark Zuckerberg inventera des lignes de codes qui composeront nos relations humaines, avec ce besoin de s’intégrer dans une communauté réelle sans attaches, convoitise de tous les vautours tels que Sean Parker. Notre montre est une suite de chiffre : un logarithme sur une simple fenêtre d’université.

Malgré sa construction plus ou moins classique et ses lignes de dialogues incessantes, The Social Network n’en reste pas moins un film profondément ludique par le talent indéniable à l’écriture d’Aaron Sorkin et une qualité de montage particulièrement intense entre la marche en avant antérieure de Zack Zuckerberg et ses tribulations judiciaires actuelles. Une mise en perspective qui diverge selon du côté d’Eduardo Saverin ou de Mark Zuckerberg, mais parfaite pour mieux comprendre les vieillîtes des uns et des autres pour ; et voir leur part d’humanité qui se confondre dans leur nihilisme.

Le cynisme forcené qu’affiche le récit n’empêche pas une émotion schizophrène, entre compassion et antipathie, grâce aussi à la prestation impressionnante du jeune Jesse Eisenberg et sa logorrhée foudroyante. Avec l’aide de son cinéma, David Fincher dessinent les avatars nébuleux qui narrent l’ensemble des thématiques composant sa vision du monde : Amy Dune la reine du bal de la psychopathie, Lisbeth Salander avec ses fêlures geeks claustrophobes, et Mark Zuckerberg avec son grain de cynisme inventif, montrent que David Fincher se révèle être le réalisateur qui a sans doute le mieux compris notre société 2.0.
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Re: [Velvet] Mes critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Jeu 27 Nov 2014, 21:08

Normal :super:
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