The Drop (Quand vient la Nuit) : 9/10
Je ne vais pas faire le pisse froid (c'est quoi ces 7 tout timides
?!!!? Depuis combien de temps, on a pas eu un polar aussi carré, à même de ravir les puristes?), film de l'année pour ma part et pis c'est tout. Je sais déjà que le reverrai avec un immense plaisir, plus encore que Gone Girl dont le voile mystérieux qui l'entoure aura forcément un peu moins de saveur passée la première vision.
Quand un français va faire un polar aux States (genre Canet), on rigole. Quand le Belge Roskam débarque, il croise sa caméra avec un script de Lehane et pond une petite perle. Vous me direz que je ne suis pas objectif, on tape carrément dans la came qui me fait vibrer mais fuck, j'ai pris un pied monstre. Avec un personnage en contrôle permanent mais qu'on sent bouillir de l'intérieur, Hardy est énorme (et pourtant jusque là, je ne comptais pas parmi ses plus grands fans), le chant du cygne de Gando c'est juste beau, Shoenaerts est parfaitement raccord et à sa place et même Noomi Rapace se fond dans le moule, c'est dire.
La notion de quartier est brillamment exploitée, pendant 1h45, on vit avec les personnages dans ce morceau de Brooklyn, le Cousin Marv's Bar devient notre troquet. Niveau réal, Roskam confirme tout le bien que je pensais de lui et livre de belles images urbaines, nocturnes et poisseuses. Le fillm ne cède jamais à la facilité, pas de suspense exacerbé pour le rendre plus sexy, c'est surement sur ce point que le film est attaqué par ceux qui le trouvent bien sans plus. Moi, c'est ce genre de sobriété qui me fait le plus triper, rendant ainsi les inéluctables explosions de violence encore plus jouissives. Un polar brillant qui me fait attendre avec une impatience certaine les prochains projet de Roskam.