[Jimmy Two Times] Mes critiques en 2014

[osorojo]

Enculé va.

[Dunandan]

Bonne critique, vieux con va.

(mais elle est intéressante pour de vrai ^^)

[Jimmy Two Times]

Bah ouais, j'ai essayé de me dévoiler un peu façon Confessions intimes parce que Mark raconte que des conneries en rapprochant l'émission de States of Grace. Comme ça, il a du concret

Bande de bâtards!

[Mark Chopper]

N'essaie pas de détourner les tirs sur moi. Aigri.

[Jimmy Two Times]

Tiens, t'en avais pensé quoi de celui là d'ailleurs?

[Mark Chopper]

Bancal. Certaines choses fonctionnent (l'esthétique, le personnage d'Amy Adams, l'humour), d'autres non (la moustache, la scène du pique-nique).

La thématique est très forte, mais je ne suis pas convaincu du traitement sur la longueur. J'ai mis 5,5/10.

Joaquin Phoenix passe la quasi-totalité du film à se demander comment il va pouvoir fourrer sa bite dans le port USB de son smartphone alors que dans le même temps le vagin d'Amy Adams crie famine

Mais trop quoi

Her, c'est une love story baignant dans l'anticipation qui me fait carrément flipper. Parce que les situations du film sont sûrement très proches de celle qui nous attendent dans un futur qu'on touche déjà du doigt. Coïncidence, cette semaine j'étais en vacances en Normandie avec mes deux petites femmes, et lors d'un dîner au resto, j'ai pu observer un couple de trentenaires qui ne se sont pas décochés un regard, ni même échangés un mot de tout le repas. C'est cool, parce que de nos jours, il y a un remède pour tuer la routine. Tout deux avaient une tablette posée à côté de leur auge et sont restés scotchés dessus.

Rien que pour ça, j'estime que le film vaut la moyenne : oui, ça fait flipper. Donc réfléchir. Dans l'idée, on n'est pas loin du final de The Social Network (mais juste dans l'idée). Ce matin, dans le bus, j'ai remarqué que tous les autres passagers, sans exception, avaient les yeux rivés sur un téléphone ou une tablette. Et ça m'a déprimé... Bienvenue dans un monde de zombies (putain, on faisait quoi il y a quinze ans ?).

Ceci dit, je n'ai rien en théorie contre les réseaux sociaux. Comme tous les outils, leur médiocrité vient seulement de la manière dont ils sont utilisés par la majorité. Perso, j'y trouve mon compte.

[Scalp]

C'était à chier ce film, me rappel juste d'une scène avec un shoke me with a dead cat.

[Dunandan]

Blue Ruin - Jeremy Saulnier - 2014

Blue Ruin est un petit polar indé qui ne fait pas dans l'originalité mais qui le fait bien. Avec sa trame minimaliste (un homme devenu un simili clodo revient dans sa ville natale pour venger la mort de ses parents), dénué de toute fioriture ou autre trompe l’œil, inutile de chercher des éclairs de génie. Et pourtant, le résultat est une des plus belles surprises de l'année. A la lisière du revenge movie et du drama, Blue Ruin est complètement épuré, tendu vers son seul objectif narratif sans jamais en dévier. Jeremy Saulnier multiplie les casquettes (il est également directeur photo et scénariste) et livre un beau boulot derrière la caméra. Il maîtrise son rythme et ses effets alternant ainsi entre plages lancinantes et pics de tension ponctués de brèves saillies gores. Une vraie partition de métronome de la part d'un auteur-réalisateur qui, s'il n'invente pas la poudre, fait rejaillir à l'écran ses très bonnes influences et une certaine forme d'anti-conformisme en ces temps niaiseux et sur-explicatifs. Il ne cherche jamais à nous abreuver d'information, presque tout passe par l'image. Son film est participatif dans le sens où il laisse le soin au spectateur de découvrir les tenants et les aboutissants de la trame par ses propres moyens et l'empathie pour le personnage principal fonctionne à plein tube. Ce mec, ça pourrait être n'importe qui. Un homme de prime abord résigné, désemparé, au bord du précipice. Et qui se dit finalement que quitte à crever, autant aller au bout de ses idées, aussi répréhensibles soient-elles. Pas de moralisation à la con ou de tentative d'excuse, ses choix sont des actes instinctifs, ses hésitations et ses faux pas en attestent. Sans révolutionner le genre, Blue Ruin laisse entrevoir un avenir prometteur pour Jeremy Saulnier. De la bonne came pour les amateurs.

7.5/10

[Dunandan]

Je serai aussi minimaliste et efficace que le film :

[Jimmy Two Times]

Et puis, la durée est adéquate, en 90 minutes, c'est ballé. Plus, j'y repense et plus je l'aime. D'ailleurs, je crois qu'il sort demain en BR.

[Dunandan]

1h20 avant générique, me semble-t-il . Un petit modèle d'efficacité comme j'en avais pas vu depuis longtemps.

[Jimmy Two Times]

Curieux de te lire sur Cold in July maintenant.

[Dunandan]

On se rejoint forcément sur celui-là. C'est difficile d'en faire des critiques très différentes ^^, sauf, peut-être, si on joue la carte de la non-originalité.

[Jimmy Two Times]

Les Garçons et Guillaume, à Table! - Guillaume Gallienne - 2013

Alors là, sois je suis le dernier des aigris, soit le cinéma français contemporain, ça n'est définitivement plus pour moi... 2 semaines que Canal + me rabâche les oreilles avec Ze movie event de l'année à ne louper sous aucun prétexte. A côté, Gravity (que la chaîne diffuse également actuellement), c'est juste une version extented d'une pub Nespresso. La bande annonce ne me disait rien du tout (sans surprise) mais je me souvenais m'être poilé deux ou trois fois à l'époque où Gallienne parodiait à sa sauce des films célèbres dans les fameux bonus de Guillaume. Je checke le compteur, 1h21, je me dis que sans le générique de fin, ça ne durera guère plus de 75 minutes. Et bah purée, c'était bien long. Encore une fois avec le transfuge d'une pièce de théâtre française sur grand écran, j'ai le sentiment qu'aucun effort ou presque n'est fait pour s'adapter à une audience en partie différente. Il faut donc supporter une mise en image famélique, enchevêtrement de séquences se passant sur les planches et de scènes illustrant de manière un peu plus cinématographique les propos de Gallienne.

En quelques mots, il a été malheureux pendant son enfance, pensant qu'il était une fille (sa mère le considérant presque ainsi), a tenté de se prouver qu'il était homo, avant de finalement s'apercevoir qu'il était hétéro après avoir été effrayé par le gros chibre de cheval d'un étalon teuton. Vu comme ça, ça fait peur. Et il y a de quoi. Le film est très nombriliste, et se sauve in extremis de l'adjonction du terme prétentieux car il faut reconnaître que Gallienne semble honnête au travers de cette mise à nu. Sa prestation d'acteur n'est pas vraiment à remettre en cause, son côté transformiste nous offre quelques sourires lorsqu'il joue sa mère, mais pour une bonne séance de poilade, on repassera. Et bonjour les clichés lourdingues... Vendu comme une comédie, le film est un four, et à part exciter la curiosité des pètes-secs, je ne vois pas quel type de spectateur il peut contenter. C'est donc ça le film français de l'année 2013? Les artificiers communicants ont assurément abattu un boulot de malade pour permettre à Guillaume et ses Garçons de moissonner les breloques et d'arracher 4 000 000 de billets de 10 euros aux spectateurs français...

3/10

[osorojo]

Un bon gros film démago. Une belle séance de torture légale