CJ7, Stephen Chow (2008)
Selon l'affiche et le résumé du film, je craignais un film ringard et poussif calibré pour les enfants fans de
Arthur et les Minimoys & cie. Or, j'ai tout de suite été rassuré de retrouver l'âme humaniste de Stephen Chow (oui, son personnage est encore pauvre), et surtout son humour décalé et délirant, à petites doses, bourré de clins d'oeil à ses dernières réalisations, notamment ses scènes d'arts-martiaux.
L'histoire : un père ouvrier et intègre, incapable d'offrir à son fils les jouets que ce dernier souhaiterait, lui en offre un trouvé dans une décharge qui s'avère en fait une bestiole extra-terrestre toute mignonne. Bref, S. Chow fait ici son
ET, mais en l'adaptant complètement à son univers.
Mais tout est loin d'être parfait. D'abord, cela fait tout bizarre de le retrouver grisonnant, la voix fatiguée. Ainsi, ses scènes avec l'enfant paraissent poussives, prônant une éducation archaïque, non aidé par une écriture caricaturale (première fois que je ressens l'un de ses films comme ça), des pauvres (forcément bons et justes) opposés à des riches (forcément méchants et ambitieux). Mais ici, ce n'est pas lui le personnage principal, ni même les adultes d'ailleurs, mais les enfants (globalement bons interprètes) et cette créature.
C'est donc là que le film s'exprime et qu'on retrouve le S. Chow qu'on aime avec son lot de gags et de poésie tout de suite identifiable (ma séquence préférée : lorsque cette fille au coeur aussi grand que ses proportions se met à flirter avec lui, créant ainsi une situation pour le moins cocasse), et le passage obligé mais rigolo des pouvoirs de la créature, permettant en premier lieu à l'enfant de régler certains de ses problèmes à l'école et alentours, avant de découvrir qu'elle ne souhaite pas être utilisée aussi facilement (en écho au père qui dit qu'il ne faut pas voler ce qui appartient à autrui, mais acquérir les choses avec mérite). Un contre-pied sympathique à ce qu'on pourrait attendre d'un super-jouet qui permet d'ajouter un peu de profondeur bienvenue au récit, sous forme de fable, malheureusement un poil trop moraliste. Autre défaut, le dénouement faussement dramatique, qui semble là juste pour justifier la référence au film précité, et me paraît complètement hors de propos.
Bref, un film de SF pour toute la famille beaucoup moins niais et ridicule que je ne l'aurais cru, où l'on retrouve toute la tendresse et l'humour de S. Chow, qui assume ici son âme d'enfant jusqu'au bout, malgré un ensemble assez bancal et inégal.
Note : 6/10