[nicofromtheblock] Mes critiques en 2014

[osorojo]

Sympa cette suite de cycle Nico, tes avis sont très intéressants et agréables à lire, informatifs sur les conditions dans lesquelles se sont montés les films et leurs qualités intrinsèques

[nicofromtheblock]

Merci. C'est le genre de films qui n'intéressera pas grand monde ...
Si j'arrive déjà à attiser l'attention d'une personne, c'est déjà pas mal.

[nicofromtheblock]

SILVER BULLETS
Joe Swanberg - 2011
5/10

Ce nouveau film de Joe Swanberg nous plonge dans l'univers du cinéma et plus particulièrement celui du cinéma de genre à petit budget. On suit ici le tournage d'un film de loup-garou, ses répétitions et ses séances de maquillage. Le réalisateur Ti West (The house of the devil, The inkeepers), pote de Joe Swanberg, y joue presque son propre rôle, celui d'un réalisateur de films de genre fauchés. Quant à Kate Lyn Sheil, déjà habituée du "mumblecore", c'est sa première collaboration avec Joe Swanberg et elle y joue le rôle principal de Claire, une jeune actrice avec énormément de naturel. Son petit ami est un cinéaste intello raté qui juge ses chois de carrière et tente de se venger en tournant des scènes intimistes avec Charlie, sa meilleure amie. Mais finalement, c'est elle qui va développer des sentiments avec son réalisateur. Comme toujours, le réalisateur utilise l'univers du cinéma pour traiter de l’ambiguïté entre amour et amitié, entre réalité et fiction mais sur ce film, le traitement reste trop en surface et parait un peu vain dans ses thématiques ... dommage. A noter que je n'ai pas compris l'intérêt de la scène d'introduction si ce n'est à nous présenter des personnages qui reviendront dans un prochain film du réalisateur : All the light in the sky. Au final, je retiendrai surtout une scène de danse de Kate Lyn Sheil topless avec un masque de loup-garou.

[nicofromtheblock]

ART HISTORY
Joe Swanberg - 2011
5,5/10

Après le tournage de Silver bullets qui lui a pris pas mal de temps, Joe Swanberg décide de traiter des mêmes thématiques mais dans un film tourné en une semaine dans son appartement. Comme à son habitude, il mélange fiction et réalité à travers cette mise en abyme de son travail de cinéaste qui ressemble presque à un documentaire. Il joue le rôle de Sam, un réalisateur et Adam Wingard (un autre de ses potes réalisateurs) joue le rôle de son assistant. Avec ses 2 acteurs, il tourne une scène d'intimité et le film traite de la façon qu'il dirige ses acteurs pour obtenir quelque chose le plus réaliste possible. Josephine Decker et Kent Osborne s'offrent corps et âme à la caméra et la limite entre fiction et réalité s'efface totalement : le film s'ouvre quand même sur une scène où elle enfile un préservatif à son partenaire ! Du coup, malgré un côté assez voyeur, on en apprend beaucoup sur sa façon de diriger ses acteurs basée sur une relation de totale confiance qu'on aurait du mal à trouver sur du cinéma plus traditionnel. La fiction dépasse la réalité lorsque, à force de se dévoiler l'un à l'autre, les 2 acteurs finissent par coucher réellement ensemble mais en même temps, elle flirte avec le réalisateur, ce qui va créer un malaise sur le tournage. J'aime bien l'idée que ce tournage qui se passait dans les meilleures conditions parte en vrille dès que les sentiments entrent en jeu. A noter une scène de massage collectif assez marrante.

[nicofromtheblock]

AUTOEROTIC
Joe Swanberg & Adam Wingard - 2011
6,5/10

Après avoir joué dans Art history, Adam Wingard co-écrit et co-réalise ce film. Comme son titre le sous-entend, le film traite de la sexualité à travers 4 histoires qui se succèdent comme une série de courts-métrages. La première s'intéresse à un homme joué par Lane Hughes qui a un complexe de virilité et qui achète des pilules sur internet pour augmenter la taille de son sexe : les conséquences seront désastreuses. On reconnait clairement la touche d'Adam Wingard dans ce premier segment. Ensuite, on suit l'histoire de Kate Lyn Sheil qui joue une nymphomane dont l'attention de son copain ne suffit pas et qui se masturbe dès que l'occasion se présente même dans des situations les plus saugrenues. Le troisième segment suit Kris Swanberg dont la vraie grossesse sert le sujet : elle joue une femme enceinte qui n'arrive plus à jouir au grand dam de son partenaire (Frank V. Ross). Une de ses amies propose de l'aider mais ce dernier comprend mal ses intention et s'imagine un plan à 3. Enfin, le dernier segment est interprété par Adam Wingard en célibataire qui a l'habitude de se masturber sur les vidéos de ses ébats avec son ex jusqu'à ce que celle-ci lui demande de les supprimer. Il acceptera à une seule condition. Alors que Joe Swanberg est habitué à un ton plus sérieux, il s'essaye ici à la comédie et les situations fonctionnent bien et prêtent à sourire. Avec Adam Wingard à la photographie, il y a un peu plus de travail que d'habitude apporté à l'image. Et la BO utilise des titres de Small black et Soviet qui participent bien à l'ambiance alors qu'il avait l'habitude jusque là de faire appel à des potes pour composer la musique de ses films. A noter également un joli casting d'habitués : outre ceux déjà cités, on retrouve Amy Seimetz, Josephine Decker, Ti West et Joe Swanberg en personne.

[osorojo]

Au final, je retiendrai surtout une scène de danse de Kate Lyn Sheil topless avec un masque de loup-garou.

Comment vendre un film en une phrase. Well done

AUTOEROTIC a l'air sympa

[puta madre]

Au final, je retiendrai surtout une scène de danse de Kate Lyn Sheil topless avec un masque de loup-garou.

Comment vendre un film en une phrase. Well done

Espèce de sale pervers

[osorojo]

On m'appelle ?

[nicofromtheblock]

CAITLIN PLAYS HERSELF
Joe Swanberg - 2011
5/10

Comme son titre l'indique, le film suit la vie de Caitlin Stainken qui joue donc son propre rôle. Elle a co-écrit le film avec Joe Swanberg et on la suit donc dans son quotidien d'actrice de théâtre qui écrit une pièce inspirée des notices de secours qu'elle collectionne. Puis le film se concentre progressivement sur sa relation de couple. Joe Swanberg sait parfaitement capter la banalité du quotidien mais là, c'est presque trop banal. On ne sait pas trop où il veut en venir si ce n'est faire un joli portrait de ces actrices indépendantes qui tentent tant bien que mal de vivre de leur passion. On peut aussi y voir encore un réflexion sur la fine barrière entre fiction et réalité mais c'est traité trop en surface et il l'a déjà fait en mieux auparavant. On notera quand même une scène de repas en tête à tête en plan-séquence qui dure presque 10 minutes : c'est ce genre de scène qui accentue le côté réaliste du film avec des acteurs qui improvisent leur texte et se laissent porter par la tournure des situations. Il faut dire aussi que Caitlin Stainken est mignonne mais elle ne dégage pas autant de charme qu'une Kate Lyn Sheil ou une Josephine Decker ... A noter enfin que Adam Wingard est toujours présent à la photographie et ça se ressent dans la qualité des prises de vue.

[nicofromtheblock]

THE ZONE
Joe Swanberg - 2011
5,5/10

Ce onzième long-métrage de Joe Swanberg marque les limites de l'expérimentation du réalisateur autour des relations de couple et du métier de cinéaste et d'acteur. On suit ici le quotidien de 2 couples d'amis : Kate Lyn Sheil et Kentucker Audley d'un côté et Sophia Takal et Lawrence Michael Levine (encore 2 figures influentes du mouvement "mumblecore" qui sont en couple dans la vie) de l'autre. On y suit les mœurs libérés des personnages à travers celui de Kentucker Audley qui a l'habitude de filmer sa copine et ses amis au quotidien. Du coup, il y a beaucoup d'images de mauvaises qualités filmées au caméscope. Puis après 30 minutes de film, on a subitement une mise en abyme et le réalisateur entre en scène pour discuter avec ses acteurs des scènes qu'ils doivent tourner. A partir de là, on retombe dans une étude des techniques de travail et des rapports entre les acteurs. Le film ressemble alors à un "work in progress" où même le réalisateur ne sait pas où il va. La réflexion est intéressante mais un peu redondante avec ses films précédents. Et puis, la deuxième moitié du film continue à avoir ses passages filmés au caméscope mais cette fois-ci, c'est Sophia Takal dans son propre rôle qui tient la caméra. Néanmoins, le film n'est pas déplaisant : la scène de "threesome" où ils n'arrivent pas à garder leur sérieux est plutôt sympa. Et puis, comme à son habitude, Joe Swanberg aime mettre à nu ses acteurs (au sens propre comme au figuré) et on peut donc profiter des physiques avantageux de Kate Lyn Sheil et Sophia Takal (certainement mon actrice préférée du mouvement "mumblecore"). Et pour qu'il n'y ait pas de jaloux, il y a même une scène de masturbation de Lawrence Michael Levine. Au final, ce film se rapproche beaucoup de Art history dans ses thématiques. D'ailleurs, j'aime beaucoup la scène finale où il discute avec sa femme qui lui explique que Art history était un film où il se plaignait de son travail de réalisateur et que The zone est un film où il se plaint de faire des films dans lesquels il se plaint de son travail de réalisateur : ce constat soulève le côté égocentrique du réalisateur et la mise en abyme sans limites de son travail.

[osorojo]

Et ben, pas un qui te fout la baffe que tu semble espérer pour le moment

[Mark Chopper]

Oui, mais il y en a un avec une meuf de House of Cards topless avec un masque de loup-garou.

(Perso, je suis aussi tenté que toi)

[osorojo]

Tu me rassures, avec Puta qui remet en cause ma santé mentale, je commençais à m'inquiéter

[nicofromtheblock]

Promis, une fois que j'ai fini ma rétrospective, je fais quelques screens : vous allez être servis !

[nicofromtheblock]

ALL THE LIGHT IN THE SKY
Joe Swanberg - 2012
6/10

Après avoir fait une apparition en maquilleuse dans Silver bullets, Jane Adams décroche un rôle principal chez Joe Swanberg. Comme il aime souvent le faire, le réalisateur a co-écrit le scénario avec l'actrice. Il est d'ailleurs intéressant de le voir se retourner vers une vraie oeuvre de fiction. On suit donc ici Marie, une actrice quarantenaire à la recherche de boulot qui vit seule dans un joli appartement face à l'océan et qui reçoit la visite de sa nièce Faye, elle-même actrice. En s'intéressant à une héroïne plus âgée que dans ses autres films, Joe Swanberg s'ouvre à d'autres réflexions, traitant des questions existentielles d'une quarantenaire célibataire flirtant tantôt avec son voisin avec lequel elle a l'habitude de faire du stand-up paddle, tantôt avec un ami bricoleur qui lui a présenté sa nièce, tantôt avec un ami scientifique qui lui explique son métier qui consiste à mesurer le rayonnement solaire (d'où le titre). Le portrait de sa nièce jouée par la belle Sophia Takal reste secondaire même si on y aborde ses incertitudes sur sa relation de couple. A noter les apparitions de Ti West, Lawrence Micheal Levine et Lindsay Burdge (encore une habituée du ciné indé US). Il faudra surtout noter que ce film est une étape supplémentaire du réalisateur vers un cinéma plus "mainstream" où la mise en scène et la photographie sont moins brutes et plus travaillées, ce qui se confirmera définitivement avec Drinking buddies.