LAST DAYS OF SUMMER
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Jason Reitman (2014) | 3/10
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Quelle perte de temps. Entre ses clichés, tellement pompeux qu’ils finissent par amuser, sur l'homme parfait du 21e siècle (qui finit même par se raser) et la pureté d’un amour qui démarre par un rapt en plein après-midi à Auchan (où, au passage, on fauche une casquette et un hoody pépère, en scred' tavu !) et se construit en 2 jours autour d’un four aussi chaud que sa propriétaire, il y a de quoi rire gras devant ce tournez-manège moderne qui accumule les situations improbables.
J’ai cru m’évanouir en voyant ce rude gaillard de Broslin transformer une conne recette de tourte aux pêches en un moment nutella mi-érotique, mi-familial. On comprend, à ce moment là, jusqu’où est prêt à s’embarquer Jason Reitman, avec la conviction profonde qu’il signe un drame romantique presque subversif, et plus rien alors ne surprend par la suite. Pas même l'arrivée dans l’histoire d’une psychologue de 12 ans, en guerre contre son père, qui se permet d’orienter la suite des évènements, par une inception subtile (« ton nouveau beau père est un encBIIIIIP ») dans la cervelle bien creuse de l’électron libre en pleine croissance qui causera la perte de sa tourterelle de mère. La pauvre, après s'être saignée pour lui, n’a même pas le droit de tomber raide dingue d’un prisonnier évadé (Top chef, Top mécano, Top gouttière, Top baseball, Top ménage, Top déménagement, Top câlin, Top plombier, qui ne succomberait pas !), et de vouloir s’enfuir avec lui au bout de 3 jours sans que son moutard ne vienne tout gâcher (inconsciemment mais quand même).
Mais Reitman est un mec sympa et lucide. La belle et crédible idylle qui se joue à l’écran, entre Broslin, Winslet et son rejeton, ne pouvait s’exprimer qu’en se relevant face à l’adversité. Le réalisateur en est bien concscient et décide donc de pimenter la romance interdite qu’il met en scène. Pour commencer, il convie à la fête de famille un gentil handicapé, mental et moteur, mais un peu trop fortiche en délation devant le journal de 20H (mais malgré ça, qu’est-ce que Josh est trop cool avec lui, oh la la). Il poursuit avec un flic zélé, qui trouve ça normal de venir te prendre la tête quand tu fais le vide chez toi, et conclut avec la voisine casse-bonbons, qui s’invite chez les autres sans frapper (et empêche Josh de changer les ampoules, on sait bien ce qu'elle a en tête, la coquine). Comportement le plus normal du monde bien évidemment. J’imagine qu’aussi chez vous, les pistaches sont sur la tables, les voisins savent très bien que la porte n’est là que pour faire bonne figure, ils peuvent l’ouvrir à loisir pour venir taper dans les tapas.
Comment, avec de tels ingrédients sur la table, Jason Reitman peut servir repas aussi décevant, c’est à méditer. Lui qui nous fait un cours de cuisine 4 étoiles, rate la cuisson du soufflet qu’il a, j’imagine, pourtant pris le temps de mitonner. L’intention y était peut être en cuisine, les matières premières avaient un fort potentiel gustatif : un photographie très bien sentie, Winslet et Broslin tous deux volontaires et talentueux. Mais le résultat est sans appel : insipide et coupe faim.