[Dunandan] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar puta madre » Mar 21 Oct 2014, 09:54

Tenté par Amy Adams oui...par le film moins :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 21 Oct 2014, 13:12

Oui, j'étais étonné de ne pas plus apprécier, mais bon 2-3 petites choses m'ont légèrement ennuyé. Amy Adams, par contre, elle est vraiment très bien dedans.

Edit : @ Puta : ça dépend si tu aimes le traitement humaniste façon Clint.
On dirait l'un de ses films, avec le côté transmission/authentique/fatalité, etc. Si c'est le cas, tu vas sans doute l'apprécier :super:
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CJ7 - 6/10

Messagepar Dunandan » Mer 22 Oct 2014, 00:36

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CJ7, Stephen Chow (2008)

Selon l'affiche et le résumé du film, je craignais un film ringard et poussif calibré pour les enfants fans de Arthur et les Minimoys & cie. Or, j'ai tout de suite été rassuré de retrouver l'âme humaniste de Stephen Chow (oui, son personnage est encore pauvre), et surtout son humour décalé et délirant, à petites doses, bourré de clins d'oeil à ses dernières réalisations, notamment ses scènes d'arts-martiaux.

L'histoire : un père ouvrier et intègre, incapable d'offrir à son fils les jouets que ce dernier souhaiterait, lui en offre un trouvé dans une décharge qui s'avère en fait une bestiole extra-terrestre toute mignonne. Bref, S. Chow fait ici son ET, mais en l'adaptant complètement à son univers.

Mais tout est loin d'être parfait. D'abord, cela fait tout bizarre de le retrouver grisonnant, la voix fatiguée. Ainsi, ses scènes avec l'enfant paraissent poussives, prônant une éducation archaïque, non aidé par une écriture caricaturale (première fois que je ressens l'un de ses films comme ça), des pauvres (forcément bons et justes) opposés à des riches (forcément méchants et ambitieux). Mais ici, ce n'est pas lui le personnage principal, ni même les adultes d'ailleurs, mais les enfants (globalement bons interprètes) et cette créature.

C'est donc là que le film s'exprime et qu'on retrouve le S. Chow qu'on aime avec son lot de gags et de poésie tout de suite identifiable (ma séquence préférée : lorsque cette fille au coeur aussi grand que ses proportions se met à flirter avec lui, créant ainsi une situation pour le moins cocasse), et le passage obligé mais rigolo des pouvoirs de la créature, permettant en premier lieu à l'enfant de régler certains de ses problèmes à l'école et alentours, avant de découvrir qu'elle ne souhaite pas être utilisée aussi facilement (en écho au père qui dit qu'il ne faut pas voler ce qui appartient à autrui, mais acquérir les choses avec mérite). Un contre-pied sympathique à ce qu'on pourrait attendre d'un super-jouet qui permet d'ajouter un peu de profondeur bienvenue au récit, sous forme de fable, malheureusement un poil trop moraliste. Autre défaut, le dénouement faussement dramatique, qui semble là juste pour justifier la référence au film précité, et me paraît complètement hors de propos.

Bref, un film de SF pour toute la famille beaucoup moins niais et ridicule que je ne l'aurais cru, où l'on retrouve toute la tendresse et l'humour de S. Chow, qui assume ici son âme d'enfant jusqu'au bout, malgré un ensemble assez bancal et inégal.

Note : 6/10
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12 years a slave - 5,5/10

Messagepar Dunandan » Lun 27 Oct 2014, 19:33

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12 years a slave, Steve Mc Queen (2014)

Vraiment déçu par ce troisième film de Steve Mc Queen. Après avoir livré deux films vraiment très intéressants, percutants dans la forme, et pertinents dans le fond, il verse ici dans la facilité académique en adaptant un ouvrage auto-biographique prônant la cause des noirs durant l'ère esclavagiste. Bien sûr, je n'ai rien contre ce sujet, encore aurait-il fallu se munir d'un point de vue plus nuancé, moins complaisant et lénifiant, quitte à réécrire certains bouts. Car bon, c'est quand même cousu de fil blanc cette histoire d'un homme libre noir qui aura gain de cause après avoir vécu l'enfer, passant d'un maître sympa mais impuissant face aux circonstances, à un autre plus ambigu (donc plus intéressant), tout l'opposé du précédent. En outre, aucune indication que cela dure douze ans, et ce n'est surtout pas dans l'évolution des personnages réduits à leur fonction qu'on pourra en détecter une.

Certes, certains plans ont une beauté picturale et rappellent quel formaliste Mc Queen est, apportant une aura presque poétique à ces champs de coton, ou photographique lorsqu'il s'agit de transmettre la misère ou la fierté palpables de ces individus, mais c'est peu, et cela me semble pour le coup assez gratuit à la longue. D'autres ont une certaine violence pour montrer les sévices sur ces corps considérés comme de pures marchandises, mais ne nous apprennent rien, enfoncent des portes ouvertes, et plutôt que d'impliquer l'empathie, m'a plutôt laissé à côté (je n'aime pas qu'on me force ainsi la main). Un traitement qui pue la machine à oscars.

Un film qui délivre donc avec la finesse d'un marteau piqueur tout son propos qui consiste à montrer qu'il n'y a pas de différence entre les races (dixit ce maladroit discours à la Jésus - j'ai tout de même apprécié la façon dont on peut facilement dire ce qu'on veut de la Bible -), avec un rythme qui ralentit par moments sans trop de raison (une caractéristique de sa mise en scène, mais qui soutient ici un discours visuel à faible intérêt, trop esthétisant pour pas grand chose), hormis cette facilité dépeinte à continuer le train-train quotidien durant des tortures assez trashy que j'ai trouvé bien vue. Pas déplaisant à suivre (la qualité du casting et la réalisation flirtant avec le symbolique y sont pour beaucoup), mais juste anecdotique, redondant, et manichéen. Certainement pour moi l'une des grosses arnaques de l'année 2014.

Note : 5.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Waylander » Lun 27 Oct 2014, 20:50

Je suis d'accord avec ta critique mais je ne me souviens pas du passage de la Bible (donc toi aussi tu n'y crois pas à l'universalisme du Nouveau Testament ? :mrgreen: :super:)

Petit HS quand même un peu dans le sujet :

Le truc c'est que le discours humaniste-universel dévie bien trop et utilise des arguments bidons. Pas de différences entre les peuples ? Bien sur qu'il y en a MAIS ce n'est pas ça qui doit justifier une hiérarchie des peuples. Voilà. Mais on ne peut pas non plus dire " il n'y a pas de différences". En fait, il ne faut pas confondre racisme/racialisme avec l'ethno-différencialisme ou le relativisme culturel et le problème, c'est que depuis pas mal de décennies et de faits historiques traumatisants, on ne peut plus dire ce que tout le monde sait mais que tout le monde tait à savoir : "nous ne sommes pas tous identiques" car , quand on extrapole, ça provoque la peur chez certains.

La peur que ce constat termine en " donc nous ne sommes pas tous égaux". Ce qui en soit est vrai aussi. Mais d'un discours mal interprété, on finit par ne plus pouvoir rien dire sous peine d'être taxé de raciste or non, c'est juste du constat. On fait partie d'une même espèce mais les déterminismes ne sont pas les mêmes donc forcément ça finit sur des langues différentes, coutumes, religions, philosophies , arts , différents. En fait, pour combattre le racisme , je trouve que le discours qui domine est mal foutu.

Il dit tout et n'importe quoi ce qui donne des films qui traitent très mal leur sujet puisqu'au fond, le message c'est souvent qu'un black peut vivre/être comme un blanc mais on ne verra jamais l'inverse..... c'est à dire la culture africaine s'émanciper et dire " on peut être nous-mêmes". Il y a souvent une idée de conversion dans les messages dits humanistes anti-racistes etc... C'est exactement ce pour quoi combattait Malcom X. La reconnaissance du noir en tant que noir et non en tant que noir qui peut devenir comme un blanc car il voyait là-dedans un discours plus raciste qu'il n'y parait.

Cruise devient "samouraï".
Costner devient "sioux" etc...etc...
L'handicapé devient un Na'avi..
A la limite, Lawrence d'Arabie c'est un des seuls films de ce type à se détacher de ce schéma et le 13ème guerrier aussi , plus ou moins.

C'est ça qui me dérange et me plait à la fois mais je trouve ça finalement très paradoxal : on tolère l'autre que s'il accepte de se plier à nos règles. En gros, quand il devient "nous" et qu'il s'éloigne de lui-même. Pour un message d'ouverture , c'est assez ambigu. Dans le roman " le 13ème guerrier" , le personnage principal s'en étonne quand il se rend compte qu'à force d'être loin de son pays, de sa culture et sa religion il devient comme les Vikings. En fait, on a l'impression que la coexistence ne peut être possible que si un peuple/individu se soumet volontairement à l'autre. De plus, je vois un message sous-jacent ( involontaire ?) du rejet de soi-même pour devenir l'autre : seul moyen de l'accepter et d'être soi-même accepté en tant que "frère". J'avoue que je préférerais un message du style " on se respecte mutuellement ,on se rencontre, une petite quête ensemble chacun avec son bagage culturel et en partageant ensemble une aventure on apprend à vivre côte à côte malgré nos différences et au final , on rentre chez-nous".
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Heatmann » Lun 27 Oct 2014, 20:55

hey ouai , told you , bien fadasse et finalement TRES calibrer ce 12 years ....
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 27 Oct 2014, 20:59

Le passage avec la Bible, c'est simplement lorsque

chacun des maîtres lit un passage en guise de messe, qui correspond en fait, selon moi, à leur état d'esprit ou à leurs valeurs.


Bah sinon je suis d'accord avec toi Way'. Intéressante cette peur de la différence, mais sérieux, c'est écrit avec les pieds dans ce film :mrgreen:.

@ Heat' : ouais, je préfère 10x Shame du même réal'. J'espère qu'après cette reconnaissance (critique et du public), il ne va pas choisir cette facilité : continuer sur cette lancée :?.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Lun 27 Oct 2014, 21:11

Un traitement qui pue la machine à oscars.


Mise à part la partie avec Brad Pitt (assez grossière et ridicule il faut le dire), je vois pas en quoi le film pue la machine à oscars. Un film qui te met un plan séquence fixe de pendaison de presque 5 minutes, et des chatiments ultra doloristes, on est loin d'un film qui effleure les bons sentiments aussi facilement. Après, oui, c'est manichéen dans son approche, avec la morale religieuse qui va bien avec, et je comprends qu'on trouve ça fade mais pour moi le film est à l'image du personnage de Fassbender et même du cinoche de McQueen: c'est outrancier et esthétisant mais plus fin et pertinent qu'il n'y apparait dans son questionnement.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 27 Oct 2014, 21:16

Ben si un peu quand même : on est forcément du côté du "bon" esclavagiste, des esclaves, et de tous ceux qui tiennent leur parole pour défendre leur cause. Bref, aucun personnage qui ne dépasse le cadre de sa fonction, hormis un peu celui de Fassbender. Bon après, il y a quand même un taff intéressant du point de vue de la forme, mais que je n'ai pas toujours trouvé très justifié (je pense à certaines longueurs qui m'ont semblé de trop).

Et justement la façon d'insister sur ces châtiments corporels, ça "force" l'empathie du spectateur :mrgreen:.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Lun 27 Oct 2014, 21:54

C'est vrai que les pauvres esclavagistes ne méritent pas tant de haine, hein :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Lun 27 Oct 2014, 22:05

Ben carrément :mrgreen:. Non mais voilà, on aurait eu un mixte des deux esclavagistes, et ça aurait été bon...
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar lvri » Lun 27 Oct 2014, 22:35

Plutôt d'accord avec Velvet.
Autant je trouve ma note trop haute (ce film m'a touché, mais je pense pas qu'il mérite autant quand même), autant je te trouve très très dur. Peut être que le fait d'avoir trop entendu de bien de ce film a ajouté à ta déception ?
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 28 Oct 2014, 02:00

Même pas : c'est juste le genre de traitement que je n'apprécie pas vraiment dans le genre historique (manichéisme + empathie forcée par une démonstration de violence crue). Bref, ça manque d'un point de vue plus nuancé. Alors c'est sûr qu'en profondeur, ça ne manque pas de subtilité (encore une fois, grâce au taff formel de Mc Queen), mais en surface on s'emmerde gentiment :mrgreen:.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 28 Oct 2014, 15:32

Sinon j'ai revu Sleepy Hollow dimanche dernier. Mais vu que j'étais "sleepy" moi-même, donc pas de critique :mrgreen:. En tous cas, le BR met bien en valeur l'atmosphère gothique du film. Vraiment l'un de mes Burton préférés : l'ambiance sonore et visuelle, Depp qui faisait encore un bon taff (très bon en détective chelou et poltron), C. Ricci...

7,5/8 (pas plus car l'histoire est quand même bien "light")
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Her - 8/10

Messagepar Dunandan » Mar 28 Oct 2014, 19:35

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Her, Spike Jonze (2014)

Comme tout bon film de SF d'anticipation, Her est une réflexion sur notre modernité, et plus précisément, nos relations amoureuses, notre capacité à entrer en intimité. Et avec Spike Jonze derrière la caméra, on a droit de nouveau à un scénario très original et sensible. Cela commence comme une évocation mélancolique de notre difficulté à communiquer propre à nos sociétés urbanisées à l'outrance et hyper-connectées à travers le personnage de Joaquim Phoenix, un talentueux écrivain de lettres d'amour qu'il écrit à la place de ses clients, dont le job figure sa propre situation, à savoir qu'affronter ses propres émotions et sa rupture récente lui semble une épreuve insurmontable. Puis cela devient une histoire d'amour avec une intelligence artificielle incarnée par la voix attirante de Scarlett Johansson qui semble pouvoir mieux le comprendre qu'une personne physique.

La grande réussite du film, outre de donner vie à cet environnement à la fois proche et loin de nous, rempli de jeux de couleurs pour opposer la grisaille urbaine à l'effort de chacun d'apporter un peu de fantaisie, est son mélange de spleen et d'humour (les séquences à retenir : les jeux-vidéos qui deviennent bien vicieux, et la scène de cul par téléphone avec le chat crevé), et un script à plusieurs couches, qui conduit les personnages principaux à plus de maturité, d'émerveillement du monde qui les entoure, et de compréhension mutuelle, et se révèle aussi une étrange interrogation sur l'intelligence artificielle et la différence.

Bref, une oeuvre que j'ai trouvé légère, sensorielle, intelligente, et décalée, signée de l'imaginaire visuel de son auteur, et dotée d'une très riche thématique autour du désir et de l'amour (platonique, amical, passionnel) et ce qu'il représente, le tout porté par un carré d'acteurs épatant et impliqué.

Note : 8/10
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