White Bird de Gregg Araki (2014) - 7/10
Après la petite bouffée d’air frais qu’était Kaboom, Gregg Araki revient avec toujours comme point d’orgue, la croissance de l’adolescence. White Bird détient le même processus narratif qu’avait l’un de ses précédents films Mysterious skin : une adolescente (Kat) doit se construire un présent et un futur après le drame qu’elle vient de subir (l’évaporation de sa mère dans la nature) et Araki porte son regard sur la construction de cette jeune fille à travers cette tragédie pour finir son récit par les réponses aux questions laissées en suspens comme pour permettre aux personnages de se libérer d’un poids et pouvoir avancer dans la vie. Malgré ce regard bienveillant qu’on connait à Araki, White Bird est sans doute trop propre pour un réalisateur qui parait trop sage dans ses intentions, avec ce récit trop scolaire dans ses thématiques alors que le matériel de base de Laura Kasischke lui aurait permis plus de possibilité.
A l’image de ce personnage de Kat Connors, une jeune fille en fleur qui semble tout droit sortie de n’importe quel teen movie du cinéma indépendant américain, interprétée par la très jolie mais trop lisse Shailene Woodley. On est loin de la frivolité et du psychédélisme d’une Rose McGowan (Doom Generation) ou Jane Temple (Kaboom) ou d’une fracture émotive d’un Joseph Gordon-Levitt (Mysterious Skin). L’enquête policière qui entoure la disparition n’intéresse pas réellement Gregg Araki. White Bird avance à pas feutrés, avec sa lenteur dont ne nous avait pas habitué le réalisateur, une douceur formelle légère. Mais il faut bien le souligner, il est par moment difficile de reconnaitre le réalisateur de Doom Generation, sa folie alarmante presque disparue. Cette fois, au contraire d’un Mysterious Skin et malgré une finesse de trait notable, la narration n’est pas aussi bien imbriquée, aux troubles trop effleurés, le développement de son personnage principal semble trop factice et parfois dénué d’intérêt mis à part le fait qu’en tant qu’adolescente, elle découvre sa propre capacité à charmer les hommes à travers la sexualité.
Gregg semble s’être rangé, mais une part de son génie semble intacte charmant par son ambiance vaporeuse, cette perdition latente et attachante, son sens de la musicalité hors du commun, et ces fulgurances captivantes. White Bird s’avère intrigant et presque majestueux dans sa description d’une middle class old school un peu paumée de la fin des années 80, où la famille se disloque par ses rêves brisés par la routine et le manque d’allant d’une vie qui se ressemble jour après jour. Araki n’y apporte pas forcément un regard neuf à travers ce portrait un brin désabusé mais y insère son style, une évanescence qui touche même si l’émotion n’est pas forcément au rendez d’une œuvre un peu trop crépusculaire. Beaucoup de couleur chatoyante, un univers de porcelaine, d’une beauté naïve. Un père qui baisse les yeux à chaque fois que sa femme lui parle, une épouse en tant qu’housewife qui n’a qu’un seule horizon, celle de dépoussiérer l’intérieur de sa maison tout en laissant dans la « cave », l’amertume qui la consume. Pour cela, le réalisateur fait appel à une Eva Green parfaite en tant que miroir de la désintégration du rêve américain.
A l’image de ce personnage de Kat Connors, une jeune fille en fleur qui semble tout droit sortie de n’importe quel teen movie du cinéma indépendant américain, interprétée par la très jolie mais trop lisse Shailene Woodley. On est loin de la frivolité et du psychédélisme d’une Rose McGowan (Doom Generation) ou Jane Temple (Kaboom) ou d’une fracture émotive d’un Joseph Gordon-Levitt (Mysterious Skin). L’enquête policière qui entoure la disparition n’intéresse pas réellement Gregg Araki. White Bird avance à pas feutrés, avec sa lenteur dont ne nous avait pas habitué le réalisateur, une douceur formelle légère. Mais il faut bien le souligner, il est par moment difficile de reconnaitre le réalisateur de Doom Generation, sa folie alarmante presque disparue. Cette fois, au contraire d’un Mysterious Skin et malgré une finesse de trait notable, la narration n’est pas aussi bien imbriquée, aux troubles trop effleurés, le développement de son personnage principal semble trop factice et parfois dénué d’intérêt mis à part le fait qu’en tant qu’adolescente, elle découvre sa propre capacité à charmer les hommes à travers la sexualité.
Gregg semble s’être rangé, mais une part de son génie semble intacte charmant par son ambiance vaporeuse, cette perdition latente et attachante, son sens de la musicalité hors du commun, et ces fulgurances captivantes. White Bird s’avère intrigant et presque majestueux dans sa description d’une middle class old school un peu paumée de la fin des années 80, où la famille se disloque par ses rêves brisés par la routine et le manque d’allant d’une vie qui se ressemble jour après jour. Araki n’y apporte pas forcément un regard neuf à travers ce portrait un brin désabusé mais y insère son style, une évanescence qui touche même si l’émotion n’est pas forcément au rendez d’une œuvre un peu trop crépusculaire. Beaucoup de couleur chatoyante, un univers de porcelaine, d’une beauté naïve. Un père qui baisse les yeux à chaque fois que sa femme lui parle, une épouse en tant qu’housewife qui n’a qu’un seule horizon, celle de dépoussiérer l’intérieur de sa maison tout en laissant dans la « cave », l’amertume qui la consume. Pour cela, le réalisateur fait appel à une Eva Green parfaite en tant que miroir de la désintégration du rêve américain.