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L'Enfer mécaniqueThe Car
Elliot Silverstein — 1977 — 6/10
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A l'issue de The Car, on s'étonne presque de ne pas trouver de remerciements à Steven Spielberg. Produit par la Universal, le studio derrière Duel et Les Dents de la mer, The Car reprend du premier la terreur automobile et du second la petite communauté en proie à une menace invincible auquel tente de s'opposer le shérif local. Qualitativement, The Car est loin de valoir les chefs d'oeuvre de Tonton Steven (on est plus proche de Jaws 2 sorti la même année), mais constitue une sympathique série B. L'atout majeur du film, c'est sa voiture-titre. Une Lincoln Continental customisée pour paraître plus menaçante, qui vampirise l'écran à chacune de ses apparitions et que le réalisateur Elliot Silverstein prend soin de mettre en valeur lors de ses multiples attaques. Une voiture douée d'une vie propre dont l'origine n'est jamais expliquée. Tout au plus, les dialogues suggèrent qu'elle pourrait être l'émanation d'une malédiction indienne. Le film fait ainsi penser aux écrits de Stephen King, avec sa combinaison voiture vivante/malédiction indienne, d'autant plus qu'il s'ouvre sur un plan d'un vaste paysage désertique illustré par la Symphonie Fantastique de Berlioz, à l'instar d'une adaptation célèbre du romancier.
Les attaques de la voiture constituent donc l'attrait principal du film. Les personnages sont peu développés, à l'exception du shérif interprété par le charismatique James Brolin (au look big moustache assez impayable), même si l'on sent une volonté de leur donner un minimum de personnalité (l'alcoolique, celui qui bat sa femme, etc.). The car contient logiquement plusieurs poursuite en voitures, toutes dynamiques. On pourra regretter que la dernière soit filmée en accélérée pour accentuer l'impression de vitesse, ce qui gâche la séquence plus qu'autre chose. Le réalisateur se paie le luxe de réussir un passage assez wtf sur le papier mais emballant dans son exécution, puisque l'on assiste à une scène où la voiture, en effectuant des tonneaux, passe par-dessus et détruit des voitures de policiers qui arrivent en sens inverse.
L'ensemble pâtit d'une construction trop répétitive, alternant mécaniquement scènes de meurtre et description des tentatives désespérées des policiers pour localiser puis neutraliser la voiture. Le film parvient quand même à surprendre lorsque la voiture élimine un des personnages principaux en traversant sa maison de part en part. Le climax assez tendu permet de terminer sur une note positive, avant l'inévitable épilogue où le méchant qu'on croyait détruit...vous connaissez la suite.
Bref, sans jamais atteindre les monuments de suspense que sont Duel ou Jaws, The Car constitue une agréable série B sans prétention.