[Mark Chopper] Mes critiques en 2014

[Dunandan]

C'est parce que les amitiés masculines et la politique ont envahi tout son espace vital

[Mark Chopper]

Thomas Crown : 8,5/10

Intelligent, ludique, élégant et érotique : une leçon de mise en scène et un sommet (très sous-estimé) de la filmographie de John McTiernan.

A chaque vision (c'était la troisième), il me paraît meilleur.

[Pathfinder]

Complètement d'accord. Un film d'une classe folle!

[angel.heart]

C'est vrai qu'il est classe, ce film. Bien plus que le Jewinson (contrairement à Rollerball...).

Et, effectivement, c'est loin d'être mineur dans la filmo de son réal.

[Mark Chopper]

Tamako in Moratorium, de Nobuhiro Yamashita (2013)

L'histoire : Après avoir terminé ses études à l’université, Tamako retourne dans sa ville natale. Elle s’installe chez son père, responsable d'un magasin d'équipement de sport. Mais elle passe ses journées à ne rien faire...

L'exemple type du cinéma d'auteur japonais contemporain tel que je l'exècre. Et qui reçoit des louanges de la part des critiques nippons et tourne dans le (petit) circuit festivalier pour des raisons qui me dépassent. De Nobuhiro Yamashita, je garde un souvenir agréable de Linda Linda Linda, une comédie lycéenne avec Bae Doona. Mais mes autres incursions dans sa filmographie (A Gentle Breeze in the Village, The Drudgery Train), motivées par de bons retours sur la toile, m'ont fait bâiller. Et ce n'est pas Tamako in Moratorium, malgré sa courte durée (78 minutes), qui a inversé cette tendance. Le thème, pourtant, m'intéresse : la peur d'abandonner le cocon de l'enfance une fois sorti de l'université et de basculer dans la vie d'adulte sans aucun repère... Problème : le traitement de ce sujet se révèle catastrophique. Une mise en scène plan-plan digne d'un drama, l'impression qu'il ne se passe rien du début à la fin, l'interprétation fade (Atsuko Maeda, ex-membre du groupe de J-pop AKB48, m'avait déjà endormi dans Seventh Code de Kurosawa)... En gros : le néant complet, l'impression de contempler du vide dont rien ne surgira pour sortir le spectateur de sa torpeur. Il existe mille et une façons de raconter ce type d'histoire et Yamashita a sans doute choisi la pire. On se contente de suivre l'héroïne, pas tout à fait rebelle, pas tout à fait dépressive, qui fait des grasses mâtinées, lit des mangas et se morfond devant la télévision sans savoir quel rôle elle peut jouer dans la société. Le traitement du sujet embrasse donc sa vacuité : c'était l'erreur à ne pas commettre. A fuir, à moins de rechercher un remède à l'insomnie.

Note : 1,5/10

[osorojo]

Et ben, heureusement qu'il n'a duré que 78 minutes hein

[Mark Chopper]

Rocky Balboa, de Sylvester Stallone (2006)

L'histoire : Retraité depuis seize ans, Rocky gère un restaurant qui porte le prénom de sa défunte épouse. Son fils lui paraît de plus en plus distant et l'envie de remonter sur le ring lui revient...

Le parallèle est bien connu et juste : les parcours de Sylvester Stallone et Rocky Balboa se confondent... L'homme parti de rien qui atteint le sommet grâce à sa détermination et son endurance (Rocky, Rocky 2), la période où l'action et l'ego semblent l'emporter sur toute autre considération (Rocky III, Rocky IV) et le début de la déchéance malgré (à cause de ?) l'envie de revenir aux sources et à plus d'humilité (Rocky V). Les années qui ont suivi cet opus longtemps considéré comme le dernier furent, dans l'ensemble, catastrophiques pour l'interprète de l’Étalon Italien : reconversion ratée dans la comédie, films d'action de plus en plus débiles, échec du pourtant réussi Cop Land et une longue déchéance, qui le vit tourner dans des films de plus en plus miteux et confidentiels. Pire encore : il finit par s'abaisser à tourner dans Taxi 3 et Spy Kids 3. Dès lors, l'annonce de la mise en chantier d'un nouveau Rocky ne pouvait que susciter des moqueries... Tout comme dans le film. Je me rappelle mon état d'esprit, le jour de sa découverte : je pensais au mieux m'amuser devant un nanar, au pire m'ennuyer devant un navet... Mais au fil des minutes, j'ai dû me rendre à l'évidence : Stallone n'est jamais aussi bon que lorsqu'il est au fond du trou et prend tout en main, lorsqu'il s'investit corps et âme dans un projet auquel personne ne croit. Un projet où il a tout donné, fait avec les tripes et le cœur. Dans Rocky III et Rocky IV, il ne donnait jamais l'impression de jouer un rôle et, en tant qu'acteur, faisait le minimum : ici, il redevient Rocky, comme dans les deux premiers films. Et tout ce qui était raté dans Rocky V est réussi dans cette conclusion : la relation conflictuelle père/fils (magnifique confrontation, que l'on devine autobiographique), le traitement de Paulie qui n'est pas qu'un sidekick lourdingue et, bien entendu, le combat final. Stallone a offert à son personnage mythique, et surtout à ses fans, l'apothéose qu'il méritait, grâce à une conclusion qui donne des frissons. Rares sont les films qui transpirent à ce point l'amour et l'honnêteté. Lorsque l'on a grandi, comme moi et bon nombre d'hommes de ma génération, avec ce personnage, ce sixième long-métrage s'apparente à un cadeau inespéré.

Note : 9,5/10

[dagokhiouma]

très beau texte ! très belle conclusion pour un superbe film !

[Mark Chopper]

Je n'avais jamais enchaîné les six films auparavant de cette manière et l'expérience s'est révélée on ne peut plus positive. Voir un personnage vieillir et évoluer sur une période de trente ans est rare et précieux.

Si je donne à certains l'envie de les voir ou les revoir, ce ne sera que du bonus.

[Dunandan]

Je ne lis pas (encore) car je vais peut-être refaire ma critique, mais ta note fait plaisir

[Kakemono]

Si je donne à certains l'envie de les voir ou les revoir, ce ne sera que du bonus.

Totalement. Je n'ai jamais été grand fan de la saga, il y'a même peut être 1 épisode que je n'ai pas vu. Et je ne comprend pas ce qu'on peut trouver au dernier, mais les critiques récentes ici me poussent à "redécouvrir" ces films avec un œil plus adulte (je ne les ai pas vus depuis plusieurs années).

[angel.heart]

Me suis refais l'intégral de la saga, en 1 jour, une nuit, en début d'année. J'approuve les critiques de Mark et son appréciation globale (même si, pour des raisons que j'ai déjà évoquées, à l'exception du 6ème volet, je suis un peu plus généreux que lui. ).

[Mark Chopper]

Hana Yori Dango Final, de Yasuharu Ishii (2008)

(critique supprimée)

[dagokhiouma]

y a des séries jap qui valent vraiment le coup ?

[Mark Chopper]

J'aime bien Kekkon Dekinai Otoko. Mais c'est vraiment à part... Des persos de 40 balais plutôt que des lycéens, pas d'acteurs qui surjouent, un aigri misanthrope comme personnage principal (je me projette à fond).

J'aime bien l'adaptation du Gourmet solitaire de Taniguchi aussi, mais si on n'aime pas la cuisine japonaise, c'est mort.

Le reste... Même Miike, Sion Sono et Kore-eda se sont plantés sur ce format