[Dunandan] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Rocky 5 - 5/10

Messagepar Dunandan » Mar 14 Oct 2014, 16:50

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Rocky 5, John G. Avildsen (1990)

Après avoir gagné sur l'URSS, je ne vois pas trop quel nouvel adversaire on pouvait proposer à Rocky. Ainsi, ce retour aux bas-quartiers et à la famille (même si la pirouette narrative est bien grossière dans son genre) sonne comme une bonne idée. Deux aspects qui ont en tous cas défini les bases de la saga, mais littéralement mis de côté dernièrement. Les deux opus étaient rigolos, mais honnêtement, 1) trop de parallèles ont été fait avec le parcours de Stallone au point d'amputer de Rocky une partie de son identité et de son charme (il n'avait même plus son accent et sa mentalité de la rue), 2) Rocky était devenu un surhomme presque inhumain, une machine à donner et à recevoir les gnons. Traduction : c'était con comme tout, ça manquait de chaleur et de profondeur, mais c'était sacrément fun et divertissant. Et Rocky 5 remet justement les pendules à l'heure en rétablissant l'équilibre inverse.

D'un autre côté, je ne peux demeurer aveugle devant toutes les tares qui pourrissent l'enveloppe du film. Celui qui incarne le pseudo Don King surjoue un max au point qu'on a envie de faire avance-rapide dès qu'il apparaît à l'écran, l'initiation du jeune Rocky à la rue ressemble à un mauvais téléfilm, et le poulain à travers lequel Rocky distribue ses dernières cartouches en tant que manager n'a rien d'autre à donner que ses muscles et une carrure, dotée d'une écriture trop naïve pour convaincre alors qu'il était censé être le double corrompu de Rocky. Mais lorsqu'on a suivi et apprécié ce personnage, on ne peut qu'aimer la courbe d'évolution qui est la sienne qui est somme toute évidente, où il finit par enfin faire la paix avec lui-même, renouer avec ses premiers amours, se focaliser sur la famille et assumer sa paternalité. En outre, certaines séquences possèdent un certain caché nostalgique, chose que Rocky Balboa fera aussi mais en bien mieux.

Si je devais résumer, Rocky 5 brille par son humanisme et sa sincérité, là où il échoue à maintes reprises dans son traitement. Ainsi, je trouve les razzie awards exagérés, car au moins Stallone n'a pas perdu le cap en essayant de renouer avec l'esprit originel de la saga, ce qu'il réussit partiellement. Sans effacer pour autant tous les défauts du film, cette pureté dans les intentions m'a touché, d'où mon indulgence.

Note : 5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 14 Oct 2014, 16:57

Petit bilan de ma petite rétro "Rocky" (avant de revoir Rocky Balboa, mais je ne pense pas que l'ordre changera) :

1- Rocky Balboa (9)
2 - Rocky 1 (8)
3 - Rocky 2 (7.5)
4/5 - Rocky 3 & 4 (6.5)
6 - Rocky 5 (5)
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mar 14 Oct 2014, 17:16

On est globalement d'accord. Je finis ma rétro ce soir.
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Messagepar maltese » Mar 14 Oct 2014, 17:23

Vous me donnez bien envie là, je n'ai jamais vu aucun Rocky...
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Messagepar Mark Chopper » Mar 14 Oct 2014, 17:28

Mais comment est-ce possible ? Allez, enfile tes gants !
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar maltese » Mar 14 Oct 2014, 17:34

J'sais pas, j'ai envie depuis très longtemps en plus :mrgreen:
J'imagine que c'est un petit peu mieux écrit qu'Expendables 2 (je viens de le découvrir, et j'ai souffert...je trouve que l'humour, ce n'est vraiment pas le fort de Stallone niveau écriture - et même niveau jeu d'acteur).
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 14 Oct 2014, 17:39

Surtout que ça n'a pas grand chose à voir... :mrgreen:. Il y a aussi de l'humour (un peu dans le 2, beaucoup dans le 3 et le 4), mais involontaire, m'enfin j'espère.

Sinon Stallone peut être un très bon acteur, ça dépend.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mar 14 Oct 2014, 17:41

maltese a écrit:J'imagine que c'est un petit peu mieux écrit qu'Expendables 2


C'est le jour et la nuit (enfin, pas Rocky 4 :chut: ).

Stallone, il est grand quand il joue des mecs un peu losers et dans la merde. L'humour, ça ne lui a jamais réussi.

D'ailleurs un "le pire et le meilleur" avec Stallone serait bien vu. Caducia, si tu me lis...
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 14 Oct 2014, 17:44

Hum, tout à fait d'accord avec ce que tu en dis :super:. Alors que Schwarzenegger est très bon lorsqu'il s'auto-parodie (m'enfin, ça dépend) ou joue le robot, chacun son truc :mrgreen:.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mar 14 Oct 2014, 17:45

Stallone a été bête de vouloir le concurrencer. Ils se complétaient en fait.
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Messagepar Val » Mar 14 Oct 2014, 18:27

maltese a écrit:Vous me donnez bien envie là, je n'ai jamais vu aucun Rocky...



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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mar 14 Oct 2014, 18:32

Stallone qui note lui-même les Rocky : voir cette vidéo à partir de 4'30.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mar 14 Oct 2014, 18:38

0, le cinquième ? :eheh:
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Master (The) - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Ven 17 Oct 2014, 01:20

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The Master, Paul Thomas Anderson (2012)

Cela faisait quelques temps que je n'avais pas éprouvé autant de difficulté à parler d'un film. C'est que depuis Punch Drunk Love le style de PTA amorce un tournant, de plus en plus sensitif et abstrait, divisant de plus en plus les troupes. Fascinant autant que déroutant, The Master est donc certainement le moins facile d'accès de toute sa filmographie, où rien ou presque ne semble exister dans le cadre au-dehors des personnages. La base est pourtant bien simple. L'histoire se déroule au début des années 50 avec la fin de la guerre et donc le renvoi des soldats au pays. Une période de troubles bien mise en exergue par le personnage incarné par Joaquim Phoenix, ex-soldat et électron libre plutôt dérangé dans sa tête, atteint d'addiction au sexe et à l'alcool. Presque totalement autiste, on le suit à travers ses pérégrinations et ses crises de nerf, jusqu'à ce qu'il rencontre tout à fait par hasard Le Maître, et se laisse séduire par ses discours éloquents sur ses techniques d'hypnose visant la libération des traumas et de la violence. Une confrontation de choc du même calibre que dans le film précité, rien que cela, avec lequel il forme d'ailleurs un drôle de diptyque sur la civilisation humaine et ses maux.

De prime abord vendu comme métaphore plus ou moins déguisée de l'Eglise de la scientologie, PTA va au-delà en livrant surtout une étude de caractères méticuleuse, et à travers elle, une brillante évocation des rapports ténus entre l'esprit et les croyances dont ce dernier a besoin pour se maintenir à flot pour ne pas sombrer dans la folie. En apparence, Le Maître représenterait donc la maîtrise et la raison, tandis que son protégé, l'irrationalité et le débordement. Mais par la confrontation, ces simples oppositions se mettent à éclater, et c'est par elle que les personnages commencent réellement à exister, et que le film prend toute son ampleur. Tout seul, le Maître vivrait dans son monde, aurait raison à tout et sur tout, avec des théories non vérifiables et pourtant convaincantes (le propre de la secte...). Mais l'altérité représentée par son nouveau disciple lui rend quelque part un visage humain, à savoir qu'il est comme lui, fragile derrière ses airs de grandeur.

Or, ce qui rend le taff de PTA si intéressant dans sa manière de dépeindre ces différents profils psychologiques, c'est qu'il n'émet aucun jugement moral sur eux, ce dont le choix pour une mise en scène intimiste rend bien compte. Certes, le disciple apparaît bien souvent comme un misanthrope fini, et le Maître, comme un charlatan sectaire. Mais on peut se demander jusqu'où va la sincérité du Maître, qui semble essayer de sauver quiconque se laisserait guider par ses méthodes pour le moins perchées (auxquelles son protégé adhère pour un temps). D'autre part, cette violence plus ou moins contenue du disciple semble exprimer aussi un désir illimité de liberté, et donc forcément mal gérée, à la source de tous ses problèmes. Et je n'ai même pas parlé de cette femme qui semble manipuler son mari dans l'ombre. Bref, les personnages se livrent à de subtils et complexes jeux d'opposition, et offrent ainsi un portrait de la nature humaine saisissant et nuancé, sombre mais sans pour autant tomber dans le pessimisme, en comptant même quelques touches d'humour liées au ridicule de certains comportement excessifs et pourtant tellement humains. A la fin, on peut se demander avec raison qui est vraiment le maître d'entre ces trois-là. Une question peu aisée à résoudre.

Et encore une fois avec PTA, on ne peut que s'incliner devant la qualité de l'interprétation des acteurs (qui apportent beaucoup d'aplomb à ce jeu du dominé et du dominant), et celle de la réalisation, oeuvre d'un esthète accompli, via une photographie expressionniste qui reproduit le teint de l'image d'époque, un découpage unique qui resserre le cadre autour des personnages et offre au spectateur un riche sous-texte qui conviendra de déchiffrer au fil des revisionnages, et une bande-son qui appuie l'ambiance psycho-atmosphérique du film. Par contre, si le montage légèrement elliptique reflète bien l'état dérangé de son personnage principal, je reconnais m'être parfois perdu dedans. Et le caractère froid, austère, et hermétique de l'ensemble peut être fatiguant à la longue pour le spectateur. En tous cas, j'aurais bien besoin de revoir ce film au moins une fois de plus pour me l'approprier pleinement. En l'état, je reconnais là une solide proposition moderne sur l'esprit humain et ses façons à lui de se construire un univers pour canaliser ses énergies potentiellement nocives, dotée d'un fond épousant la forme d'une manière fortement hypnotique et hypnotisante. J'étais dans le même état de confusion lorsque j'ai découvert TWBB, donc c'est bon signe.

Note : 7.5/10
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Last days of Summer - 7,5/10

Messagepar Dunandan » Ven 17 Oct 2014, 23:47

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Labor day, Jason Reitman (2014)

Attiré par les références aux films Sur la route de Madison et Un monde parfait, je n'ai pas été déçu du résultat. On y retrouve en effet le même type de mélodrame que dans les films de Clint Eastwood, avec ce genre de tendresse qui nous prend aux tripes, un cadre rural et rétro propice à ce genre d'histoire (on a l'impression d'être dans les années 50), et tous ses thèmes de reconstruction familiale. Une petite pépite qui n'a l'air de rien comme ça, mais qui très vite regorge de petites séquences intimistes simples mais belles.

Alors c'est certain qu'il ne faut pas avoir le regard trop perché sur le script qui n'a rien d'extraordinaire en soi (avec un montage parallèle dont on peut devenir assez vite l'issue), mais c'est le genre de film où il faut se laisser porter par son rythme et un style tout en retenue, où l'emphase est mise sur le ressenti. Et c'est justement le grand thème directeur, celui de faire croiser la route de deux âmes perdues au passé trouble, et d'éveiller leurs sensations, créer la confiance, construire des liens. Faire en sorte que ces quelques jours qui semblent durer une éternité soient une renaissance pour tous les trois : une femme divorcée, son fils, et un évadé de prison qui les séquestre (mais comme je l'ai suggéré, la situation est un peu plus compliquée que ça, les attentes sont déjouées avec un petit jeu autour des apparences).

Ainsi, comme chez Clint, l'angle est humaniste sans forcément être niais. Cela, on le doit d'abord à ses deux acteurs qui sont taillés pour jouer de leur présence et donner corps à leurs personnages, leur apporter un vécu nécessaire pour que la pâte prenne. Kate Winslet et Josh Brolin semblent donc être des choix évidents. D'autre part, Reitman sait apporter de la délicatesse là où il faut à des séquences qui auraient pu être merveilleusement ridicules, comme la fabrication d'une tarte aux pêches tout en sensualité (tout un symbole de famille recomposée, d'érotisme, de compréhension mutuelle, et de dépassement des peurs et des préjugés), ou la transmission de certaines choses qu'un homme devrait connaître, qui s'adressent donc au fils de la maison par ce père de substitution décidément bien habile de ses mains.

On pourrait à la limite reprocher un faux suspens dans le dénouement, mais c'est finalement bien peu face au pendant optimiste et aux bonnes intentions qu'animent ce film. Peut-être pas un chef-d'oeuvre, mais c'est juste beau et bon pour qui parviendra à adhérer à son souffle romantique à fleur de peau, et aux personnages en proie à un grand manque affectif à combler, le tout en évitant le pathos et le manichéisme avec finesse et justesse (pas de victimisation ou de culpabilisation, c'est très équilibré de ce côté là). En plus de cela, c'est un film qui sait donner sens aux choses les plus ordinaires, les revitaliser, leur redonner de l'importance, ce qui est précieux à mes yeux.

Bref, une belle petite découverte du genre qui met du baume à l'âme. Un film plein de bonnes valeurs, qui transmet de bonnes vibes, avec un happy-end en demie teinte mais quand même plus positif que les deux Clint précités (ce que je ne considère pas comme un défaut).

Note : 7.5/10
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