Rocky Balboa, de Sylvester Stallone (2006) L'histoire : Retraité depuis seize ans, Rocky gère un restaurant qui porte le prénom de sa défunte épouse. Son fils lui paraît de plus en plus distant et l'envie de remonter sur le ring lui revient...Le parallèle est bien connu et juste : les parcours de Sylvester Stallone et Rocky Balboa se confondent... L'homme parti de rien qui atteint le sommet grâce à sa détermination et son endurance (
Rocky,
Rocky 2), la période où l'action et l'ego semblent l'emporter sur toute autre considération (
Rocky III,
Rocky IV) et le début de la déchéance malgré (à cause de ?) l'envie de revenir aux sources et à plus d'humilité (
Rocky V). Les années qui ont suivi cet opus longtemps considéré comme le dernier furent, dans l'ensemble, catastrophiques pour l'interprète de l’Étalon Italien : reconversion ratée dans la comédie, films d'action de plus en plus débiles, échec du pourtant réussi
Cop Land et une longue déchéance, qui le vit tourner dans des films de plus en plus miteux et confidentiels. Pire encore : il finit par s'abaisser à tourner dans
Taxi 3 et
Spy Kids 3. Dès lors, l'annonce de la mise en chantier d'un nouveau Rocky ne pouvait que susciter des moqueries... Tout comme dans le film. Je me rappelle mon état d'esprit, le jour de sa découverte : je pensais au mieux m'amuser devant un nanar, au pire m'ennuyer devant un navet... Mais au fil des minutes, j'ai dû me rendre à l'évidence : Stallone n'est jamais aussi bon que lorsqu'il est au fond du trou et prend tout en main, lorsqu'il s'investit corps et âme dans un projet auquel personne ne croit. Un projet où il a tout donné, fait avec les tripes et le cœur. Dans
Rocky III et
Rocky IV, il ne donnait jamais l'impression de jouer un rôle et, en tant qu'acteur, faisait le minimum : ici, il
redevient Rocky, comme dans les deux premiers films. Et tout ce qui était raté dans
Rocky V est réussi dans cette conclusion : la relation conflictuelle père/fils (magnifique confrontation, que l'on devine autobiographique), le traitement de Paulie qui n'est pas qu'un
sidekick lourdingue et, bien entendu, le combat final. Stallone a offert à son personnage mythique, et surtout à ses fans, l'apothéose qu'il méritait, grâce à une conclusion qui donne des frissons. Rares sont les films qui transpirent à ce point l'amour et l'honnêteté. Lorsque l'on a grandi, comme moi et bon nombre d'hommes de ma génération, avec ce personnage, ce sixième long-métrage s'apparente à un cadeau inespéré.
Note : 9,5/10