Second visionnage, et je revois considérablement à la hausse cette remise à neuf de
La planète des singes. Certes, on reste loin de la force d'impact, et surtout de l'intelligence du tout premier opus de la saga. Mais tout de même, c'est bien shooté, la réalisation est dynamique, et quelques années après, les effets spéciaux sont toujours au top, prêtant à César, sans contexte l'attraction centrale de ce film, des réactions et des émotions bluffantes de crédibilité (Serkis semble être né pour faire le singe). Et d'ailleurs, l'idée du script, consistant en un médicament miracle contre l'Alzheimer, ayant des effets secondaires non prévus sur les capacités cognitives sur les porteurs, se prête assez bien à cette emphase sur notre espèce cousine. Ainsi, certaines séquences touchent, remuent, ou révoltent. Un divertissement efficace, bien rythmé, et qui ne s'encombre pas trop d'intrigues secondaires, le tout goupillé en 1h40, une durée digeste qu'on ne retrouve plus beaucoup dans les
Blockbusters actuels.
Cependant, ce film n'a pas que des qualités, loin de là. Si les singes ont la part belle, les humains sont pour la plupart sacrément stéréotypés et caricaturaux, comme le voisin jamais content et cause systématique d'un rouage important dans le scénario, le patron de l'entreprise où sont faites les expériences qui est un business man et donc forcément ignorant des conséquences possibles de son produit, ou un membre d'un centre de rétention pour singes particulièrement méchant avec ces derniers. Bref, les mécaniques de la révolution en marche, et la façon dont sont traités les singes par certains humains, sont super balisées. En outre, certainement qu'on va parfois un peu rapidement en besogne (l'évolution du scientifique qui passe du naïf au consciencieux, et César du soumis en chef incontesté de sa tribu, et ce en quelques scènes très courtes), et que la réalisation vire parfois à l'esbroufe (l'amélioration des capacités de César file à grands galops). Mais au fond ce n'est pas plus con qu'un autre film du même acabit, et c'est quand même bien foutu. En tous cas, ces défauts n'entachent pas trop le plaisir de suivre l'évolution de César, conduit à affirmer sa voie, sa touchante relation avec son ex-maître et le père de ce dernier, et un final qui envoie la marchandise sans se prétendre être plus qu'un honnête début à un
reboot qui s'annonce plutôt appétissant.
Note : 6.5/10