La chute du faucon noir, Ridley Scott (2001)
La carrière de Ridley Scott oscille entre le meilleur et le pire, mais celui-là fait assurément parti de mes préférés. Il s'agit de son unique essai dans le genre du film de guerre, qu'il réussit pleinement à transformer, dans la droite lignée de l'âge d'or du genre par ce développement qu'il offre en intro aux personnages pour qu'on s'accroche à eux par la suite, et pour rendre clair le rôle et la personnalité de chacun. D'ailleurs, le casting est énorme, avec plein de têtes plus ou moins connues à l'époque (Hardy, Hartnett, Mc Gregor, et surtout Bana, Fichtner, Sizemore, et Isaacs qui ont une sacrée présence, de vrais bonhommes), doté d'une véritable égalité de traitement (on voit Harnett un poil plus que les autres, mais c'est tout).
Pour le reste, la poudre parle avec des séquences de guérilla urbaine presque aussi graphiques et nerveuses que dans Sauvez le soldat Ryan. C'est vraiment impressionnant, même si l'enchaînement des séquences ne m'a pas paru toujours très clair (il faut dire qu'on nous balade entre une bonne quinzaine de personnages au cheminement assez diversifié), mais vu que c'est l'histoire d'un chaos et d'une débandade généralisés de l'armée US, ça ne m'a pas trop gêné, d'autant plus que le scénario est très simple à suivre où les équipes de combat sont censées (du moins au début avant que ça pète de tous côtés) aller d'un point A à un point B. Et puis c'est un gros plaisir de suivre la chaîne de commandement, les ordres et manoeuvres tactiques, surtout l'équipe Delta qui déchire tout, mais aussi les courageux Rangers ou les soldats un peu plus maladroits qui se demandent parfois ce qu'ils font là au milieu de tout ce bordel où chacun finit par courir après les blessés et les postes retranchés. C'est aussi la claque en termes de découpage, de montage, de photographie, le tout accompagné par une excellente bande-son, puissante et nerveuse, mixant du rock et de la musique ethnique. Pas moyen de s'emmerder, ça progresse à un rythme d'enfer.
Bref, Ridley sait filmer la guerre, de par une immersion omniprésente, caméra à l'épaule, tout en conférant une bonne visibilité à l'action. La violence est souvent écoeurante, jamais fun, moche à voir, encore une fois c'est la guerre. Et c'est presque une joie de voir cette mission bien préparée qui vole en éclats par des rebelles qui fusent de tous côtés comme des insectes, la rage au ventre, pour bien montrer à leurs visiteurs qu'ils n'ont rien à faire là, que c'est leur territoire (les spectateurs américains ont du prendre cher, ils n'ont pas l'habitude de voir leur armée ainsi défaite). Enfin, malgré une noirceur qui fait plaisir, ce cinéaste sait aussi doter cette guerre d'un fond humain, apolitique (sans quoi ce ne serait qu'un bon gros film d'action), simple mais qui me fascine, où au fond s'il n'y a qu'un sens à lui donner, c'est de sauver ses potes (ce qui légitime quelque part cette défaite, où le commandant en chef semble plus préoccupé de ramener ses gars au bercail que de réussir sa mission). Bon, certains auraient peut-être voulu avoir plus de détails sur le conflit, et notamment le point de vue somalien (réduits pour la plupart à des êtres assoiffés de sang), mais ça aurait donné un film très différent, probablement moins viscéral, pessimiste, et surtout moins centré sur les personnages.
Pour le reste, la poudre parle avec des séquences de guérilla urbaine presque aussi graphiques et nerveuses que dans Sauvez le soldat Ryan. C'est vraiment impressionnant, même si l'enchaînement des séquences ne m'a pas paru toujours très clair (il faut dire qu'on nous balade entre une bonne quinzaine de personnages au cheminement assez diversifié), mais vu que c'est l'histoire d'un chaos et d'une débandade généralisés de l'armée US, ça ne m'a pas trop gêné, d'autant plus que le scénario est très simple à suivre où les équipes de combat sont censées (du moins au début avant que ça pète de tous côtés) aller d'un point A à un point B. Et puis c'est un gros plaisir de suivre la chaîne de commandement, les ordres et manoeuvres tactiques, surtout l'équipe Delta qui déchire tout, mais aussi les courageux Rangers ou les soldats un peu plus maladroits qui se demandent parfois ce qu'ils font là au milieu de tout ce bordel où chacun finit par courir après les blessés et les postes retranchés. C'est aussi la claque en termes de découpage, de montage, de photographie, le tout accompagné par une excellente bande-son, puissante et nerveuse, mixant du rock et de la musique ethnique. Pas moyen de s'emmerder, ça progresse à un rythme d'enfer.
Bref, Ridley sait filmer la guerre, de par une immersion omniprésente, caméra à l'épaule, tout en conférant une bonne visibilité à l'action. La violence est souvent écoeurante, jamais fun, moche à voir, encore une fois c'est la guerre. Et c'est presque une joie de voir cette mission bien préparée qui vole en éclats par des rebelles qui fusent de tous côtés comme des insectes, la rage au ventre, pour bien montrer à leurs visiteurs qu'ils n'ont rien à faire là, que c'est leur territoire (les spectateurs américains ont du prendre cher, ils n'ont pas l'habitude de voir leur armée ainsi défaite). Enfin, malgré une noirceur qui fait plaisir, ce cinéaste sait aussi doter cette guerre d'un fond humain, apolitique (sans quoi ce ne serait qu'un bon gros film d'action), simple mais qui me fascine, où au fond s'il n'y a qu'un sens à lui donner, c'est de sauver ses potes (ce qui légitime quelque part cette défaite, où le commandant en chef semble plus préoccupé de ramener ses gars au bercail que de réussir sa mission). Bon, certains auraient peut-être voulu avoir plus de détails sur le conflit, et notamment le point de vue somalien (réduits pour la plupart à des êtres assoiffés de sang), mais ça aurait donné un film très différent, probablement moins viscéral, pessimiste, et surtout moins centré sur les personnages.
Note : 8.5/10