[Dunandan] Mes critiques en 2014

[Dunandan]

Oui, on a vu bien pire dans le genre ^^. J'avais peur que ce soit gnan-gnan ou lourdingue, mais ça passe tout seul en fait.

En tous cas, ce n'est pas bien difficile de deviner quels films je regarde avec Madame .

[Mark Chopper]

En tous cas, ce n'est pas bien difficile de deviner quels films je regarde avec Madame .

Des pornos ?

[Dunandan]

[Dunandan]

The Thing, Matthijs van Heijningen Jr. (2011)

Préquelle opportuniste absolument inutile du chef-d'oeuvre éponyme de John Carpenter, le soucis majeur étant qu'il singe entièrement son modèle, sans bien sûr jamais lui arriver à la cheville, tant dans l'atmosphère de fin du monde et de paranoïa généralisée, la gestion des espaces confinés et de la tension générale, que dans la caractérisation des personnages. Donc un film de fainéant, qui ridiculise/pompe toutes les scènes de l'original avec des réactions stéréotypées dignes d'un film d'horreur lambda (se diviser en petits groupes, ne pas suivre l'opinion du plus malin au nom de la science, etc.), et une séquence centrale qui a le mérite de ne pas être trop débile dans le fond, mais qui est sérieusement "autre" (vérifier le plombage dentaire de chacun pour découvrir l'identité de la bestiole). Une fois de plus, hormis quelques nouvelles transformations de l'alien qui a beaucoup perdu de cette vision de cauchemar qu'elle suscitait, et une conclusion qui a le toupet de plagier celle d'Aliens avec le lance-flammes et le vaisseau-spatial, rien ne se démarque vraiment de l'ancienne version, et donc on a plutôt l'impression de se retrouver avec un remake à peine déguisé et donc sans surprise ni personnalité, qu'à une véritable préquelle qui aurait eu au moins l'intérêt de creuser un peu le mystère entourant l'original. On n'a même pas droit à un plaisir coupable lors de la chasse au monstre vu que de ce côté là, ce n'est pas très généreux ni tendu, même si certaines incrustations CGI sont réussies. Et un remake de plus à oublier très vite (cette mode de merde de recycler sans vergogne ni ambition, on nous prend vraiment pour des vaches à lait...), sauf si on aime les bonnes tronches de norvégiens et les paysages enneigés.

Note : 2/10

[Dunandan]

Le lion en hiver : adaptation libre du Roi Lear avec des personnages historiques réels, les dialogues passionnés claquent entre roi, reine, princes lors d'une histoire de succession au trône d'Angleterre (j'ai aussi été impressionné par le casting), mais leur ton théâtral et maniéré m'ont aussi lourdement gêné. Déjà fatigué, ils ont fini par m'assommer au bout de 40 min. A retenter... (j'étais autour de 6.5 avant d'arrêter). Et puis la musique de John Barry est géniale.

[Dunandan]

BILAN DU MOIS DE SEPTEMBRE

25 découvertes/5 revus
- USA : 18
- Chine : 6
- Japon : 3
- France : 1
- Canada : 1
- Corée du Sud : 1

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TOP DECOUVERTES

PETITES ET GRANDES DECEPTIONS

LE BOUSIN

Pépette du mois

[Dunandan]

The machinist, Brad Anderson (2004)

Peu de choses à dire sur ce film tant il semble reposer presque entièrement sur son atmosphère hallucinante et hallucinée, avec un gros travail sobre et minimaliste sur l'image et le son, de manière à reproduire la perception de cet homme qui n'a pas dormi depuis un an, et se livre ainsi à une virée digne des romans de Kafka. A ce titre, la prestation de Christian Bale est à saluer, pas tant dans sa capacité à se livrer physiquement pour se vider presque entièrement de sa masse pondérale et donner "corps" à ce personnage qui éprouve de la difficulté à se déplacer, au point qu'un suspens semble se créer malgré lui (et on verra qu'on n'a pas tort), que pour incarner à la perfection cet homme que l'on accompagne jusqu'au bord de la folie. Un film donc qui s'expérimente plus qu'il ne s'analyse, et une fois tous ses secrets livrés, je pense qu'il va bien vieillir justement en évitant de trop s'appesantir sur son script, même si au fond, ce dernier ne se limite pas à son déroulement malin (et heureusement, car j'ai grillé le twist assez rapidement), mais est empreint d'une grosse pointe d'humanité et même d'humour, derrière sa froideur apparente, surtout lorsque le dénouement tombe enfin. Un contraste qui m'a beaucoup surpris et amusé. Donc en bref, un thriller psychologique qu'on retient surtout pour Bale qui tient ici l'un de ses meilleurs rôles, et son ambiance diaboliquement paranoïaque, créée en toute simplicité et subtilité, qui prend aux tripes.

Note : 8/10

[Dunandan]

Le détroit de la Faim, Tomu Uchida (1965)

Comme Le Mont Fuji et la lance ensanglantée, le véritable intérêt de ce film ne se révèle que dans son dénouement, imposant par ailleurs au spectateur un rythme d'escargot s'étirant sur 3h00, avec une intrigue policière qui a le mérite d'être assez limpide, mais qui accuse d'un gros soucis de tempo. Malgré tout, à l'instar du film pré-cité, le véritable sujet dépasse ce cadre conventionnel, proposant en son sein un portrait de moeurs du Japon d'après-guerre, où nous suivons l'errance d'un homme aux origines mystérieuses, et d'une prostituée, tous les deux dans la misère sociale et économique, dont le destin est changé par l'arrivée d'une somme d'argent acquis malhonnêtement, avec quelques victimes en prime, en plein milieu d'un naufrage qui brouille ainsi les pistes. De l'argent que l'un partage avec l'autre pour des raisons assez floues. Pour se soulager de sa conscience (mais de quoi ?), ou parce qu'elle a manifesté de la bonté pour lui ?

Donc d'un côté, nous suivons un policier déterminé à découvrir le fin fond de cette affaire diffuse et compliquée à saisir dans son ensemble et ses implications, et de l'autre, ces deux personnages faisant progresser leur statut, et à travers les yeux, nous témoignent d'une société en plein essor, jusqu'à ce que ressurgissent les vieux fantômes du passé par un crime qu'on relie au premier. En dépit de mes griefs, et avec cela, d'une réalisation de type documentaire qui renforce l'impression de réalisme, mais donnant aussi de la distance à un récit qui est déjà suffisamment difficile à intégrer par ses longueurs interminables (comparée à la première heure qui est longue à prendre, la parenthèse avec la prostituée et son évolution me sont apparues comme une petite respiration), j'ai donc été pris par un récit qui a plus d'un tour dans son sac, et rappelle Les Misérables de V. Hugo en termes d'ambition narrative et morale, et de saisie au microscope d'une réalité sociale.

Bref, pas le chef-d'oeuvre attendu à cause de ce problème de rythme, mais à l'instar de Naruse et de Kurosawa, pour ne citer qu'eux, Tomu Uchida aborde la société japonaise d'après-guerre avec une intention de réalisme et de crédibilité respectable (hormis de petites intermèdes fantastiques qui témoignent d'un travail expérimental de qualité inégale mais intéressante, autour des angoisses de cet homme pris par le remords), tout en présentant ici un personnage fascinant par l'ambiguité qu'il revêt et qui garde une partie de son mystère jusqu'au bout, tour à tour opportuniste et philanthrope, désireux d'assurer sa propre survie tout en essayant d'améliorer la vie des autres. Difficile de savoir comment nous aurions agi à sa place et ce flou moral est bien sûr l'un des aspects qui m'a le plus intéressé dans ce drame social aux allures d'enquête policière.

Note : 6.5/10

[Mark Chopper]

C'est vraiment la seconde heure avec la prostituée qui est plombante à mon sens (l'actrice est crispante). La dernière, avec Takakura, c'est du lourd...

Mais bon, mate plutôt Le Vase de sable, c'est dix crans au-dessus.

[Dunandan]

Ben j'ai bien aimé voir le Japon évoluer à travers son parcours, son personnage... Mais effectivement la dernière heure est aussi ma préférée, sinon je serais encore descendu dans ma note : 40 min en moins aurait fait beaucoup de bien à ce film, je pense.

Sinon, Le vase de sable devrait être l'un des prochains naphta japonais sur ma liste

[Dunandan]

L'Evangile Selon St Mathieu, Pier Paolo Pasolini (1964)

Ce qui frappe d'emblée dans la copie livrée par Pasolini sur la vie de Jésus, un récit qu'il n'est nul besoin de rappeler ni de détailler tant il est entré au moins dans la culture populaire et l'imaginaire collectif, c'est cette volonté de sobriété et de simplicité. Ainsi, le choix du N & B et de la quasi absence du fantastique (Satan et les anges sont représentés ici par des humains, et les autres effets sont réalisés en hors-champ ou sans trop insister dessus), vont à l'encontre des schémas hollywoodiens qui auraient plutôt usé de grands ressorts dramatiques à renforts d'effets spéciaux et de merveilleux pour faire rêver le spectateur. Pas ici, car dès le début, cette retenue dans la mise en scène permet de se concentrer sur des détails qui font honneur à l'Evangile, comme ce silence pesant levé par la parole de l'Ange faisant l'Annonciation, puis plus tard par celle de Jésus livrant son enseignement, ou encore ces gros plans sur les visages insistant sur leur expressivité (c'est d'ailleurs le véritable miracle et le mérite de cette adaptation, de passer ainsi d'une certaine gravité à de petits sourires enchanteurs qui témoignent d'une rencontre aboutie).

Seulement, malgré cet effort visible d'humaniser Jésus, notamment en lui faisant couler des larmes après avoir tranché entre sa famille et son père spirituel, l'ensemble m'a paru un peu trop solennel, fidèle au point qu'on se farcit de longues tirades littéralement reprises du Nouveau Testament avec bien souvent une interaction minimale avec son auditoire. Je reconnais que l'acteur qui fait Jésus est vraiment charismatique, a une bonne percussion vocale, et dégage une certaine prestance sans en faire trop, mais ce choix de mise en scène de la parole (comme si elle tombait du ciel) m'a un peu sorti du film, ce qui est dommage car d'un autre côté, j'ai trouvé la progression du récit assez limpide (les évènements s'enchaînent bien, avec des ajouts par rapport au texte mettant en situation des passages qui n'étaient alors que suggérés, et l'essentiel me semble restitué). En outre, on aurait pu faire plus d'efforts avec les costumes, en premier lieu ceux des soldats qui semblent tout droit sortis de La vie de Brian. Heureusement, la richesse et la beauté du répertoire musical (si Mozart est un choix évident, c'est moins le cas pour le blues), ainsi que le charme des décors naturels, compensent cette esthétique post-datée.

Bref, un ensemble parfois touchant et fascinant, mais aussi trop respectueux de la lettre du texte, au point qu'on finit par perdre de vue cette humanité pourtant mise en avant au début (je n'ai rien contre une évolution du personnage, mais pour le coup, celle-ci ne m'a pas paru très claire). D'où mon appréciation pour le moins mitigée, lui préférant pour ma part la version romancée de Scorsese qui au moins proposait une adaptation culottée. Pour les autres, voilà une synthèse plutôt complète de l'Evangile en question, pour ceux qu'une réalisation à la limite du documentaire ne rebuterait pas (on sent l'influence de la Nouvelle Vague française avec des acteurs non-professionnels et une absence presque totale d'artifices), portée par un interprète convaincant, sûrement l'un des plus "beaux" Jésus vus au cinéma.

Note : 6/10

[puta madre]

L'aspect austère de la mise en scène peut clairement rebuter. Mais j'ai trouvé que la succession de scènes-citations de la Bible finissait par créer une réelle émotion, bien plus prégnante que dans les versions plus classiques.

[Mark Chopper]

C'est bon, tu vas pouvoir mater Salo et les 120 journées de Sodome avec ta femme.

[Dunandan]

@ Puta : ce n'est pas faux, et l'acteur en plus est très bon (ce qui n'est pas le cas de tout le casting), mais bon, j'ai eu du mal avec cet enchaînement filé de citations de la Bible. C'est un choix de mise en scène, comme tu dis, qui peut vraiment rebuter, d'autant plus qu'en théologie, actuellement, on fait plus attention au contexte pour mettre en lumière le texte, ce qui n'est pas le cas ici.

Bon après, ça permet peut-être aussi d'insister sur l'absence presque totale de réaction de son auditoire .


@ Mark : hum, je crois que je ne vais pas faire mon complétiste avec Pasolini...

[pabelbaba]

Mate Théorème alors, y'a des super héros dedans...