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Expendables 3
The Expendables 3
Patrick Hughes — 2014 — 6/10
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Après un deuxième épisode tout pété, la saga Expendables redresse la barre avec ce troisième volet. Patrick Hughes ne fait pour autant pas de miracles avec la formule qui consiste à caser un maximum de vieilles gloires venues faire coucou plutôt qu'interpréter un véritables rôle tout en conciliant leurs emplois du temps respectifs.
Après son prometteur Red Hill, qui valait davantage pour son introduction et ses scènes d'action que pour sa partie slasher au shotgun, Hughes amène un solide savoir-faire visuel, bien épaulé par Peter Menzies à la photo, Dan Bradley en réalisateur de deuxième équipe et son équipe de monteurs. Le réalisateur fait preuve d'une jolie gestion de l'espace lors de diverses scènes d'action (la scène dans le train ou l'infiltration dans l'entrepôt). Le film n'est malgré tout pas exempt de défauts, que ce soit un filmage en plans rapprochés lors des corps-à-corps ou des effets spéciaux désastreux (la poursuite sur les quais, les hélicos, certaines explosions, l'effondrement de l'immeuble à la fin...). Toujours est-il que Hughes s'en sort mieux que Simon West (pas difficile) et que Sly lui-même. Drôle de choix pour ce réalisateur novice qu’avoir signé pour cette saga boiteuse, alors qu'on peut supposer que les propositions ne devaient pas manquer suite à Red Hill. Peut-être la volonté de tourner avec des icônes de sa jeunesse a-t-elle prévalu à toute considération carriériste...
C'est davantage côté scénario que le bât blesse (dire qu'ils se sont mis à trois pour écrire...ça!). Il s'agit davantage d'un assemblage de saynètes reliant entre elles les scènes d'action qu'un scénario digne de ce nom. Le film commence de la même façon que le volet précédent, par une scène d'évasion visant à faire sortir un expendable (Snipes grimé façon Hannibal Lecter ), pour enchaîner sur la thématique "trop vieux pour ces conneries" du premier. L'intrigue laisse tomber pendant une bonne demi-heure ses vedettes pour suivre Sly dans son recrutement et le passage à l'action d'une bande de mercenaires "next gen". Certains reprochent à Stallone de se vendre en racolant les jeunes spectateurs avec ce nouveau casting. Personnellement, je préfère ce segment au remplissage par le vide dont souffrait le deuxième épisode dans sa partie centrale. D'autant que Hughes enchaîne ces séquences sans traîner.
On retrouve le même humour référentiel, qui est devenu la marque de fabrique des Expendables, mais ici pas de "Yipikayee" ou de "I'll be back" parodiques. Les touches d'humour sont moins lourdingues: le "on n'est plus en 1985" - année de sortie de Rambo 2 et Commando - sorti par une des recrues, le "I'm the Hague" prononcé par Sly à la manière d'un Judge Dredd, l'évocation des problèmes fiscaux de Snipes ou Banderas qui tient sa mitrailleuse à la manière du Mariachi. Le personnage de Banderas est celui qui cristallisera le plus les reproches par son humour appuyé. Mais à part 2-3 passages où son cabotinage tombe à plat, sa prestation est assez drôle. Certains passages humoristiques passent moins bien (le rasage à la machette de Snipes, par exemple).
Au casting, Sly s'avère plus mono-expressif que jamais (il donne l'impression que les coutures de son lifting risquent de péter à tout moment), mais se rattrape avec des intonations qui lui donnent un peu de vie. Schwarzy (l'idole de ma jeunesse!) fait maintenant davantage papy que last action hero. Lui et Jet Li sont sous-exploités et se contentent de tirer à la mitrailleuse depuis leur hélicoptère dans la séquence d'action finale. Quant à leur dernière scène ensemble, elle est...embarrassante! Harrison Ford (l'autre idole de ma jeunesse!!) a l'air plus figé que crispé lors de ses face-à-face avec Stallone. Il faut attendre la fin pour le voir se dérider et retrouver un peu de son charisme d'antan (son "very short" lorsqu'il découvre Jet Li ou ses piques à l'intention de Statham sont amusantes).
Statham, Lundgren et les autres expendables sont égaux à eux-mêmes. Robert Davi, lui, ne fait que passer. Les petits jeunes sont globalement transparents et seule Rhonda Rousey parvient à se démarquer. Snipes a l'air content d'être là. Il n'a rien perdu de ses aptitudes physiques et de son charisme. Le "it's good to be home" a des résonances particulières lorsqu'on connaît la traversée du désert qu'il a connue ces dernières années (l'une des forces de cette franchise qui établit des ponts entre le parcours des acteurs et celui de leurs personnages). Quant à Mad Mel, il est excellent en bad guy, bien plus convaincant que sa piètre prestation dans le Machete Kills de sinistre mémoire. Dommage seulement que son mano a mano contre Stallone soit si vite expédié.
Le film se termine par un climax où les talents de chacun sont bien exploités, avec différents styles de combats par Rhousey, Statham ou Sly et un temps d'écran équitablement partagé. Il marie avec panache humour et action et joue pour beaucoup dans le plaisir éprouvé à la vision d'Expendables 3.
Au final, ce dernier (?) baroud d'honneur s'avère globalement satisfaisant. Il est toutefois temps pour Stallone & Cie de tirer un trait sur l'expérience Expendables. La formule, avec ses forces et ses faiblesses, a donné tout ce qu'elle pouvait donner et un nouvel épisode ne serait plus qu'une redite de redite...
Après son prometteur Red Hill, qui valait davantage pour son introduction et ses scènes d'action que pour sa partie slasher au shotgun, Hughes amène un solide savoir-faire visuel, bien épaulé par Peter Menzies à la photo, Dan Bradley en réalisateur de deuxième équipe et son équipe de monteurs. Le réalisateur fait preuve d'une jolie gestion de l'espace lors de diverses scènes d'action (la scène dans le train ou l'infiltration dans l'entrepôt). Le film n'est malgré tout pas exempt de défauts, que ce soit un filmage en plans rapprochés lors des corps-à-corps ou des effets spéciaux désastreux (la poursuite sur les quais, les hélicos, certaines explosions, l'effondrement de l'immeuble à la fin...). Toujours est-il que Hughes s'en sort mieux que Simon West (pas difficile) et que Sly lui-même. Drôle de choix pour ce réalisateur novice qu’avoir signé pour cette saga boiteuse, alors qu'on peut supposer que les propositions ne devaient pas manquer suite à Red Hill. Peut-être la volonté de tourner avec des icônes de sa jeunesse a-t-elle prévalu à toute considération carriériste...
C'est davantage côté scénario que le bât blesse (dire qu'ils se sont mis à trois pour écrire...ça!). Il s'agit davantage d'un assemblage de saynètes reliant entre elles les scènes d'action qu'un scénario digne de ce nom. Le film commence de la même façon que le volet précédent, par une scène d'évasion visant à faire sortir un expendable (Snipes grimé façon Hannibal Lecter ), pour enchaîner sur la thématique "trop vieux pour ces conneries" du premier. L'intrigue laisse tomber pendant une bonne demi-heure ses vedettes pour suivre Sly dans son recrutement et le passage à l'action d'une bande de mercenaires "next gen". Certains reprochent à Stallone de se vendre en racolant les jeunes spectateurs avec ce nouveau casting. Personnellement, je préfère ce segment au remplissage par le vide dont souffrait le deuxième épisode dans sa partie centrale. D'autant que Hughes enchaîne ces séquences sans traîner.
On retrouve le même humour référentiel, qui est devenu la marque de fabrique des Expendables, mais ici pas de "Yipikayee" ou de "I'll be back" parodiques. Les touches d'humour sont moins lourdingues: le "on n'est plus en 1985" - année de sortie de Rambo 2 et Commando - sorti par une des recrues, le "I'm the Hague" prononcé par Sly à la manière d'un Judge Dredd, l'évocation des problèmes fiscaux de Snipes ou Banderas qui tient sa mitrailleuse à la manière du Mariachi. Le personnage de Banderas est celui qui cristallisera le plus les reproches par son humour appuyé. Mais à part 2-3 passages où son cabotinage tombe à plat, sa prestation est assez drôle. Certains passages humoristiques passent moins bien (le rasage à la machette de Snipes, par exemple).
Au casting, Sly s'avère plus mono-expressif que jamais (il donne l'impression que les coutures de son lifting risquent de péter à tout moment), mais se rattrape avec des intonations qui lui donnent un peu de vie. Schwarzy (l'idole de ma jeunesse!) fait maintenant davantage papy que last action hero. Lui et Jet Li sont sous-exploités et se contentent de tirer à la mitrailleuse depuis leur hélicoptère dans la séquence d'action finale. Quant à leur dernière scène ensemble, elle est...embarrassante! Harrison Ford (l'autre idole de ma jeunesse!!) a l'air plus figé que crispé lors de ses face-à-face avec Stallone. Il faut attendre la fin pour le voir se dérider et retrouver un peu de son charisme d'antan (son "very short" lorsqu'il découvre Jet Li ou ses piques à l'intention de Statham sont amusantes).
Statham, Lundgren et les autres expendables sont égaux à eux-mêmes. Robert Davi, lui, ne fait que passer. Les petits jeunes sont globalement transparents et seule Rhonda Rousey parvient à se démarquer. Snipes a l'air content d'être là. Il n'a rien perdu de ses aptitudes physiques et de son charisme. Le "it's good to be home" a des résonances particulières lorsqu'on connaît la traversée du désert qu'il a connue ces dernières années (l'une des forces de cette franchise qui établit des ponts entre le parcours des acteurs et celui de leurs personnages). Quant à Mad Mel, il est excellent en bad guy, bien plus convaincant que sa piètre prestation dans le Machete Kills de sinistre mémoire. Dommage seulement que son mano a mano contre Stallone soit si vite expédié.
Le film se termine par un climax où les talents de chacun sont bien exploités, avec différents styles de combats par Rhousey, Statham ou Sly et un temps d'écran équitablement partagé. Il marie avec panache humour et action et joue pour beaucoup dans le plaisir éprouvé à la vision d'Expendables 3.
Au final, ce dernier (?) baroud d'honneur s'avère globalement satisfaisant. Il est toutefois temps pour Stallone & Cie de tirer un trait sur l'expérience Expendables. La formule, avec ses forces et ses faiblesses, a donné tout ce qu'elle pouvait donner et un nouvel épisode ne serait plus qu'une redite de redite...