Kill Bill : Volume 1, de Quentin Tarantino (2003) L'histoire : Une ancienne tueuse professionnelle décide de se venger de ceux qui ont tenté de l'assassiner le jour de son mariage, notamment un homme nommé Bill...Un film qui a vu le cinéma de Quentin Tarantino gagner en ambition après douze années consacrées exclusivement au polar, en qualité de réalisateur et/ou de scénariste. Patchwork cinématographique unique, ce diptyque (ou plutôt ce long-métrage coupé en deux afin de faciliter son exploitation en salles) flirte ainsi avec différents genres appréciés par le réalisateur de
Pulp Fiction :
chambara,
kung fu pian, western et, de manière plus générale,
revenge movie. On sent ici une véritable boulimie, comme s'il s'agissait d'un dernier film, où se mêlent multiples citations, hommages et pompages (la frontière est souvent floue, comme avec
Lady Snowblood). Le fait d'avoir scindé l'histoire en deux aurait pu se révéler maladroit mais sert finalement le métrage : une première partie centrée sur l'action, qui n'oublie pas pour autant de présenter les enjeux (une vengeance donc) et les principaux protagonistes (qui gardent toutefois, dans le cas de Bill, de Budd et de la Mariée alors anonyme, une part de mystère) et une seconde sur les origines du drame et sa résolution... Ce premier volume de
Kill Bill s'impose surtout comme une démonstration de mise en scène : alors davantage reconnu comme scénariste et dialoguiste, Tarantino privilégie ici l'action au verbe et livre une séquence d'anthologie dans un bar/restaurant japonais fantasmé. Bien épaulé par Yuen Woo-ping à la chorégraphie, il filme à merveille l'affrontement Uma Thurman / Chiaki Kuriyama (l'impression jouissive de découvrir un manga
live) et, surtout, la bataille contre les Crazy 88 (même si la contrainte du noir & blanc, pour des raisons de censure, me paraît aujourd'hui quelque peu parasite). Pour la profondeur, il faudra attendre la suite, bien plus bavarde...
Note : 9,5/10