[puta madre] Mes Critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar puta madre » Sam 20 Sep 2014, 13:11

Honte à toi si tu n'as jamais vu les deux premiers Phantasm! :mrgreen:
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Messagepar osorojo » Sam 20 Sep 2014, 13:23

Honte à moi alors :eheh:
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Gardiens de la galaxie (Les) - 7,5/10

Messagepar puta madre » Dim 21 Sep 2014, 09:56

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Les Gardiens de la galaxie
Guardians of the Galaxy

James Gunn — 2014 — 7.5/10
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Un blockbuster fun et généreux.

Une bonne partie de la réussite du film tient dans ses personnages. Une bande de marginaux qui n'ont a priori rien pour s'entendre mais qui au fil des épreuves vont apprendre à coexister et collaborer pour finir par s'apprécier et former une famille. Une gageure puisque sur ces cinq personnages, deux d'entre eux sont réalisés en images de synthèse. Le premier, un raton-laveur mutant issu d'expériences génétiques. Le second, un arbre vivant qui répète les trois mêmes mots encore et encore avec juste quelques infimes variations dans leur intonation. Le choix des acteurs s'est révélé fort judicieux: Chris Pratt, qui s'est sculpté un corps d'athlète pour l'occasion, restitue bien le caractère moitié fripouille moitié leader héroïque de son personnage; Zoe Saldana, qui est en train de devenir Mme Science-fiction après ses prestations dans Avatar et Star Trek, campe une femme forte et dangereuse; Bradley Cooper apporte beaucoup d'humour et rend son Rocket extrêmement attachant.
Lee Pace incarne un méchant impressionnant, à la fois par son look et par la manière dont il est filmé comme un être quasi-invulnérable. C'est sans doute un des meilleurs méchants que nous ait proposé la Marvel, très loin du fadasse Loki d'Avengers. Ça fait plaisir de retrouver Michael Rooker, un des habitués de la troupe de James Gunn, dans un rôle avant tout comique. Mais l'élimination d'un groupe d'ennemis suite à son crash sur Nova Prime lui donne un aspect bien badass. La menace qui planait sur la tête du héros devient beaucoup plus tangible à ce moment-là, puisqu’on comprend quel adversaire redoutable il peut être. Dommage, en revanche, d'avoir réduit John C. Reilly à de la quasi-figuration.

Ces personnages s'inscrivent dans un scénario très bien construit. Certes, il n'innove en rien sur les schémas classiques du film d'aventures/science-fiction, mais les indices disséminés tout au long du film s'avèrent payants à la fin. On peut citer comme exemples la révélation de l'origine du pseudonyme de Star Lord ou le paquet que la mère offre au jeune garçon (lorsqu'il l'ouvre à la fin, on comprend immédiatement son importance pour le héros). Le scénario réserve des passages comiques et dramatiques qui font mouche. Le sacrifice de Chris Pratt pour sauver Saldana ou le regard de Rocket vers Groot au moment du crash en font quelque chose de plus qu'une simple succession de scènes d'action sans âme.
L'évolution des personnages et de leurs interactions est amenée de manière crédible. Chaque étape amène à la suivante de manière logique, l'intrigue étant bien structurée, avec un ensemble d'éléments qui viennent s'accumuler (la vengeance Dak contre le méchant par exemple) pour former un tout à la fois dense et cohérent.
Le scénario fait un bon usage de la construction en trois actes. Les enjeux sont bien restitués, avec une menace qui n'a rien d'abstraite. Les actions du méchant et les conséquences de l'utilisation de l'artefact sur Nova Prime sont présentées de telle manière que le suspense fonctionne bien lors du final.

Niveau réalisation, les scènes de baston sont bien gérées. Par contre, les scènes dans les vaisseaux spatiaux, que ce soit la bataille finale ou la poursuite dans la planète minière, sont parfois bordéliques. On a toujours plus ou moins l'impression d'assister au même final dans les Marvel (voire dans tous les blockbusters actuels). Celui-ci rappelle furieusement celui de Captain America 2, avec l'assaut sur la base ennemie constitué de multiples actions parallèles.
Esthétiquement, les effets spéciaux (personnages, vaisseaux, planètes) et le production design sont de qualité. Certains décors sont un peu trop chargés à mon goût (Knowwhere par exemple) mais la planète du début ou Nova Prime sont de véritables réussites graphiques.
James Gunn fait une bonne utilisation de tubes musicaux des années 70 et 80. Voir des vaisseaux spatiaux se déplacer sur du Bowie ou du Jackson 5 a quelque chose d'extrêmement grisant.

C'est agréable d'avoir une production Marvel qui peut se regarder de manière indépendante. Bien sûr, il y a des références à Thanos, aux pierres d'infinité, mais le tout reste compréhensible si l’on n’a pas vu les autres films de la firme. On n'a pas non plus l'impression d'assister à une bande-annonce géante pour leurs prochains métrages.
La fin fait du teasing pour un probable deuxième épisode et donne envie de découvrir la suite des aventures de cette petite troupe. Quand Chris Pratt prononce "a little bit of both", c'est difficile de réprimer un sourire tant l'adhésion envers ces personnages est forte.
Quant au caméo de la séquence post-générique, si le design du personnage laisse à désirer, son apparition inattendue est assez marrante.

Après une année 2013 décevante, Les Gardiens de la Galaxie confirme, après Captain America 2, que 2014 est un excellent crû Marvel.
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Messagepar osorojo » Dim 21 Sep 2014, 10:45

Il ne lui manquait qu'un script un peu plus costaud, et c'était le divertissement parfait ! Mais ouais, ça reste une séance sans prise de tête on ne peut plus agréable ! :super:
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar puta madre » Dim 21 Sep 2014, 13:53

Moi, je le trouve très bien, le scénario. Certes il ne réinvente pas la roue mais il actionne tous les bons leviers aux bons moments
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Vague (La) - 5/10

Messagepar puta madre » Dim 21 Sep 2014, 18:25

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La Vague
Die Welle

Dennis Gansel — 2008 — 5/10
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La Vague part d'une bonne intention: démontrer que le fascisme peut à nouveau se développer dans les sociétés occidentales modernes et que les leçons de l'Histoire finissent par être oubliées lorsque certaines conditions sont réunies.
Dennis Gansel signe une mise en scène dynamique, rendant vivantes les nombreuses discussions en salle de classe qui auraient pu rapidement paraître statiques, ou lorsqu'il filme le raid des élèves pour tagger leur emblème partout en ville. L'interprétation est de qualité, que ce soit les jeunes acteurs ou celui qui incarne leur professeur. Néanmoins, le film assène son discours avec la finesse d’un bulldozer et les évènements s'enchaînent trop facilement, ce qui finit par amoindrir l'impact de la démonstration. Ainsi, un élève est embrigadé au terme d'une seule séance de cours et devient un dangereux fanatique armé sans que rien dans le film n'ait réellement provoqué ce résultat. En voulant limiter son intrigue sur une période de cinq jours, celle-ci perd en vraisemblance. Elle aurait gagné à s'étaler sur une période plus longue. Des personnages qui dans la réalité n'auraient sûrement jamais rejoint le mouvement sans un bouleversement drastique dans leur vie vont néanmoins y participer. A vouloir multiplier les protagonistes, le film échoue dans son étude de leur comportement. Le réalisateur aurait sans doute gagné à en privilégier une poignée, le traitement psychologique étant trop superficiel. La fin tente de nous vendre quelque chose de noir et percutant, mais les raccourcis pris en annulent l'effet.
Au final, La Vague s'avère donc trop schématique pour convaincre.
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 21 Sep 2014, 20:45

100 % d'accord avec toi. Si je monte à peine plus haut que toi, c'est que le sujet m'intéresse.
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Chaînes Conjugales - 5,5/10

Messagepar puta madre » Lun 22 Sep 2014, 13:16

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Chaînes conjugales
A Letter to Three Wifes

Joseph L. Mankiewicz — 1949 — 5.5/10
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Autant l'avouer d'emblée: je me suis senti exclu de ces Chaînes conjugales. Au bout de cinq minutes, j'ai compris que ce film n'était pas fait pour moi et je ne suis jamais parvenu à vraiment rentrer dedans.
Trois femmes reçoivent la même lettre d'une prénommée Addie, qui leur annonce être la maîtresse du mari d'une d'entre elles, sans préciser lequel, et s'en être allée avec lui. Chaînes conjugales dresse, via trois flashbacks, un portrait de la middle class américaine et de ces desperate housewives avant l'heure: la jeune campagnarde qui fait ses débuts dans la bonne société de sa nouvelle ville, l'auteur qui rapporte l'argent du foyer à la place de son mari et l'arriviste qui veut se faire épouser par son patron. Mankiewicz saupoudre son récit d'une bonne dose d'ironie qui permet de faire passer la pilule. Le cinéaste est loin d'être un manchot et signe un métrage plastiquement plaisant pour l'oeil, accompagné par la voix-off hypnotique d'Addie. Pas de grosse star à signaler ici (Kirk Douglas n'était pas encore la vedette qu'il deviendra par la suite) mais trois actrices solides: Jeanne Crain (peut-être la plus fade du lot), Anne Sothern et la séduisante Linda Darnell. Les deux heures passent relativement vite grâce à une division en en trois segments distincts.
En bref, si son sujet n'est pas ma tasse de thé, il faut reconnaître à ces Chaînes conjugales son humour, sa réalisation soignée et une bonne interprétation d'ensemble.
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Planète des singes (La) : L'affrontement - 6/10

Messagepar puta madre » Lun 22 Sep 2014, 16:18

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La Planète des Singes : L'Affrontement
Dawn of the Planet of the Apes

Matt Reeves — 2014 — 6/10
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Le reboot de 2011 de la Planète des singes avait constitué une bonne surprise au sein d'une saga finalement avare en bons films. S'il pouvait se regarder comme un film indépendant, la fin laissait la porte ouverte à une voire plusieurs suites. Ce nouveau film allait-t-il transformer l'essai?

Les vingt premières minutes sont passionnantes, nous présentant la vie au sein de la société simiesque. Le tout premier plan joue sur nos attentes, car si l'on y voit un singe armé prêt à frapper, ce n'est pas contre des humains comme on pouvait croire, mais dans le cadre d'une partie de chasse au daim. Le réalisateur rend palpable la forêt envahie de brume où se déroule l'action. Cette civilisation simiesque est clairement fascinante et l'on sent le réalisateur beaucoup plus intéressé par eux que par les humains Il donne corps à cette culture au moyen de petites touches et parvient à donner une personnalité distincte à ses différents personnages et faire en sorte qu'on parvienne à les distinguer physiquement. L'animation des singes est globalement très bonne, de même que le rendu des poils et de la peau. Certains plans auraient néanmoins mérité d'être davantage travaillés, notamment des arrière-plans ou visages qui révèlent un aspect plus factice. C'est la qualité première de cette suite: les effets spéciaux ne sont pas simplement employés pour en mettre plein les yeux, mais permettent de donner vie à des personnages crédibles et attachants.

Une nécessité puisque les humains sont, cette fois, placés en arrière-plan, les deux principaux protagonistes étant les deux leaders singes, Cesar et Kubla. L'arrivée des Hommes sur le territoire des singes va entraîner l'ouverture des hostilités entre les deux races. Le scénario nous montre qu'il y a des bons comme des méchants dans les deux camps, en décrivant deux idéalistes qui croient au dialogue (Cesar et le perso de Jason Clarke) et deux belliqueux pour qui les deux espèces ne peuvent cohabiter. Le film use de raccourcis pour servir son propos, notamment le personnage incarné par Kirk Acevedo qui prend toutes les mauvaises décisions pour faire empirer les choses. La description des mécanismes de déclenchement du conflit s'avèrent sinon plutôt crédibles et l'ensemble propose autre chose que de la simple action décérébrée.

Le personnage de Kubla s'avère aussi fascinant qu'un Cesar, d'abord par son look et par son côté torturé et revanchard. Il représente la victime qui devient bourreau à son tour et possède également un côté astucieux qui en fait un ennemi dangereux (voir la manière dont il détourne l'attention des gardes en faisant l'idiot).
L'attaque sur le campement humain est le grand moment fort du film, notamment le panoramique à 360 degrés depuis la tourelle d'un tank, qui nous présente les méfaits occasionnés par les singes. Ces scènes de combat sont d'autant plus ravageuses que le scénario aura montré les possibilités d'une cohabitation homme-singe. Cette scène constitue le clou du film, qui après cela perd un peu en intérêt. Il met, en effet, du temps à parvenir à son final et la tension s'en ressent quelque peu. Les adieux entre les deux protagonistes vient apporter in extremis une touche d'émotion bienvenue. La musique de Michael Michael Giacchino complète idéalement les images.

Au final, La Planète des singes constitue un blockbuster plus intelligent que la moyenne, qui interroge sur la capacité de l’Homme à cohabiter avec d'autres espèces tout en analysant les mécanismes qui mènent à la guerre.
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar Val » Mar 23 Sep 2014, 09:57

Je viens de voir ta critique de La Vague et j'y souscris totalement. C'est vraiment du film de petit malin formaté pour plaire à un public d'ado.
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Mar 23 Sep 2014, 11:09

Je dirais même qu'il est nauséabond d'un point de vue idélologique ce film...
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar Kakemono » Mar 23 Sep 2014, 11:58

Je gardais un souvenir plutôt intéressant de ma vision ciné de La Vague, avec une bonne analyse sur un petit microcosme de la manière d'imposer une idéologie, aussi extrême soit elle. Je retenterais à l'occasion du coup, ca commence à dater.

Sinon, chaines conjugales, c'est bien. :-P
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar puta madre » Mar 23 Sep 2014, 13:00

C'est la ménagère 50's qui sommeille en toi qui t'as fait aimer Chaînes conjugales. :mrgreen:
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Sur la piste des Mohawks - 7,5/10

Messagepar puta madre » Mar 23 Sep 2014, 18:06

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Sur la piste des Mohawks
Drums along the Mohawk

John Ford — 1939 — 7.5/10
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Sur la piste des Mohawks évoque une période peu vue au cinéma: celle de la guerre d'indépendance américaine et du conflit entre soldats britanniques (ou tories) et colons américains, chaque camp étant aidé par des tribus indiennes. On retrouve la description pittoresque d'une communauté soudée chère à John Ford, agrémentée de nombreuses touches d'humour. On assiste ainsi à un accouchement où tout le monde est dans l'attente fébrile de la naissance, au travail dans les champs, au bal du village, à l'enrôlement des villageois ou à divers autres travaux collectifs. La première partie adopte un point de vue quasi-documentaire dans la description des conditions de vie de l'époque en suivant le couple Henry Fonda-Claude Colbert, deux citadins venus s'installer dans un coin reculé de la vallée de la rivière Mohawk, dans leurs efforts pour se construire un foyer. L'arrivée des Indiens va marquer la fin de leur rêve: après la destruction de leur maison, ils vont devoir repartir à zéro en travaillant en tant que domestiques chez une riche propriétaire.

Les escarmouches avec les Indiens vont aller crescendo et conduire à une bataille à grande échelle sur la fin. Ces ennemis sont menés par John Carradine, qui campe dans ses rares apparitions un soldat britannique silencieux et menaçant. La fuite d’Henry Fonda, poursuivi par des assaillants, pour aller chercher des renforts donne lieu à quelques magnifiques plans sur fond de soleil couchant. Ford utilisait ici pour la première fois la couleur dans un technicolor qui a quelque peu vieilli, les couleurs ayant tendance à baver (à moins que ce ne soit la copie que j'ai vu qui n'était plus de première fraîcheur). La scène finale du hissage du drapeau américain, loin d'un patriotisme gonflant, se révèle même fort touchante dans ce contexte puisque l'on a assisté au prix que ces villageois ont dû payer pour arriver à ce résultat.

Sans atteindre le niveau des meilleurs John Ford, Sur la piste des Mohawks n'en constitue pas moins un très bon film qui mélange humour, action, drame et où seule dénote la prestation quelque peu maniérée de Claudette Colbert.


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Vénus à la fourrure (La) - 7/10

Messagepar puta madre » Mer 24 Sep 2014, 16:17

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La Vénus à la fourrure

Roman Polanski — 2013 — 7/10
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Avec ses deux derniers films, Carnage et La Vénus à la fourrure, Roman Polanski est revenu à ses premiers amours, lui qui avait commencé sa carrière avec le huis-clos Le Couteau dans l'eau. Dans La Vénus à la fourrure, le cinéaste pousse le dispositif dans ses derniers retranchements, enfermant deux uniques personnages sur une scène de théâtre extrêmement dépouillée: un canapé, un bureau, quelques restes du décor d'un spectacle western (dont un cactus à forme phallique sur lequel le réalisateur s'attarde à plusieurs reprises)...et c'est tout!

Le film s'appuie donc uniquement sur les prestations de ses deux acteurs et l'évolution des rapports qu'entretiennent leurs personnages. Des rapports qui reposent sur un lien dominant-dominé, l'artiste hautain interprété par Mathieu Amalric tombant peu à peu sous la coupe de celui interprété par Emmanuelle Seigner. Celle-ci est d'abord présentée comme une actrice vulgaire et inculte, mais va progressivement dévoiler un charme auquel il aura du mal à résister et des aptitudes théâtrales qui englobent la mise en scène, les techniques d'éclairage et l'analyse scénique. Le film joue donc des rapports troubles entre le créateur et celle qu'il aimerait devenir sa muse. Le jeu sur le réel et l'imaginaire fait partie des points forts du scénario, d'autant plus que Polanski vient encore plus brouiller les pistes en donnant à Amalric, surtout sur la fin, un look proche de celui qu'il avait à ses débuts.

Il filme amoureusement son épouse sous toutes les coutures, la magnifiant et lui donnant une stature de déesse. La Vénus à la fourrure tient pour beaucoup sur la qualité de son interprétation, ainsi que sur ses dialogues et son rythme soutenu. Le dernier quart d'heure amène une touche de perversité bienvenue qui rappelle le Polanski de la grande époque (difficile de ne pas penser au Locataire en voyant Amalric travesti), mais traitée trop superficiellement. Quant à la toute dernière scène, en flirtant avec le fantastique, elle navigue entre le ridicule et le sublime.
Toujours est-il qu'à 80 ans, Roman Polanski prouve avec La Vénus à la fourrure qu'il en a encore sous le capot...
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