[oso] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Lun 15 Sep 2014, 12:44

C'est un film qui va me hanter un moment et auquel je voudrai rajouter des points, c'est quasi sur. Mais sur le coup, tu finis la séance tellement désarmé, que tu ne sais pas trop comment le noter ^^

Merci pour le compliment en tout cas, ça me fait plaisir :chinese:
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Bottle Rocket - 7,5/10

Messagepar osorojo » Lun 15 Sep 2014, 20:54

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BOTTLE ROCKET

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Wes Anderson (1996) | 7.5/10
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Deux esprits sans attache se rencontrent autour d’une piscine, abolissent la barrière que représente un langage non partagé par la légèreté de leurs attitudes. Un allumé du casque au cœur en guimauve joue les chefs d’escouade en dirigeant son équipe de bras cassés lors d’un hold up cavalier dans une usine de seconde zone à l’heure de la pause casse-croute. Trois amis qui s’aiment sans se le dire, se plaisent à s’embarquer dans des situations rocambolesques pour amplifier leur phobie d’un avenir trouble au lieu de la guérir. Quitte à se retrouver, au bout du chemin, dans un enclos peu hospitalier, pour un dernier rire dont l’enthousiasme gras cache en réalité une belle dose de sentiment. Pas de doute, on est bien chez Wes Anderson !

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Bottle Rocket, premier film du bonhomme, ne possède pas encore toute la maîtrise, formelle et narrative, de l’esthète acidulé que le cinéaste est devenu par la suite. Mais il contient bel et bien toute l’essence de son cinéma. Son principal tour de force étant de se frayer un chemin vers le petit cœur en gélatine de son spectateur, en jouant la carte d’un humour très premier degré, servi avec fougue par des acteurs qui s’abandonnent totalement.

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Personne ne restera de marbre devant ce dernier coup d’oeil lancé à la caméra par le trublion Owen Wilson. Après avoir sonorisé tout le film de ses véloces et puissantes cordes vocales, l’homme pose le regard pour enfin laisser entrevoir ce bouillonnement de sentiments qui l’habite, mettant à nu une âme perdue, mais quelque part apaisée. L’avenir semble incertain et le présent a un goût particulier : l’accomplissement d’être enfin passé à l’acte est troublé par l’amère sanction qui va lui coûter une partie de sa vie.

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Qu’on se rassure, si la dernière minute assume pleinement le côté dramatique qui imprègne tout le film, les 91 autres sont, elles, du Wes Anderson en pleine germination. Entre jeux graphiques en mode Do It Yourself, typographies enfantines et farce légère, tout est réuni pour provoquer le sourire. D’autant plus qu’à l’écran se joue un festival de tronches sympathiques qui prennent toutes un malin plaisir à tourner pour leur copain Wes. Les trois frangins Wilson — dont Owen signe le script avec Anderson — sont diaboliques dans leurs attitudes, et on ne boudera pas son plaisir de trouver au milieu de ces joyeux drilles le légendaire James Caan, qui n’hésite pas à mettre sur l’échafaud le côté badass qu’il a revêtu toute sa carrière, en prêtant son charisme à un prof arnaqueur rodé aux arts martiaux bien déjanté qui se joue d’inoffensifs oisillons entre deux cigares.

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Ce retour aux sources de l’œuvre de Wes Anderson est particulièrement stimulant, tant il est déjà marqué par l’inspiration sans bornes de son auteur. Son univers si particulier fait l’effet d’une tulipe en guimauve, plantée soigneusement au beau milieu d’un terrain vague, envahi de jouets délicatement abandonnés. L’endroit idéal pour retrouver son âme d’enfant, lequel une fois débarrassé de tout surplus végétal, laisse entrevoir la possibilité d’un sentiment, dont la portée émotionnelle est bien souvent enrobée d’une nappe sucrée très rassurante. Imparfaite mais déjà touchante, cette adaptation un brin longuette de son premier court métrage laissait déjà entrevoir la marque d’un réalisateur singulier, qui a, depuis, prouvé aux yeux du monde toute l’étendue de son talent.
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Auteur: Dunandan

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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Moviewar » Mar 16 Sep 2014, 06:36

:super: :super:
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Septième Juré (Le) - 8/10

Messagepar osorojo » Mar 16 Sep 2014, 21:05

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LE SEPTIÈME JURÉ

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George Lautner (1961) | 8/10
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CHALLENGE DÉCOUVERTE SEPTEMBRE/ OCTOBRE 2014 •


Quand Lautner sort l’acide sulfurique de l’armoire à pharmacie pour mettre un coup de javel corrosif à la bonne moralité, il ne le fait pas à moitié, et ne s’arrête que lorsque le vernis des fausses apparences finit de se dissoudre totalement.

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Au moyen d’un crime commis au sein d’une communauté tranquille, il pointe du doigt les hommes importants qui la dirigent. Jouissant d’une éducation qui leur a permis de glaner influence et pouvoir, ils sont à même de se substituer à la justice pour orienter cette dernière lorsqu’elle peut servir leurs intérêts. Peu importe que le crime soit résolu par un procès rétablissant la vérité, du moment que l’issue de ce dernier ne remet pas en cause la belle hiérarchie de leur communauté. Et si dans le même temps, ces salopards de hippies aux mœurs douteuses, qui s’amusent de la vie au lieu de la prendre au sérieux, peuvent prendre un coup derrière la nuque, ce n’est que bénéfice.

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Lautner trouve en Blier la parfaite palette émotionnelle pour véhiculer son cynique et acerbe portrait. Regard assuré, éloquente diction, il incarne avec la moindre parcelle de son être un pharmacien au fort tempérament, respecté par sa communauté, qui renoue avec son individualité au moment même où il est victime d’une pulsion meurtrière, geste irrémédiable qui le coupe enfin du monde sans aspérité qui l’avait avalé. L’heure pour lui de faire le point, se rendre compte qu’il vit emprisonné par les règles d’une société rassurante prônant la seule réussite sociale : une vie de famille tranquille et un travail respectable fait avec le sourire.

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Entre remise en cause du bonheur rassurant que peut revêtir la vie de famille, dénonciation d’une justice à deux vitesses et choc de mentalités contraires, Lautner dresse dans le septième juré un portrait dépressif d’une société qui tente de dissimuler les travers de son humanité sous une superficialité faite d’apparences.

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L’ironie tente bien de se frayer un chemin dans cette noire démonstration, au moyen de dialogues savoureux, mais c’est toujours éphémère. Le septième juré ne se construit pas par l’humour, mais bel et bien par un pessimisme total, qui prend parfois les traits de composantes un peu exagérées, comme cet ancien soldat décidément trop patriote ou cette voix off qui martèle un peu trop vivement son propos. Pour autant, il n’est pas envisageable de se lancer dans un discours si subversif sans aller au bout de ses idées. Lautner l’a bien compris et fait preuve d’une liberté de ton totale— quels dialogues !— qui lui permet de faire le tour de son sujet épineux sans s’encombrer d’une nuance qui aurait pu être rassurante.

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En cela, la fin totalement désespérée de son entreprise en dit long sur le pessimisme résigné qui semble l’habiter. Le septième juré est un film profondément humain, touchant parce qu’il n’est peuplé que par des hommes solides à première vue, qui deviennent pourtant, victimes à leur tour, en fonction du point de vue avec lequel on les considère. Un film glacial, qui ôte toute bonne humeur mais inspire une belle dose de respect. Lautner, non content d’y dérouler un message fortement corrosif, marque les esprits par une mise en scène au cordeau, une fantastique photographie très contrastée et des points de vue saisissants qui finissent de faire de sa proposition un sacré moment de bravoure.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mar 16 Sep 2014, 21:35

Une de mes plus belles découvertes de l'année. Content que ça t'ait plu :super:

Si Val et Papybaba passent ici : ce sera votre came.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mar 16 Sep 2014, 21:58

Blier m'a foutu une belle claque, quelle perf ! :shock:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Mar 16 Sep 2014, 22:11

Yep, pour moi c'est son meilleur rôle.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Val » Mar 16 Sep 2014, 23:29

Mark Chopper a écrit:Si Val et Papybaba passent ici : ce sera votre came.


Ta critique m'avait déjà donné envie, et oso confirme mon envie.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar pabelbaba » Mer 17 Sep 2014, 08:47

Je l'ai noté, mais mon ticket était en fait un chouïa périmé... :?
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Rockatanski » Mer 17 Sep 2014, 08:59

La vache, comment j'ai pu passer au travers de ce film ? :shock:

Jamais vu !

J'ajoute rapidement dans ma short-list des films à voir très rapidement (et quand je dis rapidement, ce n'est pas le rapidement biennal de Dun' :mrgreen: ) surtout que je me suis lancé dans une retrospective en noir-et-blanc, ces temps-ci....

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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mer 17 Sep 2014, 11:50

Tu devrais apprécier, du bon cinoche français bien virulent ! ^^

Cycle N&B uniquement français où tu pioches un peu partout ?
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Junior Bonner - 7/10

Messagepar osorojo » Mer 17 Sep 2014, 22:01

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JUNIOR BONNER

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Sam Peckinpah (1972) | 7/10
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Junior Bonner est souvent considéré comme mineur dans l’oeuvre de Peckinpah. Il est certain que cette petit tranche de vie baignée par l’univers du rodéo est un peu plus douce que ce qu’il propose à l’accoutumée. Pour autant, on y retrouve la thématique qui traverse chacun de ses films, à savoir le témoignage d’une époque révolue, qui voit certaines des valeurs qui en étaient typiques disparaître progressivement.

En l’occurrence ici, c’est en opposant deux frères que Bloody Sam illustre ce choc des mentalités. Mc Queen, impérial comme à son habitude, incarne les valeurs typiques du vieil Ouest, droit dans ses botes, l’esprit libre et animé par l’amour de la terre. Quant à son frangin, porté par la bonne vieille trogne de Joe Don Baker, c’est tout l’inverse. Ambitieux, attiré par l’argent et son pouvoir, il représente la montée d’un capitalisme dévastateur qui prend les traits, à l’écran, d’un bulldozer détruisant la vieille demeure familiale pour faire place à un programme immobilier au fort potentiel rémunérateur. L’image est forte, sans appel.

Outre ce cri du cœur un peu fougueux, Junior Bonner est aussi l’histoire touchante d’une belle relation entre un père et son fils. Les deux hommes partagent les mêmes valeurs, et profitent des moments qui les réunissent même s’ils sont tous deux des solitaires, qui vivent uniquement pour leur passion. Passion qui les réunit à l’occasion d’une chevauchée sauvage en pleine ville qui les mènera sur un quai de gare : l’occasion pour eux de ruminer cette vie qui change et d’évoquer leurs poches trouées. Si ce n'est pas un portrait de famille typique du réalisateur !

Alors bien entendu, il faut apprécier Peckinpah, ou aimer la poussière des ranchs pour trouver son compte dans ce mélancolique Junior Bonner. Mais quand c'est le cas, qu'on est friand de ce genre d’ambiance fermière, où l’on règle ses comptes avec les pognes d'abord, autour d’un verre ensuite, alors le voyage file le sourire et on est à deux doigts de sortir le Lagavulin du placard pour un petit retour de tourbe saisissant. Tout juste histoire d’augmenter un peu l’immersion bien sur, mais c’est soir de semaine, alors on se retient, faudrait pas prendre de mauvaises habitudes !

Malheureusement, cette ambiance particulière ne fut pas du goût de tout le monde ; ceux qui s’attendaient à retrouver la furie d’un Chiens de paille sortie l’année précédente, n’ont pas jugé ce retour à la terre très passionnant. Pour preuve, le film fut un échec financier au moment de sa sortie. Peckinpah, qui l’avait réalisé aussi en partie parce qu’on le taxait de réalisateur violent et qu’il voulait proposer autre chose, dira devant le maigre succès de sa proposition, que lorsqu’il fait un film dans lequel personne ne se fait tuer, et bien personne ne prend la peine d’aller le voir !

L’homme retiendra donc sa leçon, en tirant avantage du bénéfice de ce petit échec, sa rencontre avec Steve Mc Queen. L'acteur, ayant apprécié l’expérience Bloody Sam, proposera au réalisateur de bosser à nouveau, et sans délai, avec lui sur un script de Walter Hill, qui sera, comme toute bonne âme le sait, l’un des films les plus cool du cinéaste, à savoir l’excellent The Getaway !
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar pabelbaba » Mer 17 Sep 2014, 22:54

Pour autant, on y retrouve la thématique qui traverse chacun de ses films, à savoir le témoignage d’une époque révolue, qui voit certaines des valeurs qui en étaient typiques disparaître progressivement.

:super:

Et c'est le film de Bloddy Sam qui met le plus en avant cette thématique. T'as vu Cockfighter de Monte Hellman d'ailleurs? Même genre d'ambiance, mais avec Warren Oates dans le rôle principal.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mer 17 Sep 2014, 23:19

Nop, pas vu cockfighter, j'me le note dans un coin, ça a l'air sympa :mrgreen:

Sinon, pour le côté changement d'époque, Cable Hogue était pas mal aussi dans le genre ^^
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Charlie Countryman - 6,5/10

Messagepar osorojo » Jeu 18 Sep 2014, 21:39

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CHARLIE COUNTRYMAN

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Fredrick Bond (2013) | 6.5/10
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CHALLENGE DÉCOUVERTE SEPTEMBRE/ OCTOBRE 2014 •


Il y a dans ce Charlie Countryman un je ne sais quoi qui l’enferme dans une troublante superficialité. Serait-ce son imagerie clinquante au montage épileptique construisant un gimmick visuel ultra tape à l’œil ? Où bien sa surenchère dans l’écriture qui n’hésite pas une seule seconde à jouer la carte de l’improbable pour stimuler son récit initiatique ? La question reste en suspend.

Une tentative de réponse se trouve certainement dans l’envie d’en faire trop qui frappe régulièrement les premiers films. Symptôme courant d’une volonté trop démonstrative aboutissant à la recherche formelle à tout prix. Cette constante envie de frapper fort les esprits se ressent dans chaque séquence du film de Fredrick Bond : les comédiens prennent la pose à l’occasion de ralentis un peu maladroits et la musique, très flatteuse, nous martèle les tympans avec la douceur d’un coton tige.

Métaphore un peu casse gueule, j’en conviens, mais qui résume, à mon sens, l’ensemble de Charlie Countryman. On est en présence d’un déluge intarissable d’images percutantes, la plupart du temps bien gaulées, qui ne véhicule rien du tout, ou pas grand-chose. Et qui manque, et c’est déjà plus gênant, d’une cohérence dans leur mise en scène. Comme si chaque séquence n’était pensée que pour les 2 minutes qu’elle construit, au lieu de s’inscrire dans une plus grande globalité. La scène technique du film, cette course poursuite où Shia Labeouf —qui fait de gros efforts pour s’arracher du torse les derniers vestiges de son passage chez les robots transformables— en est un exemple frappant. Elle doit durer 5 minutes à tout casser mais ne parvient pas à trouver cohérence dans son ensemble : la caméra peine à trouver un point de vue efficace, résultat la poursuite est beaucoup trop charcutée, seulement lisible par intermittence. Elle transpire d’une envie d’en mettre plein la tronche, mais oublie de se construire en tant que séquence dans le même temps.

Et pourtant, en dépit de cet excès formel constant, malgré la petite sonnette d’alarme qu’actionne tout cartésianisme espérant un fond un brin développé, Fredrik Bond parvient à captiver l’attention de son audience pendant près d'1H50. Dans son carquois, le réalisateur possède cet atout que l’on appelle sens du rythme et en fait bel usage. Charly Countryman file à toute allure, à tel point qu’il faut attendre le carton final pour commencer à cogiter.

Dès lors, le soufflé retombe, les défauts précédemment cités se bousculent pour prendre leur place dans la réflexion et le doute s’installe, durablement. Néanmoins, au moment de faire le bilan, il serait hypocrite de ne pas reconnaître à ce premier film sa capacité récréative. Charly Countryman, en tant que one shot généreux, se doit d’être considéré comme un outsider de premier ordre. Il faut juste se contenter du spectacle qu'il délivre, et éviter d’y penser sur le long terme. Le premier film de Fredrick Bond fait partie de ces bobines qui n’ont pas grand-chose à dire mais savent être stimulante sur le moment, ce qui n’est déjà pas si mal. Et en tant que mâle moyen, on reconnaître aussi à l’auteur l’aisance avec laquelle il met en valeur la toute mimi Evan Rachel Wood, qui a bien grandi depuis le sympathique Thirteen !
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