The reef
de Andrew Traucki (2010)=====
7/10
=====• CHALLENGE DÉCOUVERTE SEPTEMBRE/ OCTOBRE 2014 •
Moi qui était déjà un bout parano dans l'eau, autant dire qu'avec ce film je doute de me rebaigner à l'avenir. Car s'il est vrai que les dents de la mer a également ce genre d'effet, il faut dire qu'ici l'approche beaucoup plus réaliste rend ce dernier affreusement convaincant.
Inspiré d'une histoire vraie, The Reef narre les mésaventures d'un groupe de personne dont le bateau s'est retourné en pleine mer. S'ils veulent survivre, ils doivent alors tenter le tout pour le tout et nager vers la terre la plus proche qui est à une quinzaine de kilomètres de distance.
L'intérêt du film, c'est d'en montrer le moins possible (en tout cas pendant une bonne partie du film) pour laisser jouer l'imagination des personnages, et du spectateur ainsi par la même occasion. Un bruit sur la coque du bateau, une ombre au loin, pleins d'éléments qui insinuent le doute dans la tête du personnage de sorte qu'on ne sait pas toujours s'il y a vraiment quelque chose ou s'il s'agit simplement de paranoïa. Malheureusement, la paranoïa est justifiée et au bout de 45 minutes du film, la menace se dévoile enfin : un requin blanc apparaît et semble vouloir accompagner les nageurs dans leur périple. Je rajouterais qu'ainsi il est appréciable d'avoir une première moitié de film focalisée sur les personnages et la mise en place de leurs mésaventures pour ensuite se focaliser sur la menace sur la deuxième partie.
Se démarquant de la majorité des productions de ce genre, The reef évite le classique de la caméra subjective et reste totalement focalisé sur le groupe de nageurs, renforçant totalement l'identification. Un aileron au loin, le protagoniste principal enfile ses lunettes de plongées et scrute minutieusement autour du groupe dans l'espoir d'apercevoir quelque chose. On alterne ainsi entre la surface et le fond de l'eau avec la même sensation de stress que le personnage, sensation bien appuyée par une bande son bien oppressante.
Côté personnages, on évite pas les réactions clichées tels que le nageur expérimenté qui garde constamment son calme (quoique ça reste plausible, le mec est celui sur qui tout le monde compte et ne peut se permettre de craquer dans l'intérêt de la survie du groupe), ou bien ceux qui s'éloignent du groupe pour x raison faisant d'eux des proies faciles, ou bien encore la femme qui panique et reproche aux autres leur situation (heureusement, cela ne dure pas et encore une fois ça reste totalement compréhensible, mais c'est juste énervant).
On pourra également reprocher des attaques légèrement redondantes (même s'il doit être difficile de faire varié), néanmoins on ne s'ennuie pas du tout et on stresse une bonne partie du film avec les personnages jusqu'au générique de fin où l'on peut enfin alors souffler un coup. Un film qui arrive autant à être oppressant pour ses personnages que pour les spectateurs, c'est assez rare pour le souligner !