[Dunandan] Mes critiques en 2014

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Ven 12 Sep 2014, 17:30

Ah ouais, j'avais oublié combien celui-là était apprécié ici... :chut:

Très étonné quand même par un tel engouement à son égard.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Ven 12 Sep 2014, 17:58

Je te soutiens.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 13 Sep 2014, 03:12

En lisant les critiques les plus cotées, je comprends mieux : c'était encore tout nouveau :chut:. Pour ma part, j'ai eu l'impression d'un pot pourri de tout ce que Fukasaku avait fait dans le genre, mais en tout moins bien :?.
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Étrange Histoire de Benjamin Button (L') - 9/10

Messagepar Dunandan » Dim 14 Sep 2014, 01:10

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L'Etrange Histoire de Benjamin Button, David Fincher (2007)

A première vue, L'étrange histoire de Benjamin Button partage beaucoup de points communs avec Forrest Gump. Une intrigue aux airs de conte initiatique avec un destin et un handicap (Button qui nait vieux et rajeunit à vue d'oeil) qui font tout pour séparer deux êtres qui tombent sous le charme l'un de l'autre dès le premier regard, ainsi qu'un aperçu grandiose de l'histoire américaine progressant comme un road-movie. La rencontre entre deux personnes constamment manquée et repoussée, brimée par des normes sociales particulièrement présentes ou tout du moins fortement intériorisées. Mais selon moi, la comparaison s'arrête là.

En effet, il ne faudrait pas trop confondre les obsessions de David Fincher avec celles de Zemeckis, illustrées dès le début par cette horloge qui fonctionne à l'envers, créée spécialement pour se rappeler symboliquement des disparus de la première guerre mondiale. Le temps et ses conséquences sur l'individu, ce qu'il donne et prend en retour, avec ses hasards, rencontres, et séparations, voilà donc le véritable fil rouge du film, et non pas le destin, comme on pourrait le croire de prime abord. Et contrairement à Zemeckis, la grande Histoire demeure en retrait, simplement esquissée en arrière-plan, pour mieux se focaliser sur les histoires individuelles (la rencontre entre ces deux plans temporels renforçait d'ailleurs significativement l'impression d'un destin en marche, ce que Fincher évite avec subtilité). Et c'est ce qui en fait toute sa force et son charme, avec donc à l'arrivée du grand cinéma intimiste, désespéré, marqué par l'échec et l'inéluctable, la solitude, où la perfection (du moment, d'un état physique, de la maîtrise d'un art) ne dure jamais qu'un instant cruellement éphémère, à l'image de ce moment précis où Benjamin et Daisy sont enfin compatibles du point de vue de leur âge.

Et l'esthétique n'est pas en reste, avec des plans qui ressemblent bien souvent à des tableaux, qui témoignent d'un très grand soucis du détail et de la reconstitution historique, et des SFX et une approche qui selon moi, vieilliront très bien avec le temps, d'une part parce que les effets de vieillissement ou de rajeunissement sont (contrairement à ceux qu'on peut trouver dans les derniers films de Clint Eastwood) étonnamment réussis, et d'autre part en évitant de faire un film trop ancré dans son époque. Certes, si la forme est léchée, elle semble aussi parfois trop lisse, trop sage, trop conventionnelle (ce qui a pu décevoir les fans de Fincher, habitués à des atmosphères plus glauques). Mais il ne faut pas s'y tromper, car contrairement à Zemeckis, la vision de Fincher sur les relations paraît affreusement mélancolique avec un temps qui finit par tout détruire, une atmosphère délétère heureusement compensée par des éclats d'optimisme, traits d'humour, ou situations insolites, qui proviennent tant de l'initiation inversée de Benjamin Button qui fait de lui un jeune vieux puis un vieux jeune, que de ses riches rencontres atypiques, et font qu'on évite à chaque fois l'écueil du pathétique qui menace toujours ce genre de proposition cinématographique.

2h40 qui passent donc à toute vitesse, pourtant au rythme pépère qui nous donne le temps de ressentir la lente mais inévitable destruction des liens qui unissent les uns aux autres, avec la particularité unique et étrange de suivre deux trajectoires asymétriques du point de vue de l'âge purement physique. L'étrange histoire de Benjamin Button est un fascinant et hypnotique poème funèbre qui m'a captivé de bout en bout (même le parallèle entre le présent dans l'hôpital et le passé m'a touché, alors que ça aurait pu très pesant), parcouru de niveaux de lecture tant dans la forme que dans le fond, qui font écho aux autres films de Fincher, et qui malgré tout, garde une belle simplicité, en plus d'être un joli hommage à la Nouvelle Orléans, et envers les destins brisés, imparfaits, ou différents. Peut-être l'un de ses films les plus touchants (alors que ce n'est pas trop dans ses habitudes d'essayer d'émouvoir son public), et il serait bien dommage de le réduire à son image de film à oscars tant il va plus loin dans sa finalité : bien que ce soit un conte, son propos est quand même d'affirmer que c'est seulement après un important trauma que survient le pic d'intensité d'une existence (la construction de l'horloge, l'idylle entre Benjamin et Daisy), et que toute forme d'amitié et d'amour est en fin de compte vouée à l'échec (la mort est la grande séparatrice qui met chacun à égalité), ce qui est anti-hollywoodien au possible.

Note : 9/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 14 Sep 2014, 08:49

J'ai redouté de le découvrir mais au final, ce fut un vrai coup de cœur également. Je plussoie tes propos. :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 14 Sep 2014, 11:24

Merci Jimmy :wink:. Du coup, j'ai envie de redonner une chance à Millenium, son seul film qui m'a déçu ^^. C'était prévu, mais je pense avancer un peu ma séance.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 14 Sep 2014, 12:29

Millenium, c'est un chef d'oeuvre à côté de The Game et Panic Room, ses deux moins bons films à mes yeux.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 14 Sep 2014, 12:36

Oui, ils ne sont pas difficiles à dénicher ^^. Même ceux là, je les aime bien. Par contre j'ai toujours eu du mal avec Alien 3.
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Peppermint Candy - 5/10

Messagepar Dunandan » Lun 15 Sep 2014, 16:57

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Peppermint Candy, Lee Chang-dong (2000)

Décidément je n'accroche pas du tout aux films de ce réalisateur, dont je ne comprends vraiment pas la réputation. Après deux cartouches bien chargées en pathos que j'ai découvertes récemment, il nous offre encore une fois un propos nihiliste dans ta face.

Cependant, je reconnais que le montage en flasbacks qui nous font remonter le passé de cet homme qui débarque en plein pique-nique d'anciens étudiants, atteint d'un mal-être palpable et mystérieux, apporte une accroche supplémentaire. On a ainsi envie de découvrir ce qu'il lui est arrivé. Mais passée cette curiosité presque malsaine, le fond risque d'en horripiler plus d'un, en nous faisant passer d'un malheur à un autre, tant affectif que circonstanciel, qui vise à montrer que ce monde a broyé cet individu qui n'avait peut-être pas les épaules pour le supporter.

Une finalité défendable, mais malheureusement plombée par un rythme difficile (la mise en scène, en privilégiant le réalisme, nous met souvent au bord de l'asphyxie ou de l'ennui), des scènes larmoyantes (on y a droit toutes les dix minutes), et un personnage principal antipathique (en gros, on nous fait comprendre en amont comment il est devenu un connard dépressif) compensés par quelques plans/séquences inspirés qui apportent aussi un peu de respiration à un film qui en a bien besoin (comme ce qui entoure ces fameux bonbons au goût poivré, ou cette dernière séquence d'une beauté virginale).

Bref, je vais arrêter le tir avec ce cinéaste, qui représente un peu tout ce que je n'aime pas au cinéma, que je trouve en plus assez manichéen (on dirait qu'il nous dit qu'une fois le mal fait, aucune rédemption ni aucun espoir n'est possible). Au final, ce n'est pas trop mal (comparé aux deux autres que j'ai vus, Green Fish et Oasis), et les interprètes sont bons, mais ça m'a paru assez vain.

Note : 5/10
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Grande Aventure Lego (La) - 6,5/10

Messagepar Dunandan » Mar 16 Sep 2014, 23:39

Image
La Grande Aventure Lego, Phil Lord et Chris Miller (2014)

Film d'animation sur-vitaminé de la franchise Lego, son rythme endiablé est à la fois sa force et sa faiblesse. En effet, difficile de décrocher devant ce défilement de caméos et de combinaisons d'univers et de pièces plus farfelues et diversifiés les unes que les autres, intégrés dans un scénario qui tient à peu près la route autour d'une prophétie qui fait l'éloge de la créativité, avec des références pop souvent fun et jouissives (je me demande comment ça va vieillir). Mais d'un autre côté, le rythme devient vite poussif, avec des personnages survolés, fonctionnels, dont la plupart font un bref coucou à la caméra. Quant au sous-texte sur la communauté qui transcende les performances individuelles, il s'agit peut-être d'une bonne idée sur le papier, mais cela ne tient pas vraiment sur la durée, et se révèle plutôt un prétexte pour faire péter la mise en scène qui s'avère ici de haute volée, donnant l'impression d'assister à un patchwork de Blockbusters d'été qui s'amuse à tourner en dérision ses propres références. Enfin, après un tel déferlement d'inventivité visuelle qui fait parfois sourire mais sans être transcendant, le dénouement méta (le passage au séquences Live) paraît un peu trop sage, même si contre toute attente, il échappe aux conventions en tournant le cou au manichéisme, en lui préférant encore une fois, l'imagination, la personnalité, et la coopération, plutôt que de soutenir cette opposition développée entre le chaos et la création d'une part, et l'ordre et les règles de l'autre, qui a constitué le fil rouge du film.

Bref, même si le résultat manque d'équilibre (je reconnais que cet aspect colle avec la finalité du film, mais comme je l'ai dit auparavant, on sent que le scénario a été pensé pour faire la part belle à la forme et aux références geek, qui paraît du coup assez bancal dans sa construction, voire maladroit dans son dénouement qui surligne bien au passage le message défendu pour ceux qui l'auraient zappé), nous sommes loin ici de la simple pub de placement, tout en faisant hommage aux possibilités de ce jeu de construction où toutes les règles sont possibles tant que les pièces s'imbriquent les unes dans les autres. Un film d'anim' plus intelligent que la moyenne, à la forme originale et souvent brillante (faire animer ces Lego à la rigidité légendaire, ce n'est pas forcément la chose la plus évidente qui soit), à défaut d'être subtil et aussi fou que je l'aurais pensé. Ce qui est déjà pas mal, mais en termes d'émotion, de profondeur, et de plaisir, rien ne vaut les bons vieux Dreamwork et Pixar.

En résumé, un Roller Coaster de près d'1h30 qui est parfois ébouriffant dans la forme et ne prend pas les spectateurs pour des crétins, mais qui joue un peu trop avec ses références pour faire exister son histoire et ses personnages, et finit par oublier de se poser pour insuffler un supplément d'âme, avant de proposer un dénouement, certes cohérent avec le reste, mais qui casse partiellement le plaisir et l'immersion du spectateur en insistant trop sur ses intentions scénaristiques.

Note : 6.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar padri18 » Mer 17 Sep 2014, 07:18

Autant j'adore quand un film ou série plonge dans le méta, autant ici j'ai eu du mal avec le traitement.
Car ça revient à dire que les personnages que l'on a suivit pendant tout le film n'ont pas de conscience propre et sont en fait le fruit de l'imagination d'un gamin et de son père. Donc toutes leurs actions/réactions ne sont pas les leurs mais celles de leurs créateurs.
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Re: Vallée Perdue (La) - 8/10

Messagepar Rockatanski » Mer 17 Sep 2014, 08:27

dunandan a écrit:La vallée perdue, James Clavell (1971)


Voilà bien un métrage sur lequel j'aimerai bien mettre la main un jour, tant j'en ai entendu parler positivement.

Ta critique, Dun', en tout cas, ne fait qu'ajouter à mon envie de le découvrir... :super:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mer 17 Sep 2014, 13:19

padri18 a écrit:Autant j'adore quand un film ou série plonge dans le méta, autant ici j'ai eu du mal avec le traitement.
Car ça revient à dire que les personnages que l'on a suivit pendant tout le film n'ont pas de conscience propre et sont en fait le fruit de l'imagination d'un gamin et de son père. Donc toutes leurs actions/réactions ne sont pas les leurs mais celles de leurs créateurs.

En bref, c'est intéressant, mais trop théorique pour ce genre d'exercice ^^. Je comprends pourquoi Mark a rejeté cette fin en bloc tant (attention spoil qui en révèle beaucoup)
ça ressemble à celle de La cabane dans les bois ... :mrgreen:


@ Rock : merci, ça me fait plaisir :super:. Le seigneur de guerre, que j'ai critiqué le même mois si je ne m'abuse, est aussi très sympa si tu apprécies le genre historique :wink:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar padri18 » Mer 17 Sep 2014, 13:21

Je dois plus trop avoir bien le film en tête car je vois pas le rapport :?:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mer 17 Sep 2014, 13:25

Car tout l'univers et les personnages sont comme guidés par une sorte de conscience supérieure, ils ne sont pas maîtres de leurs actes. Ainsi, tout l'aspect film d'horreur est une pure mise en scène méta. Ce n'est pas exactement la même chose avec la fin à la Cthulhu, mais ça y ressemble quand même beaucoup ^^.
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