Sabrina
Billy Wilder, 1954
Avant toute chose, il y a cette affiche de rêve comme le vieux cinéma hollywoodien pouvait offrir : Wilder, Hepburn, Bogart, Holden. La toute grande classe. Wilder a réalisé certains films plus marquants, même dans le domaine de la comédie évidemment ; mais néanmoins, ce Sabrina se révèle une comédie romantique pleine de charme. Le film baigne dans cette atmosphère élégante des années 1950, avec une histoire se déroulant dans le milieu de la haute société new-yorkaise ; malgré un début peut-être un poussif, on se laisse facilement porter par cette espèce de faux triangle amoureux, drôle et porté par la grâce de son casting.
Le script se révèle piquant, notamment au travers de la représentation des différences sociales entre les personnages (Bogart et sa famille, prêts à tout pour enrichir le patrimoine familial, organisant le mariage du frère séducteur et incapable, cherchant à se débarrasser de la trop gênante « fille du chauffeur », mais le tout toujours avec raffinement). Comme l’évoque l’introduction ou encore le dialogue entre Hepburn et Bogart sur le court de tennis, on se trouve ici dans une variation de contes de fée, mais dans laquelle le prince charmant n’est pas celui qu’on croit et où les bons mots fusent.
Wilder filme ça avec élégance, avec notamment une belle utilisation de la profondeur de champ, inscrivant ses personnages dans de vastes décors, que ce soit la villa de Bogart et Holden ou les bureaux de l’immense building Larrabee. La photographie est très belle également et contribue à cette ambiance distinguée.
Beau film, qui loupe tout de même le coche de la vraie belle émotion (Love in the Afternoon, avec la même Hepburn, y parvenait mieux).
7,5/10