[oso] Mes critiques en 2014

[puta madre]

Oui, totalement d'accord. Moins chiant ne signifie pas forcément meilleur. N'empêche que j'ai préféré ce Bling ring certes plus creux à Somewhere devant lequel j'ai royalement souffert

[osorojo]

Je comptais me faire ses autres films, j'crois que je vais faire l'impasse du coup.

[Dunandan]

Ses deux premiers sont les meilleurs, en tous cas tout le monde peut apprécier, peu importe qui est derrière la caméra. Pour le reste, il faut quand même être fan de son taf et de ses thématiques à la base ^^.

[Mark Chopper]

Elle est morte après Lost in Translation.

Elle n'a plus rien à dire, mais elle insiste, c'est dommage...

[osorojo]

Uep, j'ai beaucoup aime ses deux premiers films. Je n'ai pas vu par contre Marie Antoinette, ni Somewhere. Mais vu la douche froide qu'a été Bling Ring, je vais pas me précipiter dessus xD

[Mark Chopper]

Oh putain, j'ai souffert... Et j'ai arrêté après Somewhere.

[Dunandan]

Jusqu'à Somewhere, je trouve qu'elle a encore quelque chose à dire, car elle est encore dans le fantasme, et son style avait l'air d'évoluer... Dommage que cette dynamique se soit brisée, apparemment (faudra voir son projet suivant pour savoir si elle confirme cette tendance de manque d'inspi'), avec Bling Ring, qui demeure assez sympa selon moi, mais qui peine à développer/approfondir quoi que ce soit (je le dis moi-même dans ma critique).

Mais bon, je sais que nous sommes peu à défendre les deux derniers, surtout le dernier en fait .

[Mr Jack]

Elle est morte après Lost in Translation.

Clairement. Si j'étais médisant je dirais que c'est son seul vrai bon film.

[Mark Chopper]

Faut admettre que le roman Virgin Suicides est meilleur que le film. C'est la B.O. qui fait tout

[Velvet]

Virgin Suicides et Marie Antoinette, c'est très bien.

[Mr Jack]

Quand t'es une jeune fille en fleurs c'est le top.

[Mark Chopper]

Si tu aimes les jolies robes et la chantilly, Marie-Antoinette c'est top.

[Scalp]

Marie Antoinette ..... putain comment j'ai souffert devant ce truc.

[Dunandan]

THE WORLD'S END
LE DERNIER PUB AVANT LA FIN DU MONDE

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Egard Wright (2013) | 6.5/10
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C'était à craindre, c'est acté, le dernier opus de la célèbre et bruyante trilogie Ice Cream peine à se hisser au niveau de ses deux ancêtres. Pourtant créatiné plus qu'à son tour en déconne débridée, le barathon de Edgar Wright amuse autant qu'il accuse le poids de l'attente qui a entouré sa réalisation. A tel point qu'on s'inquiète : la recette singulièrement délicieuse de l'auteur arriverait-elle au terme de sa capacité pulmonaire, ou ce choix courageux de vouloir rendre hommage au film d'invasion extraterrestre serait-il un peu trop ambitieux ?

Le genre, si codifié, et souvent pompeux lorsqu'il s'exprime, laissait craindre une prise difficile avec l'univers parodique de Wright. Et si l'insertion de cette composante fantastique se fait avec le sourire, au moyen d'un combat épique entre deux urinoirs, il est bien difficile pour l'auteur de conserver le rythme endiablé que cette démonstration visuelle laissait promettre par la suite. Bien vite les envahisseurs s'affadissent plus que de raison, pire, ils finissent par ne devenir que des pancartes fléchées dirigeant les différents participants du barathon rebelle entre chaque checkpoint.

A ce manque d’intérêt narratif, s’ajoute un show Peggien très forcé. La première demi-heure est tellement exagérée qu'elle agace par intermittence. Il est triste de constater que Wright se laisse courtiser par l’appel au trauma qui écorne quasiment tous les films à grand spectacle actuel. A croire qu’il est devenu impensable de se cantonner à sa première intention, cette dernière étant inutilement complexifiée pour délivrer un sous texte social qui n’a rien à faire dans ce genre de bobine. Le quadra, ancien rebelle sur le retour, qui n’a pas changé de redingote en 20 ans, c’est pompeux au possible. Où sont passés la fougue sans concession, la capacité à tenir la distance et à initier l’action par l’humour qui faisaient tout le panache d’un Shawn of the dead ?

A croire que l’auteur à jeté toutes ses forces dans sa mise en scène : toujours aussi inspirée, elle est le reflet d’un savoir faire technique à couper le souffle associé à une inspiration sans faille lorsqu’il faut placer cette caméra sans frontière qui fait la force de ses films. Le dernier pub avant la fin du monde regorge des tics de mise en scène propres à Edgard Wright et dont on se régale comme un gamin dans un Glup’s. Dès lors, devant un sens si affûté de l'image et tant d’esprit créatif, se pose toujours la question de cette marmelade thématique pompeuse qui enterre toute impulsion spontanée, l’apothéose étant cette fin bavarde au possible qui se perd dans une explication soporifique hors de propos.

Le dernier pub avant la fin du monde est loin d’être un mauvais film. Il fait de la séance un chouette moment parce qu’il est porté par des acteurs à la bonne humeur communicative et que la mise en scène d’Edgard Wright témoigne d’une authentique envie de rassasier notre grand appétit pictural. Mais son thème peu motivant, le cabotinage parfois trop forcé de celui qui nous torturait le sourire dans les deux précédents films et la maladresse de son sous-entendu critique en font l’opus de trop d’une trilogie jusqu’ici caractérisée par l’humour référentiel spontané. :sad :

[Alegas]

BLACK BOOK

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Paul Verhoeven (2006) | 8.5/10
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De retour chez lui après le moyen Hollow Man, Verhoeven renoue avec ce qui faisait la puissance de sa période hollandaise : un réalisme abrupt et des acteurs d’un naturel saisissant. Et même s’il succombe par moment aux sirènes du film spectacle avec Black Book, il ne manque pas d’y imprimer sa personnalité, par l'intermédiaire de sa résistante aux nerfs d’acier.

A travers son regard, Verhoeven nous entraîne pour une plongée en pleine Hollande sous l’occupation. La reconstitution historique est fabuleuse, le réalisateur met pour l’occasion les petits plats dans les grands. Mise en scène ambitieuse, à la photographie très soignée, il fait de Black Book un héritier de son cinéma social marqué par toute sa période américaine d’un point de vue visuel : l’aboutissement de deux mouvements au sein de son œuvre, qui trouve à l’écran une harmonie de chaque instant, si ce n’est un soupçon d’exagération dans le dernier acte. Les twists s’enchaînent un peu trop, au point d’égratigner partiellement le réalisme qui avait emprunt la bobine jusque là. Les retournements de veste sont un peu cavaliers, les révélations également, même si au moment de faire le bilan, lorsque toutes les ombres ont trouvé la lumière, le tableau reconstitué paraît cohérent.

Mais Black Book, plus que sa puissance formelle et son script passionnant, est avant tout un portrait de femme qui se construit dans la douleur. La réussite de l’entreprise doit beaucoup à l’abandon total de son interprète, Carice van Houten. Alors inconnue du grand public, Paulo révèle une actrice qui se livre sans retenue, pareille à celles qui illuminèrent ses premiers films. Braquant en permanence son projecteur sur sa nouvelle muse, il ne manque aucune occasion de la placer au centre de sa lumière. La belle est mise en valeur plus qu’à son tour, au moyen de prises de vue malines, amplificatrices de son charme rageur.

A ses côtés, tous les seconds rôles sont au diapason. De la bonne tronche de salopard, du personnage ambivalent imprévisible — amusant de retrouver le jeune Herman de Da Vierde Man —, de l’arriviste peu pudique, bref, une galerie de tempéraments haute en couleurs qui trouve une belle harmonie à l’écran et permet à l’histoire de se dérouler sans jamais ennuyer.

Avec Black Book, Verhoeven réalise une illustration coup de poing de la résistance hollandaise en pleine seconde guerre mondiale au moyen d’un film spectacle détonnant et intimiste. Acteurs au sommet, ambiances sonores immersives et script soigné, dont on pardonnera les soubresauts finaux un peu cavaliers sans faire la fine bouche. Un retour en Hollande gagnant pour Paulo, qui réalise, pour l’occasion, une œuvre somme de ses périodes hollandaise et américaine. Un régal pour le fan que je suis.