[Mr Jack] Mes critiques en 2014

[Mr Jack]

Thanks guys

Serling est vraiment un scénariste de génie, il sait manier psychologie, science fiction et humanisme avec une dextérité affolante.

Je voulais me mater l'original avant les versions 2011 et 2014 mais j'ai un peu peur.

[Jimmy Two Times]

Elle pue du cul ta critique, tu aurais pu mettre 10!!
Plus sérieusement, sacré niveau d'analyse pour ce film que j'idolatre

[KreepyKat]

Je me joins au concert de louanges, une bien belle critique que voilà.

[Mr Jack]

Thanks again

Pour le 10 j'ai pas envisagé parce que malgré la force du propos il peut paraitre un poil trop explicite, surtout après la scène de la chasse où tout s'inverse, et puis comme j'ai dit le côté caoutchouc des singes casse un peu le mythe, mais ce sont des détails qui pèsent pas quand tu regardes le film, par contre quand faut poser la note ça joue, forcément.

[Alegas]

⌲ BLOOD SIMPLE (1984)
de Joel & Ethan Coen avec John Getz, Frances McDormand, Dan Hedaya.

Histoire: Abby se voit offrir par son mari un revolver a crosse de nacre. Mauvaise idée car l’épouse insatisfaite s’empresse de l’utiliser contre lui. Elle s’enfuit a Houston avec Ray. Marty, dragueur malchanceux abandonné par sa femme, a engagé Visser, un détective privé, pour surveiller son épouse volage.

« What I know about is Texas. Down here, you’re on your own. »

Pour leur premier long métrage, Joel et Ethan Coen, qui depuis se sont imposés comme parmi les meilleurs réalisateurs en activité, ont eu à coeur d’afficher leurs inspirations avec ce film néo-noir, d’une violence sèche et d’un minimalisme effrayant. Rien que par l’abondance de séquences à caméra portée, de plans maniérés et de scènes au ralenti rythmées par une patience feinte, totalement jouée (qui peut faire tiquer ou ennuyer) on saisit bien que les metteurs en scènes tentent d’imposer un style, une patte et qu’ils en sont à leur premier essai. Pas encore de dialogues ciselés mais déjà une certaine maitrise du rythme. Ici chaque pas est lourd, chaque geste est pesé, l’arrière plan, les objets ont par leur sonorité sur-développée un impact direct sur les personnages, que ce soit en observateur mutique, en préventeur inquiet ou en ricaneur malveillant, le son remplit son rôle et pèse à l’intérieur du cadre. En fait le film se base surtout sur sa forme et laisse l’action guider le récit, bien longue et parfois ennuyeuse soit elle. Blood Simple puise sa force dans la somme des détails et dans l’entremêlement des éléments qui vont amener les protagonistes à irrémédiablement s’engouffrer dans leur incompréhension jusqu’à la conclusion haletante. Malheureusement le film ne raconte pas plus que ce qu’il montre et même s’il montre bien, il ne raconte pas assez. McDormand, qui si l’on s’en fie au genre du film noir auquel les Coen font clairement allusion, n’a pas les épaules ni la beauté naturelle pour endosser le rôle de la femme fatale mais se débrouille pas mal, même si elle subit plus qu’elle n’agit, enfermée dans une situation qui la surpasse. Un film donc, qui frappe fort par sa forme impeccable, qui annonce le point fort des deux metteurs en scène (sans en faire encore le meilleur usage) à savoir la maitrise du cadre et celle du rythme imposé.

7.25/10

[Jimmy Two Times]

Radin!

À sa modeste échelle, je le trouve presque parfait ce Blood Simple. Je pensais que l'amateur de noir que tu es aurait été encore plus séduit.

[Mr Jack]

Je le pensais aussi, mais j'ai trouvé la lenteur trop feinte, trop jouée, et les persos n'existent pas assez -les acteurs brillent pas forcément des masses, ça doit jouer un peu. La seconde partie relève clairement le niveau et la fin est marquante, mais le côté autiste de tout le début m'a gavé

Du coup The Barber est dans la même veine (c'est bien plus récent mais dans le style, quoi) ?

[Mark Chopper]

Même veine.

[Mr Jack]

Bon y'a BBT ça peut être que mieux.

[Mr Jack]

Et bé, je m'attendais pas à ça.

Après un premier opus en 2011 qui faisait partie de l'élan entamé par Iron Man et perpétué par Avengers, voici un second opus qui dépasse assez facilement son prédécesseur, car déjà moins formaté dans un exercice de récapitulation et dans une forme trop lisse pour ne pas paraitre artificielle et donc libéré d'un poids paradoxalement retiré par un lourd panel de personnages qui servent à élargir les missions, et donc à élargir la portée. Captain America n'est donc plus ce simple super-soldat crée pour sauver le monde mais le leader d'une équipe improvisée afin de rendre au peuple sa liberté qu'on tente de lui enlever. Le style est plus direct, les combats mieux chorégraphiés, les dialogues plus soignés et la réalisation avec. La quête s'amplifie à mesure où l'action se propage et touche tous les personnages, que ça soit le Captain ou Fury en passant par Black Widow ; tout converge vers le même leader mais c'est le mouvement qui change et qui s'attarde plus autour pour donner de l'intérêt à tout le monde. Alors certes les enjeux des personnages sont prévisibles, certes aussi il reste toujours ce format qui laisse la place à l'écriture balisée du film basique de SH, mais ça tente coûte que coûte de passer au dessus, en s'appuyant sur des rivalités fortes et des scènes travaillées pour faciliter l'immersion. En bref ça respecte très bien le cahier des charges Marvel mais le film réussit à briller en allant piocher tout ce qui s'est fait de mieux dans le studio ou ailleurs : une touche de Bourne, de Mission Impossible, une pointe de X-Men le tout shooté à la Nolan (quelques passages en forme de pied de nez) avec l'esprit d'équipe des Avengers. Le héros existe, se bat contre son nemesis et lui même, tente de garder ses idéaux et de propager sa quête, il est l'âme du groupe et du film et Evans le porte à merveille. Scarlett est assez mauvaise, par contre, parlant avec son regard et louchant avec sa bouche (ou l'inverse) mais le reste du cast fait le job comme il faut.

Ce second opus est donc une belle copie rendue sur le bureau de Marvel, qui traduit en 2h ce que le studio peut faire de mieux dans le monde des super-héros.

7.5/10

[osorojo]

Et bé, tu donnes envie !

Surtout que j'avais relativement apprécié le premier

[Mr Jack]

Et bé lance toi alors, qu'est ce que t'attends ?

[Mr Jack]

Bilan de Aout:

≁ Menace II Society [1993] de Allen & Albert Hughes (9)
≁ Blue Ruin [2014] de Jeremy Saulnier (7.75)
≁ Before Midnight [2013] de Richard Linklater (9) (R)
≁ Cold in July [2014] de Jim Mickle (7.25)
≁ The Amazing Spider-Man 2 [2014] de Marc Webb (4)
≁ Ma Nuit chez Maud [1969] de Eric Rohmer (6.5)
≁ Wish I Was Here [2014] de Zach Braff (7)
≁ Neighbors [2014] de Nicholas Stoller (5)
≁ La Crème de la Crème [2014] de Kim Chapiron (3)
≁ Planet of the Apes [1968] de Franklin Schaffner (9)
≁ 21 Jump Street [2012] de Phil Lord & Christopher Miller (7.5)
≁ Blood Simple [1984] de Joel & Ethan Coen (7.25)
≁ Captain America: The Winter Soldier de Anthony & Joe Russo (7.5)

13 films vus dont 2 en salles et 1 revisionné (pas pris en compte)
Moyenne: 6.7/10

TOP 3 films du mois



TOP 3 déceptions (petites et grandes)



TOP 3 personnages

Schmidt & Jenko (21 Jump Street)


Captain America (Captain America 2)


Zira (Planet of the Apes)


Meilleure mise en scène

Allen & Albert Hughes pour Menace II Society


Meilleur scénario

Michael Wilson & Rod Serling pour Planet of the Apes


Babes du mois

Marine Sainsily dans La Crème de la Crème


Brie Larson dans 21 Jump Street


Scène du mois

Intro parfaite de Menace II Society. Tout le propos est résumé en une scène.

[Alegas]

⌲ THE EVIL DEAD (1981)
de Sam Raimi avec Bruce Campbell, Ellen Sandweiss, Hal Delrich.

Histoire: Cinq jeunes vacanciers s’installent dans une baraque au cœur d’une sinistre forêt. En descendant dans une cave lugubre, les deux garçons de la bande découvrent un vieux magnétophone qui, une fois remis en marche, émet une incantation magique. Laquelle réveille les forces du mal, déclenchant ainsi une horreur sans nom…

Dur de parler d’un film pareil. En effet, Evil Dead est un véritable monument du film d’horreur. Plus encore, c’est l’exemple type du film fait avec rien et qui se crée un statut par l’esprit qui l’anime. Parce qu’autant le dire tout de suite : pour un jeune comme moi de 25 ans qui découvre ce film en 2014, Evil Dead a l’air ridicule. Moche, cheap, et ridicule. C’est fait à la pâte à sel, les dialogues sont moisis, les persos cons comme des tables, le scénar’ tenant sur une feuille de PQ, bref ça pue l’amateur et pendant près d’une heure j’ai cru perdre mon temps devant un truc à la limite du regardable. Le genre de truc tellement cliché, tellement mal fait qu’on rigole de lui -et non pas avec lui. Sauf que…Et oui. Evil Dead n’est pas un monument pour rien. Les mouvements de caméra cachés sous un rire démoniaque trafiqué sur un Casio ça fait rire au début mais comme toute bonne vieille blague salace qui finit mal, au bout d’un moment on finit de rire. La moquerie se bloque et là on sent le vrai but de la chute. La caméra épouse son but initial, le même qui l’a trainé jusque dans les bois nous faire assister à un viol pas tout à fait comme les autres et qui pourtant reste au fond de la mémoire comme un coffre qu’on a plus envie d’ouvrir. Le délire sclérosé d’un gamin de 11 ans qui aurait pris du LSD se transforme en une mutinerie aux formes psychédéliques, aux accents expérimentaux et au moment où Bruce Campbell (qui paraissait pavaner là comme une moule sur son rocher) se retrouve seul en mode head-shooter, on sent comme une panique envahir nos petites têtes de petits malins cyniques bien à l’abri derrière leur rictus d’il y a une demi-heure. 25 ans ou 40, quand le maquillage fond et que la jambe mute en une bouillie de Charal bien comestible on a tout sauf envie de rire. Et ça, ça mérite le respect. Con ou non, ridicule ou génial, Raimi réussit son pari sur le fil. Alors la première heure a beau être ce qu’elle est, il m’est impossible de mettre en dessous de la moyenne à un film comme celui-là qui réussit à accomplir sa tâche première: faire peur.[/justify]

5/10

[Dunandan]

Tu verras, le second, un remake déguisé, est bien plus réussi, en assumant complètement sa fibre cartoonesque (comme un fameux Massacre à la trançonneuse 2...)