[Mark Chopper] Mes critiques en 2014

[Alegas]

Je suis pas contre le ticket !

Ça faisait longtemps que j'avais entendu parler de ce film, notamment avec son succès en Corée, mais vu que, comme toi, j'avais été sacrément déçu par Bedeviled, j'avais volontairement zappé.

[Mark Chopper]

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[Mr Jack]

[Mark Chopper]

Avis express...

Récit d'un propriétaire, de Yasujirô Ozu (1947)

Le film le plus accessible d'Ozu avec Bonjour. Dans le Japon d'après-guerre, une veuve acariâtre se retrouve contrainte par ses voisins de garder un petit garçon égaré. Elle cherche d'abord à le semer, puis finit par s'attacher à lui... Court (1h12), léger et drôle en apparence, Récit d'un propriétaire voit Ozu évoquer les difficultés de l'époque sans jamais sombrer dans le misérabilisme. Avec son style bien à lui, il met en lumière les vertus de la générosité sans pour autant donner l'impression de faire la morale. Idéal pour découvrir son œuvre.

Note : 6,5/10

Sake-Bomb, de Junya Sakino (2014)

Un jeune japonais naïf rend visite à son cousin californien, un blogueur cynique. Son but ? Retrouver son premier amour... Dernier film en date édité chez Third Window Films et déception. J'espérais (sans savoir pourquoi aujourd'hui...) un film dans l'esprit des réussites de Yoshihiro Nakamura (Fish Story) et je me suis retrouvé avec une histoire pénible qui cumule toutes les tares du cinéma indépendant US pour hipsters. Le film rate son sujet (coming-of-age story ? évocation des stéréotypes liés aux asiatiques en Occident ?) et paraît bien long malgré son 1h23. A éviter.

Note : 3,5/10

The Midnight After, de Fruit Chan (2014)

L'impression, pendant une heure, de découvrir l'équivalent HK d'un film de Hitoshi Matsumoto. Les dix-sept passagers d'un minibus et leur chauffeur découvrent, à la sortie d'un tunnel, qu'ils sont les seuls survivants de Hong Kong et qu'un virus rôde... Un film capable d'aller n'importe où et surtout là où on ne l'attend pas : on passe d'une incroyable scène de comédie musicale rythmée par Space Oddity à une scène de viol nécrophile. Au point qu'on ignore où veut aller Fruit Chan... Post-apo ? Parodie horrifique nonsensique ? Etude de caractères ? Lost à la sauce HK ? Bon, ça tourne en rond, ça n'exploite pas son concept, mais rien que pour le look/surjeu de Simon Yam, qui rappelle son époque category III, et son côté anachronique (la production actuelle à HK s'est aseptisée), ça vaut le coup d'œil. Pour un public averti hein...

Note : /10

[pabelbaba]

Pas terrible la filmo de Fruit Chan, m'enfin là ça a l'air cool.

[Mark Chopper]

C'était bien Nouvelle cuisine. Rien vu d'autre, ses drames ne m'attirent pas.

[pabelbaba]

Made in Hong Kong était bien pourri et comme il a été multi récompensé...

[Dunandan]

Merci pour le crash-test de Sake-Bomb... On ne peut pas avoir bon à tous les coups (je parle surtout de l'éditeur), mais ils se rattrapent avec le nouveau Miike (m'enfin l'un des derniers, il enchaîne le cochon) que je vais sûrement me prendre.

[Mark Chopper]

Oui et j'ai bon espoir pour leur compilation de courts-métrages japonais. L'idée me plaît en tout cas, un choix couillu d'éditeur.

[Mark Chopper]

Sweet Whip, de Takashi Ishii (2013)

L'histoire : Adolescente, Naoko a été enlevée, séquestrée, torturée et violée par un voisin. Devenue adulte, elle mène une double vie : médecin spécialisée dans le traitement de l'infertilité le jour, escort pour un club BDSM la nuit...

Le retour de Takashi Ishii au film BDSM après le raté Hello, my Dolly Girlfriend. On peut dire qu'il signe ici son film le plus pervers et le plus violent, mais aussi l'un des plus tragiques. La bonne nouvelle, c'est qu'il ne réédite pas les erreurs de Flower and Snake et de sa suite : il ne s'agit pas d'une succession lassante de scènes de bondage / torture comme dans le premier et l'esthétique est plus digne de son talent de formaliste. L'histoire de Sweet Whip mélange deux époques et il faut admettre que le cinéaste, d'une certaine façon, ne quitte pas la zone de confort qui est la sienne depuis ses débuts comme mangaka... On retrouve en effet, encore une fois, un personnage féminin victime de la gent masculine qui va, en explorant sa sexualité jusqu'à ses extrêmes limites, tenter de reprendre le contrôle de sa vie.

Ishii radote donc, mais le fait bien. Puisqu'il compte revenir au yakuza eiga en 2015, peut-être estime-t-il qu'il est temps de tourner une page et d'aller jusqu'au bout de son propos. Je le disais plus haut : le film va très loin dans l'étalage de perversions et si la censure japonaise n'opérait pas (la mosaïque bien connue des consommateurs de productions AV), on pourrait se croire, par moments, dans un film pornographique... S'il dirige une nouvelle fois à merveille deux actrices magnifiques (Mitsu Dan et Yuki Mamiya) qui ne se fixent aucune limite pour lui, il est difficile de ne pas ressentir un certain malaise face à des scènes parfois sanglantes. On regrettera quelques longueurs et une voix off légèrement pénible mais, dans l'ensemble, ce Ishii se révèle un bon cru et confirme son statut de maître du genre (le pinku eiga tendance BDSM).

Il est intéressant de constater que, plus de vingt-cinq ans après ses débuts comme metteur en scène, Takashi Ishii ne déroge toujours pas à sa ligne de conduite et continue de livrer une oeuvre d'une incroyable cohérence.

Note : 7/10

[osorojo]

C'est cool ça, tu donnes bien envie du coup

[Mark Chopper]

Angel Guts : Red Vertigo, de Takashi Ishii (1988)

L'histoire : Victime d'une tentative de viol, une jeune infirmière tente de trouver refuge auprès de son petit ami. Mais elle découvre que celui-ci la trompe. Son chemin croise alors celui d'un homme à la dérive, poursuivi par ses créanciers...

Auteur de mangas pour adultes dans les années 1970, Takashi Ishii attire l'attention d'un studio soucieux de produire des pinku eigas (la vague du "roman porno") et adapte ses œuvres en scénarios. Il en signe une dizaine de 1978 à 1987, comme le remarqué Love Hotel de Shinji Sômai. C'est en 1988 qu'il passe derrière la caméra avec un budget que l'on devine misérable et seulement une petite semaine de tournage. Dès ses débuts, tout son univers paraît déjà en place : la femme victime d'une société patriarcale, traitée comme un objet, l'homme faible dépassé par les événements, incarné par son acteur fétiche Naoto Takenaka, la ville de Tokyo pareille à un enfer, les éclairages au néon, le sexe comme moyen d'explorer sa psyché et de se reconstruire, sans oublier l'amour comme bouée de sauvetage... Les idées sont donc là, mais le budget manque et l'exécution pèche : difficile de ne pas s'ennuyer face à ces scènes qui s'étirent en longueur, cette histoire qui raconte peu de chose et cette actrice principale insipide. Le facteur chiant se révèle très, très élevé... Dommage. La conclusion, toutefois, est belle et permet de terminer la séance sur une impression positive. C'est peu, mais on le sait : Takashi Ishii fera bien mieux par la suite.

Note : 3,5/10

[Mark Chopper]

Avis express...

Edge of Tomorrow, de Doug Liman (2014)

Un blockbuster chargé en adrénaline qui finit par s'essouffler au point de devenir abrutissant dans son dernier acte... C'est bien simple : j'avais l'impression de regarder un jeu vidéo sans avoir de manette entre les mains. Dommage : l'idée de mixer Un jour sans fin et Starship Troopers était bonne, mais le fond ne suit pas et le film finit par être prisonnier de son concept étriqué.

Note : 5,5/10

Le Pacte des loups, de Christophe Gans (2001)

Revu dans de mauvaises conditions (avec des amis et beaucoup de vin)... J'ai toujours eu envie de soutenir ce film du fait de son ambition : un grand spectacle populaire, ancré dans le patrimoine français et ouvert vers d'autres cinémas que j'affectionne (HK, notamment). Il faut le reconnaître : un film français récent aussi beau (photographie, direction artistique, musique), c'est rare. Mais le casting, dans l'ensemble, est à côté de la plaque (Le Bihan et Cassel sont atroces), Gans abuse d'effets de style ringards (ralentis, arrêts sur image : trop c'est trop), les attaques de la bête sont rares et ratées et, surtout, le facteur chiant assez élevé avec de gros coups de mou. Je n'exclue pas, toutefois, de le revoir dans une décennie... seul et à jeun.

Note : ?/10

Story of Ricky, de Nam Nai Choi (1991)

Revu dans des conditions parfaites (avec des amis et beaucoup de vin)... Une légende de la category III et un sommet du nanar. Un film de prison hilarant grâce à sa violence totalement over the top (des effets gore tendance ketchup qui donnent l'impression d'assister à une adaptation live de Ken le survivant), à ses moments d'émotions ridicules traités avec le plus grand sérieux (le coup du train miniature et les flash-backs sont à pleurer) et à l'interprétation de Louis Fan qui a l'air d'y croire dur comme fer. Difficile de trouver plus jouissif. Culte, tout simplement.

Note : ?/10

Vital, de Shinya Tsukamoto (2004)

Le début de la chute qualitative de Tsukamoto... Ce second visionnage a confirmé mon premier sentiment : j'ai moins eu l'impression de regarder un film du réalisateur de A Snake of June qu'un mauvais long-métrage de David Cronenberg. L'histoire suit un jeune étudiant en médecine qui apprend à faire son deuil en disséquant une femme avec laquelle il a entretenu une relation SM. Pour un film qui parle d'amour, l'ensemble paraît bien trop froid et clinique... Et certaines scènes embarrassantes (de danse sur une plage) préfigurent son dernier ratage en date : Kotoko. Je reste indulgent, car la fin est belle...

Note : 4/10

[angel.heart]

Faut vraiment que je redonne une chance à ce Story of Ricky.

A priori, c'est du sur mesure pour moi. Pourtant, j'avais trouvé ça totalement naze (objectivement et subjectivement...). Mais vraiment, à aucun moment le film ne m'a fait rire...

[Dunandan]

Je suis d'accord avec Le pacte des loups, l'interprétation quoi . Sinon elle fait plaisir ta note à Story of Ricky .