[Dunandan] Mes critiques en 2014

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mer 03 Sep 2014, 23:50

Que veux-tu, ça m'horripile ce genre de film qui joue à reproduire la réalité telle qu'elle, d'autant plus qu'il n'y arrive pas complètement. Et pourtant le deuil, c'est mon domaine ... :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Hulkiss » Mer 03 Sep 2014, 23:53

Non, c'est juste ton côté téléfilm qui n'est pas assez affirmé.... :mrgreen:
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Mer 03 Sep 2014, 23:56

Pourtant j'aime beaucoup Verhoeven qui est censé faire lui aussi des téléfilms ... :chut:

Edit : j'aurais mis un peu plus sans le discours catho bien pesant et cette fin maladroite.
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Loup de Wall Street (Le) - 8,5/10

Messagepar Dunandan » Jeu 04 Sep 2014, 19:31

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Le loup de Wall Street, Martin Scorsese (2013)

Scorsese est un monstre. Avec la vitalité d'un jeune homme, il nous dépeint cette peinture satirique, rise & fall, du monde de la finance et des requins qui le peuplent, en donnant l'impression que les 3h00 de bobine en paraissent deux fois moins. Son arme, c'est d'abord cet humour de sale gosse qu'on nous jette en pleine figure. Car le propos est simple, résumé en 5 minutes par l'entremise de l'excellent Matthew McConaughey. A Wall Street, seul l'argent compte, quitte à faire la levrette aux clients, et la drogue et le sexe sont là pour gérer le stress de la vente, avant de devenir un véritable style de vie. Ainsi, aussitôt après avoir exposé son sujet, Scorsese nous fait le plaisir de nous plonger littéralement dans cet univers déjanté et artificiel où se côtoient tous les excès, avec une forme aux petits oignons, où il n'a rien perdu de sa science, tout au service du fond.

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A l'instar de No pain, No Gain, il s'agit donc avant tout d'une immense comédie, avec des interprètes qui nous font le plaisir de se lâcher, comme s'ils étaient toujours stone. Ainsi, lorsque le jeune loup Di Caprio s'empare du micro pour parler à sa meute, il s'avère si convaincant qu'on la ferme et on l'écoute, et on dirait qu'il pourrait (faire) vendre n'importe quoi. Matthew McConaughey, malgré sa courte présence, est excellent en mentor totalement décomplexé, un étrange et charismatique mort-vivant de la finance. Le reste du casting, s'il n'est pas du même calibre, donne tout ce qu'il a, nous gratifiant parfois de scènes férocement osées (lancer de nain, orgies, prise de drogue dans des positions insolites ...).

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Mais comme dans tous les Scorsese, ce dernier cherche à rendre attachant ces personnages dénués de toute moralité. Et effectivement, grâce à la manière dont est mis en avant le parcours de ce self-made man qui, malgré la maxime "A Wall Street, point d'amis", fait le contraire, il n'apparaît pas complètement détestable, ce qui programme d'ailleurs ironiquement sa chute. Et même lorsqu'on s'enfonce avec eux, au lieu de nous asséner d'un discours moral "ce n'est pas bien", il arrive là aussi à livrer des séquences jouissives, inventives, et sacrément ambigües (comme la montée à retardement des effets de cette maudite pilule, peut-être la meilleure scène du film), qui contribuent à construire le portrait de ce jeune homme qui n'est au fond qu'un gamin qui, au lieu de grandir, s'est entouré de beaux jouets, s'est laissé bouffé par ses propres fantasmes, et finalement s'est fait écrasé par ce système d'arnaques qu'il a aidé à bâtir.

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En bref, un film qui derrière ses airs de comédie, se révèle finalement touchant dans son dernier acte, et propose en son sein une parabole à peine appuyée mais que je trouve assez puissante sur un homme du commun qui, ne voulant pas décrocher de ce qui lui donne de l'énergie, cache ainsi un mal-être à peine dissimulé (lorsqu'il est sobre, il s'emmerde sec, et la caméra elle aussi se pose, on a du coup qu'une envie, que Scorsese remette les couverts, il nous rend accroc à sa mise en scène, le coquin ... parfois au détriment des personnages qui peinent ainsi à exister au delà de leurs frasques), et est prêt pour cela à des risques insensés. Scorsese livre donc un Casino brillamment revu au goût du jour, à travers les yeux de notre époque.

Note : 8.5/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar padri18 » Ven 05 Sep 2014, 07:45

Gros +1, bien d'accord avec tout ce que tu en dis et magnifiques screens :love:
L'ayant revu il y a deux semaines, je lui met quasiment la même note (un bon 9 quoi)
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Ven 05 Sep 2014, 13:03

Merci Padri, ça me fait plaisir :chinese:

Pas facile de placer un film de Scorsese car il aime bien les films qui durent, mais l'attente valait le coup ^^ (et pour les captures, ce n'était pas facile non plus de passer après Oso' ...)
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Ven 05 Sep 2014, 13:23

Yep, bel avis Dun' ! Grosse taloche pour moi aussi ^^

Par contre, c'est bizarre, on voit pas les liens vers les autres critiques en bas de post pour celle là ? ^^
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Ven 05 Sep 2014, 13:28

Merci Oso' !

Oui, Tyseah fait quelques réglages techniques en prévision de BKR, donc le référencement est en stand-by pour tout le monde, mais que ça ne vous empêche pas de faire de la critik ^^.
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Tokyo Bordello - 5,5/10

Messagepar Dunandan » Ven 05 Sep 2014, 17:28

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Tokyo Bordello, Hideo Gosha (1974)

Avec le temps, j'ai appris à apprécier davantage la période "féministe" de Hideo Gosha qui se distingue réellement de la première partie de sa carrière, surtout Kagero et Femme dans un enfer d'huile qui sont d'un haut niveau formel. Malheureusement, Tokyo Bordello est de la même trempe que les autres films sur les geishas qui précèdent ces derniers (du coup il est très difficile d'établir une échelle d'appréciation pour les évaluer les uns par rapport aux autres). Le soucis, c'est que les personnages sont sous-développés, rendant difficile l'empathie à leur égard, et même la forme ressemble à un téléfilm de luxe, ce qui est un comble pour un tel sujet. Il faudra alors se contenter de quelques plans boobs et d'une séquence d'apprentissage saphique pour nous émoustiller un peu les sens.

Cependant, après une première partie bien longue à se mettre en place où on surligne la facticité de cet univers qui subordonne ces filles au bon plaisir des hommes, la seconde propose quelques moments intéressants, comme lorsque la vérité surgit, et que les intéressées montrent leur véritable visage, à la fois vulgaire, impitoyable, pathétique. Je retiens particulièrement une scène de rébellion lourde de sens et qui résume toute la souffrance endurée par ces femmes, traitées comme des poupées sans âme. Pour le reste, bien que le protagoniste féminin principal manque de charisme et de mise en valeur, il commence à exister étrangement lorsqu'il assume son statut, comme lorsqu'il offre un défilé, dont la beauté est lourdement contrastée avec le contexte de sa mise en oeuvre, et durant ce final lui aussi magnifique par ce qu'il représente, un amour pur qui n'est pas fait pour durer et embrase littéralement la fausseté de ce monde. Bref, malgré la redondance de l'exercice et une mise en scène bien au-dessous de ce à quoi Gosha nous a habitué, il y a de "belles" choses à voir qui méritent le détour. Mais dans le genre, Meurtre à Yoshiwara de Tomu Uchida m'a bien plus satisfait, à commencer par une sobriété qui fait du bien.

Note : 5.5/10
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Auteur: Mark Chopper

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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Ven 05 Sep 2014, 17:40

Après celui-là, je vais sûrement me refaire bientôt sa "trilogie" sur les geishas, pour voir si je maintiens mon appréciation ou si je les revois un peu à la hausse.
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Messagepar Mark Chopper » Ven 05 Sep 2014, 18:00

Pas ma came tout ça, je n'en garde pas un grand souvenir.
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Ven 05 Sep 2014, 18:04

Ouais, ce n'est pas du "grand" Gosha selon moi. Par contre tu peux essayer son dernier film, Femme dans un enfer d'huile, qui se rapproche plus de Kagero (surtout dans sa forme) que de ses films sur les geishas (marrant quand même cette ressemblance entre les noms ^^).
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Temple du lotus rouge (Le) - 7/10

Messagepar Dunandan » Ven 05 Sep 2014, 23:25

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Le temple du lotus rouge, Ringo Lam (1994)

Un Wu xia pian légèrement fantastique qui commence très vite, préférant ainsi l'action à la caractérisation des personnages et de l'histoire, réduits au minimum. On se retape donc une histoire de méchants qui en ont contre les moines Shaolin, tous enfermés dans un mystérieux temple perdu au milieu du désert, gouverné par un tyran sur-puissant, lui-même accompagné de gardes du corps redoutables. Même si le rythme se pose très peu, au risque d'abrutir le spectateur, on prend tout de même le temps de rendre le duo principal sympathique, avec des moines à la vertu descendante qui ont du mal à retenir leur désir à l'encontre de la gente féminine. D'ailleurs le casting féminin est très charmant, sans négliger pour autant les protagonistes masculins qui ont une certaine classe au combat.

Mais le principal intérêt du film demeure le temple lui-même, personnage à part entière, doté d'une atmosphère maléfique, et gorgé de pièges retors à la manière de Indiana Jones et le temple perdu, avec un dénouement rempli d'effets pyrotechniques. On nous offre aussi des scènes sacrément gores pour le genre avec moult décapitations, chorégraphies nerveuses, impacts violents, et crachats de sang. Au final, Le temple du lotus rouge est un film idéal pour une séance sans trop prise de tête, avec une pointe d'humour qui contraste avec une violence bien présente et un ton sombre, mais il faut être assez en forme pour adhérer à son rythme globalement trépident. En prime, on peut y entendre un sympathique clin d'oeil au thème musical du Bon, la Brute, et le Truand, si ce n'est pas la classe ça.

Note : 7/10
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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2014

Messagepar pabelbaba » Sam 06 Sep 2014, 16:03

Bien bourrin celui-là, je me referais bien, mais faudrait que je retrouve le coffret. :chut: :mrgreen:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Detective Dee : Le Mystère de la Flamme Fantôme - 7/10

Messagepar Dunandan » Dim 07 Sep 2014, 01:47

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Detective Dee : Le Mystère de la Flamme Fantôme, Tsui Hark (2010)

Petite déception pour ma part. Et pourtant le retour de Tsui Hark au Wu Xia Pian, doublé d'une ambition formelle assez folle (du moins de ce que j'en ai vu dans les trailers), avait tout pour me faire envie. Bon, ça reste un bon film, mais il y a eu à mon avis de plus grandes réussites dans le genre cette dernière décennie, comme Trois Royaumes, Fearless, et surtout Wu Xia, qui partage le même intérêt de partir d'une enquête détective inspirée des films de Chu Yuan (Takeshi Kaneshiro y incarne un enquêteur bien plus charismatique que celui de Andy Lau). Sauf qu'ici la magie n'opère qu'à moitié.

Je passe les défauts de la réalisation, dont la brillante direction artistique, et une certaine fougue dans la mise en scène, compensent le manque évident de maîtrise et de moyens pour les CGI à la finition parfois grossière (un problème imputable à toutes les prod' HK). Ce qui me gêne le plus, c'est qu'on développe une intrigue aux multiples rebondissements, mais finalement assez lisible malgré un petit risque de confusion (c'était le même soucis avec les Chu Yuan), au détriment des personnages, pourtant tous dignes d'intérêt, et aux motivations fortement ambivalentes. Ainsi, comme de nombreux protagonistes, ni l'ex-rebelle détective Dee en charge de l'enquête, ni l'impératrice en phase d'intronisation qui a du linge sale à revendre, et encore moins le bras droit de cette dernière qui joue un jeu multiple, apparaissent blanc ou noir dans cette histoire de complot. Mais à part au début, leurs relations ne sont pas très développées, l'action prend souvent le pas sur elles, ce qui nuit aussi à l'enquête qui n'est pas des plus passionnantes à suivre (elle se réduit à savoir d'où vient cette mystérieuse combustion spontanée), le véritable intérêt narratif résidant dans le gigantesque jeu d'échecs invisible qui s'y déroule.

Second problème, aucun combat ne m'a particulièrement marqué, faute aussi d'avoir développé un ennemi assez charismatique pour la peine (tous sont des coupables en puissance, donc ça fait aussi parti de l'intérêt du film, mais le seul qui aurait pu être consistant n'est qu'un banal bad-guy uni-dimensionnel qui n'est là que pour la tape), et certains sont même assez ridicules (celui avec les cerfs remporte la palme, heureusement très court). Sinon il y a de beaux restes dans la mise en scène de Tsui Hark, mais au fond, les plus belles séquences tournent autour de la valorisation des décors, et non des affrontements (il y a même un peu trop de recyclage ... en moins bien, comme celui avec les poteaux ou les lancers de flèches). Pourtant il y avait de quoi faire, comme avec le brise-fer de Dee, une arme pour le moins impressionnante mais peu utilisée. Forcément ça frustre le spectateur qui est aussi venu pour la tatane.

Au final, je trouve que ce film manque un peu d'âme et de folie. Vraiment dommage, car le folklore qui en émane et les multiples couches narratives rendent cette aventure qui mange à plusieurs râteliers (fantastique, whodunit, arts-martiaux ...) néanmoins charmante et parfois jouissive, malgré toutes mes réserves. En prime, Tsui Hark propose en filigrane, à travers Dee, une lecture politique sur son rapport aux autorités chinoises, peut-être naïve au prime abord, mais loin du dénouement nauséabond de Hero de Zhang Yimou. En bref, ça reste de la bonne came, mais je préférais le Tsui Hark de Il était une fois en Chine, The Blade, Green Snake, ou de Time and Tide, des films "fous" et néanmoins attachants. Une alchimie détonnante que j'ai retrouvé ici seulement par bribes, à regret.

Note : 7/10
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