Réalisé par Matthew Warchus Avec Bill Nighy, Imelda Staunton comédie - USA 2014 - 1h57
6/10
Synopsis
Eté 1984 - Alors que Margaret Thatcher est au pouvoir, le Syndicat National des Mineurs vote la grève. Lors de la Gay Pride à Londres, un groupe d’activistes gay et lesbien décide de récolter de l’argent pour venir en aide aux familles des mineurs en grève. Mais l’Union Nationale des Mineurs semble embarrassée de recevoir leur aide. Le groupe d’activistes ne se décourage pas.
Critique
Un film plutôt réaliste inspiré de faits des années 80 où un groupe d'activistes gay souhaitent montrer leur mécontentement envers le gouvernement Thatcher et décident de récolter des fonds pour soutenir les mineurs en grève. Un script plutôt intéressant qui permet de confronter 2 milieux différents celui du monde déluré des homos et celui plutôt conservateur et testostéroné des mineurs au fin fond du Pays de Galles, ce qui donne droit à un vrai choc culturel, situations loufoques et savoureuses. Quand des lesbiennes punks rencontrent des dames plutôt âgées et coincées pour éveiller leurs esprits envers la différence. Le film met en avant de très nombreux personnages et ainsi montrer plusieurs aspects relationnels au sein de la communauté gay ou avec des gens totalement étrangers à ce milieu, différents points de vue sur comment lutter pour la cause homosexuelle (se faire discret, ou être le plus voyant possible, quels sont les messages à mettre en avant...). Malheureusement cette grande diversité de protagonistes ne fait pas la force du film, car tous sont traités de la même façon et de façon égale, or ils n'ont pas tous le même intérêt. Le cinéaste Matthew Warchus se penche beaucoup sur les jeunes acteurs qui constituent pour la plupart de groupe d'activistes, malheureusement parmi les acteurs qui le constituent aucun ne se détache réellement. Les interprètes les plus reconnus sont relégués à de seconds rôles, sont assez peu présents apportant une vraie touche d'authenticité. Un film qui historiquement et visuellement semble fidèle à la réalité, mais qui au final n'est pas percutant et ne touche pas au bout. Les répliques les plus réussies sont dans la bande annonce, l'humour est présent mais se fait beaucoup trop discret, sans aucune vraie phrase choc. Les gays des années 80 qui nous sont présentés ici sont un peu farfelus par certains looks improbables et de rares élans d'exubérance mais pour les jeunes spectateurs, ils seront marrants mais peu charismatique car les mentalités ont évolué et ces gays ne semblent pas trop sortir du lot à nos yeux.
Les propos évoqués sur l'écran pouvaient paraître très choquants pour l'époque mais ici paraissent bien fades, le cinéaste aurait du plus forcer le trait pour marquer un peu plus les esprits. Ainsi, la jeune lesbienne punk qui a le look le plus décalé reste vraiment très sage. On aurait vraiment aimé voir des personnages plus provocateurs et investis. Ainsi, on retiendra simplement la prestation de Dominic West totalement à contre-emploi mais 100% crédible, et ceux des acteurs confirmés coté Gallois qui arrivent à mettre un peu de piment aux situations. Un brochette d'homos un peu trop gentillets par rapport aux Gallois qui savent s'amuser.
Mis à part 2 ou 3 scènes fortes, l'ensemble du métrage a un rythme faiblard, heureusement que la happy end magnifique nous met un peu de baume au cœur.
Pride reste tout à fait divertissant mais ne fait pas d'étincelles mettant pourtant en valeur un élan de solidarité incongru sur un événement peu connu, qui hélas manque de ferveur et de fougue. On y retrouvera un petit peu l'esprit des "Full Monthy" en moins drôle.
Réalisé par Scott Derrickson Avec Eric Bana, Edgar Ramírez, Olivia Munn fantastique - USA 2014 - 1h59
5.25/10
Synopsis
La violence et la noirceur, le sergent Ralph Sarchie connaît bien. Flic dans le Bronx, il est chaque jour témoin du pire de la nature humaine. Ce qu’il endure a même fini par affecter sa relation avec sa femme, Jen, et leur petite fille, Christina. Pourtant, rien ne l’avait préparé à l’affaire que lui et son partenaire Butler vont découvrir.
Critique
Scott Derrickson est un habitué des films du genre exorcisme / fantastique avec dernièrement Sinister. Ici, le style n'est tout à fait le même, car l’enquête policière prend une grande place dans le film permettant de dévoiler le mystère sur l'origine des faits anormaux de façon progressive, le suspense est donc au rendez-vous.
Une place importante est aussi consacrée à la psychologie des personnages qui sont loin d’être des anges entre Eric Bana (le flic tourmenté) et Edgar Ramírez ( le prêtre tiraillé entre ses démons et sa foi), c'est ce qui fait l’originalité du script avec un questionnement sur le Bien et le Mal, la religion, les péchés au delà de la simple histoire d'exorcisme avec les portes qui claquent et les jumping scares (qui sont néanmoins présents mais de façon légère). La noirceur de "délivre-nous du mal" ne provient donc pas uniquement dans ses images horrifiques mais aussi dans l'esprit du tandem de protagonistes qui ont du mal à se dépêtrer de leurs péchés. Le flic (E Bana) possède aussi une sorte de pouvoir surnaturel qui lui permet de détecter certains phénomènes étranges (un "radar") ce qui apporte aussi un effet ésotérique supplémentaire.
Un film un peu plus élaboré que les multiples DTVs qui fourmillent à foison, qui même s'il garde le spectateur attentif aux progrès de l’enquête dans l'immédiat ne se révèle pas bien passionnant sur le fond (avec des énigmes "bidons") et malgré les quelques éléments qui lui permettent de se démarquer, le métrage n'apporte rien au genre. La mise en scène reste plutôt correcte sans être extraordinaire, une belle étude des ombres mais c'est surtout la scène finale d'exorcisme très prenante qui s'étire sur la longueur qu'on retiendra qui met en avant l'acteur Sean Harris (Prometheus, Creep...) et assure le spectacle. Le script reste beaucoup trop linéaire sans réel twist pour un résultat divertissant pour les amateurs du genre uniquement.
Réalisé par Jon Favreau Avec Jon Favreau, Sofia Vergara, John Leguizamo comédie - USA 2014 - 1h54
5/10
Synopsis
Carl Casper, Chef cuisinier, préfère démissionner soudainement de son poste plutôt que d’accepter de compromettre son intégrité créative par les décisions du propriétaire de l’établissement. Il doit alors décider de son avenir. Se retrouvant ainsi à Miami, il s’associe à son ex-femme, son ami et son fils pour lancer un food truck. En prenant la route, le Chef Carl retourne à ses racines et retrouve la passion pour la cuisine et un zeste de vie et d’amour.
Critique
Un film sur la cuisine, très tendance en ce moment (avec "les recettes du bonheur" et le prochain film de John Wells) qui évoque l'histoire d'un chef (Jon Favreau) qui en a marre d’être considéré comme un simple employé dans un restaurant, qui se sent limité dans sa créativité et qui sature aussi des critiques gastronomiques qui peuvent ruiner votre carrière très rapidement.
Un métrage dont le but initial est en quelque sorte de dénoncer les carcans de la société moderne, qui souhaite montrer que si on le veut réellement on peut changer radicalement de mode de vie, se prendre en main et réaliser ses rêves avec peu de moyen. Un message de volonté de retourner à de l'authenticité à de la simplicité, mais "Chef" souhaite aussi mettre en avant les relations complexes père-fils qui sont souvent délaissés par les nécessités professionnelles.
A priori, Jon Favreau met plein de bonne volonté dans cette réalisation, bon enfant avec un Chef qui n'a rien d'un grand chef étoilé, mais qui est juste doué aux apparences de monsieur tout le monde, ce qui permet une empathie et une identification rapide pour ce brave type. Il en est de même pour son fils, qui est un gosse bien mignon, tout gentil en manque d'affection paternel, cette aventure de reconversion est un nouveau départ professionnel mais aussi personnel permettant de retrouver son fils avec des moments de complicité et d'intimité sympathiques. Mémé si le film offre quelques scènes touchantes et un capital sympathie indéniable, tout est vraiment ultra-formaté, on est au pays de bisounours, ce qui n'apporte vraiment aucune surprise sur le déroulement de m'histoire.
Le film es pourtant doté d'un sacré casting de seconds rôles (Scarlett Johansson , Dustin Hoffman ou encore Robert Downey Jr). Hélas, ces acteurs bankables ne sont là que pour faire bien sur l'affiche colorée et ne font que passer sur l'écran avec des personnages incroyablement fades et un potentiel totalement inexploité.
Une narration plaisante mais qui tourne en rond rapidement, Jon Favreau laisse sagement ronronner sa machine sans aucune aspérité, et pense à ajouter tous les gadgets modernes (vine, IPhone, twitter, facebook) pour faire "genre" sur un film qui se veut vecteur de retour à l'authenticité. Et oui, vous avez surement raté le Hashtag devant le titre qui fait toute la différence.
Le public visé n'est clairement pas l'Europe, étant donné que le Chef choisit un food truck qui sert des spécialités mexicaines dégoulinantes à la place des mets raffinés minimalistes, autant dire que ça ne donne pas envie.
Un feel good movie qui sous ses allures de retour aux valeurs humanistes n'est qu'un produit ultra-formaté qui manque clairement de sincérité et pue l'artificiel et le commercial.
Réalisé par Lenny Abrahamson Avec Michael Fassbender, Domhnall Gleeson comédie - USA 2014 - 1h35
2.5/10
Synopsis
Jon, un jeune musicien en devenir, rejoint un groupe de pop excentrique dirigé par Frank, un homme énigmatique.
Critique
Une grosse attente pour ma part sur ce film qui sentait bon l'originalité et la bonne humeur pour une année 2014 assez morose. Malheureusement, Lenny Abrahamson nous offre un film musical bien fade qui raconte l'histoire d'une bande de musiciens bien mal assortis qui tente d'évoluer dans le monde moderne moderne alors qu'eux sont apparemment restés bloqués sur la période hippie. L'originalité de Frank repose sur l'étrange chanteur incarné par Michael Fassbender qui ne se sépare jamais de son masque gigantesque (le pourquoi du comment nous sera révélé dans les ultimes minutes, seul bon moment du film riche en émotions, avec l'unique chanson de bonne qualité).
Certes, le sujet est original mais la sauce ne prend pas du tout. Les membres qui constituent le groupe sont un peu là par hasard, ne savent pas où ils vont, ont un coté très marginal et la cohésion au sein de leur communauté est quasi inexistante. Un casting déplorable : Michael Fassbender n'arrive à faire des prouesses qu'à visage découvert (soit 2 minutes en tout et pour tout), Domhnall Gleeson joue au fond le narrateur et personnage principal, totalement paumé dans son jeu, Maggie Gyllenhaal pas du tout pimpante, en mode Droopy-famille Addams. Ce manque d'unité fait qu'on se fiche du destin des personnages pour une grand platitude émotionnelle.
Un film qui se veut "hype" de part ses personnages faussement rebelles qui vivent en autarcie, on ajoute quelques tweets par-ci par-là pour faire bien...On redécouvre qu'on peut "faire de la musique" en frottant une passoire, ou en tapant sur des objets métalliques, quelle modernité ! Une sorte de parodie des groupes et de leurs mécanismes créatifs.
Une histoire sans réel fil conducteur mis à part le questionnement sur Frank et ce fameux masque, mis à part la fin le film est une vraie perte de temps qui fait évoluer des protagonistes peu charismatiques sur un fond musical très pauvre. Une vraie déception pour un résultat sans forme ni charme sur la crise identitaire.
Réalisé par Frank Miller, Robert Rodriguez Avec Eva Green, Josh Brolin, Jessica Alba comics - USA 2014 - 1h42
6/10
Synopsis
Dans une ville où la justice est impuissante, les plus désespérés réclament vengeance, et les criminels les plus impitoyables sont poursuivis par des milices. Marv se demande comment il a fait pour échouer au milieu d'un tas de cadavres. Johnny, jeune joueur sûr de lui, débarque à Sin City et ose affronter la plus redoutable crapule de la ville, le sénateur Roark. Dwight McCarthy vit son ultime face-à-face avec Ava Lord, la femme de ses rêves, mais aussi de ses cauchemars.
Critique
Un second opus qui arrive de nombreuses années après le 1er épisode mais qui n'a pas une vraie continuité narrative, mis à part le coté revenge movie de Nancy, les autres histoires n'ont rien à voir, le fil conducteur de la narration restant le personnage de Marv.
Visuellement, je trouve l'épisode assez inégal qui met en valeur la nudité de ses actrices mais aussi les perruques mal ajustées sur certains plans. Là où Sin City premier du nom prenait son temps, laissant de nombreuses séquences contemplative avec des manteaux de Privés voltigeant au vent ou nous montrant les lumières de la ville, Sin City 2 laisse tomber le coté rétro des polars des années 50's pour un coté bien plus fun et décomplexé. Ainsi, Marv n'est plus tellement hanté par ses vices ou ses amantes et deviendrait presque le clown de service, il intervient comme un vrai bulldozer avec des combats surréalistes où personne ne résiste à son passage.
Les effets spéciaux sont assez inégaux, le premier opus jouait énormément sur les ombres et le mystère, ainsi on devinait les traits de Marv sur certains plans mais la plupart du temps, il restait dans l'obscurité, ici, on le découvre en pleine lumière ce qui n'est pas très joli sur certains plans, malgré les prouesses de maquillage exercées sur Mickey Roorke. Au niveau de la plastique et de la recherche visuelle, Rodriguez considère que le spectateur est habitué à ce style et se concentre donc sur l'évolution narrative que sur les effets stylistiques. Il rend les personnages féminins esthétiquement sublimes grâce au renfort des palettes graphiques qui leur donne un teint de porcelaine et des corps parfaits alors que les hommes sont marqués, ridés, balafrés. Le cinéaste montre beaucoup plus de nudité et de violence par rapport à l'épisode originel et perd en subtilité. Pour le coup, cet excès de violence gratuite et ces meurtres pas du tout crédibles font plutôt rire que dégoûter. Il en est surtout question pour le rôle de Miho (la Japonaise) qui doit descendre une bonne cinquantaine d’ennemis façon Kill Bill, c'est distrayant au début mais devient trop caricatural et pas du tout jubilatoire.
Eva Green incarne le personnage le plus intéressant, en femme fatale parfaite. Les messieurs pourront se délecter des multiples plans dénudés qui ne sont pas tous forcément gratuits car correspondent à cette femme vénéneuse et manipulatrice. Marv est donc le dénominateur commun, le taulier qu'il ne faut pas énerver mais ça reste assez mince comme fil conducteur ; ainsi les interprètes qui font équipe temporairement le font pour le fun et n'ont pas plus d'affinité que ça, rendant leur cohésion bien fragile, le coté épique et émotionnel n'est pas au rendez-vous alors que Sin City 1 avait tout de même quelques scènes très intenses portées par Bruce Willis, Clive Owen ou Del Toro.
De très nombreux personnages cohabitent au sein de ce métrage (encore plus que dans le 1) mais pas mal d'entre eux sont assez superflus et ne servent pas utilement l'histoire ( Ray Liotta, Lady Gaga, Juno Temple, Christopher Lloyd ...) ; je ne sais pas si c'est fidèle au comics mais on aurait pu s'en passer...De même, la partie avec Joseph Gordon-Levitt (Johnny) est traitée de façon un peu bancale et apporte un peu plus de chaos au script.
Le réalisation reste correcte avec des séquences vraiment léchées et originales (Eva dans sa piscine) qui contraste avec d'autres un peu bâclées. La 3D est intéressante que pour donner de la profondeur au générique. On se demande si autant de nudité est là pour servir l'histoire ou uniquement avoir un coté racoleur car pour le rôle d'Eva Green on peut comprendre que ça puisse coller au personnage mais autrement...
Le film permet néanmoins de passer un bon moment, les meilleures scènes étant selon moi celles où Ava mène les hommes par le bout du nez. Même si le film est inférieur au premier épisode visuellement et narrativement, les fans du comics seront ravis, les fans de polars vintage seront un peu déçus par la manque de noirceur et de finesse du récit.
Ouai en gros ça a l'air assez naze quand même. Mais bon, vu que tu indiques que Eva Green se met plusieurs fois à poil, nul doute qu'une bonne partie du forum va le regarder