Frankie et Johnny de Garry Marshall - 1991
Juste après le succès de
Pretty Woman, Garry Marshall enchaîne sur une autre comédie romantique, moins bling bling, mais bien plus réussie.
Il me tardait un peu de montrer à Madame une comédie romantique avec de vrais acteurs, et y'a pas à dire, ça change!
J'en avais de vagues souvenirs, confondant pas mal avec
Sea of Love, mais pas que c'était aussi réussi. En premier lieu, ça fait plaisir de ne pas se payer des persos vivant dans l'opulence, médecins, avocats, vedettes du showbiz ou patrons de boîte qui cartonne. Ca aide tout de suite à l'identification en rendant leurs problèmes vraiment crédibles.
Ensuite se payer un vrai casting ça n'a pas de prix. Pacino est terrible en cuistot à la ramasse qui recolle les morceaux de sa vie comme il peut, en gardant un semblant de foi en l'avenir. Il arrive sans problème à être attendrissant. Mais surtout Pfeiffer est gigantesque. Sensible, cruelle, sur la brèche et même limite fatale, elle incarne le "charme" à merveille. Ici rien de sexy ou de vulgaire, ni même de beauté, juste du charme, un peu à la manière d'Aurore Clément en France. Et du coup leur couple fonctionne du tonnerre, tant dans les moments de complicité que dans les engueulades.
A côté de cela, il faut faire vivre la comédie, et à nouveau ça marche avec un paquet de seconds rôles pas forcément parfaits, mais dans le ton, et qui réussissent à faire rire à intervalle régulier sans taper dans le vulgaire ou le vaudeville lourdaud. Les gags et bons mots restent toujours à peu près fins et légers.
En résulte une vraie bonne romcom, parfaitement interprétée et offrant une jolie réflexion sur la solitude. Difficile de croire que par la suite le réalisateur commettra
Valentine's Day et
Happy New Year, exemples typiques des romcoms faisandées, pas drôles et bourrées de sentiments inhumains.
8/10