L'Arbre de Noël de Terence Young
(1969)
C'est toujours une épreuve un peu décisive que de revoir un film que l'on a aimé lorsqu'on était gosse. Parfois on se rend compte que le film avait vraiment de quoi valoir l'admiration, et parfois les défauts évidents nous sautent enfin aux yeux. Pour L'Arbre de Noël, c'est hélas la seconde catégorie qui est concernée et ce, malgré l'excellent souvenir que je gardais de ce métrage que m'avait fait découvrir ma mère à l'époque. Chose surprenante que de voir Terence Young, AKA l'un des réalisateurs les plus connus de la saga James Bond, dans une jolie histoire toute triste où un père découvre que son enfant est atteint de leucémie, et décide de faire de ses derniers jours un rêve éveillé. Bien que propice au pathos, la base scénaristique du film a clairement de quoi faire envie, mais c'est bien dans l'évolution des choses que L'Arbre de Noël perd ses atouts. Aucune idée si c'est une question d'adaptation, mais le fait est que les péripéties sont peu palpitantes, surtout lorsque tout se fait pour un gamin des plus antipathiques, baigné dans une aisance sociale qui rend son caractère tout simplement insupportable.
C'est bien simple, entre lui et son père, joué par un William Holden qui se contente de jouer en mode automatique, l'émotion ne transparaît jamais, et c'est donc Bourvil qui vole finalement toutes les meilleures scènes du film, prouvant par la même occasion une énième fois quel excellent acteur dramatique il pouvait être. Et que dire de la scène de la bombe, qui paraît sortit d'un tout autre film. Un grand moment qui laisse à penser que selon le scénariste, la seule façon d'être exposé à des radiations nucléaires est forcément de se trouver à quelques mètres d'une bombe atomique. Bref, la scène ne marche pas, et vu que c'est censé être la base même du film, autant dire qu'on peine à croire le reste, surtout si le climax du film constitue à une conduite en tracteur ou à une évasion ridicule de loups dans un zoo parisien. Alors certes, ce n'est pas dénué de qualités, mais en l'état la déception prime tant j'avais un souvenir clairement plus glorieux du film.
5/10