[Waylander] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Waylander » Lun 07 Juil 2014, 20:00

Je n’ai pas forcément dit que le 2 était mieux mais que par rapport à mon coup de gueule ça corrigeait le tir...Et perso j'aime la fin. Mais le 1er est plus "spirituel" à mon sens et l'histoire du bad guy est bien plus intéressante que dans le 2. En tout cas cette franchise à le mérite de proposer un héros bien sympathique qui jamais ne devient un super héros invincible comme on le voit souvent. Il est joufflu, gourmand, il met pleins de coups au pif et s'en prend plusieurs , pas de love story à deux balles (c'est rare) et chaque plan qui en font une icône, deux secondes finissent par le ridiculiser. :eheh: Les parties en DA sont magnifiques : dommage que ce format soit quasiment mort car je le trouve parfois bien plus intéressant.
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Waylander » Mar 19 Aoû 2014, 16:21

Bon, petit avis à la va vite :

Les 2 derniers Spider-man : de la merde. Je préfère les premiers bien plus attachants (mais aussi cons), meilleur casting, meilleur photo et mise en scène. Là c'est pauvre, c'est ringard et à part quelques envolées avec Spidey entre les buildings ça vole vraiment pas haut. Pourtant j'adore l'acteur principal mais là non.

After Earth : Shyamalan...Oh putain. C'est chaud à ce niveau.

Blue ruin : bien sympa, bien joué, bonne ambiance mais c'est du vu et revu quoi...

Grand Budapest Hotel: redite redite redite. Anderson commence à me gaver avec son style : ça devient un running gag de film en film c'est la même recette avec le même casting, trop de personnages mais seulement 2 de bien développés. Au final c'est chiant malgré l'originalité du concept, la narration et l'humour.

The raid 2 : bien moins percutant que le 1, dix fois moins d'action et 1h30 de blabla pour voir des combats finalement peu engageants et qui manquent de punch.

Old boy : pas un remake raté mais bien moins coup de poing que l'original, le casting est sympa sans plus, Brolin est excellent mais force son jeu de regard sombre alors que l'acteur de l'original navait pas besoin de ça. La fin est un peu différente (je préfère le remake). La scène du combat est efficace sans trop pomper la précédente. Mais ça reste un film inutile.

Planète des singes : très bon blockbuster loin des daubes qu'on voit régulièrement, mieux que le 1er sur certains points et moins bons sur d'autres (l’écriture des personnages humains), bon petit manuel de "comment provoquer une guerre entre deux ethnies", techniquement très aboutit, César best perso de la saga , certainement un des persos perf capture le mieux écrit avec Gollum.

Captain america 2 : mouais. Le fond du film et ce qu'il dénonce est d'actualité mais j'aime vraiment pas ce super héros Amérique tout ça... Redford est bien sympa en bad guy. Bons petits fights par moment. Meilleur Marvel ? Non. Gardiens de la Galaxie est sorti depuis (c'est Marvel X-men ? si oui alors X-men 2 d'abord et Wolverine).

Under the Skin : nul à chier, brouillon, moche mais putain quelle ambiance ! Propos pourri (si ce que j'en ai compris correspond à la vision de l'auteur à savoir une critique de la libido du genre masculin , les femmes sont des victimes et quand elles n'en sont pas, il y a un homme qui les manipule derrière).

Akira : 2ème vision, je n'avais pas aimé la première et là je trouve que c'est un chef d’œuvre qui aurait du être plus long ou adapté en 2 volets pusique le film zappe 50% du manga, partie la plus intéressante à tous les niveaux.


Riddick : c'est marrant mais c'est nul, vu et revu. Riddick ne fait rien de tous le film vu qu'il est blessé et le côté survival c'est ce que j'ai vu de plus bidon dans le genre tellement ça se résume à rester sur place et attendre. Les personnages sont de gros clichés comme d'habitude et la fin très prévisible. Cela dit, toute l'intro et le plan final se démarquent du reste par l'atmosphère mystérieuse et métaphysique qui s'en dégage. Du coup, j'ai hate de voir la suite par curiosité.
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Messagepar nicofromtheblock » Mar 19 Aoû 2014, 17:49

Waylander a écrit:Under the Skin : nul à chier, brouillon, moche mais putain quelle ambiance ! Propos pourri (si ce que j'en ai compris correspond à la vision de l'auteur à savoir une critique de la libido du genre masculin , les femmes sont des victimes et quand elles n'en sont pas, il y a un homme qui les manipule derrière).

En bon misogyne qui se respecte, tu vois des messages féministes là où il n'y en a pas. :chut:
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Messagepar Waylander » Mar 19 Aoû 2014, 17:50

Ah bah c'est possible que je me trompe sur le sens du film mais dans ce cas je serais ravi de lire ce que tu en as compris plutôt que de venir m'insulter. :wink: :super:
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Messagepar Mark Chopper » Mar 19 Aoû 2014, 17:52

L'interprétation de Way tient la route et ce n'est pas le premier à la balancer. Scarlett maquillée comme une pute qui attrape des hommes dans ses filets en les draguant : ça pousse à aller dans ce sens.
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Messagepar Waylander » Mar 19 Aoû 2014, 17:59

Ouais et le mec a moto c'est le "proxénète" : quand elle commence à s’humaniser c'est parce qu'elle a rencontré le mec difforme qui lui montre un autre aspect de l'Homme : lui aussi victime de son apparence. Puis vint l'envie pour elle de se libérer de sa nature (ou de son taff) : elle mange un cake. Puis vient la nouvelle rencontre pleine d'espoir pour elle, le dépucelage qui passe mal (du sang donc métaphore d'une nouvelle violence) puis la fuite, l'errance dans un monde étranger (et toujours le mec à moto qui la recherche et efface les preuves). La fin : on tente de la violer puis ensuite le mec la crame. Les hommes ne sont pas tous des ennemis attention mais quand même !

Le seul gentil c'est Quasimodo et l'autre mec qui au final ne cherchait quand même qu'à baiser. Pas une seul fois un homme ne tente pas de la niquer (sauf le mec de la plage qui s'en tape de sa tronche et cours pour sauver les autres, mais elle le tue quand même, pourquoi ?). La pauvre fille exploitée, qui n'est en sécurité nulle part. Pourquoi avoir mis une extraterrestre en scène plutôt qu'une vraie femme ? Peut-être pour souligner le fait que la femme est étrangère du monde violent et sexuel des hommes...Donc l'homme n'est gentil que s'il est moche et victime ou alors quand il a l'esprit occupé à sauver son prochain. Le reste du temps il chasse la femelle et veut niquer. :eheh:
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Messagepar maltese » Mar 19 Aoû 2014, 21:15

Entièrement d'accord pour Riddick; c'est fou de faire tout un film dont le seul vrai intérêt est la suite qu'il annonce :eheh: La scène finale est la seule chose qui m'a vraiment intéressée...
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Messagepar Velvet » Mar 19 Aoû 2014, 22:11

Waylander a écrit:
Ouais et le mec a moto c'est le "proxénète" : quand elle commence à s’humaniser c'est parce qu'elle a rencontré le mec difforme qui lui montre un autre aspect de l'Homme : lui aussi victime de son apparence. Puis vint l'envie pour elle de se libérer de sa nature (ou de son taff) : elle mange un cake. Puis vient la nouvelle rencontre pleine d'espoir pour elle, le dépucelage qui passe mal (du sang donc métaphore d'une nouvelle violence) puis la fuite, l'errance dans un monde étranger (et toujours le mec à moto qui la recherche et efface les preuves). La fin : on tente de la violer puis ensuite le mec la crame. Les hommes ne sont pas tous des ennemis attention mais quand même !

Le seul gentil c'est Quasimodo et l'autre mec qui au final ne cherchait quand même qu'à baiser. Pas une seul fois un homme ne tente pas de la niquer (sauf le mec de la plage qui s'en tape de sa tronche et cours pour sauver les autres, mais elle le tue quand même, pourquoi ?). La pauvre fille exploitée, qui n'est en sécurité nulle part. Pourquoi avoir mis une extraterrestre en scène plutôt qu'une vraie femme ? Peut-être pour souligner le fait que la femme est étrangère du monde violent et sexuel des hommes...Donc l'homme n'est gentil que s'il est moche et victime ou alors quand il a l'esprit occupé à sauver son prochain. Le reste du temps il chasse la femelle et veut niquer. :eheh:


Un dépucelage? Tiens, c'est bizarre, je ne l'ai pas vu comme cela cette scène. Pour moi, l'homme n'arrive pas à la pénétrer et elle se rend compte qu'elle n'a pas d'organe génital féminin, donc elle ne pourra jamais devenir humaine. Je n'y ai pas vu une métaphore de la violence mais plus une volonté de montrer le fait qu'elle ne fera jamais parti physiquement de l'espèce humaine malgré son esprit devenant humain. D'où le but de film, de montrer que l'humanité ne se limite pas à une simple enveloppe corporelle. D'ailleurs, durant cette scène, c'est l'une des seules fois où elle "baisse" la garde, pour faire l'amour, et non baiser. J'y vois une nuance, et c'est pour cela que l'homme qui l'amène chez lui, a plus envie de l'aider et de nous des liens, tels que l'amour. Pas qu'une simple envie de la baiser.

Je crois pas que le film soit une critique sur la libido masculine pour dire qu'ils sont des "méchants". C'est plus un film qui s'intéresse au désir et à sa matérialisation dans les rapports humains. Comme Shame, ce n'est pas un film pour dire que le sexe c'est mal, c'est un avis tranché sur l'automatisation de la psyché d'un homme.

Après pour le discours féministe, je pense qu'il y en a un, mais pas aussi manichéen comme tu le décris. D'ailleurs, les deux premiers hommes, qu'elle enfonce dans le lac, ne sont en rien méchants. Au contraire, on pourrait y voir une critique vis à vis de la femme qui profiterait de l'attraction physique qu'elle émane vis à vis de certains hommes pour se jouer d'eux et leur vouloir du mal. Profitant de leur cupidité. D'ailleurs c'est elle qui les drague, qui les amène, ce ne sont pas eux qui la force. L'homme objet, la femme dominatrice. D'ailleurs, elle tue l'homme qui ne s'intéresse pas à elle, sur la plage. Vénale et sans émotion, une mante religieuse en somme.

Après la scène avec le difforme, je la trouve plus subtile qu'elle en a l'air. Elle symbolise le film et son sujet: le regard. Quand il entre dans la voiture, elle n'est encore qu'un extraterrestre, et ne voit cet homme comme une simple enveloppe, une simple peau pouvant etre utilisée pour on ne sait quoi. Après son humanité reprend le dessus, pourquoi? Peut etre parce qu'elle a eu de l'empathie pour lui. Mais se pose la question de la difformité? Elle a des remords , elle tente de le sauver? L'humain qu'elle est devenue a presque pitié de lui, comme si l'Humain était lui meme monstrueux dans le regard qu'il a de son espèce.
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Waylander » Mer 20 Aoû 2014, 15:29

Intéressant mais tu oublies que dans mon analyse je compte beaucoup sur l'homme qui supervise l'extraterrestre : tout ce qu'elle peut faire de "mal" à des hommes qui ne le sont pas au départ , elle le fait sur ordre de ce mec (c'est ce qu'on suppose). Les victimes masculines ne la nourrissent certainement pas elle. Donc dans tous les as, malgré sa culpabilité elle reste victime d'une machination dans laquelle elle n'est qu'un pion. Ensuite, je n'ai pas vraiment dit que tous les hommes du film étaient méchants mais que tous tombaient sous son charme n'avaient en tête qu'une chose : la baiser. Les seuls mecs un peu différents : le difforme, le sauveteur et le mec avec qui elle commence à nouer une relation.

Au final, on peut y voir aussi une esclave prostituée qui se libère de ses chaines. On peut y voir ce que j'y vois (une critique de l'homme et de sa libido, de sa violence) et ton analyse est très pertinente. En tout cas , c'est clairement ça l'idée: une métaphore de la prostitution et un propos très cru sur quelque chose qui l'est tout autant : le sexe. Si ce n'est pas voulut par l'auteur, c'est en tout cas ce que j'y vois. Ma vision serait moins manichéenne si le film l'était moins puisque qu'on a qu'une seule femme dans le film , victime qui plus est, tous les hommes quand on gratte on trouve toujours un truc :

soit il est gentil (mais il faut une condition : sa difformité qui l'exclu de la masse et le rend solitaire...comme elle) soit il est gentil, sauve des gens et se fout royalement de la nana qui essaye de le séduire (elle le tue alors qu'elle n'a aucune raison de le faire : j'y vois un acte motivé par l'incompréhension : elle qui charmait tout le monde assez rapidement, ce mec va sauver des gens de la noyade, concept d'altruisme qu'elle ne connait/comprend sans doute pas) et son petit copain d'après essaye de lui faire l'amour mais elle refuse et se regarde le vagin (là j'avoue je ne sais pas quoi penser: soit elle n'a pas de sexe soit elle a eu mal, elle a vu du sang et à pris cela comme un acte d'agression à cause de la douleur mais ton interprétation me semble plus juste). La fin nous la montre seule, perdue, face à un homme encore une fois bourreau, elle brule et on a eu pitié d'elle.

C'est une fin qui ne fait que me conforter dans le message que j'y vois. Bref, en tout cas même si je le trouve à chier comme film, il ne me laisse pas indifférent et j'adore son ambiance.
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Velvet » Mer 20 Aoû 2014, 17:06

Waylander a écrit:
Intéressant mais tu oublies que dans mon analyse je compte beaucoup sur l'homme qui supervise l'extraterrestre : tout ce qu'elle peut faire de "mal" à des hommes qui ne le sont pas au départ , elle le fait sur ordre de ce mec (c'est ce qu'on suppose). Les victimes masculines ne la nourrissent certainement pas elle. Donc dans tous les as, malgré sa culpabilité elle reste victime d'une machination dans laquelle elle n'est qu'un pion. Ensuite, je n'ai pas vraiment dit que tous les hommes du film étaient méchants mais que tous tombaient sous son charme n'avaient en tête qu'une chose : la baiser. Les seuls mecs un peu différents : le difforme, le sauveteur et le mec avec qui elle commence à nouer une relation.

Au final, on peut y voir aussi une esclave prostituée qui se libère de ses chaines. On peut y voir ce que j'y vois (une critique de l'homme et de sa libido, de sa violence) et ton analyse est très pertinente. En tout cas , c'est clairement ça l'idée: une métaphore de la prostitution et un propos très cru sur quelque chose qui l'est tout autant : le sexe. Si ce n'est pas voulut par l'auteur, c'est en tout cas ce que j'y vois. Ma vision serait moins manichéenne si le film l'était moins puisque qu'on a qu'une seule femme dans le film , victime qui plus est, tous les hommes quand on gratte on trouve toujours un truc :

soit il est gentil (mais il faut une condition : sa difformité qui l'exclu de la masse et le rend solitaire...comme elle) soit il est gentil, sauve des gens et se fout royalement de la nana qui essaye de le séduire (elle le tue alors qu'elle n'a aucune raison de le faire : j'y vois un acte motivé par l'incompréhension : elle qui charmait tout le monde assez rapidement, ce mec va sauver des gens de la noyade, concept d'altruisme qu'elle ne connait/comprend sans doute pas) et son petit copain d'après essaye de lui faire l'amour mais elle refuse et se regarde le vagin (là j'avoue je ne sais pas quoi penser: soit elle n'a pas de sexe soit elle a eu mal, elle a vu du sang et à pris cela comme un acte d'agression à cause de la douleur mais ton interprétation me semble plus juste). La fin nous la montre seule, perdue, face à un homme encore une fois bourreau, elle brule et on a eu pitié d'elle.

C'est une fin qui ne fait que me conforter dans le message que j'y vois. Bref, en tout cas même si je le trouve à chier comme film, il ne me laisse pas indifférent et j'adore son ambiance.


Je comprends ce que tu dis, sur la place de la femme face à la violence de l'homme (moi j'aime bien ce propos, binaire certes, mais magnifiquement montré par une rimbanbelle d'idées de mise en scène) mais le coup de la prostituée esclave, je ne l'ai pas ressenti comme cela. Pour moi, c'est la femme qui est en jeu, sa fragilité et son pouvoir fantasmatique, sans question de prostitution.

Tu y vois une hiérarchie entre le motard et elle. Un qui domine et elle qui exécute. Pour moi, ils font partis d'un tout, au meme niveau. L'un utilise la force physique, l'autre utilise sa force charnelle, son attraction. L'un est destructeur, elle est le fantasme. Au service d'une mission. Laquelle? J'en sais rien. D'ailleurs, lors du rituel avec le difforme, on aperçoit un troisième extraterrestre, sans peau humaine sur lui. Peut etre le régisseur de tout cela? Certains veulent la "baiser", mais ce n'est pas eux qui viennent à elle, c'est elle qui les drague, elle qui leur dit des mots doux. Un fille t'accoste, elle est magnifique, te fait du rentre dedans, est ce une pute pour autant? Non. Certes, elle a un but, mais c'est une prédatrice, qui cherche de la chair fraiche. Pour ça que j'ai du mal avec le lien avec la prostitution. Une prostituée, bien que ça soit plus compliqué que cela j'en doute bien , attend et subit la pulsions des hommes ou femmes qui viennent à elles.

Elle, ou du moins l'extraterrestre qu'elle est, est une sorte de Terminator, qui joue de son corps pour aguicher le plus offrant et le plus cupide. Ils veulent la baiser, oui, mais pourquoi? Parce qu'elle les y incite. Dans la forme, ta théorie est plausible, mais dans le fond, le rapport de force est inversé à la prostitution. Le film ne montre pas, surtout dans sa première partie, la victimisation de la femme, mais l'hypnotisation qu'elle émane, se jouant de la vacuité de l'iconisation de son corps, qui s'approprie le sujet du film: le regard humain. Elle domine, elle est le bourreau. Se servir de son corps comme une arme.

Après, elle décide de tout arrêter, d'enlever ses chaines comme tu dis. Oui. Mais une prostituée voudrait tout arreter pour qu'on ne lui fasse plus de mal ou pour qu'elle ne soit plus l'objet d'un désir pervers. Elle, veut tout arreter, pour au contraire, ne plus faire de mal aux humains, comme si sa mission qui conduit à la mort, n'avait plus de raison à ses yeux. L'empathie. Et c'est à partir du moment où elle devient humaine, qu'elle est mise en danger. Le rapport de force encore une fois. Elle était un extraterrestre, elle pense etre devenue une femme.

Après la fin, force physique contre force charnelle, une vision primitive des rapports humains, encore une fois, il brule la femme mais aussi l'extrarrestre qu'elle est. J'aime beaucoup cette fin, très belle, où elle regarde son propre visage, comme elle regardait le visage d'une femme à terre au début du film, mais cette fois çi: avec de l'empathie.
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Photo obsession - 7/10

Messagepar Waylander » Jeu 21 Aoû 2014, 17:04




SPOILERS


Second film de Mark Romanek, One Hour photo dépeint à la fois le quotidien d'une jeune petite famille et d'un employé de la grande distribution absorbé par son boulot auquel il apporte un soin tout particulier, méticuleux et obsessionnel. Robin Williams incarne Sy avec brio, inquiétant mais touchant, gentil , attentionné, perfectionniste et à fleur de peau. Un thriller comme on voit peu, qui se joue des codes et des clichés pour développer son personnage comme un psychopathe "potentiel" qui n'a finalement rien de "méchant". On ne sait rien de lui mais tout se devine par son comportement et son obsession de la photo de famille. Le petit garçon du film sent que Sy est solitaire, sans amis et sans famille.






Tout chez cet individu nous incité à nous méfier de lui : son insistance, son omniprésence, ses connaissances de la vie intime de la petite famille dont il garde un jeu de chaque pellicule chez lui pour les afficher sur son mur : tout est fait pour qu'on s'attende à un drame, à un meurtre voir un massacre mais quelque chose chez lui nous émeut : il n'est qu'un homme seul qui s'ennuie. Il souffre de ne pas aimer et de ne pas être aimé. Sa seule attache c'est son travail auquel il voue son temps puis cette famille dans laquelle il transfert son propre manque de liens familiaux et de repères.
Le réalisateur n'en fait pas des tonnes : tout est mystérieux , le film ne dresse finalement pas un portrait des origines de Sy mais nous montre simplement le présent, en influençant notre interprétation par des plans, des regards et le jeu de Robin Williams, encore une fois excellent, un rôle pour lui en somme.


Il n'y a qu'à la fin qu'une réplique de Sy met la puce à l'oreille quand il sous-entend involontairement avoir été violé et pris en photo par son père. D'où l’obsession des photos et de la famille, la solitude et une certaine peur. Sy ne tue personne et ne souhaite que punir le père du jeune couple d'avoir commis l'impardonnable pour Sy : l'adultère, la trahison. Il va trop loin, il prend même en photo la fille de son boss pour lui faire peur, il s'immisce dans la vie des gens (parfois juste en se fantasmant l'oncle du gamin) mais il n'est pas un tueur ni un violeur. Il est juste victime de son enfance , victime de la plus haute trahison qui peut exister au sein d'une famille et ça explique certainement presque toute sa personnalité; le flic lui dit qu'il a "compris" son raisonnement une fois le monologue final libérateur de Sy bouclé.

Juste après il demande à voir ses photos, pas les dégueulasseries qu'il a fait faire aux amants, mais ses photos de la chambre d’hôtel, pleins de petits détails auxquels les gens ne font pas attention (comme une télécommande sur le bord d'une table) parce qu'ils ont des gens à aimer, à border d'attention, d'affection alors que lui s'attache à des futilités parce qu'il n'a personne. Sy nous donne l'impression d'être resté bloqué en enfance car plusieurs réactions de sa part connotent l'innocence ou l'insouciance (les photos du couple il s'en fout, il n'a même pas conscience de ce qu'il a fait, il ne demande pas pardon et il n'a qu'une hâte c'est de voir ses clichés de la chambre) .

La photo finale , pur fantasme , n'est qu'une représentation de ce qui ne changera plus chez lui quoiqu'il arrive. Il fait désormais métaphoriquement parti de cette famille puisqu’il s'y est immiscé de plusieurs façons et l'a profondément marqué. Sy reste un homme traumatisé dont le comportement reflète son déséquilibre émotionnel : quand il prend des photos des amants nus sur leur lit, il ne leur demande pas de vraiment faire ce qu'il dit mais d'imiter seulement et on voit bien qu'il est totalement en phase de conflit interne : sa part de bonté lutte avec son passé : on peut y voir le combat de sa propre morale contre sa souffrance qu'il se sent obligé d'extérioriser en faisant à un autre ce que son père lui faisait ; en reproduisant le même schéma il pense peut-être le combattre, l'annuler.

Le casting du film est décevant car seul Robin Williams donne de l'épaisseur à son personnage puisque les autres ne sont qu'esquissés , peu attachants, trop communs et trop peu présents pour que le jeu d'acteur marque les esprits. La soundtrack est excellente, oppressante et dérangeante. La photographie très clinique (plans sobres, lumières souvent blanches pour le magasin, les intérieurs sont vastes et vides, tout cela est très monochrome par moment) colle plutôt bien à la méticulosité de Sy dans son métier lié à la photo. Film maitrisé, traitement original , message ambigu (Sy se fait justicier conjugal en balançant des photos compromettantes à la femme du couple pour qu'elle sache la vérité mais on sent que son but n'est pas motivé par la jalousie : il n'"aime" pas cette femme, il fantasme juste sur l'ensemble de la famille qu'il croyait, au départ, parfaite. En foutant la merde, il a peut-être sauvé cette famille , il suffit de voir le regard final entre le mari et la femme alors que le gamin est tout contre son père. De plus, la femme n'a pas l'air d'en vouloir plus que ça au mari).

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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Alegas » Jeu 21 Aoû 2014, 17:33

Fuck yeah mec. Bon pas revu depuis un bail, mais good job quand même. :super:
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Jeu 21 Aoû 2014, 22:48

De mémoire c'était sympa et je lui mettrais la même note.Tu m'as donné envie de le revoir tiens!
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Re: [Waylander] Mes critiques en 2014

Messagepar jean-michel » Ven 22 Aoû 2014, 17:10

Photo obsession

Parfait, j'aurais pas mieux dit! tout a fait en phase avec ta critique! :super:
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Cloud Atlas - 9/10

Messagepar Waylander » Ven 14 Nov 2014, 19:23

Cloud Atlas, seconde vision : 9/10.

Le seul défaut à les yeux : certains maquillages complètement foirés et vulgaires (et certains pourront même dire "racistes" bien que ça ne colle pas du tout avec le message du film et c'est là toute l'ironie). Et puis cette histoire du même casting d’époque en époque donc du coup, il y a ce message sur la réincarnation qui normalement aurait du être simplement spirituel et pas physique or là on reconnait les acteurs grimés et on veut faire passer des occidentaux pour des asiats, des blacks pour des blancs etc...je trouve ça répugnant alors que le propos est justement universel.

Branlette :

Dans le roman, je ne me souviens pas que les descriptions physiques sous entendaient une ressemblance. On parlait surtout de réincarnation de l'esprit dans un autre corps. C'est l'esprit qui est le même, pas le corps (ou les deux). On pourrait avoir un corps tout à fait différent mais je reconnais qu'au cinéma, ça aurait été compliqué d'embaucher pleins d'acteurs différents et puis ça aurait niqué le concept de faire jouer plusieurs rôles différents à un même mec sans compter la continuité de l'oeuvre comme un tout homogène....Je suis entrain d'écrire et je me rends compte que je dit une connerie : le film ne précise rien. En fait, tout est relié à par cette histoire de tâche de naissance mais il n'y pas de début (ni de fin) : Tom Hanks n'a pas le même caractère d'un personnage à un autre idem pour le reste du casting qui font seulement parfois des apparitions.

Du coup , ce n'est pas vraiment de la réincarnation. On a des corps censés être différents mais on reconnait l'acteur en-dessous et l'esprit (caractère) n'est pas le même donc qu'est ce qui se réincarne ? Rien en fait. Si ? J'ai plutôt l'impression de voir un message sur les destins qui se croisent et quelque chose qui nous dépasse. On ne sait pas. Juste cette sensation de déjà-vu et de plusieurs vies mais des vies qu'on ne contrôlent pas vraiment (enfin si, mais on ne contrôle pas son existence bien que la scène du suicide n'est pas là pour rien : si on veut y mettre un terme c'est possible). Notre naissance/renaissance ne dépend pas de nous. J'ai l'impression que c'est bien plus qu'un film sur la réincarnation en tout cas. Ça va un peu au-delà.

" Ainsi, l'être humain se dissout à la mort, mais son karma est cause d'une naissance nouvelle qui héritera des actes bons ou mauvais de l'existence antérieure ". Ce qui explique les différences de caractérisation d'une époque à une autre même si c'est dommage que ça me fonctionne pas pour Weaving qui représente le Mal à tous les Ages.


Bon bref, j'avais oublié comment le montage était excellent : les scènes d'une époque à une autre qui se répondent ça tue. Les musiques, la photo, un film qui mélange les genres et les styles (on a de l'humour, du drame, de la SF dont post apo et anticipation, de l'historique etc....). Un coup de maître , un grand film superbement interprétés par un casting impeccable même si les clins d’œil à Matrix et Agent Smith me saoulent un peu. Le message sur l'amour et fuck les conventions , l'ambition du projet, inclassable, casse gueule mais jouissif dans ce panorama si souvent pourri du blockbuster.
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