[KreepyKat] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Santa Sangre - 10/10

Messagepar KreepyKat » Dim 17 Aoû 2014, 00:21

Révision pour celui-ci, rien n'a changé, c'est toujours un chef d’œuvre. :youpla:

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Santa Sangre - Alejandro Jodorowsky

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Genre : Thriller/Drame Halluciné
Année : 1989
Nationalité : Italo-Mexicain

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5e réalisation de Alejandro Jodorowsky, auteur atypique s'il en est, Santa Sangre est une œuvre à part. La formule est facile mais convient parfaitement : que ce soit dans sa filmographie ou dans le cinéma en général, difficile d'y trouver des points de comparaisons, et ce malgré la multitude de références et d'inspirations. Pour résumer, disons que c'est un grand-écart entre la science du suspense d'un Hitchcock et le baroque d'un Fellini, sans compter un univers très ressemblant à Browning et une pointe de giallo de temps en temps. Oui, rien que ça !

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Toujours dans cette logique de grand-écart, Santa Sangre s'inscrit parfaitement dans la filmographie du bonhomme, tout en tranchant radicalement avec ses premières réalisations. Un début d'explication à ceci réside dans le fait que Jodorowsky, dépité par l'échec de son dernier long métrage et l'avortement d'un projet d'adaptation de Dune, n'avait pas tourné depuis 8 ans avant de s'attaquer à l’œuvre qui nous intéresse ici. Toujours est-il que s'il est encore question de quête initiatique et qu'on retrouve certaines obsessions de l'auteur (notamment le thème du handicap physique), elle est ici soutenue par une intrigue beaucoup plus construite, et elle reste plutôt modérée sur l'aspect métaphorique/ésotérique qui rendait ses premiers films plutôt difficile d'accès.

Construite en 2 temps, l'intrigue principale s'avère à la fois simple (donc claire) et d'une grande profondeur thématique. Elle est portée par 3 protagonistes principaux (le héros, la fille qu'il aime et sa mère), auxquels vient s'ajouter toute une flopée de personnages secondaires plus riches en couleurs les uns que les autres. La première partie présente l'enfance du héros, et prend place dans l'univers du cirque. La deuxième, quant à elle, prend la forme d'un thriller étouffant. Le récit fait parfois des détours, s'attarde sur tel ou tel personnage, mais, chose rare, cela ne se fait jamais au détriment du rythme, impeccable à une catcheuse près. Ajoutez à ceci un nombre assez incroyable de scènes poignantes comme jamais (l'intro, la mort de l'éléphant, les séquences au cimetière, la fin...) et un mille-feuille symbolique particulièrement imposant (quoique rarement imposé : le film se suit tout à fait sans se pencher sur le conflit œdipien qui caractérise le héros, par exemple) et vous touchez du doigt la grandeur de l’œuvre.

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Mais ce n'est pas tout, car si le contenu est remarquable, la forme l'est au moins tout autant. Si les premiers films de Jodorowsky étaient déjà loin d'être l’œuvre d'un incapable, il s'est encore perfectionné entre-temps : que ce soit en termes de cadrage, de dynamisme, d'échelle de plans, d'utilisation des couleurs ou de la musique, Santa Sangre s'avère remarquable. Les mouvements de caméra, bien que relativement nombreux, se font discrets et servent parfaitement le récit. Par ailleurs, le réalisateur fait preuve d'ingéniosité lorsqu'il s'agit d'insérer un élément incongru, voire carrément provocateur, pour mieux attirer l’œil et donner au film un caractère farfelu tout à fait charmant (on est TRÈS loin du lourd pensum indigeste, c'est dynamique, vivant, insolent et certains passages sont très drôles).

Je m'arrête là, sinon je n'en finirais jamais, mais cette révision n'a en rien tarit l'admiration que j'ai pour cet OFNI, au contraire : tout ce que j'aime au cinéma est incarné dans ce seul film. Autant dire qu'il figure très haut dans mon panthéon personnel.

En bref :

:love: :love: :love: :love: :love:
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Re: [KreepyKat] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Dim 17 Aoû 2014, 03:13

Toujours un plaisir de voir une nouvelle critique de Jodorowski :super:

Je suis particulièrement d'accord avec ton avant-dernière ligne, j'ai rarement vu du cinéma aussi vivant et stimulant.
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Fantôme de la liberté (Le) - 6/10

Messagepar KreepyKat » Dim 17 Aoû 2014, 15:56

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Le fantôme de la liberté - Luis Buñuel

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Genre : Comédie surréaliste
Année : 1974
Nationalité : Franco-Italien

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Avant-dernier film de Buñuel, "Le fantôme de la liberté" est un exercice de style surréaliste dont le principe consiste à passer d'un personnage à l'autre, au gré de l'inspiration, sans jamais se fixer sur une intrigue particulière. Un parti-pris qui lui donne un aspect "film à sketch" hétéroclite, qui doit son unité à la volonté de tordre certaines conventions sociales et/ou règles physiques. Bienvenue dans un monde où les statues mettent des beignes, où l'on a la visite d'un coq en pleine nuit, ou encore où l'on apporte sa fille au commissariat pour mieux enquêter sur sa disparition.

Garni de bonnes idées, le film n'est néanmoins pas sans longueurs : comme c'est souvent le cas dans les films à sketch, les scènes sont très inégales. Certaines semblent n'exister que pour leur chute, qui met dès lors bien longtemps à arriver, quand d'autres se révèlent tout à fait savoureuses. A ceci, il faut ajouter un rythme plutôt lent, qui donne régulièrement l'impression de s'attarder sur des choses sans importances, d'autant plus que le film reste finalement assez mesuré dans son surréalisme (on est très loin de la folie d'un chien andalou). Logiquement, ce sont donc davantage les scènes reposant sur une idée forte qui retiennent l'attention, au détriment de celles qui fonctionne sur un suspense assez factice ("quelle sera la prochaine idée loufoque ?"). Ainsi, le moment le plus marquant est sans doute le cours sur les conventions sociales, et la petite scène de démonstration qui s'ensuit. Ça tombe bien, puisqu'on touche là au cœur du propos.

En effet, tout le long du film, Buñuel s'attache, avec plus ou moins de finesse, à bousculer nos certitudes de spectateur, notamment en ce qui concerne l'ordre social. Pour cela, il va notamment procédé à un changement des tabous, afin de montrer que les interdits qui existent dans notre société ne sont pas des vérités gravées dans le marbres mais sont en fait relatifs. De la même façon, il va tacler (une fois encore) la religion, en pointant du doigt le fossé qu'il y a entre les valeurs affichées et les attitudes de ses membres. Pour que ces différences sautent aux yeux du spectateur, Buñuel place le tout dans un cadre normal, banal même, l'incongru n'apparaissant que sur des points extrêmement précis. Hélas, ce parti-pris est à double tranchant puisque, comme dit précédemment, le film compte un certain nombre de longueurs, et l'absence d'intrigue peut en rebuter plus d'un. Reste donc un certain nombre d'audaces réjouissantes, et le sentiment de voir un film au fort potentiel qui pêche par manque de structure.

En Bref :

Trop dispersé ou au contraire pas assez loufoque, Le fantôme de la liberté est un film terriblement inégal. Néanmoins, si de nombreuses longueurs côtoient de très belles scènes, ces dernières s'avèrent suffisamment drôles, ironiques et mordantes pour retenir l'attention. Au final, malgré de bonnes idées, je suis un peu déçu par ce film : Buñuel est capable de faire bien mieux.
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Re: [KreepyKat] Mes critiques en 2014

Messagepar KreepyKat » Dim 17 Aoû 2014, 16:02

Et deux avis express, histoire d'être à jour dans mes visionnages, et parce que je n'ai pas grand chose à en dire :

La vie criminelle d'Archibald de la Cruz (Luis Buñuel, 1955) :
Petite pépite d'humour noir, insolente quoique jamais vraiment sadique, qui dresse un portrait plein d'ironie de ce fameux Archibald.
8/10. :youpla:

Puppetmaster (David Schmoeller, 1989) :
D'la merde.
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Convoi de femmes - 7,5/10

Messagepar KreepyKat » Lun 18 Aoû 2014, 23:24

Non, ce n'est pas un porno. :sm:

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Convoi de femmes - William A. Wellman

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Titre original : Westward the Women
Genre : Western
Année : 1951
Nationalité : USA

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Chouette petit western âpre qui relate l'épopée de 150 femmes traversant le grand Ouest américain. L'emphase est mise sur le groupe, et bien que quelques figures "traditionnelles" s'en détachent (le héros, l'héroïne, l'ami complice), le récit s'attarde volontiers sur des personnages plus secondaires, s’intéressant à leur passé, à leurs motivations... Il prend dès lors une dimension "chorale" fort appréciable, qui rend le groupe vraiment vivant et dynamique et permet de mieux se plonger dans le film, renforcé par le fait qu'on ait droit à un héros plus trouble qu'à l'ordinaire (c'est même un sacré connard, pour tout dire).

Si sur le fond, l'histoire ne raconte pas grand chose de plus que "traverser l'ouest, c'est dur", il faut avouer qu'il le fait fort bien, les épreuves s'avérant particulièrement nombreuses et retorses. Anti-spectaculaire (on va même jusqu'à sauter la principale scène de bataille), le film étonne néanmoins par son côté impitoyable. William A. Wellmann semble avoir à cœur la crédibilité de son projet, et il n'est pas rare de voir un personnage disparaître subitement sans autres formes de procès. Les obstacles, à la fois variés et crédibles (le tournage en décors naturels aidant) ne laissent que peu de répit à notre convoi, et si ça ne suffisait pas, il faut rajouter à cela les querelles internes, forcément légions (à ce sujet, notons que le film s'avère assez critique envers notre héros puisque certains de ses choix s'avéreront désastreux).

La mise en scène est soignée, sans grand effets, préférant s'effacer derrière son récit. Le cadrage et le montage, notamment, sont de grande qualité. Par ailleurs, la musique est quasiment absente du film. Ceci, couplé au côté impitoyable du récit, pourrait faire craindre le film d'auteur austère : il n'en est rien. En effet, le réalisateur se montre très proche de ses personnages, la mort de l'un d'eux est toujours annoncée avec compassion et respect. Mais surtout, Convoi de femmes reste une production de studio, et reprend certains éléments des westerns de l'époque, en premier lieu les dialogues incisifs et la love-story classique. Si les premiers sont largement bienvenus et permettent d'alterner les tons avec brio, le second fait un brin passage obligé.

C'est d'ailleurs le problème des personnages principaux : ils sont à double tranchant. Faire ressortir certains protagoniste des 150 et quelques âmes qui peuplent le convoi est un plus (cela permet au récit de ne pas trop être embrouillé), et les personnages en eux-même sont plutôt bien définis. Mais les relations qui les unissent s'avèrent très classique et tranchent avec l'originalité du reste. Concession faite aux studios ? Peut-être bien, cela reste néanmoins trop voyant à mon goût.

En Bref :

Un bon western, qui retrace avec une grande minutie les péripéties des colons partant vers l'Ouest. Multipliant les ruptures de tons, "Convoi de femmes" se distingue nettement des autres westerns par son côté impitoyable. Néanmoins , si le film touche à l'excellence en ce qui concerne la description du groupe, il pêche un peu sur l'écriture des personnages principaux.
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Fargo - 10/10

Messagepar KreepyKat » Jeu 21 Aoû 2014, 23:54

Parfois, il fait bon réviser ses classiques.

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Fargo - Joel & Ethan Coen

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Genre : Thriller ironique
Année : 1996
Nationalité : USA

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1996. 6e film des frères Coen. Cinéastes adoubées et multi-récompensés. Autant dire qu'ils n'en sont pas à leur coup d'essai.

Leur dernier né est un thriller-mais-pas-tout-à-fait prenant place dans les plaines enneigées du Minnesota, lieu de naissance des deux frangins. Ça parle de magouilles. D'un coup foireux. Un type qui veut kidnapper sa propre femme. Mais qu'est-ce qui lui passe par la tête ?

Plus qu'un thriller, Fargo est une oeuvre sur l'incompréhension. Les personnages se répètent, s'embrouillent, déforment ce que le mec en face essaie de leur dire. Les discussions n'avancent pas, font du surplace, quand elles ne partent pas dans des sujets n'ayant aucun rapport avec la situation en cours. L'ironie des Coen fonctionne à plein tube, et on retrouve le ton tragi-comique qui leur est cher (ici poussé à son paroxysme, selon moi).

Le récit repose principalement sur 4 personnages : le type qui veut qu'on kidnappe sa propre femme (Jerry Lundegaard), les 2 kidnappeurs (Carl & Gaear) et une fliquette qui enquête sur cette affaire (Marge). Il y a par ailleurs une intrigue secondaire pas forcément nécessaire mais qui souligne les thèmes du film. Cela dit, ça n'empêche pas le rythme d'être particulièrement bien géré, sans véritable temps mort, et avec un crescendo constant au fur et à mesure que les embrouilles et les mauvaises décisions s'accumulent.

Côté formel, impossible de ne pas évoquer la neige, énormément mise en avant, au point de devenir un personnage à part entière. Elle irrigue le long-métrage de sa présence et change l'ambiance du tout au tout (les scènes d'intérieur paraissent d'ailleurs un peu ternes en comparaison). La photo de Deakins repose d'ailleurs énormément sur elle et, bien qu'elle ne soit pas exceptionnelle (j'ai connu Deakins plus inspiré), elle reste très correcte et ménage quelques fulgurances. Par ailleurs, la bande-son, et notamment le thème principal, s'avèrent excellents. Utilisé avec parcimonie (principalement durant de courts creux, pour introduire une scène par exemple), ce thème, qui fait la part belle aux violons, donne une teinte mélancolique au film, ce qui accentue encore le côté tragi-comique.

L'ironie mordante des frères Coen éclate dès lors qu'on s'intéresse aux personnages. Beaucoup d'entre eux, y compris les personnages les plus secondaires, n'arrivent pas à communiquer. Certains sont des êtres pathétiques, obnubilés par leurs problèmes personnels, d'autres sont de bonne foi mais incapables de comprendre la personne en face, et donc de l'aider efficacement (à ce titre les descriptions des 2 kidnappeurs sont hilarantes). Jerry Lundegaard, particulièrement, inspire la pitié par sa manière à être constamment à côté de la plaque. Carl et Gaear, quant à eux, fonctionnent comme un duo comique : d'un côté le grand bavard, de l'autre le type quasiment muet (là encore, aucun d'eux ne communique bien : c'est soit trop, soit pas assez). Ce thème est central dans le film puisque c'est de lui que partent la quasi-intégralité des emmerdes. Mais heureusement, il y a un contre-point : la fliquette, Marge.

Marge, incarnée de manière très convaincante par Frances McDormand, est une "madame tout le monde" qui ne se prend pas la tête et va au plus simple. C'est le personnage positif du film. Elle n'est pas pour autant à l'abri de l'incompréhension (on le verra notamment durant l'intrigue secondaire), mais le couple qu'elle forme avec son mari est un modèle de compréhension, de patience, et d'entente mutuelle (tout le contraire des autres personnages principaux qui sont constamment pressés, inquiets, et qui se contredisent sans arrêt). Ce sont, au final, les seuls personnages pour lesquels on a droit à un peu d'empathie, et leurs apparitions permettent d'aérer un récit qui, sinon, serait étouffant de cynisme.

En Bref :

Nanti d'un excellent scénario, Fargo est un petit modèle d'équilibre, où fond et forme se complètent parfaitement. Le décalage entre les enjeux dramatiques (dans les deux sens du terme) et les attitudes puériles des protagonistes introduit un ton tragi-comique particulièrement bien maîtrisé. Par ailleurs, le film possède une identité et une ambiance fortes grâce à la simple présence des décors enneigés du Minnesota, ainsi qu'un casting au top. Bref : un must-see, et personnellement mon petit préféré des frères Coen, à égalité avec un certain Barton Fink.
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Re: [KreepyKat] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Ven 22 Aoû 2014, 09:29

Très belle critique que j'approuve totalement. Content de voir qu'il y a encore des fans de Fargo car il est de bon ton en ces lieux de minorer son importance dans la filmo des frangins (cf Bom Base). :super:
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Messagepar KreepyKat » Ven 22 Aoû 2014, 09:42

Merci. :chinese:
Par contre, je ne trouve pas qu'il soit si minoré que ça, c'est quand même l'un des films qui reviennent le plus dès qu'on parle d'eux. :o
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Re: [KreepyKat] Mes critiques en 2014

Messagepar maltese » Ven 22 Aoû 2014, 10:01

Très bonne critique :super:

Le statut du film, justement souvent considéré comme l’un de leurs meilleurs, joue peut-être un peu contre lui parfois. Mais je crois qu’il doit aussi ce statut au fait que c’est sans doute celui qui synthétise le mieux le style des Coen, leurs thèmes, leur univers. Il y a tout : le film noir, la comédie, l’absurdité de la vie, l’influence du hasard, les quiproquos, les personnages déjantés, la violence soudaine et terrifiante, etc… Revu aussi il y a quelques temps, et ce qui m’a frappé pour la première fois, c’est le nombre de scènes où les personnages regardent la télé ; encore une fois, on a affaire à des personnages qui vivent à travers les mythes et le style de vie véhiculés par Hollywood et la télévision.
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Re: [KreepyKat] Mes critiques en 2014

Messagepar Jimmy Two Times » Ven 22 Aoû 2014, 10:03

Pour moi, c'est leur film somme. Point barre.
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Re: [KreepyKat] Mes critiques en 2014

Messagepar KreepyKat » Ven 22 Aoû 2014, 10:10

maltese a écrit:Le statut du film, justement souvent considéré comme l’un de leurs meilleurs, joue peut-être un peu contre lui parfois.


Là-dessus, je suis d'accord. C'est de toute manière un problème récurrent dès qu'une œuvre a une excellente réputation.

maltese a écrit:Revu aussi il y a quelques temps, et ce qui m’a frappé pour la première fois, c’est le nombre de scènes où les personnages regardent la télé ; encore une fois, on a affaire à des personnages qui vivent à travers les mythes et le style de vie véhiculés par Hollywood et la télévision.


En effet, j'avais fait l'impasse sur cet aspect pour mieux me concentrer sur la communication entre les personnages, mais ça mérite d'être noté. C'est bien aimable à toi de compléter ma critique. :mrgreen:
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Re: [KreepyKat] Mes critiques en 2014

Messagepar maltese » Ven 22 Aoû 2014, 10:28

Tant mieux parce que moi je n'avais jamais trop fait attention à ces problèmes de communication :mrgreen: c’est vrai que le couple de Frances MacDormand se révèle d’autant plus le contre-point des autres personnages, de ce point de vue.
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Re: [KreepyKat] Mes critiques en 2014

Messagepar KreepyKat » Ven 22 Aoû 2014, 10:39

Un peu pareil, ça ne m'avait pas frappé plus que ça, jusqu'à hier soir, où je me suis rendu compte que ça revenait à quasiment chaque dialogue. Ce qui est assez fort sachant que c'est un film que j'ai vu, revu, rerevu... :shock:
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Re: [KreepyKat] Mes critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Ven 22 Aoû 2014, 11:08

Il est sympa ce Fargo mais je trouve la série plus ambitieuse, là c'est la petite histoire, limite série B. Chez les Coen il m'en reste quelques uns (The Barber, Barton Fink & Blood Simple) mais en terme d'ampleur et de maitrise NCFOM et Miller's Crossing sont inatteignables à mon sens.
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Re: [KreepyKat] Mes critiques en 2014

Messagepar KreepyKat » Ven 22 Aoû 2014, 11:48

Ah moi au contraire, j'apprécie beaucoup le fait qu'on reste concentré sur la "petite histoire". Ça s'éparpille très peu, ça ne cherche pas à dépeindre un milieu ou quelque chose du genre, à l'arrivée je trouve ça beaucoup plus immersif.

Quant aux films qu'il te reste à voir, t'as de la chance, c'est les meilleurs (avec Fargo, donc). :love:
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