Le Prêteur sur gages
The Pawnbroker — Sidney Lumet — 1964
5/10
Film méconnu du grand Sidney Lumet, Le Prêteur sur gages prend comme personnage principal Sol Nazerman, un juif autrichien rescapé des camps de concentration et qui a immigré aux Etats-Unis pour ouvrir une boutique dans le quartier de Harlem. Le film s'ouvre sur ses derniers instants de bonheur avec sa famille, juste avant que les nazis ne fassent irruption dans sa vie pour la bouleverser. Ces images, montées sur une musique mélancolique, peuvent paraître un peu kitsch de prime abord tant elles respirent les clichés d’un bonheur idéalisé tendance cul-cul la praline. Mais les différents flashbacks sur ces instants précieux disséminés au fil du récit rendront, avec le recul, le caractère nostalgique et émouvant de ce moment.
Le Prêteur sur gages utilise d’ailleurs de nombreux flashbacks, présentés dans un montage presque expérimental pour l'époque, avec des plans très rapides, où le personnage revit des souvenirs soit de sa femme et de ses enfants, soit de l'horreur des camps de concentration. Le film parvient à suggérer la désolation morale qu'a constituée l'existence des camps de manière beaucoup plus tangible que bien des films se déroulant pendant la seconde guerre mondiale, l'intrigue principale étant située environ 25 ans après les faits. Rod Steiger livre une très bonne prestation dans ce rôle de personnage renfermé, qui n'attend plus rien de la vie et porte un regard pessimiste sur l'espèce humaine. Les rares moments où il exprime des émotions (colère, tristesse) sont impressionnants par leur contraste avec la carapace taciturne qu'il affiche traditionnellement vis-à-vis des autres.
Au niveau formel, le film dispose d'un très beau noir et blanc. Lumet va filmer son intrigue en intérieurs mais également en décors réels, ce qui donne un cachet réaliste à l'ensemble, éloignant l’espace de quelques scènes le film de l’aspect théâtre filmé dans lequel il se complaît un peu trop. En effet, Lumet a tendance à faire défiler dans la boutique du prêteur sur gages des personnages à la limite de la caricature, presque tous des clichés de laissés pour compte, les différents acteurs déployant un jeu lourdement démonstratif (le pompon étant décerné à Reni Santoni, futur Poppy de la série Seinfeld). Si bien que les scènes les plus "vraies" et poignantes sont celles où l'on voit le personnage principal déambuler seul dans New York. Ces scènes, ainsi que les conversations qu'il entretient avec Geraldine Fitzgerald, soulignent bien la nature désespérée et solitaire de cet homme.
Bref, un film qui possède de belles qualités formelles et thématiques mais dont la caractérisation trop appuyée des personnages secondaires m’a empêché d'adhérer plus que ça.
Le Prêteur sur gages utilise d’ailleurs de nombreux flashbacks, présentés dans un montage presque expérimental pour l'époque, avec des plans très rapides, où le personnage revit des souvenirs soit de sa femme et de ses enfants, soit de l'horreur des camps de concentration. Le film parvient à suggérer la désolation morale qu'a constituée l'existence des camps de manière beaucoup plus tangible que bien des films se déroulant pendant la seconde guerre mondiale, l'intrigue principale étant située environ 25 ans après les faits. Rod Steiger livre une très bonne prestation dans ce rôle de personnage renfermé, qui n'attend plus rien de la vie et porte un regard pessimiste sur l'espèce humaine. Les rares moments où il exprime des émotions (colère, tristesse) sont impressionnants par leur contraste avec la carapace taciturne qu'il affiche traditionnellement vis-à-vis des autres.
Au niveau formel, le film dispose d'un très beau noir et blanc. Lumet va filmer son intrigue en intérieurs mais également en décors réels, ce qui donne un cachet réaliste à l'ensemble, éloignant l’espace de quelques scènes le film de l’aspect théâtre filmé dans lequel il se complaît un peu trop. En effet, Lumet a tendance à faire défiler dans la boutique du prêteur sur gages des personnages à la limite de la caricature, presque tous des clichés de laissés pour compte, les différents acteurs déployant un jeu lourdement démonstratif (le pompon étant décerné à Reni Santoni, futur Poppy de la série Seinfeld). Si bien que les scènes les plus "vraies" et poignantes sont celles où l'on voit le personnage principal déambuler seul dans New York. Ces scènes, ainsi que les conversations qu'il entretient avec Geraldine Fitzgerald, soulignent bien la nature désespérée et solitaire de cet homme.
Bref, un film qui possède de belles qualités formelles et thématiques mais dont la caractérisation trop appuyée des personnages secondaires m’a empêché d'adhérer plus que ça.