La Peau Douce de François Truffaut - 1964
Avant de trouver le financement pour lancer
Fahrenheit 451, Truffaut tourne ce film qu'il a écrit lui-même en 3 semaines en s'inspirant très fortement de deux faits divers de l'époque. Objectivement, c'est un petit peu plus rapide que Besson, subjectivement, c'est sans doute aussi mauvais.
Pourtant l'histoire est simple, celle d'un intellectuel parisien, marié avec un enfant, qui va tromper sa femme avec une bien jolie jeunette. Mais le traitement fait un peu tâche tellement tout y est convenu. A l'époque c'était peut-être nouveau de parler d'un tel sujet, mais aujourd'hui c'est gentiment ringard. D'autant plus que la psychologie de chacun des personnages n'est que très survolée et les situations, hormis le pataquès de Reims, d'un convenu et d'une tristesse à peine croyable. Rien à voir avec la subtilité et la profondeur de
La Chamade d'Alain Cavalier par exemple, qui sera tourné quatre ans plus tard. Sans parler de ce final bien ridicule, qui m'a bien achevé, surtout après celui de
Y tu Mama Tambien, quelques jours plus tôt...
Pourtant les acteurs sont dans le ton, Jean Desailly amoureux, direct, quoiqu'un peu pataud et Françoise Dorléac belle et changeante. Rien à voir donc avec les délires Léaudiens. Mais à l'image de la platitude du scénario, ils n'ont pas vraiment de quoi se mettre en valeur. Dans ce marasme un peu chiant, la brève apparition de Daniel Ceccaldi, malgré une ressemblance incroyable avec Bernard Menez, est salutaire et apporte un peu de vie à ce film qui en manque cruellement.
Résultat, un scénario sans relief et une fin WTF censée apporter une pointe de sensationnalisme pour réveiller le spectateur en état de somnolence avancé, on est bien devant un film d'auteur français dans toute sa splendeur.
3/10