[pabelbaba] Mes critiques en 2014

[pabelbaba]

Bangkok Adrenaline de Raimund Hubert - 2009

De la tatane thaï cheapos, c'est pas vraiment mon style préféré, loin de là, mais on n'a pas grand chose d'autre à se mettre sous la dent ces derniers temps.

En plus réalisé par un occidental et avec des acteurs principaux tout aussi occidentaux, ça commence à faire beaucoup. Alors quand le film démarre avec une BO atroce à base de techno-métal lourdingue, un montage made in MTv ultra cut et un acting amateur... on sent poindre la peur, la vraie. Et quand le scénario bien bateau se dévoile, l'envie de couper se fait franchement sentir.

Cependant, ce serait une grave erreur pour tout amateur de tatane de qualitay. Les scènes de stomb mettent un peu de temps à arriver, mais elles sont réalisées avec un certain savoir-faire. Dans un premier temps on se contente de courses poursuites à pied en mode yamakasi tout terrain, avec des héros faisant feu de tout bois et aimant beaucoup les coups de pieds sautés. Le montage n'est alors pas parfait, mais le rythme et l'intensité sont là. De quoi patienter en somme.

Patienter jusqu'au final! Et là les mecs sortent le grand jeu avec gags à la con (putain, la mort du sosie de Bolo Yeung! ), baston à plusieurs dans un hangar dans la plus grande tradition HK 80s, et surtout un fight en tuk-tuk complètement dingue! On sent bien bien que le film n'a été pensé que pour amener à ces deux séquences d'anthologie, mais elles valent largement le coup d’œil, avec un foisonnement d'idées, de projections violentes, de morts improbables (les pauvres français!) qui rappellent les grands moments du ciné HK, le montage un peu trop cut et cette bande-son horrible en prime malheureusement.

Forcément, ce n'est pas au niveau d' Ong Bak 2, de L'Honneur du Dragon ou même de Born to Fight, néanmoins malgré son amateurisme flagrant, il a de quoi rivaliser avec Chocolate ou Raging Phoenix de part sa générosité et surtout sa courte durée (à peine 80 minutes).

6,5/10

[osorojo]

Ça a l'air marrant

Je le choperai à l'occase ^^

[pabelbaba]

Chope-le à 2€ chez Carrouf, tu ne risques pas grand chose.

[Alegas]

Mad Max de George Miller - 1979

35 ans après, ce film fait toujours son petit effet.

Pourtant on ne peut pas dire que le temps ne l'ait pas égratigné, le design global a pris un sérieux coup, que ce soit les Ford Falcon bariolées façon supporter colombien ou les casques et lunettes de soleil kitscho-futuristes, ça pique un peu. Mais cela reste des détails, parce que l'ambiance est bien là. Ces longues routes désertes, ces patelins pourris, ces bâtiments mal entretenus, ces bandits déglingos et tout le monde bardé de cuir, ça plante un décor!

George Miller peut alors s'amuser avec ses joujoux et y aller franco avec la taule. De ce côté, on mange du bitume et de la cascade à intervalle régulier. Elles ne sont pas complètement déglingos comme le laissait entrevoir Not Quite Hollywood, mais on sent que les cascadeurs ne géraient pas tout (le motard qui se prend l'avant du moto sur l'occiput... ). Enfin le principal est là : le spectacle est assuré et les FX cheapos avant les impacts mortels rajoutent une chouette couche dans le délire.

A côté de cela, malgré une icônisation maximale, Mel Gibson ne dégage pas encore un charisme énorme. La partie vigilante en pâtit, ses actes tranchant avec sa tête de premier de la classe. En revanche ça passe tout seul avec sa dernière exécution froide et machiavélique. Ca lui donne une petite touche psycho parfaitement en phase avec ses gestes. Enfin à côté de Roger Ward et Steve Bisley, il fait pied tendre.

Maintenant j'ai hâte de passer aux choses sérieuses et de me remater le 2!

7,5/10

Sinon en lisant récemment la préface de l'intégrale de Kraken de Segura et Bernet, Dionnet nous apprend que Miller lui aurait proposé 10% des recettes du film pour pouvoir utiliser le nom de Metal Hurlant comme titre. Dionnet l'a envoyé paître...

[Dunandan]

Pour faire suite à ta critique d'avant, j'ai un petit attachement particulier à Chocolate (il fallait l'oser, l'experte en arts-martiaux autiste), je vais donc peut-être me laisser tenter par celui-là si c'est aussi généreux en distribution de tatanes ...

[Mark Chopper]

A côté de cela, malgré une icônisation maximale, Mel Gibson ne dégage pas encore un charisme énorme. La partie vigilante en pâtit, ses actes tranchant avec sa tête de premier de la classe.

Enfin quelqu'un qui le reconnaît. C'est un gouffre entre le 1 et le 2.

[jean-michel]

oui d'accord aussi, jeu minimaliste, période d'apprentissage.

[pabelbaba]

Dun => Ca va c'est généreux, mais le nawak de la situation est géré bizarement.

Mark et Jean-Mi => C'est pas pour rien que Miller met du temps à nous le montrer, au début il s'amuse à nous le cacher le plus longtemps possible.

[angel.heart]

C'est atroce, Bangkok Adrenaline!

[pabelbaba]

Faut savoir à quoi s'attendre aussi. Enfin tu m'as déjà fait le coup du "atroce" pour Forbidden Arsenal, alors que ça tabasse sévère... Sinon pour se faire une idée, il y a les avis HKmania (attention, il faut surtout lire les commentaires! )

Autrement, films sans critiques :

Happy New Year : 0/10
Inspecteur Lavardin : 5/10

[Alegas]

9 Mois Ferme d'Albert Dupontel - 2013

Dupontel récidive avec une nouvelle comédie loufoque pour laquelle il reprend son rôle fétiche de neuneu naïf et violent.

Cependant, le film ayant fait plus de 2.000.000 d'entrées, son propos s'est bien aseptisé avec le temps. Finis les coups de pelle plein cadre et les viols par le cul sur un piano! De plus il délaisse le premier rôle, qui est tenu ici par Sandrine Kiberlain. Le temps ne semble pas avoir de prise sur elle et incarne sans mal cette juge d'instruction stricte et coincée. Son jeu n'a rien de flamboyant et semble au premier abord difficilement conciliable avec l'univers de Dupontel. C'est sans compter sur le fait que, justement, ce dernier se sert d'elle comme point d'accroche à la réalité, contrairement à ses autres films qui partaient intégralement en couille, sans point de repère terre-à-terre pour faire contrepoids au délire ambiant.

Il en résulte des gags et une histoire plus conventionnels, au point que, conjugués aux idées bizarroïdes de son réalisateur-scénariste, on a un peu l'impression d'assister à une sorte d'Amélie Poulain sous acide (mais light l'acide!). Enfin je suis peut être un peu sévère avec Dupontel, qui arrive tout de même à placer plusieurs scènes d’automutilation, un mime de pipe en pleine séance d'assises et une gentille agression au club de golf dans son film.

Au final, il faut bien avouer que le cœur de l'humour de Dupontel est là et qu'il est aussi bien aidé par une super équipe de guest-stars faisant chacun un petit cameo bien sympa, voire vraiment marrant (putain Terry Gilliam! ). Du coup on ne voit vraiment pas passer les à peine 1h20 que dure le film.

6,5/10

[Mr Jack]

Quelle daube sans nom Happy New Year, j'suis bien d'accord.

[pabelbaba]

Une Poignée de Salopards aka Quel Maledetto Treno Blindato aka The Inglorious Bastards d'Enzo Castellari - 1978

Bien tardif ce film de commando en goguette en France à la fin de la seconde guerre mondiale!

Pourtant, tous les éléments sont là pour livrer une série B burnée sans réflexion à la con sur le destin de l'Homme et les horreurs de la guerre. En premier lieu un casting de sales trognes et d'habitués du genre avec Bo Svenson et Fred Williamson en tête. Les autres sont pour ma part inconnus, mais leur caractérisation va bien avec leurs dégaines, chacun ayant un comportement et des capacités complémentaires, comme dans tout bon film de commando qui se respecte! Ensuite, derrière la caméra, pas un habitué du genre, mais un vrai artisan de l'explosion et du gunfight rital. Et il va s'en donner à cœur joie, l'intégralité des véhicules ayant pour finalité d'être éparpillés en mille morceaux et quasiment tous les acteurs, figurants inclus, termineront avec plusieurs balles dans le buffet. Le bodycount est ENORME!

Le revers de la médaille, c'est que le côté "boucherie" l'emporte sur toute autre considération et le massacre tombe parfois dans le ridicule avec des rangées de soldats se faisant mitrailler sans répliquer ou évitant pertinemment de se mettre à couvert. Ca fait un peu tâche... Tout comme les décors naturels d'ailleurs. On sent bien là les limites du cinéma européen, avec des repérages pas folichons. Hormis la chouette forteresse SS, les lieux de tournage sont tristement quelconques. C'est un détail, mais ça joue beaucoup sur l'immersion.

Enfin Castellari avait autre chose à faire, notamment nous livrer un script simple mais solide à base de déserteurs en quête d'une rédemption plus ou moins imposée. Cette histoire est découpée en deux parties distinctes. La première, une cavale en mode boum-boum tacatac, où les escarmouches se succèdent sans temps mort et permettant de présenter chacun des cinq déserteurs. Comme indiqué précédemment, c'est la partie plus efficace qu'intéressante. La seconde étant bien évidemment l'exécution de la mission. Là, le fan du genre prend vraiment son pied avec des séquences bien imbriquées impliquant retournements de situations, action, tension et actes de bravoures sans discontinuer. L'ensemble du timing est parfait, il n'y pas de trou ni de facilité ou d'aberration scénaristique, l'enchainement frise la perfection.

En gros, voilà un film de guerre qui fout la banane.

7/10

[osorojo]

Ptain tu fais envie salop, va falloir que je le chope

[pabelbaba]

Tu peux y aller tranquille! En revanche ça me fait un peu chier, je l'ai pris à la médiathèque en me méfiant du label "Tarantino Approved", mais au final j'aurais dû l'acheter pour pouvoir le remater avec mes neveux.