[oso] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Incredible Burt Wonderstone (The) - 6,5/10

Messagepar osorojo » Sam 09 Aoû 2014, 21:53

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L'INCROYABLE BURT WONDERSTONE

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Don Scardino (2013) | 6.5/10
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CHALLENGE DÉCOUVERTE JUILLET / AOUT 2K14 •


Une tranche de rire revigorante dont on reprendrait bien un peu de rab une fois le rideau final descendu. L'incroyable Burt Wonderstone n'est peut être pas la comédie complètement folle à laquelle on commence à espérer après une heure de bobine franchement réussie mais l'ensemble se déguste tout de même avec appétit. L'univers bien particulier de la magie, dont on peut appréhender à quelques reprises l'envers du décor avec cynisme et désillusion, est un terrain de jeu rêvé pour les sales gosses Carell / Carey. Le duo se livre à un duel caustique qui livre toutes ses promesses. Le premier est fidèle à lui même, faussement allumé comme il sait bien le faire, quant au second, il cabotine tant qu'il peut, grimaces improbables et attitudes qui lui sont propres sans muselière. A ce portrait de famille vient s'ajouter, à mon plus grand plaisir, le trop rare Steve Buscemi. Même s'il est un peu invisible, sa présence est, à elle seule, génératrice d'un bonus personnel immédiat. Quand à la belle Olivia Wilde, on s'accordera tous sur l'inutilité de son personnage mais de sa nécessaire présence. En bref, un bien pour un mal, ou l'inverse, peu importe.

Casting plein de promesses, mis en valeur par des chorégraphies de haute voltige que l'on n'attendait pas forcément à ce niveau. Il y a de l'idée, beaucoup d'idées, dans cet incroyable Burt Wonderstone. Malheureusement, il manque de peu l'incroyable surprise, en grande partie à cause de l'hésitation dont fait preuve Don Scadino à lâcher totalement la bride de l'humour acide. Effrayé d'aller trop loin peut-être, ou maintenu en cage par les décideurs, il estompe, peu à peu, la force créative de la première demi-heure de son film au profit d'une quête rédemptrice polluée par une romance insipide qui ne permet pas aux prestidigitateurs s'y partageant l'affiche d'exploiter le maximum de leur potentiel.

Il faut donc en l'état se contenter d'un très bon moment de divertissement, emporté par des acteurs sachant provoquer le sourire, mais peinant, parce qu'on les devine maintenus par une barrière un brin moralisatrice, de faire de cet incroyable Burt Wonderstone une récréation explosive à l'humour rageur. Semi déception donc, mais plaisir réel, 90 minutes de sourires non simulés, c'est toujours bon à prendre !
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar caducia » Sam 09 Aoû 2014, 21:58

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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Sam 09 Aoû 2014, 22:04

J'en attendais rien et j'me suis bien marré, merci pour cette suggestion pour le Challenge Caducia :super:

Maintenant, j'ai envie de voir d'autres films avec Carell :mrgreen:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar caducia » Sam 09 Aoû 2014, 22:06

C'est miraculeux car je n'aime pas trop les comédies et Carell non plus, donc là c'est un mix magique. 8)
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Road to Guantanamo (The) - 7/10

Messagepar osorojo » Dim 10 Aoû 2014, 10:39

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THE ROAD TO GUANTANAMO

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Mat Whitecross, Michael Winterbottom (2006) | 7/10
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CHALLENGE DÉCOUVERTE JUILLET / AOUT 2K14 •


Alors qu'ils s'offraient un road trip au Pakistan, leur terre d'origine, à l'occasion du mariage de l'un d'eux, quatre amis se sentent pousser des ailes altruistes. Ils décident d'aller juger de l'horreur de cette guerre qui fait des ravages à deux pas de leur localisation actuelle, en Afghanistan. Idée peu inspirée : il suffira de quelques malheureux concours de circonstance, du chaos infligé au pays par les bombes pour les conduire à Guantanamo, entre les mains de bourreaux à la Carrie Mathison, décidés à les entendre évoquer leur affiliation à Al-Qaida de quelque façon que ce soit.

Caméra à l'épaule, mêlant images de fictions et reportages d'archives, Mat Whitecross et Michael Winterbottom retranscrivent avec poigne les horreurs d'une guerre sans merci où la pression psychologique s'allie à la violence d'attaques aériennes chirurgicales pour briser le terrorisme. Aucune pitié, aucune concession, la peur de cet ennemi invisible, capable de frapper où on l'attend le moins, inspire vicieuses méthodes et tortures en tout genre qui font froid dans le dos. Le périple des 4 jeunes britanniques, pris dans cet engrenage qui ferait avouer le plus innocent des humains, choque autant qu'il révolte. Leurs conditions de détention, prisonniers endigués dans des cages de 2m² avec un seau pour boire, un autre pour déféquer et l'interdiction de communiquer entre eux alors qu'ils sont à 1m les uns des autres, paraissent dignes d'une époque révolue. De même que les interrogatoires musclés, destinés à les faire craquer, où se mêlent destruction psychologique, mensonges et tortures psychiques barbares, semblent être l'apanage d'un film d'espionnage particulièrement malsain.

Pour autant, il convient de nuancer un peu la portée du film-docu des deux réalisateurs. Il est toujours délicat de savoir à quel point l'on peut se fier à ce genre de témoignages. Bien qu'il ne soit pas totalement manichéen, il y a forcément parti pris contre l'Amérique et sa politique militaire vis à vis du terrorisme, un mal extrêmement difficile à anticiper qui ne prévient pas lorsqu'il frappe et qui inspire aux plus hautes institutions politiques américaines une peur profonde. Ce n'est certes pas une explication suffisante pour justifier l'horreur d'un endroit comme Guantanamo, tant il semble hors du temps, sous la contrainte d'aucune convention, celle de Genève y étant passée à la moulinette, mais il est difficile de condamner de façon aveugle ces horreurs, provoquées par une guerre impalpable, implacable et inimaginable lorsque l'on est bien loin du conflit, assis confortablement chez soi.

Forcément, le destin de ces 4 jeunes, dont l'un perdit sa vie entre deux bombardements, touche en plein coeur et inspire une compassion immédiate à leur égard. D'une idée plutôt stupide mais pour autant crédible, sans aucune haine ni envie de violence, le petit groupe verra l'innocence de leur âge voler en éclat avec les multiples assauts psychologiques destinés à leur ôter leur dignité. Mat Whitecross et Michael Winterbottom livrent avec Road to Guantanamo un support de réflexion très prenant, à la fois à propos d'une guerre sans merci à laquelle il est difficile de trouver des solutions, mais aussi à propos de ces coups du sort qui vous placent au mauvais endroit, au mauvais moment, pour vous aspirer dans une spirale d'évènements que même les esprits aptes à imaginer le pire n'auraient pu écrire. Grisant.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar caducia » Dim 10 Aoû 2014, 12:35

J'ai commencé à le regarder mais ça m'a déprimé, il faut que je retente un autre jour.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Dim 10 Aoû 2014, 12:49

C'est sur que ça fout les boules. Quand ils commencent à passe de camps en camps pour se faire interroger par le mensonge et la manipulation, t'as bien les nerfs sur ton canapé :eheh:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Kakemono » Dim 10 Aoû 2014, 14:03

:super: Belle critique pour un film impressionnant qui ne laisse pas indifférent.
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Y tu mamá también - 7/10

Messagepar osorojo » Dim 10 Aoû 2014, 16:05

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Y TU MAMÁ TAMBIÉN

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Alfonso Cuarón (2001) | 7/10
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CHALLENGE DÉCOUVERTE JUILLET / AOUT 2K14 •


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Mettez au milieu de deux adolescents fougueux une femme d'expérience, au corps de rêve peu farouche, et vous aurez une idée de la belle énergie qui propulse Y tu mamá también, l'un des films les plus intimistes qu'a pu réaliser Alfonso Cuaron avant de se lancer à la poursuite de la happy technologie à Hollywood. Mené d'une main de maître par un chef d'orchestre qui semble savoir ce qu'il veut, le trio d'acteurs chargé de véhiculer les lourdes thématiques du cinéaste trouve une harmonie remarquable qui explose littéralement lors de l'ultime séquence qu'ils se partagent.

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Y tu mamá también est un road movie au rythme maîtrisé, qui parvient à se renouveler pour ne pas tomber dans une routine faite uniquement de balade en voiture. Cuaron enlise le véhicule de nos trois larrons au moment opportun pour rentrer plus vivement dans son sujet. Cependant il le fait avec quelques moyens un peu grossiers, notamment cette voix off pompeuse qui finit par agacer viscéralement, d’autant plus qu’elle se fait l’écho de petites tentatives que l’on peut tristement caractériser du terme « petit malin ». L'accident malheureux qui a eu lieu sur une route 10 ans plus tôt, le futur du pauvre pêcheur qui va se faire avaler par l’expansionnisme économique de son pays ou le destin tragiques des 9 porcs qui dévastent le campement des trois amis, n’étaient pas vraiment de circonstance.

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Toujours est-il qu’en faisant abstraction de cet effet de style, d’autant plus gratuit qu’il est inutile —la mise en scène de Cuaron en dit suffisamment pour s’épargner des explications pour les nuls—, Y tu mamá también reste une jolie fable initiatique sur le passage à l’âge adulte. Cuaron y fait preuve d’une belle habilité à filmer les corps et à composer avec l’intime. La complicité qui lie Julio à Tenoch est montrée certes de façon frontale, mais avec subtilité aussi et un naturel à toute épreuve. Maribel Verdù use de son charme rageur pour incarner à la fois l’électron trouble fête et l'entité canalisatrice des deux fougueux jeunes hommes, en plus d'apporter au récit une portée philosophique, certes de comptoir, mais enthousiasmante : un petit rappel du mantra carpe diem qui a parfois pu rythmer nos périodes adolescentes. Quel dommage d’ailleurs que Cuarón se sente obligé de justifier le comportement d’abandon de la jeune femme, qui semble enfin vivre pour elle, par une explication couillonne en fin de parcours.

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Typique de ce qui gangrène la belle liberté du film, cette dernière séquence qui oppose Julio à Tenoch, les deux hommes nouveaux que cette expérience a, en partie, forgé, se fait lourde en justification pompeuse. Sans réel intérêt, cette scène semble avoir été tournée uniquement dans le but d’ancrer l’épopée libertaire dont il a été question dans une réalité triste et banale. Écho direct à tous ses inserts dépressifs que la voix off a servi pompeusement tout au long du voyage. Dommage tout de même de polluer cette recherche poétique du sens de la vie par des faits aussi banals, terre-à-terre et misérabilistes.
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Messagepar Scalp » Dim 10 Aoû 2014, 16:18

T'as un lien pour Mona Lisa ?
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Dim 10 Aoû 2014, 16:24

Je t'ai mp. Par contre, attention, l'ambiance y est un peu particulière, je sais pas si ce sera ta came, faut pas s'attendre à un polar nerveux :mrgreen:

Mais il vaut le coup de la découverte, assurément :super:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Scalp » Dim 10 Aoû 2014, 16:25

Je me suis adoucit avec le temps :mrgreen:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar caducia » Dim 10 Aoû 2014, 16:43

Scalp a écrit:T'as un lien pour Mona Lisa ?


:+1:
je l'ai chopé mais en italien alors dur, dur. :eheh:
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Men suddenly in black - 6,5/10

Messagepar osorojo » Dim 10 Aoû 2014, 20:28

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MEN SUDDENLY IN BLACK

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Pang Ho-cheung (2003) | 6.5/10
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CHALLENGE DÉCOUVERTE JUILLET / AOUT 2K14 •


Là où généralement la comédie se prête peu à l'exercice d'une réalisation inventive et dynamique, Men suddenly in black répond par un côté référentiel acharné au polar HK dans son ensemble, rendu possible par une mise en œuvre formelle remarquable, directement inspirée par les meilleurs films du genre. Empruntant autant aux scènes de tension que l'on peut retrouver dans un Infernal affairs, qu'aux gunfight nerveux d'un John Woo, Men suddenly in black joue la carte du sérieux pour véhiculer un propos qui, lui, est amusant. Aux intrépides Yakuzas se substituent des maris volages, pourchassés, non pas par des forces armées représentant les autorités policières, mais simplement par des femmes en quête d'une preuve matérielle pouvant faciliter leur futur divorce.

La substitution fonctionne en grande partie grâce au casting qui la rend possible. Aux manettes de la sortie volage, on retrouve un habitué du cinoche HK, à savoir la tronche sympathique d'Eric Tsang qui est aussi à l'aise avec des poches de faux sang qu'avec des capotes aux multiples saveurs. A ces côtés des acteurs un peu moins charismatiques, mais qui assurent le job, notamment Jordan Chan, dont le personnage de toubib romantique qui échappe à son sentiment de culpabilité par des raisonnements très cartésiens est attachant. Mais c'est l'apparition tordante de Tony Leung Ka Fai, en vieux yakuza assigné à résidence par sa mégère de femme, depuis qu'il a sauvé le petit groupe des années auparavant d’un flagrant délit d’adultère caractérisé, qui restera en mémoire. La scène est réalisée avec un sérieux et une maîtrise technique tels, qu'on est partagé entre le rire pour l'absurdité de la situation et l'admiration pour cette somme d'influences parfaitement digérées.

Malheureusement, même si elle parvient aisément à sortir du lot, tout n'est pas totalement rose dans cette comédie ambitieuse. Amputée par un réel problème de rythme (notamment lorsque les femmes prennent le pouvoir du cadre), elle ne retient vraiment l'attention que par intermittence, lorsque les hommages qu'elle délivre donnent lieu à des séquences mémorables. Cette rencontre purement taularde dont nous avons déjà parlé et surtout ce gunfight tordant où les bastos sont remplacés par de l'eau, les flingues par des tuyaux d'arrosages et les flics par des photographes de presse, qui shoot tant qu'ils peuvent. Dommage que le film ne soit pas toujours de cet acabit, la première demie heure, où chaque mari volage rencontre un ex coup de coeur, est un peu laborieuse, et le point de vue de leurs femmes énervées beaucoup moins inspiré. Reste tout de même que l'ensemble est un chouette moment de divertissement qui fera sourire tous les amateurs de péloches typées HK.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar pabelbaba » Dim 10 Aoû 2014, 22:20

Ouais, elle n'est pas parfaite cette comédie, mais elle a le mérite de changer un peu et de sortir des poncifs habituels du genre.

Sinon je te remercie, avec cette critique mes 5 films proposés au challenge ont été vus! 8) Bon, dont trois par toi! :eheh:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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