Challenge Découverte été 2014
Les Démons de la Liberté aka
Brute Force de Jules Dassin - 1947
Pas facile de regarder ce film avec l’œil neuf d'aujourd'hui. On a mangé du film de prison depuis, avec tous les poncifs qui vont avec : matons horribles, meurtres en douce, règlements de comptes, arrangements divers, évasion, mouchards... Et déjà à cette époque ils étaient tous là sans exception.
Du coup le film dérange un peu par sa violence. On n'imagine pas voir juste après la guerre de telles scènes de torture et d'exécution, aussi froidement menées. D'ailleurs ça tranche sévèrement avec l'ambiance globale de la prison, qui fait limite camp de vacances quand le chef des matons n'est pas dans le coin. Tout le monde tire la gueule, mais beaucoup se baladent un peu où ils veulent, jouent aux échecs tranquilou, fomentent leur rébellion, sans que ça ne gêne plus que ça les gardiens. Hormis ceux qui creusent, on ne peut pas dire que Dassin montre une prison particulièrement invivable.
Par conséquent cette violence semble un peu hors de propos. Il règne dans la prison ce qui semble être un vrai esprit de camaraderie entre les détenus, ce qu'on a rarement l'habitude de voir. Cela permet de justifier les relations entre les camarades de cellule de Burt Lancaster et leur projet commun, mais ça ne ressemble pas à ce que j'imagine d'une prison.
A vrai dire, on a l'impression qu'en enlevant le chef des matons, ce petit monde serait limite un coin de paradis. Ce qui rend le film bien manichéen et pas franchement excitant. Du coup on suit poliment cette histoire d'évasion en mode film de guerre.
Dans ces conditions, difficile d'y voir le chef d’œuvre souvent vanté en ces lieux...
6/10