Cent Jours à Palerme de Giuseppe Ferrara - 1984
Deux ans après les faits, Ferrara entreprend de raconter la venue en Sicile du Général Dalla Chiesa, officier carabinier ayant maté les Brigades Rouges, nommé préfet à Palerme pour enrayer l'action de la mafia sur place.
Pas facile d'adapter ce genre d'histoire vraie éminemment politique et polémique d'un côté, donc se devant de coller à la réalité, mais d'un autre côté, de captiver l'auditoire avec une bonne histoire. A vrai dire, quelque soit l'angle par lequel on regarde ce film, Ferrara n'a vraiment pas réussi.
Pourtant, en choisissant Lino Ventura dans le rôle principal, le gros du boulot semblait être fait. L'âge aidant, il avait la stature idéale pour rentrer dans un tel rôle. D'ailleurs, il se débrouille plutôt bien. Il incarne sans mal ce général droit et rigoureux, n'ayant pas froid aux yeux et se lançant dans la mêlée avec l'espoir de réussir. Malheureusement le script ne suit pas. Le voir gesticuler et engueuler en boucle les mêmes personnes parce que les enquêtes n'avancent pas et que les crimes se multiplient, ça lasse. C'est dommage, parce qu'en tordant un peu la réalité en montrant par exemple une investigation aller un peu plus loin que les autres, il y avait moyen de susciter un peu d'intérêt chez le spectateur. Mais il n'en est rien.
Du coup le film colle au maximum à l'implacable réalité et on se retrouve à regarder un film où l'on voit l'omnipotence de la mafia. Franchement, on le savait déjà, donc l'intérêt est quasi nul. Contrairement à
Lucia et les Gouapes, par exemple, on n'apprend même pas quels sont les rouages de cette institution, on ne fait que les effleurer, ce qui est particulièrement frustrant.
Il reste alors pour se consoler la performance de Ventura, bonne sans être extraordinaire, et un traitement cash et sans pudeur de la violence, avec des exécutions nombreuses et plein cadre.
4/10